Populaire dans le Pays du Soleil Levant, le sumo est un sport de lutte japonais riche en rituels. Voici donc l’essentiel à retenir pour ne pas paraître dépassé par le sujet.
Des origines lointaines
Les sumos existeraient depuis plusieurs siècles mais les premiers écrits mentionnant leurs exploits n’apparaissent qu’en 712 dans le Kojiki (qui signifie littéralement « Chronique des faits anciens »). Celui-ci est en fait un ouvrage relatant des mythes concernant des dieux et la formation des îles formant le Japon, le plus ancien ouvrage écrit en caractères chinois. A priori, les combats sumo seraient vraisemblablement apparus il y a près de 1 500 ans. Ils étaient accompagnés de danses, de théâtre et de prières pour que la récolte soit bonne. Ils faisaient donc entièrement partie d’un rituel religieux. Au VIIIème siècle, ces combats sont intégrés dans les cérémonies de la Cour Impériale. A l’époque, presque tous les coups sont permis. C’est l’influence de ce gouvernement nominal qui va permettre de fixer au fil du temps des règles et de développer des techniques de combats pour que ce sport s’apparente fortement à celui qui est aujourd’hui pratiqué. Depuis, les combats sumo ont connu plusieurs vagues de succès, passant successivement de technique militaire efficace pour immobiliser l’adversaire à un divertissement pour la classe bourgeoise. C’est au XVIIIème siècle qu’il prend sa place actuelle de sport national.
Profil d’un rikishi
Les lutteurs sont appelés des rikishi mais portent chacun un nom de combat, généralement leur prénom. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’existe aucune catégorie de poids. Chaque rikishi peut donc peser entre 70 et 280 kg, sans aucune garantie d’avoir en face de lui un adversaire de gabarit équivalent. Toutefois, le poids moyen relevé pour les lutteurs des meilleures divisions avoisinent 150 kg, un poids permettant a priori un bon compromis entre stabilité et souplesse. Devenir sumo est un travail particulier et inclue un mode de vie stricte. Le rikishi se lève tous les matins à 5h et se nourrit midi et soir de chankonabe, une fondue typiquement japonaise très calorique dont la recette n’est pas parfaitement établie. On y met ce qu’il y a en cuisine. Après chacun des deux repas quotidiens (celui de midi, et celui servi vers 20h), le rikishi dort. Cela favorise ainsi la prise de poids et de gras. Traditionnellement, lors d’un combat, le rikishi ne porte qu’un vêtement serré autour de la taille et de l’entrejambe : le mawashi. De plus, il est coiffé suivant le style chonmage qui consiste à se lisser les cheveux avec de l’huile et à les maintenir par un chignon. Autre fait notable : un sumo garde ses cheveux longs jusqu’à sa retraite. Celle-ci est célébrée par une cérémonie appelée danpatsu-shikhi pendant laquelle la chevelure du rikishi est coupée, mettant ainsi symboliquement fin à sa carrière.
Principe du sport
Une fois qu’un lutteur est dans l’arène (le « dohyō »), il doit envoyer son adversaire en dehors du cercle de combat matérialisé par des ballots de paille bien fixés au sol. Il peut également remporter le duel en faisant toucher le sol à son concurrent par une partie différente de la plante de pieds. Il faut savoir aussi qu’un combat de sumo ne débute pas sans un petit rituel. D’abord, les deux lutteurs lèvent très haut leurs pieds avant de taper le sol avec. C’est le « shiko » qui permet théoriquement de chasser les esprits. Ensuite, les deux adversaires lancent une poignée de sel sur la zone de combat, un geste qui la purifierait. Il s’agit du « kiyome no shio ». Enfin, ils boivent tous les deux de « l’eau de force » puis la recrache. Le duel ne commence donc qu’une fois ces gestes accomplis. Cela prend plusieurs minutes. Il arrive d’ailleurs que le rituel dure plus longtemps que le combat en lui-même. Au total, 82 prises sont autorisées pour gagner le duel. Le public n’a qu’à admirer car si le sport peut paraître uniquement violent, c’est aussi un spectacle qui en séduit plus d’un. Des regards meurtriers aux claquements de cuisses, tout est mis en scène pour impressionner l’autre combattant. Et cela fonctionne aussi du côté du public…
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