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On a testé la mirai, la première toyota roulant à l’hydrogène

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  • On a testé la mirai, la première toyota roulant à l’hydrogène

    Avec la Mirai, le constructeur japonais est l’un des rares à miser sur la pile à combustible, une technologie qui possède plusieurs avantages par rapport aux moteurs électriques classiques. On a pu tester cette voiture du futur…

    Et si l’hydrogène était l’avenir de la voiture électrique ? Akio Toyoda, le grand patron de Toyota, en est déjà convaincu. Après avoir ouvert le marché de l’hybride avec les Prius, il s’est lancé dans une vaste offensive mondiale pour en faire de même avec ce qu’il pense être la technologie du futur : la pile à combustible, une sorte de mini usine embarquée, qui à partir d’hydrogène et d’oxygène, fabrique de l’électricité pour propulser la voiture.

    Le département de recherche du constructeur japonais a phosphoré 25 ans pour mettre au point la Mirai, première voiture de la marque équipée de ce dispositif. Ce n’est pas le seul acteur à miser sur cette technologie. Hyundai propose déjà un SUV à hydrogène, le ix35 Fuel Cell, et commercialisera un nouveau modèle début 2018. De son côté, Honda a développé le FCX Clarity, un dérivé de l’Accor Hybride. Mais Toyota est le premier constructeur à avoir conçu un modèle pensé dès le départ pour rouler à l’hydrogène.


    Produite au Japon dans l’usine de Motomachi, cette voiture relève presque du travail artisanal : une Mirai sort de la ligne toutes les 70 minutes, contre une Yaris toutes les 70 secondes sur le site Toyota de Valenciennes ! Commercialisée au Japon à partir de la fin 2014, la voiture s’est depuis écoulée à …3.500 exemplaires, dont la grande majorité dans l’Archipel et aux Etats-Unis (110 modèles seulement circulent en Europe). Cette diffusion confidentielle n’est pas due à la piètre qualité de la voiture, ou à son prix (77.000 euros tout de même, hors bonus), mais surtout à la rareté des stations où trouver de l’hydrogène

    Là où elles manquent, Toyota se refuse la vendre sa voiture de crainte de décevoir les clients. Comme en France. “Pour l’instant, on dénombre une quinzaine de stations dans l’Hexagone, explique Pascal Mauberger le P-DG de McPhy, un spécialiste de la production, du stockage et de la distribution d’hydrogène. Il devrait y en avoir 20 de plus en 2018 et nous devrions atteindre la centaine en 2020.” Selon cet expert, il faudrait au minimum 600 stations pour que le marché grand public décolle.


    Toyota

    Souhaitable. Car l’hydrogène, dont l’utilisation est aujourd’hui sécurisée, permet de contourner l’un des principaux écueils de la voiture 100% électrique à batterie : le temps de recharge. Avec une voiture à pile à combustible le plein de “H2” se fait en 3 à 5 minutes, pour une autonomie d’environ 500 kilomètres (1 kilogramme d’hydrogène permet de parcourir plus de 100 kilomètres). Fini, les mains parfumées à l’essence ! Compressé et refrigéré à la sortie de la pompe, le gaz ne laisse sur le pistolet qu’une fine pellicule de givre. Stocké dans deux réservoirs ultra résistants, il est ensuite utilisé comme carburant pour fabriquer de l’électricité à l’intérieur de la pile par réaction chimique avec l’oxygène de l’air. Propreté absolue : le véhicule n’émet alors que de la vapeur d’eau.

    Sur la route, cette berline de près de 5 mètres de long que nous avons pu tester sur plusieurs centaines de kilomètres en impose. Mais pas vraiment en raison de sa sportivité. Même si elle peut développer jusqu’à 309 chevaux, grâce à la puissance combinée du moteur électrique et d’une petite batterie qui vient en support lors des accélérations, la Mirai reste en effet une lourde routière : ses seuls réservoirs pèsent 130 kg, auxquels s’ajoutent les 100 kg de la pile à combustible ! Ce qui impressionne, c’est son design. Le style du modèle est en effet très “clivant” (on adore ou on déteste). Avec notamment de larges prises d’air sur la face avant, destinées à refroidir la pile à combustible et qui lui donne des allures de grand squale. Autre caractéristique : son silence étonnant.

    A l’intérieur, les finitions du modèle sont conformes à son statut haut de gamme. Comme avec la Prius, Toyota a voulu la jouer pédagogue en montrant sur l’écran de l’ordinateur de bord des schémas dynamiques décrivant l’alchimie à l’œuvre pendant le roulage. Au bout de quelques kilomètres, on se prend au jeu, essayant de combiner au mieux les deux sources d’énergie (H2 et batterie) pour limiter la consommation et préserver l’autonomie. «En 2020, la prochaine génération de Mirai sera 50% moins chère et son autonomie atteindra 650 kilomètres», annonce-t-on chez Toyota. Espérons qu’elle aura aussi plus de stations à se mettre sous la roue.

    le Capital
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