Dans une tribune au « Monde », le sociologue souligne l’implication étonnamment forte de terroristes marocains ou d’origine marocaine dans les attentats en Europe.
LE MONDE | 23.08.2017 |
Par Farhad Khosrokhavar (Sociologue)
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Une jeune femme brandit un drapeau marocain lors de la marche de la communauté musulmane contre le terrorisme, à Barcelone le 21 août.
TRIBUNE. A mesure que le territoire de l’organisation Etat islamique (EI) se désintègre, deux modèles de djihadisme se répandent dans le monde entier, et tout particulièrement en Europe.
Le modèle d’individus désemparés : on les trouve parmi les demandeurs d’asile déboutés – comme le Tunisien Anis Amri, qui a tué au volant d’une camionnette douze personnes le 19 décembre 2016 à Berlin –, ou parmi les jeunes réfugiés en perte de repères – comme Riaz A., cet Afghan de 17 ans qui a attaqué à la hache quatre personnes dans un train en Allemagne, le 18 juillet 2016. Les individus en question se sont réclamés de l’EI, qui a confirmé leurs revendications.
Les attentats de Londres du 22 mars 2017 relèvent aussi de ce type, même si les individus impliqués n’étaient pas des immigrés de première génération ni des demandeurs d’asile. Toujours est-il que des personnes plus ou moins isolées peuvent lancer des attaques au nom de l’EI, avec ou sans son accord préalable.
Citoyenneté non accomplie
Un autre modèle trouve sa place dans le dispositif djihadiste de l’EI : celui d’un groupe plus ou moins entraîné mais très structuré – une dizaine de membres pour les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, une douzaine au moins dans les attentats du 17 août 2017 à Barcelone et à Cambrils –, faisant beaucoup plus de morts et de blessés.
Dans les attaques de premier type, l’origine des terroristes est diverse : un Afghan, puis un Tunisien dans les attaques successives de Berlin, un Anglais de souche asiatique pour l’attaque de Westminster.
En revanche, pour les attaques structurées – celles du 13 novembre 2015 à Paris, du 22 mars 2016 à Bruxelles, du 17 août en Espagne –, les Marocains d’origine sont les plus nombreux.
Dans la vaste zone qui inclut la France, l’Espagne et la Belgique, la diaspora marocaine montre des signes de radicalisation, notamment celle d’origine amazigh, réprimée par le pouvoir marocain et pénétrée...
L’accès à la totalité de l’article est protégé
LE MONDE | 23.08.2017 |
Par Farhad Khosrokhavar (Sociologue)
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Une jeune femme brandit un drapeau marocain lors de la marche de la communauté musulmane contre le terrorisme, à Barcelone le 21 août.
TRIBUNE. A mesure que le territoire de l’organisation Etat islamique (EI) se désintègre, deux modèles de djihadisme se répandent dans le monde entier, et tout particulièrement en Europe.
Le modèle d’individus désemparés : on les trouve parmi les demandeurs d’asile déboutés – comme le Tunisien Anis Amri, qui a tué au volant d’une camionnette douze personnes le 19 décembre 2016 à Berlin –, ou parmi les jeunes réfugiés en perte de repères – comme Riaz A., cet Afghan de 17 ans qui a attaqué à la hache quatre personnes dans un train en Allemagne, le 18 juillet 2016. Les individus en question se sont réclamés de l’EI, qui a confirmé leurs revendications.
Les attentats de Londres du 22 mars 2017 relèvent aussi de ce type, même si les individus impliqués n’étaient pas des immigrés de première génération ni des demandeurs d’asile. Toujours est-il que des personnes plus ou moins isolées peuvent lancer des attaques au nom de l’EI, avec ou sans son accord préalable.
Citoyenneté non accomplie
Un autre modèle trouve sa place dans le dispositif djihadiste de l’EI : celui d’un groupe plus ou moins entraîné mais très structuré – une dizaine de membres pour les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, une douzaine au moins dans les attentats du 17 août 2017 à Barcelone et à Cambrils –, faisant beaucoup plus de morts et de blessés.
Dans les attaques de premier type, l’origine des terroristes est diverse : un Afghan, puis un Tunisien dans les attaques successives de Berlin, un Anglais de souche asiatique pour l’attaque de Westminster.
En revanche, pour les attaques structurées – celles du 13 novembre 2015 à Paris, du 22 mars 2016 à Bruxelles, du 17 août en Espagne –, les Marocains d’origine sont les plus nombreux.
Dans la vaste zone qui inclut la France, l’Espagne et la Belgique, la diaspora marocaine montre des signes de radicalisation, notamment celle d’origine amazigh, réprimée par le pouvoir marocain et pénétrée...
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