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L'espion égyptien était dans le lit de Gamal Nasser !

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  • L'espion égyptien était dans le lit de Gamal Nasser !

    L'espion égyptien était dans le lit de Gamal Nasser !



    MOUNA ABDEL-NASSER : ASHRAF MARWAN L’ESPION QUI M’AIMAIT

    Sous le titre: «Ashraf Marwan n’était pas un agent double», l'ancien directeur du Mossad pendant la guerre d’Octobre 1973, Zvi Zamir, a confirmé les sous-entendus israéliens selon lesquels, Ashraf Marwan était un espion israélien travaillant pour le Mossad, et non pas un agent double, comme on l’a toujours laissé entendre, côté égyptien.

    Dans une interview accordée au journal israélien « The Post », Zvi Zamir a indiqué que les allégations selon lesquelles, Ashraf Marwan était un agent double, étaient en fait, infondées. Zvi Zamir a indiqué que la vérité est incontournable et qu’Ashraf Marwan avait travaillé pour le compte d’Israël, en divulguant notamment, la date du déclenchement de la guerre d’octobre 1973, 24 heures avant son début.

    Pourquoi l’Égypte a-t-elle toujours prétendu, qu’Ashraf Marwan était un agent double ? Sans doute, parce qu’il était le propre gendre de Gamal Abdel Nasser, l’époux de sa fille préférée, Mouna Abdel Nasser. Autre question : Pourquoi l'ancien directeur du Mossad pendant la guerre d’Octobre 1973, Zvi Zamir, a-t-il choisi de parler maintenant, de cet élément méconnu, de la guerre d’octobre 1973 ? Sans doute, parce que le vent a tourné, en Égypte. Le régime de Morsi était favorable à Israël, qui n’a pas envie de voir les militaires reprendre le pouvoir, en Égypte. De telles révélations, qui surviennent juste avant les élections présidentielles, correctement exploitées, peuvent jouer un rôle décisif, dans le processus de transition, en cours en Égypte.

    Ashraf Marwan a donc, joué un rôle important, durant la guerre d’Octobre 1973. Heureusement diraient certains. Pourquoi, heureusement ? Je vous l’expliquerai plus bas. En attendant, sachez qu’Ashraf Marwan est un personnage qui est resté longtemps mystérieux. En Israël, on l’appelait l’Ange. Il était aussi appelé le Gendre. C’était évidemment, vous l’avez compris, une taupe israélienne, infiltrée au cœur même, du pouvoir égyptien. Mais cet espion, dont on connaît aujourd’hui l’identité, Ashraf Marwan, était-il ou pas, un agent double ? Et, en informant les Israéliens des plans d’attaque établis au Caire, la veille du déclenchement de la guerre d’octobre 1973, ne les avait-t-il pas en réalité, intoxiqués et induits en erreur?

    Pour les Israéliens, c’était évidemment, une chance inouïe, une occasion comme il s’en présente rarement, dans l’histoire de l’espionnage international : Le propre gendre de Gamal Abdel Nasser, alors en pleine gloire, se proposait de devenir leur espion ! Une taupe nichée au cœur même, du pouvoir égyptien et connaissant tous les secrets d’Etat. Non pas un espion habituel, qui peine à récolter à la sauvette, quelque bribes d’informations plus ou moins certaines, parfois, à peine crédibles, mais un homme au courant de tout ce se dit, se discute, se décide, s’écrit, et s’archive au sein même, du pouvoir égyptien et du commandement de l’armée ! Inimaginable, n’est-ce pas ?

    Ashraf Marwan n’était pas commode en affaires. Dès son recrutement par l’entité sioniste, en 1969, « l’espion qui m’aimait » dixit, Mouna Abdel Nasser, se faisait payer 100.000 dollars, à chaque rendez-vous. C’est l’équivalent de 2 millions de dollars actuels. Ashraf Marwan transmettait au Mossad des informations de première main, par exemple le compte-rendu d’une rencontre entre le Raïs égyptien et les dirigeants soviétiques, rencontre au cours de laquelle il avait été question d’importantes fournitures d’armes, à l’armée égyptienne.

    Ashraf Marwan qui avait séduit et épousé la fille préférée de Nasser. Mouna, ne disparaîtra pas de la scène, à la mort de son beau-père en 1970. Mieux, à l’accession au pouvoir d’Anouar el-Sadate, Marwan avait pris du galon en devenant Conseiller personnel du nouveau Raïs. Incroyable, non ? Conseiller, cela veut dire en fait, qu’il avait probablement soufflé à Anouar el-Sadate, une grande partie des décisions prises par ce dernier ! Au profit d’Israël, bien entendu ! Abracadabresque ou abracadabrantesque, si vous voulez.

    Certes, la taupe égyptienne livrait de précieux renseignements à ses employeurs israéliens. Mais le Mossad commençait à avoir des doutes sur les véritables intentions d’Ashraf Marwan, lorsqu’à plusieurs reprises, il affirma que l’armée égyptienne était trop faible, pour reprendre l’offensive et attaquer Israël, après la mémorable raclée qu’elle avait subie, lors de la Guerre des Six-Jours, en 1967. Le Mossad se demandait alors, si Ashraf Marwan ne cherchait pas tout bonnement, à les induire en erreur.

    Et de fait, six ans après la Guerre des Six-jours et à peine quatre ans, après le recrutement de d’Ashraf Marwan, par le Mossad, va éclater la Guerre d’octobre 1973 où l’on assistera, pour la première fois, au vacillement de l’armée israélienne et où un vent de panique soufflera sur le gouvernement israélien. Mais Ashraf Marwan avait pris soin de prévenir le Mossad, 24 heures avant le déclenchement de l’offensive égyptienne. 24 heures, ce n’était pas suffisant, pour se préparer à affronter l’armée égyptienne. Mais, pour Ashraf Marwan, c’était la garantie qu’il avait rempli son contrat, envers ses employeurs israéliens. C’était aussi, le point de focalisation, sur lequel sera bâtie sa réputation d’agent double, ayant travaillé plutôt, pour le compte de son pays natal. Réputation qui vient apparemment, de voler en éclat, avec les révélations de l'ancien directeur du Mossad, pendant la guerre d’Octobre 1973, Zvi Zamir.

    Voilà donc relancé le débat sur cet épisode obscur de la Guerre d’octobre 1973. Je vois qu’« heureusement », pour certains, qu’Ashraf Marwan avait révélé à Israël, la date du début de la guerre, 24 heures avant son déclenchement. La raison en était que l’offensive de l’armée égyptienne, qui avait pris rapidement pied, sur la rive Est du canal de Suez, avait soulevé un vent de panique en Israël, à tel point que le Premier ministre de l’époque, Golda Meir, avait pensé utiliser l’arme nucléaire, pour repousser les égyptiens, qui progressaient dans le Sinaï ! Je pense sincèrement qu’elle l’aurait fait, n’eussent été les renseignements transmis par Ashraf Marwan, à la veille de la guerre. Ces renseignements comportaient probablement, beaucoup de données, sur la stratégie adoptée par l’armée égyptienne, ce qui avait permis à l’armée Israélienne, de facilement la déborder, sur ses points faibles notamment, dans la région des déversoirs.

    « Heureusement » pour la paix du monde, la situation militaire redeviendra très vite, favorable à Israël, surtout que le grand allié américain vola dès le lendemain, au secours de son allié. Sans cela, les Israéliens auraient sans aucun doute, utilisé l’arme atomique. En effet, des généraux israéliens, dont le célèbre Moshe Dayan, pensaient que la Guerre, risquait de mettre en péril, l’existence même d’Israël. Ils voyaient les armées égyptienne et syrienne, arriver au cœur même d’Israël. Et c’est ainsi que leur était venue cette idée terrifiante : Pourquoi ne pas utiliser l’arme nucléaire, pour en terminer avec cette menace existentielle ? Le temps d’y réfléchir sérieusement et Tsahal [l’armée israélienne] avait déjà renversé la situation en sa faveur, profitant pleinement des renseignements transmis par Ashraf Marwan.

    Depuis 2010, les archives israéliennes se sont ouvertes et des documents top secret ont été déclassifiés. Cela va permettre entre autre, de réécrire l’Histoire chaotique, de cette région si instable, du monde moderne. En attendant, sachez qu’Ashraf Marwan, né en 1945 et décédé à Londres, le 27 juin 2007, était un homme d'affaires et négociant en matériels d'armement. Fils d'un officier militaire égyptien au service du président Gamal Abdel Nasser, Ashraf Marwan entra dans l’armée, devint officier et épousa la fille préférée du Raïs Mouna, avant de devenir son assistant et Conseiller personnel.

    À la mort de Gamal Abdel Nasser, en septembre 1970, il avait poursuivi cette fonction de Conseiller dans le domaine de la sécurité, pour le compte de son successeur, le Président Anouar el-Sadate. Ashraf Marwan avait joué un rôle important, dans la sécurité du président el-Sadate, en écartant un complot fomenté par un groupe d’officiers. Il a été retrouvé mort à Londres, le 27 juin 2007, tombé du balcon de son appartement, situé au cinquième étage. Tombé ou probablement, poussé. Il avait 62 ans.


    Dernière modification par choucha, 01 septembre 2017, 17h15.

  • #2
    Et pendant ce temps, Boumboum qui était avec la palestine dhalima aw madhlouma envoyait des jeunes algériens se faire tuer au Neguev!!! Sous le commandement des...oeilfermé
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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    • #3
      Misha se concerta à nouveau avec Goren dans un taxi. Les deux hommes examinèrent les documents de Marwan tandis qu’ils roulaient vers l’ambassade. Les papiers semblaient authentiques. « De tels documents provenant d’une telle source, c’est quelque chose qui n’arrive qu’une fois tous les cent ans », a déclaré Goren ce jour-là d’après le Jerusalem Post. D’après Blum, un autre agent du Mossad a décrit la situation en ces termes : « C’est comme si nous avions quelqu’un dans le lit de Nasser. » Le surnom de Marwan au sein du Mossad montre clairement la façon presque céleste dont il sera considéré : Angel.
      Marwan continua à gagner de la confiance en Égypte. Après la mort de son beau-père en septembre 1970, il aurait fourni des documents israéliens secrets au successeur de Nasser, Anouar el-Sadate, gagnant ainsi en influence. Les doutes que le Mossad aurait pu nourrir envers Marwan trois ans plus tard s’intensifièrent quand, en avril 1973, il envoya un message aux Israéliens les prévenant d’une attaque égyptienne imminente. Israël envoya des dizaines de milliers de réservistes et plusieurs brigades au Sinaï. Il n’y eut pas d’attaque. Selon certaines sources, l’état d’alerte coûta la bagatelle de 35 millions de dollars à Israël. Le 4 octobre 1973, l’espion avertit de nouveau Israël d’un assaut égyptien imminent. Marwan appela son officier traitant depuis Paris, où il était en visite avec une délégation égyptienne. Il lui dit vouloir discuter de « produits chimiques » – le code convenu pour prévenir d’une guerre imminente. À 8 heures le lendemain matin, le cabinet israélien se réunit pour une séance d’urgence. Ils décidèrent d’agir selon les informations de Marwan et commencèrent à mobiliser leurs tanks. Cette fois, l’information était correcte bien qu’il ne restât plus longtemps : Marwan avait prévenu que les Égyptiens attaqueraient au coucher du soleil. L’invasion commença quatre heures plus tôt, à 14 heures.
      Pourquoi Marwan est-il entré dans le café londonien cet après-midi-là ? Il savait sans aucun doute que ses services seraient prisés. À l’époque, la population israélienne comptait moins de trois millions de personnes. L’armée du pays comptait sur les réservistes et le gouvernement avait besoin d’informateurs pour les aider à savoir quand mobiliser ces derniers. La motivation de Marwan est très probablement la clef pour décoder sa véritable loyauté ainsi que l’identité de ses possibles assassins. Étant dans une situation financière difficile et furieux contre son beau-père, a-t-il décidé de vendre ses services à Israël dans le but de devenir riche ? (Une source affirme qu’au cours de sa carrière, il a reçu plus de trois millions de dollars de la part des Israéliens.)
      Dernière modification par choucha, 01 septembre 2017, 17h27.

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      • #4
        . C'est pas sûr qu'il n'a pas été un agent double. 24 heures c'est insuffisant

        pour se réorganiser, mais c'est suffisant pour paraître crédible. ...............

        .... Certains qui aiment l'argent ont détruit leur propre pays pour ça. .....

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        • #5


          Guerre du Kippour : l’espion n°1 d’Israël était Ashraf Marwan, le gendre de Nasser


          La guerre du Kippour ou guerre israélo-arabe de 1973 opposa, du 6 octobre au 24 octobre 1973, Israël à une coalition menée par l’Égypte et la Syrie.
          Des milliers d’hommes, dans les deux camps, ont été tués lors des combats d’octobre 1973.
          Pourtant, les dirigeants de l’État juif étaient persuadés que les Syriens et les Égyptiens n’oseraient défier Tsahal après la cuisante défaite qui leur avait été infligée en juin 1967.
          Retour sur les événements avec Marius Schattner et Frédérique Schillo auteurs de « La guerre du Kippour n’aura pas lieu » (André Versaille éditeur). Extraits.

          Depuis 2010, les archives israéliennes se sont ouvertes et des documents top secret ont été déclassifiés, ce qui a poussé l’historienne Frédérique Schillo et le journaliste MariuS Schattner à reprendre l’histoire de cette guerre qui mit à mal le mythe de l’invincibilité de l’armée israélienne.
          Le livre apporte des éléments de réponse à des questions toujours sensibles : qu’est-ce qui explique qu’Israël se soit laissé surprendre ? La guerre était-elle inévitable ? Israël a-t-il sérieusement envisagé l’option nucléaire ? Les auteurs tentent également de comprendre pourquoi les Israéliens ont fait preuve d’un tel aveuglement, malgré la quantité impressionnante de renseignements de première qualité dont ils disposaient.

          Cette enquête, qui mêle géopolitique, psychologie, stratégie et espionnage, se lit comme un thriller, et jette un nouvel éclairage sur un conflit glorifié par les Arabes et toujours vécu comme un traumatisme en Israël.

          Extraits de La guerre du Kippour n’aura pas lieu, de Marius Schattner et Frédérique Schillo (André Versaille éditeur)
          Ce livre est l’histoire d’un aveuglement. En témoigne l’incroyable erreur des services de Renseignement israéliens qui, presque jusqu’au tout dernier moment, à quelques heures du déclenchement de l’offensive conjointe syro-égyptienne le 6 octobre à 14h, ne voulaient pas y croire. Incroyable erreur, non point parce qu’ils se sont trompés dans leur évaluation des intentions de l’ennemi et ont pris leurs désirs pour des réalités – lot commun des services secrets de par le monde –, mais parce qu’ils disposaient d’une quantité impressionnante de renseignements de première qualité qu’ils n’ont pas su exploiter.

          Aussi incroyable que cela paraisse, l’espion numéro un d’Israël n’était autre que… Ashraf Marwan, le propre gendre du président égyptien Gamal Abdel Nasser, devenu, après la mort de ce dernier, le proche conseiller de son successeur Anouar el-Sadate. Il aura fallu attendre des décennies pour que l’identité de cet homme, considéré par Israël comme son meilleur agent qui avait fourni au Mossad des renseignements de première qualité, fût révélée au grand jour avec des conséquences fatales pour l’intéressé.

          À moins qu’Ashraf Marwan n’ait été un agent double : après avoir transmis des informations de première main, a-t-il joué un rôle clef dans une entreprise d’intoxication très élaborée destinée à tromper les Israéliens sur l’imminence d’une attaque dans le Sinaï et sur le plateau du Golan ? Ou bien les dirigeants israéliens qui disposaient d’autres sources d’informations ont-ils été avant tout victimes de leurs illusions, de leurs a priori qu’aucun fait ne pouvait démentir, autrement dit de leur arrogance ?

          Après avoir fait débat en Égypte, ces questions n’ont pas fini d’alimenter une polémique en Israël. Cela ne tient pas uniquement à la fascination qu’exerce une affaire d’espionnage qui semble sortie d’un roman de John le Carré, et garde ses zones d’ombre ; c’est aussi qu’à quarante ans de distance elle réveille des blessures que le temps n’a pas cautérisées, en même temps qu’elle jette une lumière crue sur les rivalités internes des services de Renseignement israéliens.

          Car ce livre est aussi le récit d’un basculement. Il dépeint l’angoisse qui a saisi toute une population qui, du jour au lendemain, est passée de l’assurance de soi au sentiment de l’extrême vulnérabilité. La guerre du Yom Kippour aura en effet tout bouleversé : la position diplomatique d’Israël, sa conception stratégique, mais aussi son paysage politique intérieur avec l’effondrement du camp travailliste lors de l’arrivée de la droite au pouvoir en 1977 et l’émergence d’un ultranationalisme religieux.

          À tel point que ce traumatisme sera invoqué à chaque fois qu’Israël se fera surprendre et craindra une nouvelle réplique du Kippour, que ce soit face à la résistance du Hezbollah lors de l’offensive de 2006 au Liban, ou au moment du déclenchement du printemps arabe en 2011, ou à propos de la menace nucléaire iranienne, ou encore au regard des retombées de la guerre civile en Syrie. Le mehdal (littéralement "défaillance/manquement") du Kippour est perpétuellement évoqué.

          Reste à savoir si ce rappel parfois obsessionnel des journées noires d’octobre 1973 signifie que les Israéliens en ont tiré des leçons ? C’est ce qu’avait été chargée de faire, dans l’immédiat après-guerre, une commission d’enquête officielle en Israël. Il faudra près de quatre décennies pour que les parties du rapport d’enquête longtemps tenues secrètes, ainsi que des minutes du cabinet de guerre israélien dévoilent toute l’ampleur du désarroi dans lequel avait été plongée la population.

          Aujourd’hui, bien que les archives des pays arabes demeurent closes, des documents américains ou français récemment déclassifiés et des archives israéliennes inédites permettent de lever le voile sur les secrets d’une guerre qui devait bouleverser les rapports de force dans la région.
          --------------------------
          Frédérique Schillo est historienne, spécialiste d’Israël. Docteur en histoire contemporaine de l’IEP de Paris, sa thèse La Politique française à l’égard d’Israël, 1946-1959 (André Versaille éditeur, 2012) a reçu, en 2009, le prix Jean-Baptiste Duroselle couronnant la meilleure thèse de Relations internationales. Elle est chercheuse associée au Centre de recherche français à Jérusalem (CNRS-MAEE).
          Marius Schattner, après avoir travaillé à Libération, a été trente ans correspondant de l’AFP à Jérusalem. Il est l’auteur d’Israël, l’autre conflit. Laïcs contre religieux (André Versaille éditeur, 2008) et d’Histoire de la droite israélienne (Complexe, 1991). Il a publié des articles dans la revue Esprit et dans Le Monde diplomatique.
          Dernière modification par choucha, 03 septembre 2017, 11h21.

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          • #6
            Les Égyptiens n'ont pas payé à ce jour la facture de l'aide de l'Algérie dans la Guerre d'Octobre 1973 !
            https://www.youtube.com/watch?v=VkTA...4&pbjreload=10
            Dernière modification par choucha, 03 septembre 2017, 12h06.

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            • #7
              Au moins eux déclassifié leurs documents.

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              • #8
                Les Egyptiens reconnaissent le rôle important de l’armée algérienne dans la guerre contre Israël



                15 DÉCEMBRE 2013

                Après de longues années de silence et de reniement, les Egyptiens reconnaissent enfin le rôle prépondérant de l’armée algérienne dans la guerre contre Israël en 1967-68 et 1973. Dans un long article reprenant des témoignages d’anciens hauts responsables militaires israéliens recueillis dans un livre cosigné par Ronen Bergman et Gil Meltzer, le journal Al Ahram met en avant l’intense participation de l’armée algérienne dans cette guerre et son apport incontestable sur le plan matériel et humain. «L’Algérie était le deuxième pays après l’Irak en termes d’apport dans cette guerre aux côtés de l’Egypte. Elle a participé par plus de 2 000 soldats, plus de 800 sous-officiers et près de 200 officiers. Elle a également mobilisé 96 chars, des missiles et une cinquantaine d’avions de chasse russes», souligne le journal qui décrit l’attitude exemplaire et héroïque des soldats de l’ANP. Se référant également aux mémoires du général à la retraite Khaled Nezzar sur la guerre de 1967-68, Al Ahram regrette que le rôle de l’Algérie soit tu tout au long de ces années. Selon le journal, Israël avait, en effet, réussi à cacher le réel apport de l’Algérie dans cette guerre, alors qu’elle était à la première ligne du front de guerre. «Dans son livre, le général Nezzar a révélé quelques secrets qui ont étonné le monde entier et qui ont remis en cause les concepts de guerre», précise encore le journal égyptien qui n’a pas lésiné sur les mots pour louer l’effort de guerre consenti par l’Algérie et ses «vaillants soldats». «Je ne suis pas responsable de cette défaite réalisée par des dirigeants israéliens stupides et incompétents qui ont sous-estimé les capacités militaires des pays arabes mobilisés sur deux fronts : nord et sud. Ce qui est arrivé à nos forces militaires au port d’Al-Adabiya était la conséquence directe de notre arrogance et de la sous-estimation des forces militaires algériennes et de leurs équipements. Le général Sharon pensait que les soldats algériens allaient fuir avec leurs armes artisanales et quitter le front à la vue du premier char israélien.

                Mais finalement, ils lui avaient tendu un piège qui lui a coûté 900 soldats parmi les meilleurs de l’armée israélienne et 172 chars totalement détruits», raconte l’ancien patron de l’armée israélienne David Elazar, qui n’a pas caché son étonnement quant à l’efficacité incroyable des soldats algériens. «Moins nombreux et peu équipés, les soldats algériens avaient occasionné une importante perte à l’armée israélienne aveuglée par sa supériorité numérique et technologique», poursuit ce général-major à la retraite. «Les Egyptiens nous avaient fait croire que ce port n’était pas sécurisé, alors qu’ils avaient chargé les troupes algériennes de le protéger. Nous avions établi notre stratégie sur cette base. Mais au front, nous avions été surpris par la combativité des soldats algériens qui ne nous ont laissé aucune chance d’y accéder», ajoute cet ancien chef militaire israélien dans ce fameux livre sur la guerre de Kippour. Il a affirmé que les soldats algériens avaient réussi à abattre un avion-cargo américain C5 Galaxy.

                De nombreux autres témoignages de cet ancien responsable de l’armée israélienne ont été rapportés par Al Ahram. Des témoignages qui ont le mérite de souligner l’apport extrêmement considérable de l’Algérie dans la guerre d’Octobre. Une défaite et des pertes que les militaires israéliens de l’époque gardent encore en mémoire. Par ce long article, Al Ahram semble avoir voulu donc rectifier le tir en faisant l’éloge de l’Algérie et de son rôle durant cette guerre contre l’ennemi israélien.
                Sonia B.
                Dernière modification par choucha, 05 septembre 2017, 18h52.

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                • #9
                  Garbo l'espion espagnole des renseignements britanniques avait prévenue les allemands avec l'autorisation des anglais, du lieu de débarquement allié en Normandie 24 heures avant et non le Pas de Calais ou étaient stationnées plusieurs divisions de Panzers qui auraient si eles étaient présentes sur le lieu du débarquement peut être changée la tournure des événements.
                  Mais 24 heure c'était insuffisants, en plus les allemands ont douté de la crédibilité de l'information laissant les 2 DB au Pas de Calais qlq jours de trop.

                  Cela permet de préserver la crédibilité de l'espion.

                  c'est courant

                  Une sacrée histoire celle de GARBO
                  .
                  .
                  ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
                  Napoléon III

                  Commentaire


                  • #10
                    Ça c'était avant, aujourd'hui les israélien ne se donnent pas autant de peine, ils revoient les rapports directement de la présidence des différents pays arabes.

                    Commentaire


                    • #11
                      les araboides
                      And ye shall know the truth and the truth shall make you free.

                      Commentaire


                      • #12
                        La lettre de Mohamed Lakhdar Hamina :
                        dans El Watan du 06/12/2009

                        Bannisons le mot « frères »

                        Etre leader du monde arabe, c’est être avant tout en phase avec le sentiment profond des masses arabes ; le charismatique Jamal Abd Nasser a su pendant un temps incarner un immense espoir. Ce qu’il professait était une alternative exaltante aux yeux de tous les Arabes.


                        Chasser les exploiteurs étrangers, bâtir une société juste, jeter les bases d’une future unité arabe, construire les instruments pour une défense nationale, relever le défi du développement, étaient les leitmotive du Raïs. Et c’était aussi notre programme. Pour les gens de ma génération, l’Egypte a été la patrie des officiers libres qui, dans les années 1950, ont aboli la monarchie, nationalisé le canal de Suez, construit le barrage d’Assouan, réarmé l’armée égyptienne, milité pour l’unité arabe et défendu la cause palestinienne. Il y a quelques jours, dans une contribution du journal El Watan, un colonel de l’ANP a énuméré avec beaucoup d’érudition des événements et des dates. Pourquoi l’Egypte et les Egyptiens n’ont jamais laissé l’Algérie indifférente. Dans mon adolescence, l’Egypte était identifiée par ses artistes que furent Youcef Wahbi, Anwar Wagdi, Faten Hamama, Yousef Chahine. Farid El Atrach, sa sœur Ismahan, ainsi qu’Omar Sharif, n’étaient pas Egyptiens mais représentaient l’Egypte. Tous ces artistes, en dehors d’Omar Sharif, n’ont jamais traversé la frontière arabe. Je parlerais aussi de Dalida et d’Anna Magnani, d’origine italienne, nées en Egypte et qui ont fait une belle carrière européenne. Mais ce rébus au gré de l’histoire était déjà enrichi par d’autres symboles, d’autres figures emblématiques qui donnèrent au mot intellectuel toute sa vraie valeur : Taha Hussein et Naguib Mahfouz (prix Nobel de littérature) qui offrirent par leur talent la gloire internationale aux lettres arabes. Dont acte. Et comment oublier Le Caire, boîte de résonance des exploits de notre ALN quand l’incandescent Aïssa Messouadi faisait vibrer les cœurs de tous les Algériens et de tous les Arabes dans cette émission tellurique « La Voix des Arabes » (Saout El Arab) à l’heure où les incendies coloniaux envahissaient les flancs de nos djebels et carbonisaient nos mechtas et douars. C’est pour cette raison que les Algériens de ma génération ont ressenti plus tard, physiquement, le poids des défaites nassériennes. Et c’est, connaissant le sentiment profond de son peuple que le président Houari Boumediene a voulu prouver à l’Egypte combien nous étions proches d’elle, dans sa détresse et son désespoir.

                        Les mensonges mégalomanes, l’arrogance agressive, les slogans exécrables et l’ambition démesurée étaient les pieds d’argile du colosse égyptien. La cognée de Tsahal l’abattit en quelques heures seulement. Les Algériens émotifs, portés par leur élan de générosité, de foi et de « nif », refusèrent de bien lire cette terrible leçon de choses. Qu’importe les déceptions et les rancœurs passées, Boumediene qui n’oubliait et ne pardonnait jamais une offense, avait choisi en ces moments de deuil d’oublier que les Egyptiens avaient délégué leur colonel, Fethi Dib, aux affaires algériennes pendant notre Guerre de Libération. Les ingérences et les manipulations de cet intrus de leurs services, ont valu à la Révolution Algérienne de nombreux déboires : la diabolisation de Abane Ramdane, les campagnes anti-Kabyles qui durent jusqu’à aujourd’hui, le fumeux complot des colonels où les colonels Mohamed Lamouri, Ouachria, Nouaoura ainsi que le capitaine Mostefa Lakhal (le tigre de Palestro) furent exécutés, l’inféodation de Ben Bella, les dîmes prélevées en nature sur nos équipements militaires offerts par des pays amis qui transitaient par la vallée du Nil, et surtout la risible et ridicule tentative d’intervention de la marine égyptienne après le 19 Juin, etc. Au lendemain de l’indépendance, Khaled Nezzar, responsable du matériel militaire au ministère de la Défense a eu pour mission de rapatrier les armes, bien de la révolution, entreposées dans les magasins de l’armée égyptienne. Il ne put pas le faire. Le gouvernement égyptien avait présenté à Amar Benaouda, notre représentant au Caire, un quitus signé par Ben Bella qui dédouanait l’Egypte de son rôle de dépositaire du bien algérien et la rendait propriétaire de tout le matériel confié à sa garde. Il apparaîtra par la suite que la signature de Ben Bella était une fausse. L’intéressé se trouvant dans un c.ul de basse-fosse ne pouvait donc se défendre. Qu’importe le passé ! Boumediene, meurtri de douleur, blessé et fou de colère après la défaite de 1967, se rendit à Moscou : « Donnez des armes et des avions à l’Egypte, l’Algérie payera. » Brejnev eut cette réponse mémorable, paraît-il : « D’accord camarade président, mais lorsque l’armée égyptienne aura envie de se battre. » Je passe sur les reproches faits à l’Egypte qui voulait, selon Brejnev, entraîner l’Union Soviétique dans une confrontation contre l’Occident ! Boumediene comprit toute la portée du diagnostic de l’homme fort du Kremlin quant à la combativité des troupes égyptiennes, lorsque de retour à Alger, il apprit que les pilotes égyptiens venus prendre les commandes des Mig algériens mis à leur disposition avaient demandé à leur accompagnateur algérien, l’adresse d’une boîte de nuit ! (je laisse le lecteur deviner la réaction du président Boumediene).

                        La guerre d’usure commence. L’Algérie décide d’envoyer un corps expéditionnaire rejoindre le front égyptien. C’étaient des moudjahidine de la Guerre de Libération qui partaient, puisqu’en 1967 l’ANP n’avait pas renouvelé ses effectifs. Je me souviens, en tant que cameraman, de l’époque de la harangue passionnée de Boumediene devant le front des troupes dans le camp de Zéralda. Il parlait de fierté, de solidarité et de sacrifices pour la cause arabe, la sincérité des mots est toujours attestée par le paraphe de l’acte. Le sang versé sur les bords du canal a été le cachet indélébile qui a certifié chaque mot de cette harangue. Lorsque Abderazak Bouhara et Hadj Mohamed Zerguini comprirent que l’Egypte n’avait pas envie de se battre, le contingent algérien fut rapatrié. Mais l’Algérie, malgré l’évidence, y croyait toujours. Septembre 1973, réunion du sommet arabe au Palais des Nations, Club des Pins à Alger. Dans une villa, le président Boumediene entouré du roi Fayçal, de Hafez El Assad, d’Anouar Sadate et du roi Hussein de Jordanie, décidèrent et fixèrent ensemble, la date, le jour et l’heure de ce que l’on allait appeler « la Guerre d’Octobre » et que la presse occidentale appela « la guerre du Kippour ». Mouammar El Kadhafi fut outré et il le fit savoir de n’avoir pas assisté à cette réunion. Qui ne se souvient de Boumediene devant les caméras de toutes les télévisions, offrant un chèque de 100 000 000 de dollars à Anouar Sadate, le géniteur du régime actuel, à celui qui devint l’ami de Menahem Begin, à celui qui alla la corde au cou, pousser des vocalises lyriques à la Knesset, faisant pleurer de bonheur, Golda Meir, à celui que l’armée n’a jamais pardonné la mort de presque 100 000 héros, frères égyptiens qui enlevèrent la ligne indestructible Bar Lev, au responsable de l’affaire du « déversoir », à celui qu’Enrico Macias dédia sa chanson On a tué la paix au signataire, le 17 septembre 1978, des accords humiliants de Camp David. Mais avant cette mémorable reddition de l’Egypte, l’Algérie y croyait toujours. Boumediene décida d’envoyer des hommes et des armes, Khaled Nezzar fut chargé de démontrer ce que les Algériens savent faire sur un champ de bataille. Le chef de bataillon des maquis de la base de l’Est fut atterré par l’amateurisme des généraux égyptiens qui abritaient leurs pièces d’artillerie et leurs PC derrière des murets en pierres sèches. Notre commandant leur appris, entre autres, l’usage des « trous-bouteilles » qui rendent inopérant le feu de l’adversaire et essaya de les convaincre que la première condition de l’efficacité d’une armée est la qualité des rapports (l’estime mutuel, le respect et la confiance) entre les combattants et leur hiérarchie. Nezzar avait compris en quelques jours quelle était la cause des déroutes successives de l’armée égyptienne face à Israël 1948…1956…1967…1973. Je pense que sous un autre commandement, les soldats égyptiens seraient de bons combattants. Ils le prouvèrent lors de la traversée du canal de Suez sous un déluge de feu apocalyptique où ils détruisirent la ligne Bar Lev. Mais que faire devant la carence, l’incompétence, la suffisance et l’incurie de leurs chefs. La distance faite d’inhumanité, de morgue, d’arrogance, de mépris entre la « caste » du corps des officiers et de la troupe composée essentiellement de fellahs du Nil donne la réponse à tous ces fiascos. Entouré de son état-major, notre commandant se remémorait devant ces étendues du Sinaï la débandade de 1967. Le désert parsemé à l’infini de brodequins abandonnés par les soldats égyptiens fuyant éperdument devant les unités du Tsahal.

                        La presse occidentale à l’époque en avait fait complaisamment ses choux gras, photographiant et publiant en première page ces trophées de l’armée israélienne plus humiliants que la défaite elle-même. Quelle blessure ! Les vétérans de l’ANP qui avaient connu la confrontation sur les champs de bataille pendant la Guerre de Libération avec des forces infiniment plus nombreuses et mieux armées ne pouvaient admettre d’autre explication aux déroutes égyptiennes qu’un manque de motivation, chez ces officiers égyptiens à la mentalité bourgeoise et imbus de leur grade et de leur personne. Brejnev savait ce qu’il faisait, lorsqu’il avait refusé à Boumediene « d’armer de nouveau Israël » parce que les équipements soviétiques fournis à l’Egypte (plusieurs centaines de chars) avant la déroute de 1967 avaient été abandonnés sans résistance, aux mains du vainqueur israélien. Aujourd’hui à ceux qui ont profané la mémoire de nos martyrs, à ceux qui ont brûlé notre drapeau, à ceux qui nous ont insultés avec des mots obscènes, à ceux qui doutent de notre identité, je dis simplement que notre drapeau est couturé de cicatrices et marqué à jamais de taches de sang indélébiles. Chaque année, l’Algérie commémore au mois d’avril, la bataille de Souk Ahras. J’ose ce rappel pour mémoire et aussi pour dire au jeune lecteur algérien qu’il est le dépositaire de vertus, de courage et de sacrifices. Tes aînés sur les monts de Souk Ahras, de Djeurf, de Bouzegza, de Djebel Labiod, de Tamalous, de Palestro et tant d’autres champs d’honneur, cernés par des forces écrasantes ont démontré ce que peuvent accomplir des hommes animés par l’amour de la patrie. Que l’Egypte de la soumission et de la décadence insulte tout ce que nous avons de plus sacré est la preuve que nos victoires, y compris celle récente sur le terrorisme, lui sont restées en travers de la gorge.

                        À partir d’aujourd’hui, arrêtons, arrêtez, le mot « frère » car l’hypocrisie à quand même ses limites.

                        Par Mohamed Lakhdar HAMINA
                        Cinéaste

                        Dernière modification par choucha, 11 septembre 2017, 21h38.

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                        • #13
                          les plus redoutables espions et fidele a l'etat sioniste et aux sionisme
                          sont bien les marocains, et les rois du maroc ont donner le grand aide a l'etat d'israel et israel a aider les rois du maroc a matter le peuple et liquider tout ceux ou celle qui opposent aux rois
                          mossade recrute parmis les marocains, intelo, sportif, politiciens, berberiste,religieux,panarabe,et surtout les prostituées
                          المجد والخلود للرفيق والمناضل المغربي ابراهام سرفاتي

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                          • #14
                            Mort mystérieuse d'un espion à Londres

                            De notre correspondant à Jérusalem PATRICK SAINT-PAUL
                            • Mis à jour le 14/10/2007

                            Ashraf Marouane, gendre de l'ancien président égyptien Nasser, avait averti les Israéliens de l'imminence de la guerre du Kippour, en octobre 1973.
                            SA MORT est digne d'un roman d'espionnage. Tout comme sa vie, qui reste une énigme. Le célèbre agent égyptien du Mossad, Ashraf Marouane - nom de code Babel - a-t-il trébuché, ou a-t-il été précipité par-dessus le balcon de son appartement londonien ? Scotland Yard mène l'enquête, qui pourrait livrer la clé d'un autre mystère. Babel, l'espion qui alerta Israël de l'imminence d'une attaque des armées arabes quelques heures avant la guerre du Kippour, était-il un simple agent du Mossad, ou un agent double ?


                            Gendre de l'ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser et proche de son successeur Anouar el-Sadate, Marouane, âgé de 62 ans, vivait dans la capitale britannique depuis de nombreuses années. Il y habitait déjà en 1969, lorsqu'il se rendit pour la première fois à l'ambassade d'Israël afin d'y offrir ses services. Son offre fut refusée. Quelques mois plus tard, il renouvela sa démarche. Cette fois-ci, après une enquête minutieuse, le Mossad, le service de renseignements extérieurs israélien, décida de le recruter et l'affubla du nom de code Babel.

                            Pendant près de trois ans, Babel approvisionne son agent traitant en renseignements précieux qui, après recoupements, s'avèrent sans faille. Il révèle le contenu d'une réunion ultrasecrète entre Nasser et le dirigeant soviétique Leonid Brejnev, au cours de laquelle le président égyptien réclame des avions de combat pour surmonter l'infériorité aérienne égyptienne, ainsi que des missiles sol-sol, capables de frapper l'État hébreu. Ses informations aident alors la communauté du renseignement israélien à élaborer sa doctrine vis-à-vis de l'Égypte : Le Caire n'attaquera pas Israël avant d'avoir rattrapé son retard technologique militaire.

                            Quand, début octobre 1973, Babel fait savoir que l'offensive égyptienne n'est qu'une question d'heures, alors que Le Caire n'a pas encore reçu ses livraisons d'armes, les Israéliens ne le prennent pas au sérieux. Ils savent que l'armée égyptienne s'apprête à lancer une attaque contre les forces israéliennes sur la rive orientale du canal de Suez, mais ne réagissent pas et sont pris par surprise. Le général Eli Zeira, chef des renseignements militaires israéliens durant la guerre du Kippour a expliqué pour sa défense que Babel avait livré des informations fiables durant des années, pour renforcer sa crédibilité et endormir les services israéliens. Puis vint la « piqûre ». Il révéla la date et l'heure de l'offensive, ce qui éveilla les soupçons : trop beau pour être vrai.

                            « Un gros mal de tête »
                            Le général Zeira, comme les Égyptiens secrètement, affirme que Babel était un agent double. Il n'aurait jamais cessé de travailler au profit de l'Égypte. Hier, après l'annonce de sa mort, la version officielle égyptienne présentait Marouane comme un simple « homme d'affaires ». Son nom avait été révélé il y a plusieurs années déjà en Israël. Mais Babel se plaignait à ses amis israéliens de souffrir d'un gros« mal de tête » après avoir pris connaissance des articles de la presse israélienne, publiés ces derniers jours, fournissant des détails sur ses activités. Son employée de maison, qui dit par ailleurs n'avoir rien vu, affirme qu'elle était seule avec lui dans son appartement au moment où il a chuté.

                            LE FIGARO
                            Dernière modification par choucha, 30 octobre 2017, 11h23.

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                            • #15


                              Qui a tué Ashraf Marwan, le plus grand espion du XXe siècle ?

                              Questions sans réponses

                              Une chose est sûre : Ashraf Marwan, un homme que certains décrivent comme le plus grand espion du XXe siècle, était en vie quand il est tombé du balcon de son appartement londonien de 4,4 millions de livres, situé au cinquième étage. L’homme d’affaires égyptien a atterri, peu après 13 h 30 le 27 juin 2007, dans une roseraie privée au numéro 24 du Carlton House Terrace ; rue qui compte parmi ses anciens occupants trois Premiers ministres (Palmerston, Earl Grey et Gladstone) et qui se trouve à quelques centaines de mètres de Piccadilly Circus. Le ciel de midi était exécrable, avec des hélicoptères déferlant au-dessus du convoi isolé par Téflon de Tony Blair, qui conduisait le Premier ministre au palais de Buckingham où il donnerait sa démission. Une femme a crié. Quelqu’un a appelé la police. Les ambulanciers sont arrivés trop tard. Marwan est mort d’une rupture de l’aorte.

                              Les détails des dernières minutes de la vie de Marwan sont plus opaques. Non pas qu’il n’y ait pas eu de témoins : le matin de sa mort, quatre hommes avaient rendez-vous au troisième étage d’un bâtiment adjacent, au 116 Pall Mall, dans une pièce avec une vue dégagée sur le balcon de Marwan. Et, curieux rebondissement, ces hommes – József Répási, Essam Shawki, Michael Parkhurst et John Roberts – travaillaient pour l’une des sociétés de Marwan, Ubichem PLC. Ils attendaient que leur patron les rejoigne. Il était en retard. Quand ils l’ont appelé aux alentours de midi pour en connaître la raison, celui-ci a assuré au groupe qu’il serait avec eux sous peu.
                              Répási, qui était assis de telle sorte que la fenêtre se trouvait à sa gauche, se souvient qu’il a sursauté quand l’un de ses collègues a crié : « Regardez ce que fait le Dr Marwan ! » À l’époque, deux des autres témoins ont affirmé qu’ils avaient vu Marwan sauter du balcon. Lorsque Répási s’est déplacé pour regarder par la fenêtre, il a vu « tomber le Dr Marwan ». Shawki, qui était alors le directeur d’Ubichem, a descendu les escaliers de l’immeuble en courant pour lui porter secours. Les trois autres hommes sont restés dans la pièce, choqués et perplexes. Après quelques instants, Répási a regardé à nouveau par la fenêtre, se forçant à regarder l’endroit où avait atterri Marwan. « J’ai vu deux personnes qui semblaient venir du Moyen-Orient regarder en bas depuis le balcon d’un des appartements », me dit-il par courriel – bien que ni lui ni ses collègues ne sachent si les hommes se tenaient sur le balcon de l’appartement numéro 10, à l’adresse de Marwan.

                              Marwan a-t-il sauté ou a-t-il été poussé ? L’autopsie a révélé des traces d’antidépresseurs dans le sang du Dr Marwan. Un rapport de son médecin indique qu’il avait été « soumis à un stress considérable » et qu’il avait perdu 10 kg en deux mois. Mais il y a des raisons de penser que le suicide est une thèse improbable. Il n’y avait pas de mot d’adieu. Marwan devait prendre l’avion ce soir-là en direction des États-Unis pour un rendez-vous avec son avocat. Il venait d’être accepté au sein du Reform Club dont le prince Charles et l’ancienne directrice du MI5 (le service de contre-espionnage britannique), Dame Stella Rimington, comptaient parmi les membres. Quelques jours plus tôt, il avait acheté une Playstation 3 à son petit-fils pour son anniversaire. Marwan et son épouse, Mona Nasser, la fille de l’ancien président égyptien, étaient censés emmener leurs cinq petits-enfants en vacances. Marwan avait des projets. Il avait des rendez-vous. Il avait des raisons de vivre. « Il n’y a aucune preuve de troubles mentaux ou psychiatriques », a déclaré William Dolman, l’officier de police judiciaire, après une enquête criminelle de 2010 sur la mort de Marwan qui n’a rendu aucun verdict. Il n’y avait « aucune preuve d’une quelconque intention de se suicider », a conclu Dolman. Mais paradoxalement, il a également déclaré qu’il n’y avait « absolument pas de preuve » qui soutienne l’hypothèse que Marwan ait été assassiné.

                              Mais bien que Marwan n’ait sans doute pas eu l’intention de risquer sa vie, il craignait certainement pour elle. La dernière fois qu’il s’était trouvé seul dans son appartement avec sa femme, il lui a dit qu’il « pourrait être tué ». Il a ajouté solennellement : « J’ai de nombreux ennemis différents. » Durant les mois qui ont précédé sa mort, Nasser se souvient que son mari vérifiait la porte et les verrous chaque soir avant d’aller au lit, une nouvelle habitude qu’elle n’avait pas connue durant leurs 38 précédentes années de mariage.
                              Selon la famille de Marwan, il y avait une autre preuve sur la scène du drame – ou, plus exactement, une absence de preuve. Le seul exemplaire connu de ses mémoires, qu’il était sur le point de terminer, aurait disparu de sa bibliothèque le jour de sa mort. Les trois volumes, d’environ 200 pages chacun, ainsi que les cassettes sur lesquelles Marwan avait dicté le texte, n’ont jamais été retrouvés.

                              Selon un spécialiste, Marwan avait travaillé, au fil des années, pour les renseignements égyptiens, israéliens, italiens, américains et britanniques ; était-il en train de se préparer à révéler des secrets qui auraient pu gêner des rois et des pays ? Qui a pris les documents, s’ils existaient bel et bien ? Et sa mort faisait-elle partie d’un tout ? Marwan était le troisième Égyptien vivant à Londres à mourir dans des circonstances similaires. (Juin 2001 : l’actrice Souad Hosni tombe du balcon de Stuart Tower, un immeuble de Maida Vale, après qu’elle s’est rapprochée d’un éditeur en lui proposant d’écrire ses mémoires. Août 1973 : El-Leithy Nassif, ancien chef de la garde présidentielle du défunt président égyptien Anouar el-Sadate, tombe d’un balcon de la même tour. Lui aussi écrivait ses mémoires.) Chacune des trois victimes entretenait des liens avec les services de sécurité égyptiens.

                              L’enquête criminelle sur la mort de Marwan a manqué de fournir beaucoup de réponses. « Nous ne connaissons tout simplement pas les faits malgré une enquête minutieuse », a déclaré Dolman, l’officier de police judiciaire à la cour en 2010. En effet, après trois ans d’examen par deux brigades judiciaires distinctes, dont l’élite de la police judiciaire de Scotland Yard, il reste, comme le dit Dolman, « des questions sans réponse ». Cette histoire est attrayante car ses mystères détonnent des circonstances de ce jour-là – une mort à midi, en plein centre de Londres, avec des témoins. La scène est pleine d’indices, mais il n’y a apparemment aucune preuve qui permette de classer l’affaire.

                              Et pourtant, l’histoire de Marwan continue de déranger les curieux. Le portier du 24 Carlton House Terrace m’a confié que les journalistes passaient régulièrement, « environ un par an », pour chercher des réponses sur ce qu’il s’est passé ce jour-là. Remplissez une demande d’accès à l’information au sujet d’Ashraf Marwan et vous recevrez une liste exhaustive qui souligne les nombreuses exemptions qui protègent les documents des services de renseignements britanniques sur le sujet. La vie et la mort de Marwan demeurent toutes les deux opaques et se composent de détails confus qui poussent les auteurs des rubriques nécrologiques à recourir de façon sinistre aux « si » et aux « peut-être ».
                              Dernière modification par choucha, 13 octobre 2017, 20h17.

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