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La Chine prise au piège des provocations de son encombrant allié nord-coréen

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  • La Chine prise au piège des provocations de son encombrant allié nord-coréen

    Entraînée malgré elle dans le tourbillon diplomatique né des provocations nucléaires nord-coréennes, la Chine, principal allié et partenaire économique de Pyongyang, se retrouve dans une position inconfortable dans sa propre zone d’influence.

    Troubles du voisinage. La Chine se retrouve dans une position inconfortable : d’un côté Pékin doit faire face aux provocations balistiques et nucléaires à un rythme effréné de son allié nord-coréen, de l’autre aux pressions internationales téléguidées par un président américain de plus en plus menaçant.

    Une situation qui permet difficilement de privilégier une solution négociée. Une approche que Pékin a toujours défendue en jouant les médiateurs entre son protégé et la communauté internationale. Mais passablement ulcérés par le régime de Kim Jong-un, contre lequel ils ont déjà voté des sanctions de l’ONU en août, les Chinois ont cette fois fermement réagi en "condamnant vigoureusement" le dernier essai nucléaire de Pyongyang, dont le cas était de nouveau discuté, lundi 4 septembre, au Conseil de sécurité. Cependant la marge de manœuvre de Pékin pour calmer les ardeurs de son voisin nord-coréen reste très étroite.

    Le double objectif intenable de la Chine

    "Pékin et Washington ont peut-être le même objectif, la dénucléarisation de la Corée du Nord, mais en aucun cas la même feuille de route et les mêmes solutions pour ce problème, décrypte Antoine Bondaz, spécialiste de la Chine et des deux Corées au sein de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), contacté par France 24. Il est très compliqué pour Pékin de retourner sa veste, puisque son objectif est double, c’est-à-dire d’apparaître à la fois comme une puissance responsable en votant les sanctions onusiennes contre Pyongyang, mais également de maintenir la stabilité dans sa périphérie, c’est-à-dire éviter la guerre et empêcher l’effondrement du régime nord-coréen, qui n’est pas dans son intérêt".

    C’est pourquoi, soucieuse d’éviter une escalade dans sa zone d’influence, la Chine ne peut qu’exhorter Kim Jong-un "à cesser d’aggraver la situation avec des actions erronées".

    C’est la nature ambigüe de sa relation avec Pyongyang, qui empêche Pékin de sévir réellement. Alliés depuis la guerre de Corée (1950-1953), durant laquelle des milliers de volontaires chinois ont perdu la vie, parmi lesquels Mao Anying, le fils aîné de Mao Zedong, les deux "pays frères" partagent bien plus qu’une frontière de près de 1 400 kilomètres.

    Selon les chiffres officiels chinois, les deux pays, qui sont liés par un traité de défense mutuelle, entretiennent d’importants liens économiques. Leurs échanges bilatéraux équivalaient à 4,7 milliards d’euros en 2015. Pour Kim Jong-un cette relation est vitale, tant la survie de son régime dépend économiquement et financièrement de la Chine, heureuse destinataire de quelque 90 % des exportations de son voisin. Mais à la suite des sanctions onusiennes du mois d’août, Pékin assure avoir réduit ses échanges et ses achats de minerai de fer, de charbon, de plomb et de fruits de mer.



    Selon les experts, la Chine dispose surtout d’un moyen radical pour asphyxier l’économie nord-coréenne : le pétrole. Elle pourrait paralyser son voisin en le privant de livraisons dont il est très dépendant. "Il est aujourd’hui très difficile pour la Chine d’exercer une influence sur les Nord-Coréens, de nombreux diplomates dans la région disent qu’en réalité les Chinois disposent d’une boîte à outils dans laquelle il n’y a qu’un seul gros marteau [l’arrêt des livraisons de pétrole, NDLR], précise Antoine Bondaz. Ce qui serait à même de provoquer l’effondrement du régime".

    "Un État tampon assez pratique"

    Sur le plan diplomatique, contrairement aux apparences, la relation entre la Chine et la Corée du Nord est loin d’être si fraternelle. "Malgré leurs liens, les deux pays ne se font pas confiance, note Antoine Bondaz. Et si depuis l’établissement des deux républiques [Nord et Sud], la Chine a soutenu et aidé les Nord-Coréens, leur relation a toujours été compliquée, et cela ne date pas d’hier". Le spécialiste cite l’exemple de purges effectuées en 1956 contre des éléments pro-chinois du régime de Pyongyang.

    "Il existe une vraie crainte en Corée du Nord envers le géant chinois qui est un peu trop imposant et dont il faut se méfier, poursuit-il. Leurs relations suivent donc des périodes cycliques. Ainsi, entre 2009 et 2011, Pékin soutenait très fortement les dirigeants nord-coréens, avec un objectif majeur qui était la stabilité du régime au sens politique, car il était en transition entre Kim Jon-un et son père Kim Jong-il".

    L’intérêt stratégique de la Chine est en effet d’éviter à tout prix la chute du régime communiste, qui provoquerait un afflux de millions de réfugiés sur son territoire, et à terme une réunification des deux Corées, à l’avantage de Séoul. Ce qui permettrait, selon les experts, le déploiement de soldats américains, déjà présents en Corée du Sud, à la frontière chinoise, voire même de relancer des revendications territoriales sur certaines portions du territoire chinois, notamment en Mandchourie.


    "Les Chinois ne veulent pas laisser tomber leur allié nord-coréen, car historiquement, Pékin n’a jamais accepté d’avoir des troupes étrangères à ses portes. Or, à leurs yeux, la Corée du Nord est un État tampon assez pratique", explique à France 24 Juliette Morillot, historienne spécialiste de la péninsule coréenne et auteure de "La Corée du Nord en 100 questions", aux Éditions Tallandier.

    L’Empire du milieu ne peut donc que prôner le dialogue et mettre en avant sa solution basée sur un gel des essais balistiques nord-coréens en échange de l’arrêt des exercices militaires annuels conjoints entre la Corée du Sud et les États-Unis. Ce qui arrangerait d’ailleurs les Chinois. "Cette solution est inacceptable aux yeux des Américains, car elle les affaiblirait dans la région, et enverrait un message négatif à l’ensemble de leurs alliés. Et pas seulement en Asie", indique Antoine Bondaz.

    La Corée du Nord le sait. Pyongyang profite donc de la situation pour avancer ses pions nucléaires, quitte à embarrasser son unique allié.

    France 24

  • #2
    Ne vous en faites pas, les Chinois trouveront toujours des solutions pour s'en sortir , c'est comme un chat qui chute de très haut et qui retombe sur ses pattes
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

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    • #3
      Les chinois reglerons le probleme kim machin, un pas tres net avec l atome a quelque km de chez eux sa dois pas leur plaire enormement
      Les mains qui aident sont plus sacrées que les lèvres qui prient. - Sai Baba -

      La libertè, c'est le droit de pouvoir dire aux autres ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre -George Orwell-

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      • #4
        Ni les U.S et ni la Chine peuvent intimider le President de la Corée du Nord.
        Bien avant les généraux de Roosevelt, JF Kennedy et Nixon ont tous choisi l'option de bombarder massivement la Corée du nord mais au dernier moment les 3 présidents se sont désistés de l'avis des généraux. Depuis les nord Coréens se sont offer le luxe d'avoir des bombes nucléaires. Tout a changé depuis l'invasion et la partition de la Corée.
        Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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