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Rohingyas, Ouïghours... : la carte des musulmans persécutés dans le monde

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  • Rohingyas, Ouïghours... : la carte des musulmans persécutés dans le monde

    Avec les Rohingyas birmans, ressurgit la persécution des minorités musulmanes, pratiquée aussi dans d'autres pays, et depuis longtemps. Voici un état des lieux actuel de cette oppression en carte, contextualisation et réécoute sélective pour mieux comprendre ces oppressions communautaires.

    Cette semaine en Indonésie, en Malaisie, au Pakistan, ou en Tchétchénie, des manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre le traitement infligé aux Rohingyas. Avec le massacre de la minorité musulmane en Birmanie, ressurgit le spectre d'une oppression des populations musulmanes présente également dans d'autres pays, et depuis longtemps. En voici la cartographie actuelle, qui se fonde sur les conclusions du rapport 2017 de la Commission américaine sur la liberté religieuse (United States Commission International Religious Freedom), "un panorama extrêmement complet des dynamiques religieuses dans le monde qui, cependant, représente une vision dictée par les enjeux stratégiques de la diplomatie américaine", concernant la Russie ou Israël, selon Nicolas Kazarian, en charge de l’Observatoire géopolitique du religieux à l'IRIS, ainsi que sur l'expertise de Bernard Godard, ancien chargé de mission au Bureau Central des Cultes du Ministère de l’Intérieur, fin connaisseur de l'islam



    Cette carte ne prend pas en compte les pays où une branche interne à l'islam - sunnite, chiite, alaouite, alévi, druze... - en oppresse une autre, comme cela peut être le cas en Syrie, Arabie saoudite, Iran... Cette carte ne concerne que les situations où les musulmans, toutes branches confondues, sont opprimés en tant que représentants de l'islam.

    Nicolas Kazarian voit dans cette oppression des musulmans dans le monde le recoupement de deux phénomènes :

    D’une part, l’oppression des minorités musulmanes relève d’une instrumentalisation de la question minoritaire en général. Les minorités sont des leviers géopolitiques qui permettent la déstabilisation des états, la création de boucs émissaires, la formation de relais d’influence. Aussi, je crois que ce phénomène d’oppression n’est pas propre à l’islam, mais au statut minoritaire des communautés musulmanes. La seconde chose, l’oppression des minorités musulmanes participent aussi d’une tendance plus large que l’on caractérise aujourd’hui d’islamophobie.

    Les Rohingyas en Birmanie

    En Birmanie, les Rohingyas forment selon l'ONU la minorité la plus persécutée au monde. Ils ne sont plus que 800 000 dans un pays de plus de 51 millions d'habitants à majorité bouddhiste (89,3% de la population). Dès 1982, une loi leur retire la citoyenneté birmane. Après plus de 30 ans d'exactions, et une recrudescence régulière des violences, notamment en 2012, l'ONU compte fin août 2017 au moins 400 morts en une semaine lors de violences interethniques. Selon les estimations rapportées par le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), 123 000 réfugiés Rohingyas sont arrivés au Bangladesh depuis l'éruption des violences le mois dernier. Le pays voisin croule sous les arrivées et les ONG, peu nombreuses, sont dépassées. L’une des raisons principales de ces violences tient à l'important potentiel de ressources en pétrole et en gaz naturel présent dans l’État Rakhine, où vivent les Rohingyas.

    Bernard Godard met cependant en garde contre une lecture simpliste de cette oppression : "Attention à ne pas confondre identité musulmane, qui peut être associée à des composantes ethniques diverses, et islamité. Ce qui est attaqué chez les Rohingyas c'est aussi leur ethnie d'origine, bengali. Quelques autres musulmans d'autres ethnies vivent en Birmanie, sans forcément être inquiétés".

    France culture
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