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La réponse de M. Boukrouh à L’Armée

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  • La réponse de M. Boukrouh à L’Armée

    EXCLUSIF. La réponse de M. Boukrouh à “L’Armée” : “Je récuse menaces et intimidations d’où qu’elles viennent”

    Il y a quelques jours j’ai publié sur ma page Facebook une opinion intitulée « L’Armée algérienne : une muette qui ne veut rien entendre ». Une « source autorisée » proche du vice-ministre de la Défense, chef d’état-major de l’ANP, a réagi à travers une déclaration à un journal arabophone. Y ayant vu un « droit de réponse », je l’ai postée sur ma page Facebook en la faisant suivre d’un article publié en 2015 sous le titre de « Peuples et armées ».
    Puis c’est un général-major à la retraite qui signe un article pour me donner raison sur le fond et me reprocher d’avoir été plus dur avec les anciens responsables de l’ANP qu’avec les actuels. Ayant considéré ses critiques comme un droit de réponse, j’ai reproduit son texte sur ma page Facebook, suivi de ma réponse. Quelle va être son attitude maintenant, j’aimerais bien le savoir.


    En prenant connaissance hier de l’éditorial de la revue « El-Djeïch »(en français « L’Armée ») je me suis trouvé face à un triple embarras : comment répondre, à qui répondre et à quoi répondre ?
    1) Comment répondre ? Parce que l’usage veut que lorsqu’un média vise quelqu’un par ses écrits, nominativement ou à travers une description permettant de le reconnaître, ce dernier peut se prévaloir du droit de réponse pour se défendre, surtout s’il estime atteint dans son honneur. Mais « L’Armée » y est-elle disposée ? Dans le cas contraire, y a-t-il un moyen de la contraindre au respect du droit des gens puisque nous sommes censés être dans un État de droit et non dans un parking sauvage ?
    2) À qui répondre ? Parce que ce texte n’a pas été rédigé par une institution désincarnée, mais par un être humain. « L’Armée » étant la propriété du ministère de la Défense nationale dont le premier responsable est le président de la République, à qui adresser mon droit de réponse ? Contre qui déposer plainte, éventuellement, pour diffamation : le Président ? Le chef d’état-major ? Le directeur de la publication ? Le rédacteur de l’article ? L’État ? Et devant quelle juridiction, civile ou militaire ?
    3) À quoi répondre ? À des injures me présentant comme un « mercenaire qui a vendu son âme au diable et mettant sa plume au service d’intérêts revanchards », formule éculée, remontant au Moyen Âge de la langue de bois, au temps de l’alchimie et de la sorcellerie ? Si j’ai vendu mon âme au diable et ma plume à des « intérêts revanchards », pourquoi ne pas avoir arrêté le premier et donné l’assaut aux seconds du moment que vous les avez localisés ? Ce n’est pas très militaire, çà !
    Aucun ministère de la Défense au monde n’a rédigé un éditorial sous-tendu par des menaces à peine voilées contre un citoyen, jumelées avec un lynchage médiatique et la préfabrication d’ « affaires », méthodes auxquelles on reconnaît les voyous et les barbouzes, et non le mode opératoire d’un État de droit.
    Monsieur l’ « Armée », apprenez que j’écris depuis près d’un demi-siècle dans la presse de mon pays bénévolement, alors que vous avez commis cet éditorial sur ordre et pour gagner votre bouchée de pain, ce qui vous place plus près de la définition du « mercenaire » que moi. Ma plume, monsieur, était très prisée du président de la République, commandant suprême des forces armées, pour qui elle a rédigé un grand nombre de discours officiels qu’il était fier de déclamer sous les ovations dans le pays et à l’étranger.
    Elle l’est aussi, ne vous en déplaise, d’un grand nombre d’Algériens depuis des décennies, y compris parmi vos proches. Elle était reconnue par d’éminents intellectuels nationaux et étrangers dès les années 70 et 80, et je suis certain que si jamais nous nous rencontrions vous me diriez (« âalabaliya si Nordine, bessahraktaarafhalat al-askri…).
    Vous semblez affligé (personnellement, pas au nom de l’ANP j’espère) par le fait que je « touche à tous les domaines et spécialités, depuis la charia à l’histoire en passant par l’économie, l’astronomie et autres sciences et domaines de connaissance »…C’est à cela qu’on reconnaît le vrai intellectuel et le véritable homme politique, monsieur, et c’est ce qui les distingue des baragouineurs retardataires de la langue de bois.
    Je ne sais pas quel est votre grade mais je ne vous imagine pas, moi qui étais « commissaire politique » quand j’effectuais mon service national il y a quarante ans, plus qu’adjudant.
    Mais je suis assez réaliste pour ne pas m’étonner que vous soyez déjà général alors qu’on devrait vous renvoyer de « L’Armée » pour cause d’insuffisance dans l’analyse et anachronisme. Je vous verrais bien derrière un canon en train de le régler pour me tirer dessus car vous êtes encore quelques-uns à prendre la liberté de pensée et d’expression pour une atteinte à l’intégrité de l’ANP ou de la haute trahison.
    Vous et celui qui vous a enjoint de m’insulter au nom de l’ANP, n’êtes pas l’ANP mais seulement ses employés. Cette institution n’est pas votre bien, mais celui de la nation qui n’a pas placé la force entre vos mains pour que vous la retourniez contre elle, contre les citoyens qui dénoncent le mal et les atteintes à l’intérêt national.
    Ni l’État, ni l’Algérie ne sont votre propriété. Nos parts dans la possession de ce pays sont égales et se valent. Nous sommes quarante millions de copropriétaires de l’Algérie. Au-dessus de l’ANP, au-dessus du Président de la République, au-dessus d’une Constitution dans laquelle on peut mettre ce qu’on veut et qui n’a jamais été autant malmenée que durant ces dernières années, juste au-dessous de Dieu, il y a le « peuple souverain » qui n’est pas toujours une abstraction, à qui il arrive de s’exprimer à haute voix à travers l’un ou l’autre de ses fils puis d’autres, de plus en plus nombreux à l’avenir Inchallah.
    Je n’ai pas attaqué l’ANP, je ne lui ai pas manqué de respect, je ne lui ai pas demandé de faire un coup d’État contrairement à ce que vous sous-entendez, et je ne commettrai jamais aucun de ces actes non par peur de vos menaces, mais par conviction profonde. Si j’ai eu par le passé quelques déboires avec l’ANP, c’était parce que je m’étais attaqué aux généraux qui la salissaient. Au lieu de me décerner une médaille, on m’a vilipendé et présenté devant un tribunal.
    Cette fois, j’ai juste demandé aux militaires en poste ou à la retraite qui ont accepté le quatrième mandat ou vont consentir à un cinquième ou à un scénario du même genre, d’user des vertus de la sagesse d’ici 2019 pour ne pas hypothéquer de nouveau le sort du pays car cette fois les Algériens ne l’accepteront pas. Trop, c’est trop !
    Non pas parce que je me prendrais pour Jupiter, mais tout simplement parce qu’ils m’ont reçu, à leur demande, d’innombrables fois au siège du ministère de la Défense nationale pour me consulter sur la situation nationale dans les années quatre-vingt-dix, comme ils le faisaient avec les hommes et les femmes politiques du pays, ce qui n’est une forfaiture ni de part ni d’autres.
    En tout état de cause, et en ma qualité de simple citoyen de ce pays, je m’opposerai de toutes mes forces morales et intellectuelles au cinquième mandat ou à un scénario du même genre. À moins qu’un Boumaarafi ne tombe opportunément du ciel pour me tirer dans le dos.
    Tout le reste, M. « L’Armée », n’est que procès d’intention et comportement de « parkingueurs ». Point barre.

    Par: Noureddine Boukrouh

  • #2
    Ça devient lourd et grotesque. On dirait une ridicule querelle de forums ("et moi je... et toi tu... gna gna gna").
    Cela dit, l'assurance avec laquelle semble parler Boukrouh ne fait que renforcer l'idée qu'il serait épaulé (pour ne pas dire téléguidé) par plus haut(s) placé(s).
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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    • #3
      Monsieur l’ « Armée »
      , il s'interroge sur celui qui a pu lui répondre. En fait il parle à qui ?

      PS: Une institution du calibre de l'ANP n'a pas à répondre à un individu fut-il un ex ministre, ils ne jouent pas sur la même plateforme. Allahouma sauf si elle s'avère être sous la patte du président, son frère ou même Haddad. Chose que Boukrouh essaie de démontrer :

      Boukrouh, l’homme qui dérange

      Des voix proches du système commencent même à faire monter les décibels qui pour répondre politiquement, qui pour menacer l’homme de poursuites judiciaires. Dans ses discours, le fondateur du Parti du renouveau algérien (PRA) s’en prend à la situation du pays où la maladie du président de la République paralyse les institutions de l’Etat.
      Sur sa page Facebook ou dans les journaux, l’homme politique, doublé d’un redoutable polémiste, multiplie les publications.
      Des écrits qui semblent agacer au plus haut niveau de l’Etat. Des voix proches du système commencent même à faire monter les décibels qui pour répondre politiquement, qui pour menacer l’homme de poursuites judiciaires. Dans ses discours, le fondateur du Parti du renouveau algérien (PRA) s’en prend à la situation du pays où la maladie du président de la République paralyse les institutions de l’Etat. Il a interpellé, notamment, le conseiller et frère du chef de l’Etat après la polémique suscitée par l’image d’un Saïd Bouteflika riant en compagnie de Ali Haddad à El Alia. Boukrouh s’est également attardé sur la mise à l’écart de Abdelmadjid Tebboune et le retour de Ahmed Ouyahia aux affaires.
      Mais de tous ses écrits, celui où l’ancien ministre du Commerce interpelle l’armée est celui qui semble avoir fait plus de mal. Dans un pamphlet intitulé «Une muette qui ne veut rien entendre», Noureddine Boukrouh indique que «l’Armée algérienne est devenue sous la chefferie du général Gaïd Salah l’armée du Président, lequel Président et ministre de la Défense nationale a changé la Constitution plusieurs fois durant ses quatre mandats pour en faire un habit sur mesure, un justaucorps qui lui colle à la peau comme l’habit porté par certains artistes ou sportifs».
      Plus loin, l’homme politique, qui manie aussi bien le verbe en français qu’en arabe, s’interroge sur le sens à donner à la position d’Ahmed Gaïd Salah qui déclarait, il y a une semaine, que l’armée s’en tenait à ses «missions constitutionnelles».
      «Quel sens peuvent revêtir des déclarations d’allégeance à la République quand cette allégeance ne va pas au ‘‘peuple souverain’’ mais à un homme invisible, inaudible et notoirement dépourvu de ses moyens physiques et intellectuels ?» interroge Boukrouh. Il reprochera au haut-commandement de l’armée de devenir «le bras armé et ponctuellement menaçant d’un régime moribond, d’un pays sans gouvernance et d’un Etat qui n’est plus gérant ou garant, mais tout simplement errant...».
      Pour répondre à l’ancien ministre, l’armée a utilisé, dans un premier temps, des sources anonymes. Un officier supérieur qui a requis l’anonymat s’est exprimé dans les colonnes du journal arabophone El Bilad. Présenté comme un proche d’Ahmed Gaïd Salah, le responsable du ministère de la Défense a indiqué que «l’armée est en effet celle du Président qui est le chef suprême des forces armées».

      «Des méthodes de voyous»

      Hier encore, le secrétaire général du FLN s’est attaqué à l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 1995. Djamel Ould Abbès rappelle que les écrits du penseur font penser à ceux de l’été 1998 durant lequel le même auteur s’est distingué par des attaques contre le régime. Des attaques qui ont contribué à pousser l’ancien président, Liamine Zeroual, à démissionner. «Ce qui se dit actuellement nous rappelle les déclarations faites durant l’été 1998, notamment dans la presse.
      Il y a du copié-collé. Mais cela ne nous inquiète pas, cela me fait même rire. C’était avec Zeroual, mais celui qui ne connaît pas Bouteflika se trompe. Zeroual a démissionné après trois mois de déclarations. Certains veulent rééditer le scénario de 1998», a-t-il dit, cité par le site TSA. Mais les propos de Boukrouh sont tombés dans d’autres oreilles. Des sites internet, réputés être proches de la présidence de la République, ont même donné des informations selon lesquelles les impôts demanderaient à l’ancien président du PRA de «payer des arriérés» d’impôts qui se «chiffreraient» à des milliards. Il s’agirait, selon Algérie1, d’une société fondée par l’homme politique en 1995. La méthode est connue.
      Contacté, Noureddine Boukrouh dit s’attendre à ce genre d’attaques. «Mes derniers écrits liés au changement de gouvernement dans des conditions jamais vues et sur l’attitude de l’armée et des anciens responsables militaires devant l’état atteint par le pays ont et vont déclencher des réactions violentes», a-t-il indiqué à El Watan. Il estime que les attaques vont se concentrer «non pas sur les idées», mais sur sa personne.
      Cela se fera avec «des méthodes de voyous et de bandits qui ne pensent pas, n’écrivent pas, mais savent seulement soudoyer, corrompre, faire du chantage, monter des ‘‘dossiers’’ ou assassiner». «C’est tout ce qu’il y a en face, des voyous et des bandits qui utilisent les moyens de l’Etat tombés entre leurs mains pour faire peur, réprimer et enrayer la prise de conscience qui est en train de s’opérer dans l’esprit de larges couches d’Algériens à propos de leur avenir», fulmine-t-il encore.
      Ce n’est pas la première fois que Noureddine Boukrouh crée la polémique. En 1988, l’homme s’était invité dans le débat public et avait fait sensation. Ce qu’il fera quelques années plus tard lorsqu’il accusera les militaires de «voleurs». Mais c’est surtout durant l’été 1998 que l’homme politique a croisé le fer avec le tout-puissant général Mohamed Betchine, alors ministre conseiller du président Liamine Zeroual. Les salves de Boukrouh ont même ouvert la porte à ce qui deviendra «le feuilleton de l’été 1998». Une saison durant laquelle des scandales à répétition seront révélés dans la presse. C’était loin d’être vain, puisque, en septembre, le président Zeroual annonçait sa démission et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée.


      El Watan
      وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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      • #4
        Ma plume, monsieur, était très prisée du président de la République, commandant suprême des forces armées, pour qui elle a rédigé un grand nombre de discours officiels qu’il était fier de déclamer sous les ovations dans le pays et à l’étranger.
        Tiens donc !
        Voilà donc pourquoi je n'aimais pas ce Monsieur.

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        • #5
          Bachi,

          On peut lui reconnaître la pertinence de sa plume (Quoique ce droit de réponse m'a un peu déçu) sans la finesse politique.

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          • #6
            Ni l’État, ni l’Algérie ne sont votre propriété. Nos parts dans la possession de ce pays sont égales et se valent. Nous sommes quarante millions de copropriétaires de l’Algérie. Au-dessus de l’ANP, au-dessus du Président de la République, au-dessus d’une Constitution dans laquelle on peut mettre ce qu’on veut et qui n’a jamais été autant malmenée que durant ces dernières années, juste au-dessous de Dieu, il y a le « peuple souverain » qui n’est pas toujours une abstraction, à qui il arrive de s’exprimer à haute voix à travers l’un ou l’autre de ses fils puis d’autres, de plus en plus nombreux à l’avenir Inchallah.
            Une réalité que ne veulent pas comprendre, ou plutôt que ne veulent pas accepter ceux qui font bon marché de leur dignité ...et ils sont nombreux malheureusement ! ...

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