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Kamel Daoud: «Tant que la femme sera emprisonnée, nous ne serons pas libres»

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  • Kamel Daoud: «Tant que la femme sera emprisonnée, nous ne serons pas libres»

    NICOLAS CROUSSE

    Zabor, l’autre prophète
    Avec « Zabor », le grand écrivain algérien signe une fable envoûtante, qui résonne comme une magnifique déclaration d’amour à la puissance des livres. Rencontre
    «
    Ecrire, dans des milieux fermés, c’est un acte de résistance. Même une fable d’Orwell, c’est un acte de résistance.
    »« Ecrire, dans des milieux fermés, c’est un acte de résistance. Même une fable d’Orwell, c’est un acte de résistance. »
    LECTURE ZEN
    On savait depuis longtemps que c’était l’un des grands journalistes de son temps. On sait désormais, depuis Meursault contre-enquête (2014), et Zabor, qu’il publie en cette rentrée que Kamel Daoud est aussi un romancier majeur de notre époque.

    Ce n’est pas tout. Au cœur d’un monde arabe en plein bouleversement, l’homme incarne aujourd’hui les valeurs humanistes et progressistes d’un monde nouveau, libre, indépendant auquel il s’accroche avec rage et courage. Nous l’avons rencontré.


    Vous dites du personnage de Zabor que c’est un peu vous. Est-ce à dire que le roman est une autobiographie déguisée, ou une variation poétique sur votre vie ?

    C’est ce que j’appellerais une autobiographie fabulée, amplifiée, magique, poétique. Il ne s’agit pas seulement de raconter ma vie physique, ma vie quotidienne, mon enfance ou mon adolescence. C’est aussi l’histoire de mes idées. S’il y a quelque chose d’absolument autobiographique dans ce livre, ce sont mes idées, mes découvertes de la langue, ce que je pense de la littérature…


    Avez-vous le sentiment, comme Zabor, que lire vous a sauvé ?

    Je pense que lire, faire lire, écrire, traduire aide à relativiser beaucoup de dogmes et de dogmatisme, aide à faire revenir l’homme à son humanité. Ça m’a été très utile, oui, sachant que je suis né dans une culture très verrouillée, d’abord sur un récit national de guerre de libération, sur le récit colonial, et en même temps sur le récit religieux. Lorsque vous découvrez les livres, c’est comme si vous découvriez une alternative à un monde fermé. Pour moi, le salut est venu par les livres. Lorsqu’on me demande souvent en Occident « qu’est-ce que nous pouvons faire contre le mal de ce siècle », je leur dis : essayez de faire lire. Aux gens qui ont la capacité de décider, je dis : faites traduire, faites circuler le livre. La bataille culturelle dans nos territoires est en train d’être perdue parce qu’on ne traduit pas assez. Parce que les livres ne circulent pas. Oui, ce qui circule, ce sont les livres qui font mal, qui apprennent à tuer, à mépriser, à ignorer, à nier.


    Vous n’êtes pas très optimiste.

    Si je n’étais pas optimiste, je me contenterais de vivre ma vie. Ce n’est pas ça. Mais je suis quelqu’un qui aime beaucoup qu’on soit lucide, conscient de ce qui se passe. Et ce qui se passe, c’est que d’un point de vue culturel et du point de vue des idées, nous sommes en train de perdre du terrain. Parce que la force éditoriale de l’adversaire est très forte. Vous avez un royaume qui a beaucoup d’argent, qui peut financer des mosquées, des livres gratuits sans droits d’auteur, des prêcheurs qui peuvent circuler, des mécénats, etc. Et en face, nous avons des romans, des livres, des idées qui ne circulent pas.


    Vous accumulez ces derniers jours les rencontres publiques, dans votre pays, pour présenter Zabor. Comment votre livre est-il reçu, en Algérie ?

    J’ai fait une tournée, pour une ou deux raisons. La première, c’est que je tiens à voir ce que je peux peut-être provoquer dans mon propre pays, et comment je suis lu. La seconde, c’est que j’aimerais rendre accessible le livre, aider à reformer le lectorat, encourager la lecture. C’est pour ça que je vais dans les villages et dans les villes. J’ai été surpris jusqu’à l’émotion par l’affluence des gens. Avoir 500 personnes dans une ville moyenne de Kabylie et signer une moyenne de 250 exemplaires par séance de signature, c’est énorme, dans notre pays. Ce que j’en ai conclu, c’est que beaucoup de gens ont besoin aujourd’hui de figures qui incarnent une réflexion alternative au conservatisme et à l’islamisme. Ils ont besoin de croire qu’il y a quelqu’un qui réfléchit sur la mort, la sexualité, le corps, sujets qui relèvent du monopole des conservateurs, ici. J’ai l’impression que les gens avaient et ont besoin d’espérer. Ils ont besoin d’un visage, de quelqu’un qui réfléchit, ou bien qui affirme sa propre liberté, sa propre indépendance. Franchement, j’ai été plus que surpris. C’est une expérience extraordinaire que j’ai vécue.


    C’est une bonne nouvelle. Ça voudrait dire qu’il y a aujourd’hui la place pour entendre un autre discours.

    Bien sûr qu’il y a de la place. Et la preuve, c’est la réaction extrêmement virulente, au lendemain d’une de mes lectures, d’une télé islamique en Algérie. Parce que là, ils savent qu’il y a des enjeux, et qu’ils sont en train de perdre de l’audience sur des questions idéologiques qu’ils ont toujours monopolisées. C’est pour ça qu’ils se déchaînent. Je ne pense pas que tout soit perdu.


    Zabor écrit pour faire barrage à la mort, et à tout ce qui va avec, comme les menaces de mort, qui vous poursuivent depuis décembre 2014. Zabor est-il du coup un livre de résistance ?

    Oui. Ecrire, dans des milieux fermés, c’est un acte de résistance. On l’a vu avec l’Europe communiste ou avec les fascismes du vingtième siècle. Il y a des moments où même une petite fable, comme La ferme aux animaux d’Orwell, c’est un acte de résistance.


    Comment vit-on, quand on a comme vous, des menaces de mort sur le dos ? Qu’est-ce que ça a changé dans votre vie ?

    Ça a changé ce que ça a changé dans votre quotidien à vous. Un peu plus de vigilance, de prudence. Je n’aime pas me mettre en avant sur ces questions de menace. Je pense qu’actuellement, tout le monde est menacé. Tout ce qui incarne une différence, tout ce qui incarne un exercice de droit de pensée et de liberté est menacé. Je n’aime pas cette figure de l’intellectuel martyr. C’est indécent, face à tout ce qui se passe.


    Hier vous étiez journaliste. Aujourd’hui vous voilà romancier. Qu’est-ce que cela change ?

    Le rapport au temps. Le journalisme est une passion, pour moi. Mais l’actualité va si vite. Alors la littérature permet de réfléchir beaucoup plus sereinement, avec beaucoup plus de générosité et de temps sur des faits, des cultures, des situations. Il ne s’agit pas de deux natures différentes, mais de deux manières de réfléchir sur le même matériel. Le romancier est dans le monde, il ne vit pas ailleurs. Nous vivons dans ce monde. Quand vous écrivez un livre, il a le sens du loisir, le sens de la réflexion. Il a aussi un sens politique. Je ne vois pas en quoi on peut échapper à ça.

    Les poètes, écrivains, artistes, qui s’expriment sans armes, ont toujours fait peur aux régimes forts. Comment expliquer ce mystère ?

    C’est une vieille histoire du monde, entre le poète et le roi, entre l’écrivain et le dictateur. Je pense que toute dictature, tout conservatisme, tout fascisme, se construit d’abord sur un récit univoque, unique. Et quand ce récit est dérangé par des récits alternatifs, qui portent d’autres explications du monde, on assiste à ça : on détruit, on décapite les écrivains… C’est une vieille histoire. On ne peut pas consolider une dictature sans avoir détruit la culture.


    Zabor est un prophète alternatif. Vous qui avez été croyant dans votre jeunesse et qui avez pris vos distances par la suite, quel bilan faites-vous aujourd’hui de la religion ?

    La religion, c’est pour moi de l’ordre de l’intime. Je n’aime pas quand on me demande si je suis musulman ou pas. Je n’ai pas à répondre. Je suis fasciné par les grandes spiritualités et les questions théologiques. Je n’aime par contre pas les dogmes. Mais chacun est libre de croire ce qu’il veut. La tentation religieuse, elle est là, dans beaucoup de parcours, chez beaucoup de personnes. Je suis passé par la foi et je ne considère pas que ce soit une erreur de jeunesse. Je revendique mon parcours. Et je revendique aussi ma liberté d’avoir un parcours, au lieu de me contenter d’avoir une seule vision du monde. Ce que j’ai vécu, ce que j’ai choisi de croire m’a beaucoup aidé, pour construire les croyances présences.


    Votre livre est un hymne à la femme. Pas de dignité possible pour l’homme, dites-vous, tant que la femme sera traitée comme elle l’est aujourd’hui.

    Tout à fait. Tant que la femme sera emprisonnée, nous ne serons pas libres. Il ne s’agit pas de défendre le droit de la femme par féminisme. C’est autre chose. J’ai compris depuis quelques années que je ne pourrais pas me sentir libre et lié au monde par un livre saint là où il y a un rapport morbide à la femme, à la sexualité, au corps, au désir. Et ma défense de la femme participe de la défense de ma propre liberté.


    Comment les femmes du Maghreb réagissent-elles à ces propos ?

    Il y a beaucoup de femmes qui se battent. Elles se battent avec leurs propres moyens, leurs propres convictions. C’est une situation très difficile pour elles. En face, vous avez des machines de propagande qui sont énormes, et beaucoup plus puissantes. Et puis, vous avez ce deal entre les régimes conservateurs et l’islamisme. Ce sont des alliés, qui essaient d’immobiliser la société. Quand on veut immobiliser une société, on s’attaque à ses leaders, pour les isoler, mais aussi à la question de la femme. Ce qui m’étonne quand je suis en Occident, c’est quand on me demande où sont ces voix qui se battent dans le monde dit arabe. L’effet médiatique d’un islamiste est beaucoup plus frappant, il aveugle tout le reste. Les femmes qui se battent sont pourtant très nombreuses.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Comment voyez-vous l’évolution du monde arabe ?

    La situation est complexe. Dangereuse. Je ne sais pas dans quel sens tout ça va basculer. Mais je sais que le statu quo n’est pas possible. D’un pays à l’autre, la situation reste différente. Ce qui se passe dans le monde dit arabe a le même impact, selon moi, que ce qui s’est passé au moment de la Révolution française, il y a quelques siècles. Il y a quelque chose d’énorme qui s’est passé tout récemment en Tunisie, et qui a été pourtant peu commenté en Occident. C’est le discours du président tunisien sur l’égalité en héritage, pour les femmes. En Occident, on ne mesure pas l’impact énorme que ça peut avoir. On n’a pas encore mesuré toutes les réactions des clergés et des radicaux que ça a provoqués. C’est extraordinaire qu’un président dans un pays arabe puisse oser ça. C’était quelque chose qui est figé depuis quatorze siècles. C’est énorme.

    Qu’est-ce qui est le plus difficile à avaler, pour vos « adversaires » ? Votre défense de la femme, le rapport critique aux écrits saints, l’hymne à la sexualité ?

    Ecoutez, c’est les trois. Dans les cultures unanimistes, l’individu n’existe pas. Si vous pensez, vous dérangez. Ce que l’on ne tolère pas, ce ne sont pas seulement les sujets de votre réflexion, mais l’exercice même de la réflexion. Parce que c’est un système de l’individu, c’est un exercice de liberté, c’est un exercice de dissidence. Et donc, c’est un exercice de trahison. On ne pardonne pas, à la naissance de l’individu, le droit de cet individu à penser et à réfléchir. Les islamistes et les conservateurs ont réussi une pollution des concepts. Dès que vous pensez des concepts qui sont importants pour la démocratie, ils ont réussi à les occidentaliser. Vous dites laïcité ? Ils traduisent athéisme. Vous dites islamophobie, c’est-à-dire peur de l’Islam ? Ils traduisent : détestation de l’Islam. Vous pensez sexualité ? C’est que vous êtes un agent de l’Occident. Il y a tout un dictionnaire politique à redéfinir chez nous. La sexualité, l’athéisme, ce sont des droits. Ce ne sont pas des dévergondages à l’occidentale, ni les trahisons des valeurs locales.

    Je souhaite qu’on garde de moi le souvenir de quelqu’un qui n’a pas baissé les yeux, qui a essayé d’être libre.
    Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de vous ?

    Je souhaite mériter d’être un ancêtre pour mes enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants. Parce qu’un ancêtre, ça se mérite. Je souhaite qu’on garde de moi le souvenir de quelqu’un qui n’a pas baissé les yeux, qui a essayé d’être indépendant, qui a toujours essayé d’être libre. Qui pense aussi que sa vie est unique, singulière, et qui la défend jusqu’à sa mort. C’est grandiloquent. Mais je vous jure que j’y crois.

    Zabor, l’autre prophète
    MIS EN LIGNE LE 5/09/2017 À 08:00 NICOLAS CROUSSE
    Avec « Zabor », l’écrivain algérien signe une fable envoûtante, qui résonne comme une magnifique déclaration d’amour à la puissance des livres.
    couve daoud
    « Ecrire est la seule ruse efficace contre la mort. Les gens ont essayé la prière, les médicaments, la magie, les versets en boucle ou l’immobilité, mais je pense être le seul à avoir trouvé la solution : écrire. »

    Dès les premières lignes du roman de Kamel Daoud, le ton est donné. Celui qui nous parle s’appelle Zabor. Orphelin d’une mère dont il ne se souvient pas. Rejeté par son père, remarié. Vomi et moqué par sa fratrie. Elevé par une veille fille -sa tante-, sous le regard d’un grand-père mutique.

    C’est d’abord l’histoire de cette enfance, glissant naturellement vers la dissidence. Condamné à jouer les parias, Zabor, enfant malade, insecte pestiféré, exilé de l’intérieur, bêlant « comme un mouton mal égorgé à la vue du sang invisible » qui se répand sur l’univers, veille et erre chaque nuit, pour mieux se cacher et sombrer le jour, à l’heure où le soleil et ses semblables apparaissent.

    Est-ce un hérétique ? Un magicien ? Un diable ? Un envoyé du ciel ? Un blasphémateur, lui qui préfère à la langue du Coran et des textes sacrés celle des romans, de l’imaginaire et de l’aventure charnelle ? Est-ce un prophète, un infidèle ?

    Mystère. D’autant que notre enfant, désormais homme, s’est construit en se découvrant un don : étranger parmi les siens, naufragé de l’existence, Zabor s’est miraculeusement sauvé en découvrant les livres ; puis, en prenant la plume, et bientôt en se choisissant une mission : tant qu’il écrira, donc, il repoussera la mort. Luttera contre l’oubli. Perpétuera le monde.

    Schéhérazade écrivait pour sauver sa vie. Zabor, lui, noircira des cahiers pour sauver celle des autres. La référence aux Mille et une nuits n’est pas fortuite. Kamel Daoud, qui publie ici son second roman après un coup de maître en 2014 (Meursault, contre-enquête), signe avec Zabor une fable qui résonne comme un éloge de son art. Son art est celui de la fugue : du voyage, du rêve, du conte, du fantasme, qui sont autant de pérégrinations solitaires.

    De cette parabole poétique, rédigée dans une langue raffinée, sensuelle, fiévreuse, Kamel Daoud tire un livre païen et spirituel qui tient de la profession de foi artistique, idéologique, et donc aussi politique. « Il faut écrire un grand roman à contre-courant du Livre sacré », reconnaît Daoud. Traduisez qu’aux versets des Dieux, Zabor préférera le souffle des hommes, les mensonges imaginaires ou le salut de la femme. Pour moins que ça, d’autres en Orient se feraient aujourd’hui scalper. Kamel Daoud le sait mieux que quiconque, lui qui bien que frappé par une fatwa lancée en décembre 2014 par un imam salafiste, continue de faire l’éloge, depuis l’Algérie où il vit, de la liberté, de la femme ou de la sexualité.

    J’avoue être entré avec difficulté dans le livre. Comme s’il avait d’abord résisté, avant de se donner à moi. Comme s’il me soufflait, au moment de la première rencontre : « il faut d’abord faire connaissance, je ne suis pas un courant d’air, prenons le temps, installe-toi, pose tes bagages ». J’ai donc pris le temps. J’ai posé mes impatiences. Et j’ai eu le sentiment de traverser un grand livre, rien de moins.

    Le roman vous prend, au moment où vous ne vous y attendez pas, comme par envoûtement, et puis ne vous lâche plus. Jusqu’à son épilogue magistral et sa dernière phrase, prononcée par la faucheuse.

    Roman Zabor Kamel Daoud Actes Sud 336 p., 21 € ebook 15,99 €

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    LE CHOIX DES LECTEURS
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    «
    Ecrire, dans des milieux fermés, c’est un acte de résistance. Même une fable d’Orwell, c’est un acte de résistance.
    »Kamel Daoud: «Tant que la femme sera emprisonnée, nous ne serons pas libres»
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    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      Kamel Daoud: «Tant que la femme sera emprisonnée, nous ne serons pas libres»
      De quelle femme il s’agit ?

      De chez nous ?



      ou de chez eux ?

      Dernière modification par abderahmane1, 09 septembre 2017, 22h05.
      "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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      • #4


        ET SUREMENT CELLE QUI TE FAIS FAIRE TON MALIN
        C DU BAC +10
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          L’éducation des filles en occident

          En France, ce n'est qu'au XXe siècle que les filles ont pu prétendre à la même éducation que les garçons. L'histoire de l'éducation des filles en France avant ce siècle est donc spécifique. L'enseignement prodigué aux jeunes filles était souvent confié aux institutions religieuses.

          Moyen Âge

          Dans l'Europe médiévale occidentale, les principes de vertu, de piété et de bienséance que l'on tentait d'inculquer aux filles se retrouvent, entre autres, dans le Livre pour l'enseignement de ses filles de Geoffroy de La Tour-Landry, un traité didactique écrit par un noble français pour ses filles dans le dernier tiers du XIVe siècle.

          À la Renaissance

          Une éducation avant tout religieuse
          Au XVIe siècle, l'éducation des filles se borne avant tout à un point de vue religieux. On leur apprend les travaux domestiques et le catéchisme pour qu'elles puissent ensuite élever leurs enfants chrétiennement. La religion passe par la femme et se transmet de mère en fille. Très peu de femmes sortent de cette éducation religieuse. Celle-ci montre la place encore très importante de l'Église, mais aussi le rôle de la femme, qui est uniquement vue comme mère et épouse.

          La pensée humaniste

          En 1523, Jean Louis Vivès écrit De l'institution de la femme chrétienne. Cette œuvre est beaucoup lue dans les milieux humanistes européens. La nécessité est alors reconnue d'éduquer les filles, mais la question reste entière : que leur apprendre ? La première vertu pour Vivès est la "pudicité", qui correspond à la vision d'une femme réservée. Mais il demande aussi une certaine culture, pour former la future épouse et la future mère. Celle-ci doit pouvoir :
          • se rendre agréable à son mari par ses charmes et sa conversation
          • l'aider dans le gouvernement des affaires domestiques
          • savoir élever chrétiennement ses enfants.
          Vivès préconise donc un enseignement de la lecture et de l'écriture, mais ne néglige pas les travaux domestiques : tenir l'aiguille et faire la cuisine, même pour les princesses. Mais il distingue quand même les travaux aristocratiques (broderie, dentelle) des travaux plus populaires (filer, coudre). Il recommande aussi la séparation des filles et des garçons. Enfin, dans le débat théorique qui consiste à savoir si les femmes doivent apprendre le latin, Vivès est assez réservé. Il préconise l'étude des lettres pour les filles nobles qui s'y montrent aptes.
          Dans la pratique : couvents et écoles élémentaires
          Il y a deux lieux précis où a lieu l'éducation des filles :
          • les couvents : c'est la forme d'éducation la plus répandue dans la noblesse. Les filles y apprennent le catéchisme, la lecture et l'écriture. Quelques couvents rares, comme les moniales de Tarascon, permettent l'apprentissage du latin. Les filles décident ensuite elles-mêmes de rester au couvent ou de se marier. La qualité de cet enseignement monastique féminin est réelle et ne cesse de croître au cours du XVIe puis du XVIIe siècle.
          • les écoles élémentaires : des écoles mixtes sont très courantes dans le nord de la France. Elles concernent des filles de la noblesse pauvre et de la petite bourgeoisie des campagnes. Mais elles ont été condamnées par l'Église comme par le courant humaniste du fait de leur mixité, et leur nombre ne fait que diminuer au cours du XVIIe siècle.
          On connaît en outre quelques rares cas d'autodidactes : Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, comprenait le latin et parlait plusieurs langues. Elle représente l'idéal de la culture féminine de la Renaissance. Elle entretient une petite cour d'artistes et d'intellectuels renommés. Il en est de même pour Marguerite de Valois, qui parlait couramment le latin.
          Sous l'Ancien Régime chez Fénelon
          Dans son Traité de l'éducation des filles (qui ne fut publié qu’en 1687), Fénelon (1651-1715), combat les idées exprimées sur l’éducation féminine au cours du XVIIe siècle, il les contredit en disant qu’il ne suffit pas pour la femme de savoir diriger son ménage et obéir à son mari sans réfléchir, que l’éducation des filles est aussi nécessaire et importante pour le bien public que celle des garçons et se doit également d'être réglée. Il affirme en résumé que les femmes bien élevées contribueraient au bien, qu'elles sont aussi responsables de la valeur de l’éducation des hommes car c’est la mère qui influence les mœurs, les vertus, le mode de vie d’un garçon, ainsi que les femmes qui l’accompagneront plus tard dans sa vie d'homme.

          Second Empire

          Le Second Empire est le théâtre de plusieurs avancées dans le domaine de l'éducation des femmes. Sous la IIe République, la loi Falloux avait fixé en mars 1850 l'objectif d'une école primaire pour filles dans chaque commune de plus de 800 habitants. La loi Duruy de 1867 aligne ce seuil sur les standards masculins en le fixant à 5002.
          Les programmes restent définis en fonction des rôles sociaux assignés aux femmes (y figurent les travaux ménagers et la puériculture) ; les couvents et congrégations prennent majoritairement en charge l’éducation des jeunes filles. La mobilisation pour l’éducation des femmes trouve appui dans l’opposition libérale au régime, notamment dans les milieux saint-simoniens. Elisa Lemonnier crée en 1862 les premières écoles professionnelles pour jeunes filles. Julie-Victoire Daubié sollicite avec le soutien de François Barthélemy Arlès-Dufour, un influent capitaine d’industrie saint-simonien, l’autorisation de se présenter à l’épreuve du baccalauréat qu’elle obtient à Lyon en 1861 à l’âge de 37 ans. Madeleine Brès doit quant à elle son inscription en faculté de médecine à sa pugnacité et à l’intervention de l’impératrice Eugénie et du ministre de l'instruction publique Victor Duruy. Ces pionnières restent toutefois encore isolées : la deuxième bachelière française, Emma Chenu, obtient son diplôme en 1863, deux ans après Daubié3. L’amélioration de l’enseignement des femmes reste un leitmotiv des féministes françaises : en 1866, André Léo crée ainsi une association dédiée spécifiquement à cette question.
          En 1868 Emma Chenu devient la première à obtenir une licence en France, elle est licenciée ès sciences.

          Troisième République

          Enseignement primaire

          Sous l’impulsion de Jules Ferry, les lois scolaires de 1881-1882 transforment l’école publique, en instituant au niveau élémentaire la gratuité, l’obligation de 6 à 13 ans et la laïcité, sans établir de différence entre les filles et les garçons. Ces mesures législatives ont pour effet d’inculquer les bases du calcul, de l’écriture, de la lecture à l’ensemble des jeunes filles et, incidemment, de retarder leur entrée dans la vie active, même si l’obligation scolaire est diversement respectée dans les milieux populaires ; on estime ainsi qu’à Paris le tiers des ouvrières des années 1920 n’est pas scolarisé jusqu’à la limite imposée de 13 ans. La mixité est prohibée même si la loi Goblet du 30 octobre 1886, motivée avant tout par des impératifs économiques, en ouvre la possibilité pour les communes de moins de 500 habitants, sous condition d'autorisation du Conseil départemental.

          Enseignement secondaire

          Précédant de peu la réforme de l’enseignement primaire, la loi Camille Sée institue les Lycées de jeunes filles en 1880. Le premier de ces nouveaux types d'établissement s’ouvre à Montpellier en 1882. On en compte vingt-trois en 1888 et trente six en 1893. Les programmes, qui ne sont pas alignés sur ceux des garçons, ne visent pas à préparer les jeunes filles au baccalauréat mais à un simple diplôme de fin d’étude, le diplôme d'études secondaires, ou au brevet supérieur. Le grec est absent et le latin n’est proposé que dans certains établissements dans le cadre de formation accélérée à destination des élèves désireuses de se présenter au baccalauréat.
          Au début du XXe siècle, plusieurs établissements privés mettent sur pied des préparations spécifiques menant au fameux diplôme, sésame indispensable pour entrer dans l’enseignement supérieur. La Première guerre mondiale en accentue encore la demande. Le décret Bérard prend acte de cette évolution, en instituant en 1924 un enseignement facultatif qui permet aux jeunes filles d’aborder l’épreuve finale dans les mêmes conditions que les garçons. Les programmes ne se recoupent toutefois pas encore entièrement ; l’économie domestique, les « travaux à l’aiguille » et la musique, obligatoires pour les filles, ne sont pas dispensés aux garçons, ou seulement de manière facultative pour la dernière matière.
          "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

          Commentaire


          • #6
            Kamel Daoud parle de la "décapitation" de la femme, de la femme sans tête et sans nom. Il prétend que la femme en Algérie est montrée par son appartenance (femme, fille ou sœur d'un tel)...Décidément, la généralisation et l'exagération sont devenues sa marque de fabrique.

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            • #7
              de la femme, de la femme sans tête et sans nom.
              Si elle a une tête et un nom "Djamila"mais elle n a pas de corps...

              Zabor y'a l'babor.... à quelques pages de la fin ... je savoure...

              Commentaire


              • #8
                Abderahmane1

                De quelle femme il s’agit ?

                De chez nous ?
                http://i1.wp.com/news-360.info/wp-co...91640196_n.jpg

                ou de chez eux ?
                http://media.topito.com/wp-content/u...se-600x356.jp
                -------------

                Rassure moi, il y a plus que 2 "variétés" de femmes dans le monde ?

                N'oublions pas que nos mères sont des....femmes et arrêter de simplifier.

                Et bien, je ne veux pas que mes filles aient les mêmes conditions de vie que ma mère a eu des années.

                Est ce que cela veut dire que je veux qu'elles se transforment comme sur la photo 2 ?

                Est ce que c'est ce que vient de dire Daoud ?
                “Les mensonges sont nécessaires quand la vérité est très difficile à croire”
                Pablo Escobar après avoir brûlé le tribunal qui devait le juger.

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                • #9
                  Boub
                  Kamel Daoud parle de la "décapitation" de la femme, de la femme sans tête et sans nom. Il prétend que la femme en Algérie est montrée par son appartenance (femme, fille ou sœur d'un tel)...Décidément, la généralisation et l'exagération sont devenues sa marque de fabrique
                  oui, il y a de l'exagération métaphorique.

                  mais il est vrai que dans le fond, c'est de la vérité.
                  On parle de l'Algérie mais pas seulement des quartiers de la haute Alger.
                  J'ai des neveux, encore très jeune, qui n'appellent jamais leur femme de son prénom, c'est "hia ", c'est "lam'ra". Leur mère, c'est la3jouz, leurs soeurs, surtout pas en parler.
                  C'est la vraie vérité algérienne, la femme est au second rang, c'est une des sociétés les plus machistes qui soit.

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                  • #10
                    J'ai des neveux, encore très jeune, qui n'appellent jamais leur femme de son prénom, c'est "hia ", c'est "lam'ra". Leur mère, c'est la3jouz, leurs soeurs, surtout pas en parler.
                    C'est la vraie vérité algérienne, la femme est au second rang, c'est une des sociétés les plus machistes qui soit.
                    C'est vrai mais la conclusion est tirée par les cheveux.
                    La femme aussi ne prononce pas les prénoms de l'home . Elle dit: moula biti , oulidi, khouya, el haj, rajel eddar ...etc
                    Est-ce que c'est un manque de respet aussi?
                    On appelait tous le père par "Sidi". Homme ou femme, est-ce que ca veut dire quelque chose dans ce sens? Biensur que non.

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                    • #11
                      oui, la femme est très pudique vis à vis de son époux.
                      Pas de ses fils, de ses frères.
                      La fille ne parle qu'aux filles, elle parle sans problème de ses frères.
                      Le garçon, non, ce serait un déshonneur qu'on parle de ses soeur.
                      C'est vrai qu'on efface le sexe féminin.
                      Encore une fois, oublions Alger et restons dans l'Algérie profonde
                      Dernière modification par Bachi, 10 septembre 2017, 18h04.

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                      • #12
                        l'Algérie profonde



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                        • #13
                          Et dire qu'il y a quelques années seulement le destin du monde reposé sur les épaule d'une femme négresse de surcroit, (loin de moi toute idée de racisme) Candoléza REICE en l’occurrence (secrétaire d’État Américain). Des millions d'arabes, des 22 pays considérés comme tels, avec à leur tête des rois des émir , des présidents, des autocrates et des dictateurs ... ainsi que prés d' un milliard et demi de musulmans... Et bien tout ce beau monde imploré cette DAME d' intervenir pour qu’Israël mette fin à l’ouragan déclencher contre le Liban, pays arabe frère dont le premier ministre pleuré en direct à la télé (en Juillet Aout 2006) .

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                          • #14
                            infinite
                            héhéhé

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                            • #15
                              Cracher sur la femme c'est comme cracher sur le ciel.
                              Cela finit toujours par retomber sur la figure de celui qui le fait.
                              Quand les musulmans comprendront ca, peut être ils vont enfin sortir du zéro.
                              Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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