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Jordanie : cultiver le désert ?

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  • Jordanie : cultiver le désert ?

    Le « Sahara Forest Project » a inauguré le 7 septembre sa station de lancement en Jordanie. L’opération, menée conjointement par le gouvernement local, la Norvège et l’Union européenne, cherche à développer une agriculture durable dans cette zone aride.

    Produire des légumes biologiques, de l’eau potable et de l’énergie solaire dans la région aride d’Aqaba ? Le pari paraît fou, mais le « Sahara Forest Project », lancé par l’Union européenne et la Norvège, commence à aboutir en Jordanie, où 90 % du territoire est recouvert par le désert de Wadi Rum. Trois ans après l’accord entre l’ambassade de Norvège à Amman et l’organisation Sahara Forest Project, signé sous la houlette du ministre jordanien de l’Environnement, le premier objectif du SPF est déjà atteint. Le roi Abdallah II de Jordanie et le prince héritier Haakon de Norvège ont assisté le 7 septembre à la cérémonie d'inauguration de la station de lancement, près du port de la ville portuaire d’Aqaba.



    rois hectares déjà exploités, un objectif final de 200 hectares

    Objectif : transformer l’eau de mer, les rayons du Soleil et les immenses zones désertiques de Jordanie en ressources consommables. La branche jordanienne du Sahara Forest Project ambitionne de produire 130 tonnes de légumes biologiques par an et 10 000 litres d’eau potable par jour. Au programme également, des centres de recherche, des panneaux photovoltaïques pour la production d'énergie solaire, une station de désalinisation, des serres et un bassin pour la production de sel. « C’est un projet prometteur » qui permettrait d’utiliser la technologie « de façon durable pour la production agricole dans un climat difficile comme celui-là », a affirmé à la presse le prince Haakon, cité par l’AFP.




    1. Culture d’algues.

    2. Serres utilisant de l’eau salée

    3. Végétation extérieure et bâches d’évaporation

    4. Protection contre les crues brutales

    5. Centres de recherche et logements

    6. Centres de production d’énergie solaire

    7. Bassins d’évaporation

    La station de lancement lancée cette semaine n’est qu’une première étape : l’exploitation devrait à terme s’étendre sur 200 hectares, et comporter notamment une pipeline pour l’eau de mer qui relierait le centre SFP à la Mer Rouge. Ce premier établissement devrait permettre de prouver la viabilité économique du concept.

    Des cultures durables dans le désert

    « La Jordanie est riche en énergie solaire, en régions désertiques, elle possède de l'eau de mer et du dioxyde de carbone. C'est tout ce dont nous avons besoin pour produire de la nourriture, de l'eau potable et de l'énergie renouvelable », a indiqué Joakim Hauge, le directeur exécutif du projet, cité par l’AFP. Et d’ajouter : « Tout ce que nous faisons en Jordanie doit être bénéfique pour la population, pour l'environnement et pour les affaires ».

    Le chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne en Jordanie, Egidijus Navikas, a également qualifié le projet de « modèle pour l’énergie, l’eau et la sécurité alimentaire en Jordanie ».

    Outre les ressources produites, ce projet devrait contribuer à la lutte contre la pauvreté en créant de nombreux emplois dans le secteur du développement durable. En 2002, 14,2 % de la population vivait sous le seuil de la pauvreté ; 15,8 % des Jordaniens étaient au chômage en 2016. L’agriculture ne représente que 3,1 % du PIB national, et ne saurait être pérenne qu’en renonçant à la technique controversée de l’irrigation en carrousel.

    Le coût total du SFP au Wadi Rum devrait s’élever à 750 millions d’euros, mais seule une minorité sera échue à la Jordanie - le reste étant pris en charge par le gouvernement norvégien et l’Union européenne. Le Sahara Forest Project en effet fait partie intégrante du support financier apporté par l’Union européenne au développement de l’énergie renouvelable en Jordanie, qui s’élève aujourd’hui à plus de 160 millions d’euros.

    Et le Sahara Forest Project voit plus loin : deux autres pilotes similaires ont déjà été lancés au Qatar et en Tunisie. A long terme, Joakim Hauge espère faire de la Jordanie une plaque tournante des systèmes de croissance durable au Moyen-Orient.

    RFI
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