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Ni m’exiler, ni me prosterner

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  • Ni m’exiler, ni me prosterner

    Peut-on sortir de la névrose algéro-française ? Car c’est une névrose.
    On la reconnait à ceci : le visage est terne des deux cotés, l’affect est vif, la vérité est ténue, la fable est monstrueuse et l’avenir est une feuille morte photocopiée. La névrose se reconnaît à ses traces de pas dans votre tête : elle tourne en rond pendant que vous tournez à vide. Envie d’écrire le monde, d’élargir la fenêtre à la taille de l’océan.

    Que pense de moi le japonais penché sur une rime ancienne ou un moteur nouveau ? Que dit la terre du feu sur mon prénom ? Suis-je connu par les glissements neigeux au pôle ou la femme aux hanches larges à Dakar ? Quelle est l’image de mon algériannité dans le brouhaha des divers et des mesures ? Comment sortir de cette longue guerre qui me remplit la bouche de cendre et de totems jacasseurs ? Je rêve d’un poumon neuf et d’un verbe inné. D’aller marcher pieds nus sur un monde de galets. Comment ? Je pouvais parler de mon livre là où j’allais : mes mots auraient été écoutés, nourris ou écartés comme des feuillages sur un chemin de jungle.

    Mais parler en France pour un algérien ou en Algérie pour un Français équivaut à tirer un continent avec ses dents. Tout est lourd, même l’humour. Tout a triple sens et quatre cimetières. Tout est pénible, lent, mouvant, chargé, risible et sent le renfermé. C’est un monde mort qui ne cesse de parler. Un lien pourri. Je ne veux pas refaire la guerre ou m’exiler. Juste raconter sans que cela ne soulève des tombes. Dire la feuille quand elle se courbe. Une aube qui ne trouve personne pour l’écouter et qui s’en va. Un ciel qui cherche son reflet sur toute terre possible. Raconter le monde en commençant par un prénom. Dire des histories d’amour et de rire. Des histoires de quartiers et de voisins. Me libérer.

    Car au fond, les colons quittent à chaque fois ce pays mais nous laissent prisonniers de nous-mêmes : arabes, français, espagnols, vandales, ottomans. Ils s’en vont puis ne nous quittent plus et nous enferment parmis leurs morts. Et on les porte et emporte. Je rêve de la libération du verbe et du rêve algérien. De la quiétude souriante en bienvenue. D’une profonde confiance en soi. De la possibilité de regarder la mer comme un seuil et pas comme une porte fermée. Je rêve de désirer le monde, pas une guerre, une vengeance ou un mur ou un enfermement ou un effondrement ou une conversion en ablutions. Je rêve d’un pays dont le présent sera plus imposant que la mémoire. Je rêve de sortir de cette prison qui a le dessin d’une confrontation sans fin. Un pays. Une femme. Une descendance proche et éparpillée.

    Pénible. Comment se débarrasser de ce lien morbide ? Raconter le monde dans une autre langue que celle du souvenir voulu ou subi ? Je veux être un écrivain japonais mais étant en même temps un algérien sur de soi et des siens. Difficile à faire comprendre cette nuance irréductible qu’est le rêve de ma libération.

    Je ne veux plus de l’Histoire. Elle veut toujours ma mort et mes mots. Elle ne me tolère pas vivant. Je ne veux pas me protester ni me soumettre. Je veux juste vivre ma terre.
    Ni vers l’est, ni vers le nord.

    Kamel Daoud
    26/01/15
    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

  • #2
    Je veux juste vivre ma terre.
    Ni vers l’est, ni vers le nord.
    Pas facile du tout quand tu vis en Algérie.
    Tu es sommé impérativement de te tourner vers l'est.

    Mais y a une solution, cher Kamel: Ain el hammam !
    Je pense que là-bas, on te forcera pas à te prosterner.
    Dernière modification par Bachi, 12 septembre 2017, 21h09.

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    • #3
      Mais y a une solution, cher Kamel: Ain el hammam !
      Je pense que là-bas, on te forcera à te prosterner.
      Je suppose que Bachi voulait dire(écrire): on ne te forcera pas; comme partout en KABYLIE d’ailleurs! ...

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      • #4
        merci, infinite
        j'ai corrigé.

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        • #5
          A la lecture de ses écrits, on a peine à croire que ce quidam fut dans un passé récent un authentique BCG (Barbe, Claquette, Gandoura). Je rappelle que BCG est l'acronyme qu'utilisaient dans le temps les laics pour désigner les "barbus".
          ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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          • #6
            on a peine à croire que ce quidam fut dans un passé récent un authentique BCG (Barbe, Claquette, Gandoura).
            Comme quoi, il ne faut pas désespérer de nos khwanjias.

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            • #7
              Pourtant ses petits copains et ses souteneurs ,eux n'existent pas à s'exiler avec l'argent du peuple dans les beaux quartiers parisiens
              Là ou moins ils ne sont plus entourés par des bougnoules et autre sauvages

              Bref au delà du cas personnel de petit eunuque , la vraie question c'est ; combien de temps les peuples musulmans peuvent continuer a subir les agressions de ces nouveaux colons ?
              On voit bien en lisant les réaction ici et ailleurs que cette logique assimilationniste et islamophobe ne peut tenir indéfiniment.un moment donné ,le point de rupture arrivera

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              • #8
                Toz
                Tu dois causer de Tahar Benjelloun

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                • #9
                  On voit bien en lisant les réaction ici et ailleurs que cette logique assimilationniste et islamophobe ne peut tenir indéfiniment.un moment donné ,le point de rupture arrivera
                  Bou quéstiou ...jusqu'à quand le wahhabisme qui cultive la haine de l'autre, de tout ceux qui ne sont pas comme lui ou qui refusent de rentrer dans son moule...

                  A force de vouloir imposer "sa vérité" inévitablement on ne peux déboucher que sur une implosion ...

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                  • #10
                    Le wahabisme ? Pourquoi jouer avec les mots ?
                    Tous ce qui vous dérangent ,c'est l'islam et rien que l'islam
                    Exactement comme les colons qui ont tous fait pour détruire la foi des peuples
                    Si les soldats qui ont tués,torturés et violés vos aïeux,vous lisaient ....ils seraient fier de vous

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                    • #11
                      Le wahabisme ? Pourquoi jouer avec les mots ?
                      Tous ce qui vous dérangent ,c'est l'islam et rien que l'islam
                      Exactement comme les colons qui ont tous fait pour détruire la foi des peuples
                      Si les soldats qui ont tués,torturés et violés vos aïeux,vous lisaient ....ils seraient fier de vous

                      Il est inutile de nous lire, il suffit de regarder la télé pour voir les tueries en direct à chaque instant ...et celles ci, commises par nos frères en religions dépassent de loin, en atrocité, et en nombre celles du soldat et du colon ! ...

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