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L’Algérie fait mieux que « certains pays du Golfe » : quand Ouyahia tente de transformer les échecs en succès

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  • L’Algérie fait mieux que « certains pays du Golfe » : quand Ouyahia tente de transformer les échecs en succès

    Ahmed Ouyahia a présenté, ce dimanche 17 septembre, le Plan d’action de son gouvernement devant les députés. Ouyahia a parlé plus d’une heure et demi de la situation économique du pays. Son mot d’ordre ? Les difficultés financières de l’Algérie sont dues uniquement à la chute du prix du pétrole à partir de 2014. Mieux : sans les décisions du chef de l’État, l’Algérie aurait été dans une situation encore plus grave aujourd’hui, a-t-il ajouté.

    Partant de ce raisonnement, Ouyahia, et tout au long de son discours, a justifié les échecs des gouvernements successifs à relancer l’économie nationale. Des échecs présentés dans certains cas comme des exploits, comme quand il a évoqué le Fonds de régulation des recettes (FRR) épuisé en février dernier. Selon lui, la décision de vider définitivement le FRR – après avoir fait sauter le verrou du seuil minimum dans la Loi de finances 2017- était motivée par le souci du gouvernement de répondre aux aspirations des Algériens dans un contexte économique difficile. « Toutes les Lois de finances depuis 2014 étaient caractérisées par un grand déficit. L’État, dans le souci d’être à la hauteur des aspirations des Algériens, a été contraint d’épuiser dans ce fonds », a-t-il expliqué, sans justement s’étaler sur les raisons qui ont conduit à ces situations de déficits.

    Comme il ne dira pas pourquoi l’Algérie n’a pas su profiter de l’aisance financière qui a duré deux décennies pour développer son économie, la diversifier et éviter les déficits, Ouyahia souligne, au contraire, avec fierté la décision « souveraine de l’Algérie » à ne pas recourir à l’endettement extérieur. Face à la crise, l’Algérie a fait mieux, selon ses dires, que « certains pays du Golfe » qu’il n’a pas cités. Justement, il est difficile, voire impossible de citer un seul exemple de pays du Golfe qui se trouve dans une situation pire que l’Algérie aujourd’hui.

    « Nous avons résisté pendant trois ans. Cela grâce à la décision du Président d’interdire le recours à l’endettement extérieur, la création du Fonds de régulation des recettes et la gestion prudente de nos réserves de change », a-t-il dit, vantant le choix de ne pas créer un fonds souverain pour investir à l’étranger, comme l’ont préconisé les experts.

    C’est avec le même discours éloigné de la réalité qu’Ouyahia a décidé de défendre le recours à la planche à billets, présenté aux Algériens comme le remède miracle, la seule issue à la crise qui n’aura aucune conséquence ni sur l’économie du pays ni sur les ménages.

    Il cite les exemples des États-Unis, de l’Europe et du Japon qui ont recours aux financements non conventionnels, il oublie – volontairement ou par ignorance de la chose économique – que ces banques centrales fabriquent des devises de réserve très prisées par les investisseurs et les États, alors que notre banque centrale va produire des dinars. Perdu dans ses comparaisons avec l’étranger, il va même confondre « emprisonnement » et « inculpation ».

    Après avoir cité abondamment les autres pays, Ahmed Ouyahia a usé de formules populistes pour rassurer. Il a promis des réformes, sans préciser lesquelles ni surtout comment il compte les mener à moins de deux ans de la présidentielle, une période très peu propice aux réformes, même dans les grandes démocraties.

    Achira Mammeri
    TSA
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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