La ferme solaire américaine ouvre ses portes à L’Economiste
Une technologie permettant jusqu’à 10 heures de stockage
La firme est préqualifiée pour Noor Midelt aux côtés de Nareva, Engie et Solaire Direct
«Cette ferme solaire est unique au monde et je veux la même au Maroc!» Quand il parle de la centrale solaire Noor Midelt, Bryan Painter, directeur technique de Solar Reserve, déborde d’enthousiasme. Et pour cause, il est l’artisan du dossier de candidature déposé dans le cadre de l’appel d’offres pour la réalisation de la centrale marocaine. Candidature représentée par le consortium regroupant Engie (International Power), Nareva, Solaire Direct S.A.S. Le groupement est déjà préqualifié aux côtés de quatre autres consortiums.
Outre Crescent Dunes (Nevada, États-Unis), Solar Reserve, dont le siège est à Santa Monica, en Californie, possède deux autres centrales solaires en Australie et en Afrique du Sud. Il en brigue d’autres, notamment au Chili, en Chine... Mais «de tous les projets convoités, c’est le plus important» aux yeux de Bryan Painter.
L’opérateur américain a ouvert les portes de sa ferme solaire, Crescent Dunes, à L’Economiste, seul journal présent lors de la visite. Située à Tonopah, siège du comté Nye, dans le grand désert du Nevada, la station se trouve à un peu plus de trois heures de route de Las Vegas, capitale du Nevada, aux États-Unis. Après environ 90 minutes d’autoroute, nous nous engageons sur une longue route nationale d’une qualité impeccable. Le désert du Nevada est à couper le souffle.
Les paysages ressemblent à s’y tromper au Grand Sud marocain. Le trajet est entrecoupé de rares villages, dont certains ressemblent beaucoup plus à des agglomérations fantômes. Pourtant, ils disposent de tous les équipements nécessaires. Certains conservent encore le cachet du Far West.
Noor Midelt, première station solaire hybride
A environ 40 km de Tonopah, une sorte de lampe géante apparaît et disparaît au gré du relief. C’est la tour de la centrale solaire, haute de 200 mètres, la principale particularité technologique de Crescent Dunes, qui a nécessité un investissement de 750 millions de dollars (environ 7,5 milliards de DH). Après les formalités de sécurité, le groupe de visiteurs, venus participer au Solar Energy International de Las Vegas, est accueilli par un responsable de la centrale, puis commence le «tour du propriétaire».
Le site est une centrale solaire thermique à concentration (CSP). C’est exactement la même technologie que le Maroc souhaite implanter à Midelt dans le cadre d’un bouquet énergétique hybride (CSP et photovoltaïque). Entrée en service en 2015 après 30 mois de construction, la station génère 125 MW d’électricité. De quoi éclairer une ville de 75.000 foyers. «Nous sommes liés au gouvernement par un contrat d’approvisionnement d’une durée de 25 ans.
L’accord prévoit une hausse annuelle de 1% du prix de l’électricité», précise Painter, qui signale que le coût de production de l’énergie s’élève à 12 millions de dollars par an (un peu moins de 120 millions de DH), toutes charges comprises. La station emploie une cinquantaine de personnes, l’essentiel pour la maintenance, mais les emplois indirects sont plus nombreux.
L’autre principale particularité de la centrale tient à sa grande capacité de stockage, estimée à 10 heures par jour. Une prouesse qui permet de disposer d’énergie pratiquement 24h/24. L’agence Masen compte la mettre à profit au niveau du complexe Noor Midelt, première station solaire hybride, combinant le CPS et le photovoltaïque.
Par conséquent, au cas où le consortium conduit par Engie et dont fait partie Solar Reserve, arrive à décrocher le marché, il faudra construire deux fermes, équipées de deux tours. Le mix avec le photovoltaïque représentera une puissance globale installée de 400 MW pour la première phase. 150 à 190 MW devront provenir du CSP. Ce projet, qui nécessite un investissement de plus de 20 milliards de DH, s’inscrit dans le cadre du plan solaire qui vise à porter la capacité pour cette source d’énergie à 2.000 MW d’ici 2020.
La sélection des dossiers techniques devrait intervenir en octobre. Elle sera suivie ultérieurement par l’examen des offres commerciales. La réalisation de ce projet impactera plusieurs secteurs, notamment la sidérurgie pour la fabrication des réflecteurs en métal, l’industrie cimentière, le câblage…
Au cours des 30 mois qu’a durés la construction de la ferme solaire Crescent Dunes, la société Solar Reserve a créé plus de 4.300 emplois directs et indirects. Si elle réussit à obtenir le marché de Noor Midelt, elle promet que le sourcing sera essentiellement local. Du beau business pour beaucoup de PME nationales.
Le CSP: Comment ça marche
Le principe d’une ferme solaire CSP consiste en une tour solaire dotée d’une tête qui ressemble à une lampe LED ou néon, mais qui n’en est pas une. Bryan Painter refuse d’en dire plus. D’autant plus que c’est le point fort de la technologie par rapport à d’autres fermes concurrentes. «Le procédé est rigoureusement protégé par un brevet d’invention. Personne ne peut donc construire le même récepteur», affirme Painter. C’est à peine s’il nous confie qu’elle est fabriquée en Corée du Sud.
La ferme solaire CSP est composée d’une tour en béton de 200 m, se terminant par un foyer, de plus de 10.000 miroirs en acier, de deux réservoirs de sel liquide d’une capacité de 38.000 tonnes, l’un froid et l’autre chaud, d’un convecteur… Les miroirs pivotants captent les rayons de soleil à longueur de journée et les renvoient vers le capteur à tête de la tour, à l’image d’un champ de tournesol.
Ce qui lui donne cette forte brillance visible à plusieurs dizaines de kilomètres. Les rayons solaires sont concentrés sur des tubes le long de la tour. Atteignant les 550 degrés Celsius, la chaleur ainsi générée est captée par le sel liquide chaud pour être transformée en vapeur. Cela a l’effet d’un contact entre de l’eau froide et une braise incandescente. La vapeur permet de faire tourner des turbines et de générer de l’électricité.
l'économiste
Une technologie permettant jusqu’à 10 heures de stockage
La firme est préqualifiée pour Noor Midelt aux côtés de Nareva, Engie et Solaire Direct
«Cette ferme solaire est unique au monde et je veux la même au Maroc!» Quand il parle de la centrale solaire Noor Midelt, Bryan Painter, directeur technique de Solar Reserve, déborde d’enthousiasme. Et pour cause, il est l’artisan du dossier de candidature déposé dans le cadre de l’appel d’offres pour la réalisation de la centrale marocaine. Candidature représentée par le consortium regroupant Engie (International Power), Nareva, Solaire Direct S.A.S. Le groupement est déjà préqualifié aux côtés de quatre autres consortiums.
Outre Crescent Dunes (Nevada, États-Unis), Solar Reserve, dont le siège est à Santa Monica, en Californie, possède deux autres centrales solaires en Australie et en Afrique du Sud. Il en brigue d’autres, notamment au Chili, en Chine... Mais «de tous les projets convoités, c’est le plus important» aux yeux de Bryan Painter.
L’opérateur américain a ouvert les portes de sa ferme solaire, Crescent Dunes, à L’Economiste, seul journal présent lors de la visite. Située à Tonopah, siège du comté Nye, dans le grand désert du Nevada, la station se trouve à un peu plus de trois heures de route de Las Vegas, capitale du Nevada, aux États-Unis. Après environ 90 minutes d’autoroute, nous nous engageons sur une longue route nationale d’une qualité impeccable. Le désert du Nevada est à couper le souffle.
Les paysages ressemblent à s’y tromper au Grand Sud marocain. Le trajet est entrecoupé de rares villages, dont certains ressemblent beaucoup plus à des agglomérations fantômes. Pourtant, ils disposent de tous les équipements nécessaires. Certains conservent encore le cachet du Far West.
Noor Midelt, première station solaire hybride
A environ 40 km de Tonopah, une sorte de lampe géante apparaît et disparaît au gré du relief. C’est la tour de la centrale solaire, haute de 200 mètres, la principale particularité technologique de Crescent Dunes, qui a nécessité un investissement de 750 millions de dollars (environ 7,5 milliards de DH). Après les formalités de sécurité, le groupe de visiteurs, venus participer au Solar Energy International de Las Vegas, est accueilli par un responsable de la centrale, puis commence le «tour du propriétaire».
Le site est une centrale solaire thermique à concentration (CSP). C’est exactement la même technologie que le Maroc souhaite implanter à Midelt dans le cadre d’un bouquet énergétique hybride (CSP et photovoltaïque). Entrée en service en 2015 après 30 mois de construction, la station génère 125 MW d’électricité. De quoi éclairer une ville de 75.000 foyers. «Nous sommes liés au gouvernement par un contrat d’approvisionnement d’une durée de 25 ans.
L’accord prévoit une hausse annuelle de 1% du prix de l’électricité», précise Painter, qui signale que le coût de production de l’énergie s’élève à 12 millions de dollars par an (un peu moins de 120 millions de DH), toutes charges comprises. La station emploie une cinquantaine de personnes, l’essentiel pour la maintenance, mais les emplois indirects sont plus nombreux.
L’autre principale particularité de la centrale tient à sa grande capacité de stockage, estimée à 10 heures par jour. Une prouesse qui permet de disposer d’énergie pratiquement 24h/24. L’agence Masen compte la mettre à profit au niveau du complexe Noor Midelt, première station solaire hybride, combinant le CPS et le photovoltaïque.
Par conséquent, au cas où le consortium conduit par Engie et dont fait partie Solar Reserve, arrive à décrocher le marché, il faudra construire deux fermes, équipées de deux tours. Le mix avec le photovoltaïque représentera une puissance globale installée de 400 MW pour la première phase. 150 à 190 MW devront provenir du CSP. Ce projet, qui nécessite un investissement de plus de 20 milliards de DH, s’inscrit dans le cadre du plan solaire qui vise à porter la capacité pour cette source d’énergie à 2.000 MW d’ici 2020.
La sélection des dossiers techniques devrait intervenir en octobre. Elle sera suivie ultérieurement par l’examen des offres commerciales. La réalisation de ce projet impactera plusieurs secteurs, notamment la sidérurgie pour la fabrication des réflecteurs en métal, l’industrie cimentière, le câblage…
Au cours des 30 mois qu’a durés la construction de la ferme solaire Crescent Dunes, la société Solar Reserve a créé plus de 4.300 emplois directs et indirects. Si elle réussit à obtenir le marché de Noor Midelt, elle promet que le sourcing sera essentiellement local. Du beau business pour beaucoup de PME nationales.
Le CSP: Comment ça marche
Le principe d’une ferme solaire CSP consiste en une tour solaire dotée d’une tête qui ressemble à une lampe LED ou néon, mais qui n’en est pas une. Bryan Painter refuse d’en dire plus. D’autant plus que c’est le point fort de la technologie par rapport à d’autres fermes concurrentes. «Le procédé est rigoureusement protégé par un brevet d’invention. Personne ne peut donc construire le même récepteur», affirme Painter. C’est à peine s’il nous confie qu’elle est fabriquée en Corée du Sud.
La ferme solaire CSP est composée d’une tour en béton de 200 m, se terminant par un foyer, de plus de 10.000 miroirs en acier, de deux réservoirs de sel liquide d’une capacité de 38.000 tonnes, l’un froid et l’autre chaud, d’un convecteur… Les miroirs pivotants captent les rayons de soleil à longueur de journée et les renvoient vers le capteur à tête de la tour, à l’image d’un champ de tournesol.
Ce qui lui donne cette forte brillance visible à plusieurs dizaines de kilomètres. Les rayons solaires sont concentrés sur des tubes le long de la tour. Atteignant les 550 degrés Celsius, la chaleur ainsi générée est captée par le sel liquide chaud pour être transformée en vapeur. Cela a l’effet d’un contact entre de l’eau froide et une braise incandescente. La vapeur permet de faire tourner des turbines et de générer de l’électricité.
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