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Pourquoi la soif de pétrole fait son grand retour dans les pays riches

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  • Pourquoi la soif de pétrole fait son grand retour dans les pays riches

    Après une décennie d'efforts visant à faire baisser la consommation de pétrole dans le monde, la baisse des prix enregistrée depuis 2014 a pu être le moteur d'une nouvelle progression de la consommation pétrolière au sein des pays de l'OCDE, celle ci venant d'enregistrer son plus haut niveau historique aux Etats-Unis.



    Atlantico : Faut-il en conclure que la perspective d'une transition énergétique serait à reconsidérer par ces chiffres ? La réalité n'est elle pas en train de contredire cette hypothèse ?

    Jean-Pierre Favennec : La consommation de pétrole dépend tout simplement des prix. Le prix du pétrole est tombé de plus de $100 par baril en 2014 à $30 au début de 2016 avant de rebondir récemment (plus de $55 par baril)

    Les consommateurs achètent tout simplement davantage d'essence et de gazole. L'augmentation de la consommation est d'autant plus importante aux Etats Unis que la baisse du prix du pétrole brut se répercute quasi intégralement sur les prix des carburants car les taxes sont très faibles alors qu'en Europe le matelas très important des taxes amortit l'impact de la baisse des prix du pétrole.

    Cette augmentation de la consommation de pétrole conduit évidemment à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et contribue au réchauffement climatique ce qui va à l'encontre des objectifs de la transition énergétique. Cette situation est-elle durable ? Elle dépend beaucoup de la volonté politique des Etats. Mais dans l'immédiat la baisse des prix du pétrole favorise les intérêts des consommateurs qui peuvent consommer davantage à un prix modéré.

    Au regard des enjeux d'offre et de demandes actuels, comment anticiper l'évolution future des prix ? Les prix sont ils appelés à rester durablement bas, formant ainsi un puissant levier anti-transition écologique ?

    Les prix du pétrole brut se sont légèrement raffermis depuis la fin de 2016, à la suite de la décision des pays membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et des principaux pays producteurs hors OPEP de plafonner leur production. Mais la remontée des prix est limitée par la production de pétrole de schistes américains. Cette production de pétrole de schistes, relativement chère, qui avait beaucoup augmenté de 2010 à 2014 augmente à nouveau dès que le prix du pétrole sur les marchés internationaux dépasse 50 dollars, conduisant à un plafonnement de fait des prix.

    Aux Etats Unis, 60 SUV sont vendus pour un véhicule électrique, ce rapport est de 30 à 1 en Chine et de 25 pour 1 en Europe. Devant de tels déséquilibres masqués par un discours politique de "prise de conscience", quels seraient les pistes permettant de faire face à une logique de l'offre et de la demande aujourd'hui défavorable à la transition écologique ?

    Pour l'instant les énergies renouvelables ainsi que les énergies n'émettant pas de gaz à effet de serre représentent une faible part de la consommation totale d'énergie. Les énergies fossiles, sources de CO2 donc de gaz à effet de serre, sont largement dominantes. La transition énergétique, qui signifie une diminution de la consommation d'énergie fossile ne pourra se faire qu'à travers des politiques très volontaristes des gouvernements.


    atlantico.fr
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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