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Pierre Lellouche: futur MAE de Sarkozy ?

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  • Pierre Lellouche: futur MAE de Sarkozy ?

    Pour mieux connaître la position ultra de M Pierre Lellouche futur ministre des AE (?)

    Politis: Proche-Orient : le trouble des socialistes
    Denis Sieffert

    L’apparition d’un cercle animé par des amis de M. Strauss-Kahn accentue le malaise de nombreux socialistes à propos de l’attitude du parti à l’égard du conflit israélo-palestinien. L’absence de débats met en évidence des prises de position individuelles qui finissent par identifier le PS à la politique coloniale israélienne. Comme si les socialistes français avaient suivi la dérive d ?une certaine gauche israélienne. Retour sur une longue histoire.


    Le conflit israélo-palestinien fait tanguer le parti socialiste. Certes, le vieux navire en a vu d’autres. Mais plusieurs responsables de fédérations constatent que le fossé se creuse dangereusement entre une base très majoritairement pro-palestinienne et une direction perçue, à tort ou à raison, comme pro-israélienne. L’affaire Boniface, au printemps dernier, avait agi comme un révélateur. Et la récente création dans la mouvance socialiste d’un Cercle Léon-Blum, aux desseins pour le moins ambigus, relance le débat. On se souvient qu’au lendemain du congrès de Dijon, en mai dernier, le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) avait été sèchement relevé de ses fonctions de délégué national. Le torchon brûlait avec une partie de la direction depuis que l’expert en relations internationales avait adressé à François Hollande, Premier secrétaire du PS, et Henri Nallet, alors président de la commission internationale, une note dans laquelle il conseillait un rééquilibrage de la position du parti dans le conflit israélo-palestinien. Pascal Boniface estimait notamment « qu’on ne peut mettre sur un même plan l’occupant et l’occupé ». Il notait encore qu’on « ne combattra pas l’antisémitisme en légitimant l’actuelle répression des Palestiniens par Israël ». Et il concluait en mettant en garde la direction du PS contre le sentiment de jeunes Beurs de banlieue : « Une attitude jugée déséquilibrée au Proche-Orient * et bien sûr, pensent-ils, une fois de plus en défaveur des Arabes vient confirmer que la communauté arabo-musulmane n’est pas prise en compte ou est même rejetée par la famille socialiste. » Il n’en fallait pas plus pour que cette note, et une tribune dans Le Monde du 4 août 2001 qui en reprenait l’essentiel, soit jugée « à la limite de l’antisémitisme » par l’ambassadeur d’Israël en France, Élie Barnavi. Le signal était donné pour ce que Pascal Boniface a qualifié de « fatwa à Paris » (1). Messages de haine, insultes, menaces physiques, pressions sur le conseil d’administration de l’Iris pour obtenir le licenciement du paria, l’affaire a rapidement pris une ampleur insoupçonnée. Ainsi, le député UMP Pierre Lellouche, membre du CA de l’Iris, démissionna de cette instance et ne manqua pas de le faire savoir à l’hebdomadaire Actualités juives.

    L’étonnant, au-delà de la disproportion des réactions d’hostilité en regard du propos de Pascal Boniface, c’est la rapide propagation de l’information sur la place publique. Un homme joua dans cette campagne un rôle particulier. Il s’agit de l’un des responsables de la fédération socialiste du Val-de-Marne, Laurent Azoulay. La haine tenace, il diffusait dans le parti, au lendemain du 21 avril 2002, une lettre circulaire sobrement titrée : « Le Pen doit remercier Pascal Boniface. » Il y spéculait sur le fait que la prise de position du délégué national aurait poussé « une grande partie de la communauté juive » à « massivement » apporter son soutien à Alain Madelin... « l’un des rares candidats, ajoutait-il, à prendre une position claire et courageuse sur le Proche-Orient ». Puis, comme se ravisant devant l’énormité de son propos, Laurent Azoulay ajoutait : « Le vote juif n’existe pas... sauf quand on le provoque. »

    Un an et demi après, et avec ses prolongements du congrès de Dijon, l’affaire Boniface reste aujourd’hui encore comme un traumatisme au sein du parti. « La direction n’a pas été courageuse », avoue un haut responsable socialiste qui a requis l’anonymat. Ce qui tendrait à prouver que le courage en la matière n’est décidément pas facile. Rares ont d’ailleurs été ceux qui ont osé s’émouvoir directement du départ de l’expert auprès de François Hollande. C’est le cas notamment de la sénatrice Monique Cerisier Ben Guiga. Dans une lettre adressée au Premier secrétaire en juillet 2003, elle estimait que « l’engagement pro-israélien inconditionnel de la direction de notre parti contredit ses principes et lui fait perdre beaucoup d’audience en France et dans le monde ». Guy Lengagne, député du Pas-de-Calais, au retour d’une mission en Israël et en Palestine, écrivait avoir eu « honte » « en tant que socialiste » en apprenant la mise à l’écart de Pascal Boniface. Mais à la base du parti, on n’a guère eu vent de ces protestations. Et on ignore plus encore les critiques formulées dans les couloirs de la rue de Solferino. D’où le sentiment qu’une chape de plomb s’était abattue sur le parti.

    La plaie encore vive s’est rouverte avec l’apparition publique d’un Cercle Léon-Blum où se retrouvent quelques-uns des censeurs les plus opiniâtres de Pascal Boniface, à commencer par Laurent Azoulay lui-même, qui en est le président. Créé en mai dernier, ce cénacle se présente comme l’instrument d’une bataille sans concessions pour les valeurs de la République, pour la laïcité, et contre l’antisémitisme. Autant d’objectifs louables. Mais dans sa première expression publique, un quatre pages diffusé à l’université d’été du PS, fin août à La Rochelle, les responsables du cercle ne manquaient pas de s’en prendre vivement à Pascal Boniface, décidément l’homme à abattre. Plus éclairant encore : la secrétaire générale adjointe du cercle, Véronique Bensaid, signait le seul article de ce document (hormis la présentation du cercle lui-même) sous le titre « Sionisme antisionisme », qui laissait supposer que la défense des valeurs de la République ne serait peut-être pas la seule vocation du nouveau club de discussion. L’auteur y définissait le sionisme comme « le mouvement politique de libération national du peuple juif », et une « variante du socialisme européen ». Ce qui en effet condamne les Palestiniens à un antisocialisme définitif... Plus fâcheux encore, Véronique Bensaid constatait avec effroi que « l’antisionisme nous dépeint le sionisme comme un mouvement colonial. » Connaissant mal l’histoire du mouvement dont elle se réclame, la responsable du Cercle Léon-Blum semble ignorer que ce ne sont pas les « antisionistes », mais le fondateur du sionisme, Theodor Herzl lui-même, qui définissait le sionisme comme « un mouvement colonial » (2). Enfin, et pour faire bonne mesure, elle récusait le mot « colonie », qui ne peut être, selon elle, que « l’exploitation d’un territoire étranger ». « Peut-on parler de territoire étranger, s’interrogeait-elle, lorsque le lien qui unit les juifs à Israël est ancestral ? » À lire ces lignes, on éprouve un sérieux malaise. En effet, s’il n’est plus permis d’employer le mot « colonie » pour désigner les implantations israéliennes en Cisjordanie et à Gaza, c’est que ces territoires sont unis à Israël par un « lien ancestral ». On le voit, un tel discours reproduit jusqu’à la caricature l’embrouillamini habituel confondant l’existence d’Israël dans les frontières de 1967 et les rêves annexionnistes de la droite israélienne dans les territoires palestiniens. D’où l’idée qui se répand, chez beaucoup de militants, que le Cercle Léon-Blum est surtout destiné à instrumentaliser la lutte pour la laïcité et contre l’antisémitisme au profit d’un soutien à la politique d’Ariel Sharon. D’autant plus que le document n’évoque à aucun moment les droits des Palestiniens à un État aux côtés d’Israël. Les craintes n’ont pas été dissipées, c’est le moins que l’on puisse dire, par la furieuse réunion du cercle, dimanche 23 novembre. Ils étaient quelque cinq cents personnes dans une salle des fêtes de la mairie du XIIIe arrondissement en surchauffe où dérapages et surenchères se sont multipliés, mêlant tout : antisémitisme, antisionisme, forum social européen, islamisme...

    Une salle saisie par le délire quand un orateur s’est exclamé : « Oui, antisionisme égale antisémitisme » pour mieux inviter une assistance tout acquise « à comprendre l’attitude de Sharon ». À la sortie, un militant parisien qui avait espéré autre chose commentait, désabusé : « J’ai assisté à une grand-messe bien pro-israélienne et bien sectaire ». Mais il est vrai que le cercle Léon-Blum, s’il s’inscrit dans la mouvance socialiste, n’est pas une officine du parti. Il n’empêche ! Son discours, d’une impeccable homogénéité (3), couvrira pour longtemps la parole officielle du parti.

    Lire l’ensemble de notre dossier dans Politis n°777

    Un reportage dans la fédération de Haute-garonne du parti socialiste à Toulouse et un entretien avec Pierre Moscovici


    1) Est-il permis de critiquer Israël ?, Pascal Boniface, Robert Laffont,2003

    (2) Voir notamment une lettre de Herzl à Cecil Rhodes, colonisateur britannique de l’Afrique australe, citée par Alain Gresh, Israël-Palestine, vérité sur un conflit, Fayard, 2002.

    (3) Homogénéité doctrinale à peine ébréchée par François Hollande, et surtout Bernard Kouchner, qui se gardèrent de flatter la salle.(2) Voir notamment une lettre de Herzl à Cecil Rhodes,



    jeudi 27 novembre 2003


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  • #2
    "Le vote juif n’existe pas... sauf quand on le provoque. »
    De toutes façons, en France, le vote Arabe, berbère et/ou musulman n'existe pas même quand on le provoque et ce ne sont pas les provocations qui manquent ces derniers temps.
    l'article date un peu mais est toujours d'actualité et les dirigeants socialistes peuvent dormir tranquille (position intermédiaire pour l'instant) car en face nous avons un sarkozy pro-israël sans aucune ambiguité.
    Les vérités que l'on aime le moins à entendre sont celles que l'on a le plus intérêt à connaître.

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    • #3
      Cette fois-ci beaucoup se sont inscrits sur les listes électorales.Leurs votes seront décisifs surtout pour les députés et maires.
      Même si sarkozy gagne (ce qui est probable) il aura besoin d'une majorité ump à l'assemblée.Ce qui est loin d'être acquis.
      Le vote musulman éxiste, est important mais le crif et ses satellites font tout pour diminuer son importance.C'est une stratégie pour empêcher les musulmans de participer à la vie politico-social de leur pays.Des politiciens ont été, même, menacés de représailles par le lobby sioniste parce qu'ils se rapprochaient de la communauté musulmane.
      Dernière modification par TouKo, 14 février 2007, 21h15.

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