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Afrique – Politique : Les Souverains africains, quelle légitimité ?

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  • Afrique – Politique : Les Souverains africains, quelle légitimité ?

    • Rufus Polichinelle
    • Sep 30, 2017


    En Afrique, on distingue deux types de souverains. D’un côté, les souverains démocratiquement désignés par le peuple souverain qui opère son choix sur la personnalité la plus éclairée pour conduire son destin. Et de l’autre, les souverains autoproclamés ou imposés par les grandes puissances. Mais quelle est la légitimité de ces deux catégories de souverains ?
    De la différenciation des Souverains quant à leur légitimité


    Il est plus qu’impérieux de différencier les souverains africain afin de jauger de la légitimité dont joui chacun d’eux. Pour les dissocier, il suffit de porter un simple regard sur leur mode de désignation. Le premier se reconnait par son mode d’accession au pouvoir qui est le suffrage universel direct ou indirect. Un tel souverain est élu démocratiquement par le peuple qui se reconnait en lui, et lui délègue son pouvoir pour agir en son nom. A l’inverse, le deuxième s’impose par lui-même chef de l’Etat en usant de la fraude et/ou de la violence lors des élections. Pour ce souverain, les urnes ne sont qu’un prétexte pour accéder ou se maintenir au pouvoir, car ses vrais “électeurs” se trouvent en Occident.
    Le souverain démocratiquement élu rend généralement compte au peuple de qui il tire sa légitimité. De ce fait, il est l’ennemi juré de la communauté internationale qui le taxe de nationaliste, xénophobe et violeur des droits de l’homme. A l’opposé, le souverain autoproclamé met sur pied une commission électorale dépendant de lui et qu’il qualifie d’indépendante. Il nomme ses militants en tant que membres de cette commission et s’assure de barricader ses arrières avec un juge électoral, également militant inconditionnel, entièrement acquis à la cause du parti et dont on est sûr qu’il ne trahira pas.
    Le souverain autoproclamé n’a pas besoin d’être élu par le peuple souverain le jour du scrutin. Avant les élections, les morts longtemps mis en bière, les non-nationaux ou même des électeurs fictifs l’ont déjà investi Président avec l’aval de la communauté internationale qui s’empresse d’entériner les élections en lui donnant un cachet de légitimité à travers ses ONG et autres observateurs internationaux commis subtilement à la tâche.
    Des rapports des deux types de Souverains avec le peuple

    Le souverain démocratiquement élu rend compte à son peuple mandataire, rend publique son salaire, le salaire de ses collaborateurs et déclare ses biens privés. Son budget de souveraineté est plus ou moins connu de son peuple. Il redistribue les fruits de la croissance de façon équitable entre les régions du pays et gouverne avec toutes les compétences, ne tenant pas compte de la région, de la religion, encore moins du parti politique de ses collaborateurs.
    Quand au souverain autoproclamé, il n’a de compte à rendre à personne si ce n’est son maître, généralement le Blanc logé en Occident. Sa gouvernance est tournée vers l’Occident, envers qui il rétrocède le fruit de la croissance à deux chiffres dont il ne cesse de se targuer. Il rapatrie donc les ristournes de la croissance de l’autre coté de l’atlantique à travers les multinationales, tandis que son peuple se paupérise davantage avec un taux record de chômage.
    De son salaire, on ne sait rien, du salaire de ses collaborateurs, c’est l’opacité la plus totale. Nul ne peut dissocier leurs biens privés des biens publics. En nombre exponentiel, ses collaborateurs lui sont très proches du point de vue ethnique et régionale. Et personne ne crie à l’exclusion, ni même la communauté internationale qui dévient aphone et aveugle sur les violations des droits de l’homme.
    Bien au contraire, la communauté internationale avec une poutre dans son œil, voit le souverain démocratiquement élu comme une peste dont il faut abréger le mandat pour ne pas répandre la contagion populiste ailleurs dans les zones encore sous contrôle. Elle lui cherche des poux sur une calvitie lisse, lui imputant des crimes imaginaires. Et, le plus souvent, elle monte de toute pièce une armée de justiciers pour sauver une minorité méprisée.
    A l’opposé, elle barricade d’une muraille tutélaire, le souverain autoproclamé, son démembrement d’outremer, agissant dans le cadre d’une administration déconcentrée. Tout autour de son filleul, une armée étrangère d’élites suréquipée, main sur la gâchette, prête à faire feu sur le moindre trouble-fête. Car silence, les intérêts du maître sont à préserver.
    Ainsi va la démocratie sous nos tropiques ! Mais attention à la multiplicités des souverains autoproclamés pour que l’Afrique jouisse effectivement de sa vraie autodétermination et de ses nombreuses richesses.
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