L’Armée de secours aux Rohingyas de l’Arakan (Asra) est une forme d’insurrection complètement inédite en Birmanie et l’armée birmane a montré qu’elle était très mal préparée à la combattre. Les combattants de l’Asra se mêlent aux villageois et sont habillés en civil. Quand ils commettent des attentats rudimentaires ciblant les forces de sécurité, ils se replient ensuite au Bangladesh, où la population parle leur langue et pratique la même religion.
En ce sens, les tactiques de l’Asra ressemblent plus à celles des rebelles musulmans à l’extrême sud de la Thaïlande (à la frontière avec la Malaisie) qu’aux méthodes des autres minorités ethniques de Birmanie [Karens, Kachins, Shans notamment], selon les spécialistes de la sécurité qui surveillent le groupe.
L’Asra est toutefois bien moins puissante que ne l’affirment les autorités militaires birmanes. L’organisation rebelle compterait des centaines et non des milliers de membres, soit un effectif de combattants entraînés et actifs ne dépassant pas 500 personnes. On voit mal en quoi les attaques menées par ses maigres unités, mal équipées, contribuent, comme le prétend le groupe, à “protéger les Rohingyas” face à la puissance de l’armée birmane.
Se débarrasser des Rohingyas et d’autres minorités
Si les informations reçues par Asia Times sont correctes, les habitants des zones concernées sont furieux que l’Asra fournisse à l’armée birmane le prétexte de se lancer dans un “nettoyage ethnique”, pour ainsi se débarrasser des Rohingyas et d’autres minorités. Le 14 septembre, l’organisation a voulu “préciser clairement” qu’elle n’avait “aucun lien avec Al-Qaida, Daech, Lashkar-e-Taiba ou tout autre groupe terroriste transnational”. Les spécialistes de la sécurité et du terrorisme n’en sont pas convaincus, étant donné les liens manifestes de l’Asra avec des groupes d’extrémistes étrangers, notamment au Pakistan. Le dirigeant de l’organisation, Ataullah Abou Ammar Junjuni, également connu sous le nom de Hafiz Tohar, est né à Karachi et a été formé dans une école coranique en Arabie Saoudite.
Des centaines de milliers de Rohingyas de première, deuxième et troisième générations vivent près de Karachi. Quasiment tous sont apatrides, même s’ils vivent au Pakistan depuis des années et que la plupart d’entre eux y sont nés. Ces zones sont depuis longtemps des foyers d’activités extrémistes et certains y auraient été recrutés pour combattre durant les guerres afghanes.
L’Asra était à l’origine appelée Harakah Al-Yaqin ou “mouvement de la foi”. Ce nom comportait des connotations religieuses évidentes et omettait les mots “Rohingya” et “Arakan”. Le nom Asra, qui met l’accent sur l’ethnie, n’a pas été utilisé avant 2016, peut-être pour se distancier du milieu radical dont est issu le groupe.
Le courrier international
En ce sens, les tactiques de l’Asra ressemblent plus à celles des rebelles musulmans à l’extrême sud de la Thaïlande (à la frontière avec la Malaisie) qu’aux méthodes des autres minorités ethniques de Birmanie [Karens, Kachins, Shans notamment], selon les spécialistes de la sécurité qui surveillent le groupe.
L’Asra est toutefois bien moins puissante que ne l’affirment les autorités militaires birmanes. L’organisation rebelle compterait des centaines et non des milliers de membres, soit un effectif de combattants entraînés et actifs ne dépassant pas 500 personnes. On voit mal en quoi les attaques menées par ses maigres unités, mal équipées, contribuent, comme le prétend le groupe, à “protéger les Rohingyas” face à la puissance de l’armée birmane.
Se débarrasser des Rohingyas et d’autres minorités
Si les informations reçues par Asia Times sont correctes, les habitants des zones concernées sont furieux que l’Asra fournisse à l’armée birmane le prétexte de se lancer dans un “nettoyage ethnique”, pour ainsi se débarrasser des Rohingyas et d’autres minorités. Le 14 septembre, l’organisation a voulu “préciser clairement” qu’elle n’avait “aucun lien avec Al-Qaida, Daech, Lashkar-e-Taiba ou tout autre groupe terroriste transnational”. Les spécialistes de la sécurité et du terrorisme n’en sont pas convaincus, étant donné les liens manifestes de l’Asra avec des groupes d’extrémistes étrangers, notamment au Pakistan. Le dirigeant de l’organisation, Ataullah Abou Ammar Junjuni, également connu sous le nom de Hafiz Tohar, est né à Karachi et a été formé dans une école coranique en Arabie Saoudite.
Des centaines de milliers de Rohingyas de première, deuxième et troisième générations vivent près de Karachi. Quasiment tous sont apatrides, même s’ils vivent au Pakistan depuis des années et que la plupart d’entre eux y sont nés. Ces zones sont depuis longtemps des foyers d’activités extrémistes et certains y auraient été recrutés pour combattre durant les guerres afghanes.
L’Asra était à l’origine appelée Harakah Al-Yaqin ou “mouvement de la foi”. Ce nom comportait des connotations religieuses évidentes et omettait les mots “Rohingya” et “Arakan”. Le nom Asra, qui met l’accent sur l’ethnie, n’a pas été utilisé avant 2016, peut-être pour se distancier du milieu radical dont est issu le groupe.
Le courrier international
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