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USA – Christopher Knight, l’homme qui n’a prononcé qu’un seul mot en 27 ans

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  • USA – Christopher Knight, l’homme qui n’a prononcé qu’un seul mot en 27 ans

    Un livre retrace l’histoire de Christopher Knight, caché 27 ans dans une tente au milieu de la forêt du Maine. Il a finalement été arrêté après plus de 1000 cambriolages.

    Un beau jour de 1986, Christopher Knight, un jeune homme sans histoire, monte dans sa Subaru et roule un peu au hasard sur les routes des États-Unis. Alors qu’il est dans le Maine, qu’il n’a plus d’essence et plus un dollar en poche, il abandonne sa voiture et s’enfonce dans la forêt.
    Il va y rester 27 ans, vivant dans un campement de fortune, à quelques kilomètres des premières habitations, sans que personne, jamais, ne soupçonne son existence. Il a commencé son « ermitage » sous Ronald Reagan et ne sera repéré -et arrêté pour cambriolage- qu’en… 2014 ! En un peu plus d’un quart de siècle, il n’aura échangé qu’un seul mot avec un randonneur croisé par accident: « Bonjour« . Pourtant, Christopher Knight n’a rien d’un fou.
    Suavléos
    Le journaliste Michael Finkel, qui a rencontré à de nombreuses reprise « l’homme le plus solitaire du monde » en prison, restitue parfaitement son destin dans un livre qui parait cette semaine, Le dernier ermite (JC Lattès, 272 pages, 18 euros). Christopher Knight était d’une prudence de Sioux : dans la forêt, pour ne laisser aucune trace, pas même une brindille cassée ou une herbe aplatie, il se déplaçait en sautant de rocher en branche d’arbre, en une sorte de « marelle » invisible. L’hiver, très rigoureux dans le Maine, il ne laissait aucune trace dans la neige et n’a jamais fait un feu, de peur d’être repéré par la fumée, quitte à se relever plusieurs fois par nuit pour marcher et éviter la mort par le froid.
    Christopher Khight s’était installé un campement derrière des rochers, au milieu d’une forêt inextricable, où aucun chasseur ne s’aventurait jamais. Quelques bâches, une tente, un matelas, une installation au gaz pour cuisiner, le tout parfaitement invisible du ciel – ce perfectionniste était allé jusqu’à repeindre ses pinces à linge en vert pour éviter qu’elles brillent! Son principal trésor : ses lunettes aux montures vintage, qu’il a réussi à ne pas casser durant ces vingt-sept ans… Il pouvait rester des heures à contempler la nature ou le ciel étoilé. Méticuleux, prudent, organisé, « l’ermite du Maine » n’a rien d’un néo-hippie ou d’un idéaliste un peu suicidaire à la Christopher McCandless, le « héros » d’Into the wild. Il a d’ailleurs traversé cette incroyable épreuve en parfaite santé -pas un rhume en un quart de siècle! En quarantaine de l’humanité, et donc des poignées de mains et des éternuements de ses contemporains, il échappait aux virus et autres bactéries.

    Mais comment Christopher Knight faisait-il pour se nourrir? Après s’être rasé de près, pour ne surtout pas ressembler à un ermite en cas de mauvaise rencontre, il cambriolait les maisons alentour. On estime qu’il a commis plus de mille cambriolages au total! Toujours des maisons vides, des résidences secondaires délaissées. Il emportait boites de conserves, biscuits, livres (sous la tente, il lisait Shakespeare) et, surtout, piles et lampes de poche pour pouvoir s’éclairer. Souvent, il perpétrait ses vols en canoë, autour d’un lac, ne laissant aucune trace derrière lui.
    Il faudra toute la ruse d’un policier local pour le coincer sur le fait, en 2014. L’Amérique découvre alors avec stupéfaction « l’homme le plus solitaire du monde ». Il n’a pas eu davantage de contact avec l’humanité qu’un membre d’une tribu amazonienne perdu au fond de la jungle. Knight n’expliquera jamais vraiment les raisons de sa fuite dans la forêt, sinon par la timidité et le goût de la solitude. Il fera seulement sept mois de prison -seuls quelques cambriolages pouvant lui être imputés légalement.

    L’enquête de Michael Finkel vaut aussi par le récit de ses rencontres avec Christopher Knight. Les premiers rendez-vous au parloir de la prison sont glaciaux, avant qu’une forme de complicité précaire ne s’instaure (une fois libéré, l’ermite se dérobera à toute rencontre, menaçant même de se suicider). Les propos tenus par « l’ermite du Maine » ne manquent pas de cohérence et de franchise : après tout, laisse-t-il entendre, pourquoi les hommes devraient-ils forcément vivre de manière sociable en communauté ? En quoi sa solitude absolue est-elle répréhensible ?
    A sa sortie de prison, Christopher Knight a retrouvé sa famille. Sa mère n’avait plus eu la moindre nouvelle de lui depuis 1986.

  • #2
    Bonjour,

    passionnant comme parcourt, merci pour le partage.
    Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
    L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

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