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Maroc: Le taux de chômage en question

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    Maroc: Le taux de chômage en question

    Le taux de chômage est un indicateur important qui permet de mesurer la santé et la performance d’une économie et l’évaluation des politiques menées par l’Etat. Encore faut-il qu’il soit fiable et dans la mesure du possible incontestable.


    Volatilité des chiffres et CVS
    Au deuxième trimestre 2006, le Haut Commissariat du Plan (HCP) a crée la surprise en annonçant un taux de chômage de 7,7 %. Une performance surprenante d’autant plus que sur la même période le taux de chômage dans l’Union Européenne était de 8,5%. Janvier 2007, le même HCP estime cette fois-ci le taux de chômage 2006 à 9,7%, soit deux points en plus ! Entre temps le chiffre 7,7 a fait le tour des médias et été largement repris dans la presse et les tribunes politiques.
    Cette volatilité de la valeur de l’indicateur peut, il faut le reconnaître, en dérouter plus d’un ! Elle trouve son explication dans le fait que les chiffres communiqués sont bruts et sans corrections et ne tiennent pas compte des variations saisonnières. La situation de l’emploi n’évolue pas d’une façon uniforme, en septembre par exemple les diplômés entrent massivement dans le marché de travail alors qu’en avril on ne note aucun mouvement particulier. Il ne sert à rien d’annoncer un taux de 7,7% qui sera vite révisé à la hausse un semestre plus tard. Il convient donc que le HCP veuille à communiquer un taux corrigé des variations saisonnières (CVS), le commissariat dispose d’assez de données historiques pour extrapoler et corriger les données et assurer ainsi une meilleure visibilité, sans biais conjoncturel, de la situation de l’emploi.

    De l’interprétation des règles du BIT
    Même à 9,7%, le taux de chômage annoncé fait pousser des cris aux économistes : Le mode de calcul minore l’ampleur de la situation et laisse perplexe. Premier motif de scepticisme, le HCP est dirigé par un homme politique et non une personnalité indépendante, Ahmed Lahlimi est un ancien ministre du gouvernement en exercice et cadre de l’USFP parti de la majorité. Rien ne laisse douter un instant de l’objectivité de Monsieur Lahlimi, mais des zones d’ombres persistent quant à l’interprétation et l’application des normes du BIT. Ce n’est pas propre au Maroc : le calcul du taux de chômage au sens du BIT donner lieu à des controverses dans plusieurs pays. Mais le fait est que concernant le Maroc, le HCP ne fournit aucun élément sur son interprétation de ces normes ni même sur la méthodologie du calcul. Il serait utile pour la sérénité du débat économique d’insister sur le devoir du Commissariat d’expliciter sa méthodologie de mise en œuvre, les catégories, les segmentations et les nomenclatures retenues pour qualifier les chômeurs et surtout d’exposer, sans formules laconiques, l’interprétation faite des règles du BIT. Pour que chacun puisse mesurer la portée des chiffres.

    Perplexité
    Portons maintenant notre attention sur les chiffres officiels. Plus d’un emploi sur quatre (27,4%) est non rémunéré dont une grande part est répertoriée en tant qu’« emploi aide familiale ». Le monde rural quant à lui vit, depuis longtemps, le plein emploi : à 3,7¨% le taux de chômage fait rêver et tire le taux global largement vers le bas masquant dramatiquement les 25,70% des diplômés chômeurs du monde urbain. Ce n’est pas de la mauvaise foi que dire que le HCP prenne ses libertés vis à vis de ces deux catégories et se base sur des interprétations très optimistes pour considérer ces populations comme travailleuses. Mieux encore, un regard sur l’historique du taux de chômage rural montre que même en année de sécheresse extrême nos campagnards continue à vivre le plein d’emploi ! De quoi faire douter les plus volontaristes.

    Une structure duale formel/informel à assumer
    Bien qu’il n’existe aucun chiffre précis, le secteur informel est parmi les premiers employeurs du pays. On en viendrait ainsi au paradoxe suivant : l’Etat lutte contre les contrebandiers, les marchands ambulants, les cultivateurs du cannabis, les hackers de Derb Ghalef et les détaillants de cigarettes … et que sait-on encore. Or, au moment du calcul du taux de chômage, les analystes considèrent ces populations comme travailleuses, répertoriées en tant que tel, et reconnaissent de fait ces emplois et professions ! L’Etat légalise ainsi dans son tableau de bord statistique ce qu’il réprime sur le terrain ! Entendons-nous : en suivant une certaine logique économique et bien que ces emplois échappent à la taxation et freinent certains investissements, ils créent quand bien même de la richesse et des revenus et injectent des flux financiers dans le circuit économique. Or l’Etat ne saurait s’attribuer le mérite de ces créations, qu’il renie par ailleurs, en les incluant implicitement et d’une façon quasi clandestine dans les chiffres officiels. Il y a là un devoir de vérité et de clarté à l’égard de ce secteur : Puisque les enquêteurs sont capables d’identifier les emplois informels, que le HCP fasse mention de la part ces emplois dans une ligne séparée sous une catégorie bien identifiée et que l’Etat assume, sans complexe, la segmentation duale formel/informel et en calcul les ratios. Tout le monde y gagnera : le taux de chômage gagne en crédibilité et on pourra enfin quantifier le secteur informel et son poids dans l’économie et apprécier sereinement la situation du marché de l’emploi.

    Voici où commence le débat public
    Indicateur clé de l’économie, le taux de chômage permet de mesurer l’impact des mesures gouvernementales sur l’économie. En 2006, on le voit bien dans les statistiques, l’Habitat et le Tourisme représentent la plus forte source de créations nettes d’emplois (un peu moins de 300.000). Preuve que les politiques menées par ces deux départements sont bonnes et ont porté leurs fruits. C’est à signaler. C’est à saluer. Mais quid du secteur de la nouvelle économie et les emplois offshore ? Malgré les grands efforts consentis par le gouvernement et les incitations fiscales, force est de constater qu’ils ne trouvent pas leur traduction en matière de création d’emplois. Et quid du faible rythme de création dans les autres secteurs professionnels ? Ni le gouvernement, ni la presse spécialisée ni même l’opposition parlementaire n’ont rebondi à la publication des chiffres dans la perspective d’en faire un moment de débat public. Qu’on ne s’y trompe pas : la mission première de l’exercice des indicateurs est de donner des pistes de réflexion et générer le débat nécessaire pour avancer et rectifier si nécessaire. Ce débat, qui nous fait défaut et qui nous serait certainement utile, doit être mené sur la place publique par les économistes et les acteurs politiques surtout à la veille des prochaines échéances électorales.

    « Le taux de chômage, comme il est présenté, biaise les tableaux de bord pour les décideurs politiques et économiques. Un taux global n’est pas pertinent» Ce sont les mots d’un grand connaisseur de la situation de l’emploi : Jamal Belahrach PDG Manpower Maroc. Effectivement, les indicateurs économiques sont indispensables à une bonne lisibilité de l’état de l’économie et l’efficacité de la gouvernance. Mais avant d’interpréter leur valeur et leur portée encore faut-il disposer de chiffres clairs et précis élaborés avec une rigueur extrême. Il en va de la crédibilité de l’action publique.

  • #2
    Jawiza,

    N'oublie pas que c'est les mêmes critères exploités en Algérie pour calculer le taux de chomage ... et le chiffre est entre 12 et 13%.

    Sinon, je suis totalement d'accord que ces taux ne valent rien vis à vis de la réalité.

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    • #3
      Sinon, je suis totalement d'accord que ces taux ne valent rien vis à vis de la réalité.
      sa serait bien si chacun s'occupait des affaires de son pays

      Commentaire


      • #4
        Je ne vois pas en quoi Jawzia a fauté, ce qu'il dit est juste, le taux de chomage est discutable, et meme si les resultats sont bons il ne faut pas se voiler la face, le Maroc a fort à faire pour vraiment prétendre à l'equilibre economique.
        Mais c'est en bonne voie.

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        • #5
          sa serait bien si chacun s'occupait des affaires de son pays
          C'est à moi que tu cause?
          Je suis Marocain depuis l'aube de l'histoire. Un autochtone en phase avec mes racines ...
          Je ne suis pas un *****d identitaire, ni un déraciner à la trace des crétions coloniale telquel khouribga, casa ou kenitra.

          Tu feras mieux de t'aventurer au délà du litorale .. histoire de connaitre les marocains .... cher réfugié économique.

          Commentaire


          • #6
            C'est à moi que tu cause?
            Je suis Marocain depuis l'aube de l'histoire. Un autochtone en phase avec mes racines ...
            Je ne suis pas un *****d identitaire, ni un déraciner à la trace des crétions coloniale telquel khouribga, casa ou kenitra.

            Tu feras mieux de t'aventurer au délà du litorale .. histoire de connaitre les marocains .... cher réfugié économique.
            je suis marocain l'ami .

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            • #7
              9% , 15% ou 25% ces taux sont discutables

              en ce qui me concerne il y a des fait qui ne trompent pas et qui sont révélateurs d'une diminution significative du taux de chomage

              1. Devant les chantiers on ne trouve plus a longueur de journée, comme avant une armée de demandeurs d'emplois

              2. Certaines entreprises utilisent des rabatteurs pour recruter des ouvriers de leurs régions périfériques (Ouarzazat, rachidia, ...) et leurs offre logis sur chantier . Ce qui n'a jamais été le cas

              3. Dans les villes ou les grands chantiers sont en cours, il est très difficile voir impossible de trouver un ouvriers avec les salaire journalier d'il y a 4 ans.

              4. Avant, il étaittrès difficile de se separer d'un ouvrier qui ne convient plus. Maintenant les ouvriers acceptent plus facilement le départ moyennant bcp moins d'indemnité que ce qu'ils exigaient auparavant.

              5. Les centre d'appel ont été une bouffées d'oxygène inestimable pour les jeunes diplomés en attente du premier emploi.

              Qu elle est exactement l'effet sur le taux de chomage ??? cela est discutable
              .
              .
              ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
              Napoléon III

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              • #8
                tenebre
                sa serait bien si chacun s'occupait des affaires de son pays ?


                tu est sur FA !
                et tu es le bien venu , mais ta remarque est déplacée !
                Mr NOUBAT

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