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Bolivie. Cinquante ans après, le Che divise toujours

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  • Bolivie. Cinquante ans après, le Che divise toujours

    Le gouvernement d’Evo Morales a décrété quatre jours d’hommage au défunt guérillero Che Guevara, tué par l’armée bolivienne le 9 octobre 1967. Une commémoration qui ne plaît guère aux soldats vétérans ayant combattu le révolutionnaire argentin à cette époque

    Cinquante ans après la mort du Che, les célébrations devaient commencer ce jeudi 5 octobre en Bolivie, “en présence des vice-présidents du Venezuela et de Cuba”, annonce la chaîne de télévision bolivarienne créée au Venezuela Telesur, et sous la conduite du chef de l’État bolivien Evo Morales, “qui a déclaré son admiration pour l’héritage du Che et son plaisir à rendre hommage au leader révolutionnaire”.

    Capturé par l’armée bolivienne à La Higuera, dans une région isolée des contreforts des Andes (département de Santa Cruz) le 8 octobre 1967, Ernesto Rafael Guevara, dit El Che, a été exécuté le lendemain dans des circonstances non élucidées, alors qu’il était confiné dans un bâtiment du village, blessé aux jambes. Le guérillero de 39 ans, né en Argentine, avait quitté Cuba en 1965 pour propager la révolution dans le monde. Il était arrivé en Bolivie en 1966, avec le projet de combattre la dictature de l’époque, et avait pris le maquis, accompagné d’une cinquantaine de combattants.

    Logique inversée

    Mais l’heure a tourné et le régime bolivien d’Evo Morales se réclame aujourd’hui volontiers de “l’internationalisme révolutionnaire du commandant cubano-argentin et de sa lutte contre l’impérialisme nord-américain”, comme le déclare la députée Sonia Brito au site Prensa Latina.

    En Bolivie comme à Cuba, le Che reste une icône indétrônable qui soutient le postulat de la “révolution bolivarienne” cher au défunt président vénézuélien Hugo Chávez. Celui-ci a créé en 2004 l’Alliance bolivarienne pour les Amériques regroupant ces pays et plusieurs autres dans le projet de construire une alternative au libéralisme économique et au capitalisme, incarné par les États-Unis.

    Pourtant, les célébrations autour de Che Guevara ne plaisent guère aux vétérans de l’armée bolivienne, qui ont vécu cette époque. “Les opinions sur le Che sont toujours divisées, 50 ans après sa mort”, titre Correo del Sur, un quotidien de Sucre, capitale administrative de la Bolivie.

    Les vétérans ont décidé d’organiser un hommage à leurs 58 collègues tués au combat contre les guérilleros de Che Guevara, en marge des manifestations officielles du gouvernement en l’honneur du révolutionnaire.

    Cité par La Razón, un ancien soldat qui fédère cette protestation rappelle :

    Nous, les vétérans, nous avons toujours reçu les hommages de la nation avant l’avènement d’Evo Morales [en 2006]. Aujourd’hui, les choses sont totalement inversées.”
    Les anciens combattants ont décidé de cette action après avoir appris que le gouvernement “allait inviter deux anciens guérilleros cubains qui avaient échappé” à l’assaut de l’armée bolivienne en 1967. La goutte d’eau qui fait déborder le vase de la mémoire collective.

    le courrier international
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