Un Franco-Algérien et une tunisienne, pour s'être embrassés à la sortie d'une boîte de nuit prés de Tunis, ont été incarcérés. Une histoire qui attise les tensions, dans un pays où les avancées sociétales sont remises en cause.
Deux heures du matin, sortie d'une boîte de nuit branchée, un couple dans une voiture garée le long de la route touristique de Gammarth, ville huppée au nord de Tunis. Que font l'homme et la femme : ils discutent et s'embrassent ou davantage ? Question triviale, sauf quand le tribunal cantonal de Carthage condamne l'homme à 4 mois et demi de prison ferme et la femme à 3 mois ferme.
Nassim Ouadi, 33 ans, cadre à Marseille, débarque à Tunis le 29 septembre pour profiter du weekend. Il se rend directement au Yüka, lieu incontournable des nuits tunisoises. Il boit deux bières avec son amie, une tunisienne de 44 ans qui se contente d'un verre et demi. Elle la raccompagne ensuite en voiture. Il décident alors de s'arrêter sur le bas côté. Quelques minutes plus tard une patrouille de police toque à la fenêtre. Les agents demandent les papiers. La Tunisienne obtempère. Nassim, qui ne parle pas arabe, ne réagit pas tout de suite. " Son passeport était dans le coffre, détaille Ghazi Mrabet, l'avocat du Franco-Algérien. Les policiers l'insultent et le font descendre de force." S'ensuivent une fouille du véhicule, puis une visite au commissariat.
"Une police confortée dans sa toute puissance"
Après une vingtaine de minutes, un agent prévient le couple qu'il peut partir. Nassim Ouadi - "se croyant en France", raconte, non sans ironie amère, Ghazi Mrabet - exige les noms et immatriculations des policiers qui l'ont interpellé et menace d'appelé l'ambassade de France" L'ambiance viré au cauchemar : les policiers les obligent à signer un procès verbal que Nassim Ouadi ne comprend pas, et ils sont amenés en prison. Le dimanche matin, ils comparaissent devant le substitut du procureur. Là, les tourtereaux découvrent qu'ils sont poursuivis tout les deux pour atteinte à la pudeur et refus d'obtempérer, auxquels s'ajoutent, pour elle, état d'ébriété et, pour lui, outrage à fonctionnaire en exercice - Nassim Ouadi aurait répliqué aux policiers de " s'occuper des voleurs et des terroristes".
" Parcequ'il s'agissait d'une affaire de moeurs, la juge à fait sortir le public durant l'audience", raconte, abasourdie, une amie du couple présente le 4 octobre au procès. Les prévenu nient, à part la légère consommation d'alcool, et assurent qu'ils n'ont fait que discuter. Le ministère de l'intérieur évoque " un acte sexuel " Leila Haouala, la mère de Nassim, à parlé au journal la Provence de de simples baisers. Pour Ghazi Mrabet, le problème est beaucoup plus profond que la question moral : "Ce cas renforce un système où la police est confortée dans sa toute - puissance. L'affaire a été montée de toutes pièces." L'avocat liste ainsi les vices de procédures : absences d'un avocat à l'instruction, d'un traducteur et d'un test d'alcoolémie, seule la version des policiers apparaît au dossier, etc. Les deux condamné ont fait appel.
Leila Haouala devait arriver dimanche soir à Tunis pour voir son fils. La chancellerie française n'avait, samedi, toujours pas été prévenue officiellement de la détention. "Aussitôt que nous le saurons, je demanderai à visiter personnellement notre compatriote, s'engage l'ambassadeur Olivier Poivre d'Arvor. Cette condamnation crée un malaise car cela est à contre-courant de l'esprit de tolérance du pays. "
Peur de la répression
Les Tunisiens ont déjà rebaptisé l'histoire en " affaire du bisou". Le député indépendant Raouf el Mat a publié sur les réseaux sociaux, vendredi, une photo de lui embrassant une femme avec ce commentaire : " Dans quel commissariat me rendre pour aller en prison ?"
Libération
Deux heures du matin, sortie d'une boîte de nuit branchée, un couple dans une voiture garée le long de la route touristique de Gammarth, ville huppée au nord de Tunis. Que font l'homme et la femme : ils discutent et s'embrassent ou davantage ? Question triviale, sauf quand le tribunal cantonal de Carthage condamne l'homme à 4 mois et demi de prison ferme et la femme à 3 mois ferme.
Nassim Ouadi, 33 ans, cadre à Marseille, débarque à Tunis le 29 septembre pour profiter du weekend. Il se rend directement au Yüka, lieu incontournable des nuits tunisoises. Il boit deux bières avec son amie, une tunisienne de 44 ans qui se contente d'un verre et demi. Elle la raccompagne ensuite en voiture. Il décident alors de s'arrêter sur le bas côté. Quelques minutes plus tard une patrouille de police toque à la fenêtre. Les agents demandent les papiers. La Tunisienne obtempère. Nassim, qui ne parle pas arabe, ne réagit pas tout de suite. " Son passeport était dans le coffre, détaille Ghazi Mrabet, l'avocat du Franco-Algérien. Les policiers l'insultent et le font descendre de force." S'ensuivent une fouille du véhicule, puis une visite au commissariat.
"Une police confortée dans sa toute puissance"
Après une vingtaine de minutes, un agent prévient le couple qu'il peut partir. Nassim Ouadi - "se croyant en France", raconte, non sans ironie amère, Ghazi Mrabet - exige les noms et immatriculations des policiers qui l'ont interpellé et menace d'appelé l'ambassade de France" L'ambiance viré au cauchemar : les policiers les obligent à signer un procès verbal que Nassim Ouadi ne comprend pas, et ils sont amenés en prison. Le dimanche matin, ils comparaissent devant le substitut du procureur. Là, les tourtereaux découvrent qu'ils sont poursuivis tout les deux pour atteinte à la pudeur et refus d'obtempérer, auxquels s'ajoutent, pour elle, état d'ébriété et, pour lui, outrage à fonctionnaire en exercice - Nassim Ouadi aurait répliqué aux policiers de " s'occuper des voleurs et des terroristes".
" Parcequ'il s'agissait d'une affaire de moeurs, la juge à fait sortir le public durant l'audience", raconte, abasourdie, une amie du couple présente le 4 octobre au procès. Les prévenu nient, à part la légère consommation d'alcool, et assurent qu'ils n'ont fait que discuter. Le ministère de l'intérieur évoque " un acte sexuel " Leila Haouala, la mère de Nassim, à parlé au journal la Provence de de simples baisers. Pour Ghazi Mrabet, le problème est beaucoup plus profond que la question moral : "Ce cas renforce un système où la police est confortée dans sa toute - puissance. L'affaire a été montée de toutes pièces." L'avocat liste ainsi les vices de procédures : absences d'un avocat à l'instruction, d'un traducteur et d'un test d'alcoolémie, seule la version des policiers apparaît au dossier, etc. Les deux condamné ont fait appel.
Leila Haouala devait arriver dimanche soir à Tunis pour voir son fils. La chancellerie française n'avait, samedi, toujours pas été prévenue officiellement de la détention. "Aussitôt que nous le saurons, je demanderai à visiter personnellement notre compatriote, s'engage l'ambassadeur Olivier Poivre d'Arvor. Cette condamnation crée un malaise car cela est à contre-courant de l'esprit de tolérance du pays. "
Peur de la répression
Les Tunisiens ont déjà rebaptisé l'histoire en " affaire du bisou". Le député indépendant Raouf el Mat a publié sur les réseaux sociaux, vendredi, une photo de lui embrassant une femme avec ce commentaire : " Dans quel commissariat me rendre pour aller en prison ?"
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