La nouvelle défaite de la sélection nationale de football, en qualifications de la Coupe du monde 2018, samedi à Yaoundé face au Cameroun, ne peut être que la conséquence d’un «système» qui a mal fonctionné car réfléchi et conduit par un personnel d’une flagrante incompétence.
En treize mois, de septembre 2016 à octobre 2017, les Verts n’ont fait que rééditer l’échec. Collectivement et sur un registre plus individuel, les Algériens n’ont, depuis le nul concédé à Blida face aux Lions indomptables, jamais eu le bon tempo, l’équilibre vital pour produire du jeu et gagner des matchs. Si l’instabilité technique combinée par le changement d’entraîneurs et le nombre démesurément impressionnant de joueurs conviés pour faire partie de l’EN est un facteur qui a fondamentalement contribué à cette descente aux enfers, d’autres paramètres ont fatalement mis à mal les acquis d’une sélection qui, depuis l’avènement de Christian Gourcuff, venait d’accomplir deux phases finales de Coupe du monde avec des footballeurs probablement moins talentueux que ceux qui enfilent le maillot national actuellement mais dont la valeur humaine est irréprochable. Le football étant avant tout un jeu où l’envie est primordiale, situer la «faille» du «système» à l’engagement des joueurs envers la sélection ne serait nullement une simple vue de l’esprit. Face aux Camerounais, également hors cours pour Russie 2018 mais qui ont compris que le plus grand des enjeux durant ce face-à-face était de raviver la flamme qui les a portés sur le toit de l’Afrique quelques mois plus tôt au Gabon, les joueurs d’Alcaraz semblaient toujours souffrir mentalement, foudroyés qu’ils étaient par une sérénité consumée au détour de plusieurs batailles perdues.
Statistiques et styles en souffrance
Avec un bilan aussi médiocre en treize mois (5 défaites, 3 nuls et trois victoires dont deux en amical face à la Mauritanie et la Guinée), les Verts ont signé un de leurs pires parcours depuis qu’ils ont intégré le circuit international en 1963. S’il est vrai que l’adversité y est pour quelque chose, le Cameroun, le Nigeria, le Sénégal, la Tunisie et la Zambie que l’Algérie a rencontrés entre septembre 2016 et octobre 2017 étant d’un autre acabit que le Lesotho, Seychelles et autre Malawi, il n’en demeure pas moins que les naufrages subis aussi bien sous Leekens que depuis l’arrivée de Lucas Alcaraz étaient «évitables». Du point de vue des individualités, la sélection algérienne est bien parée avec les Mahrez, Brahimi, Slimani et autre Bentaleb qui évoluent dans les meilleurs clubs des plus grands championnats européens.
Des cadres qui émargent au sein de l’EN depuis un minimum de quatre années (2013) et qui, ajoutés à d’autres «constantes» (M’Bolhi, Mandi, Soudani, Feghouli etc.) pouvaient naturellement composer ce collectif qui fait tant défaut à la sélection. La «fracture Gourcuff» ne peut éternellement constituer un prétexte pour justifier cette régression dans les statistiques (15 buts marqués pour 18 encaissés depuis l’avènement de Rajevac en septembre 2016) que dans le style (chacun des trois sélectionneurs engagés usait de son système de jeu en s’appuyant sur le même effectif). Un «désert» qui aura été préjudiciable aux Fennecs qui se sentaient peu à peu abandonnés. D’abord par leur «géniteur», Mohamed Raouraoua en l’occurrence, qui fut le père-fondateur de cette sélection composée d’éléments essentiellement puisés de l’émigration (loi Bahamas oblige !) puis par son «peuple», ce public qui a franchi toutes les frontières pour encourager les siens. Un «peuple» qui comprend mieux les enjeux mais qui reste dubitatif quand il est question de s’expliquer les raisons de ce marasme.
Alcaraz ne peut vendre du rêve
Il faut dire aussi que la communication de la nouvelle équipe fédérale, du président Zetchi en particulier, n’offrait aucune alternative pouvant permettre une rémission de l’EN. Malade, cette dernière n’a jamais bénéficié des remèdes conventionnels. Ceux en charge de la remettre sur pied ont agi maladroitement en privilégiant le changement pour le plaisir de changer sinon à se séparer coûte que coûte de joueurs ou membres de staff soupçonnés d’être à l’origine de cette crise de résultats et de confiance. Or, les brebis galeuses courent toujours. Le nouveau président de la FAF qui comptait mener un projet salutaire pour le football national sera, lui aussi, emporté par les faux débats tels que la gestion de l’arbitrage, les championnats etc. En définitive, Zetchi a ouvert des fronts qui ne pouvaient que retarder sa «révolution» dont un volet consistait à confier le redressement des Verts à l’école espagnole. Avec Lucas Alcaraz, technicien ibérique au parcours modeste à la barre technique de clubs aussi modestes, ses chances de remettre le navire à flots étaient minimes. D’autant plus que la «résistance» sortait droit des laboratoires de Sidi Moussa. Alcaraz, armé de son bagage théorique, son malheureux vécu en Liga et son micro-portable, ne pouvait légitimement tout comprendre en six mois. Malgré la menace de se voir éjecter dès la fin de ces qualifications au Mondial 2018, il a continué à croire en la possibilité de construire du solide dans un avenir proche. Espère-t-il seulement vendre du rêve ou est-il véritablement capable de rebâtir la maison du Club Algérie ?
M. B.
En treize mois, de septembre 2016 à octobre 2017, les Verts n’ont fait que rééditer l’échec. Collectivement et sur un registre plus individuel, les Algériens n’ont, depuis le nul concédé à Blida face aux Lions indomptables, jamais eu le bon tempo, l’équilibre vital pour produire du jeu et gagner des matchs. Si l’instabilité technique combinée par le changement d’entraîneurs et le nombre démesurément impressionnant de joueurs conviés pour faire partie de l’EN est un facteur qui a fondamentalement contribué à cette descente aux enfers, d’autres paramètres ont fatalement mis à mal les acquis d’une sélection qui, depuis l’avènement de Christian Gourcuff, venait d’accomplir deux phases finales de Coupe du monde avec des footballeurs probablement moins talentueux que ceux qui enfilent le maillot national actuellement mais dont la valeur humaine est irréprochable. Le football étant avant tout un jeu où l’envie est primordiale, situer la «faille» du «système» à l’engagement des joueurs envers la sélection ne serait nullement une simple vue de l’esprit. Face aux Camerounais, également hors cours pour Russie 2018 mais qui ont compris que le plus grand des enjeux durant ce face-à-face était de raviver la flamme qui les a portés sur le toit de l’Afrique quelques mois plus tôt au Gabon, les joueurs d’Alcaraz semblaient toujours souffrir mentalement, foudroyés qu’ils étaient par une sérénité consumée au détour de plusieurs batailles perdues.
Statistiques et styles en souffrance
Avec un bilan aussi médiocre en treize mois (5 défaites, 3 nuls et trois victoires dont deux en amical face à la Mauritanie et la Guinée), les Verts ont signé un de leurs pires parcours depuis qu’ils ont intégré le circuit international en 1963. S’il est vrai que l’adversité y est pour quelque chose, le Cameroun, le Nigeria, le Sénégal, la Tunisie et la Zambie que l’Algérie a rencontrés entre septembre 2016 et octobre 2017 étant d’un autre acabit que le Lesotho, Seychelles et autre Malawi, il n’en demeure pas moins que les naufrages subis aussi bien sous Leekens que depuis l’arrivée de Lucas Alcaraz étaient «évitables». Du point de vue des individualités, la sélection algérienne est bien parée avec les Mahrez, Brahimi, Slimani et autre Bentaleb qui évoluent dans les meilleurs clubs des plus grands championnats européens.
Des cadres qui émargent au sein de l’EN depuis un minimum de quatre années (2013) et qui, ajoutés à d’autres «constantes» (M’Bolhi, Mandi, Soudani, Feghouli etc.) pouvaient naturellement composer ce collectif qui fait tant défaut à la sélection. La «fracture Gourcuff» ne peut éternellement constituer un prétexte pour justifier cette régression dans les statistiques (15 buts marqués pour 18 encaissés depuis l’avènement de Rajevac en septembre 2016) que dans le style (chacun des trois sélectionneurs engagés usait de son système de jeu en s’appuyant sur le même effectif). Un «désert» qui aura été préjudiciable aux Fennecs qui se sentaient peu à peu abandonnés. D’abord par leur «géniteur», Mohamed Raouraoua en l’occurrence, qui fut le père-fondateur de cette sélection composée d’éléments essentiellement puisés de l’émigration (loi Bahamas oblige !) puis par son «peuple», ce public qui a franchi toutes les frontières pour encourager les siens. Un «peuple» qui comprend mieux les enjeux mais qui reste dubitatif quand il est question de s’expliquer les raisons de ce marasme.
Alcaraz ne peut vendre du rêve
Il faut dire aussi que la communication de la nouvelle équipe fédérale, du président Zetchi en particulier, n’offrait aucune alternative pouvant permettre une rémission de l’EN. Malade, cette dernière n’a jamais bénéficié des remèdes conventionnels. Ceux en charge de la remettre sur pied ont agi maladroitement en privilégiant le changement pour le plaisir de changer sinon à se séparer coûte que coûte de joueurs ou membres de staff soupçonnés d’être à l’origine de cette crise de résultats et de confiance. Or, les brebis galeuses courent toujours. Le nouveau président de la FAF qui comptait mener un projet salutaire pour le football national sera, lui aussi, emporté par les faux débats tels que la gestion de l’arbitrage, les championnats etc. En définitive, Zetchi a ouvert des fronts qui ne pouvaient que retarder sa «révolution» dont un volet consistait à confier le redressement des Verts à l’école espagnole. Avec Lucas Alcaraz, technicien ibérique au parcours modeste à la barre technique de clubs aussi modestes, ses chances de remettre le navire à flots étaient minimes. D’autant plus que la «résistance» sortait droit des laboratoires de Sidi Moussa. Alcaraz, armé de son bagage théorique, son malheureux vécu en Liga et son micro-portable, ne pouvait légitimement tout comprendre en six mois. Malgré la menace de se voir éjecter dès la fin de ces qualifications au Mondial 2018, il a continué à croire en la possibilité de construire du solide dans un avenir proche. Espère-t-il seulement vendre du rêve ou est-il véritablement capable de rebâtir la maison du Club Algérie ?
M. B.
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