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Lettre d'un lecteur de boudjedra et khadra

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  • Lettre d'un lecteur de boudjedra et khadra

    Lettre d’un lecteur de
    Boudjedra et Khadra

    Il est vrai, que vous nous aviez, infatigablement, offert des tapis magiques, par le biais desquels vous nous donniez l’opportunité de nous arracher des dos-d’âne de nos quotidiens tumultueux, pour voyager, tout en jubilant dès la tenue du gouvernail, à travers les mondes que vous construisiez ingénieusement et généreusement pour nous...
    Habitués à vos potions régénératrices, on n’a cessé de guetter, dans notre ciel brumeux, la lune de nos destins culturels, scrutant le croissant qui annoncerait ces tapis salvateurs qui ont au moins le mérite de nous servir de refuge quand, à la croisée de nos chemins bourbeux, on nous annonce que les déluges...
    En tant qu’un de vos lecteurs dissout dans la foultitude anonyme, je me permets de me gratter la tête, tel un Che3ayeb Lekhdim, en me posant cette naïve MAIS sincère question laquelle, faute de réponse convaincante, ricoche toujours entre les murs de la boite crânienne, qui me sert de disque dur vulnérable à l’AIE1 !
    En effet, je me dis, tel un crédule croyant au père Noël, pourquoi les plumes françaises (au vu de la langue de vos œuvres), ou d’autres nationalités, ont contribué, dans leur engagement explicite, par leurs mots, à l’éveil des consciences qui a engendré une société civile tenant les rênes de sa destinée... « Car le mot, qui arrache le prosateur à lui-même et le jette au milieu du monde, renvoie au poète, comme un miroir, sa propre image »2
    Et paradoxalement, ce qui me laisse vomir les restes de t’chicha qui avaient servi pourtant à tromper ma faim, je reste éberlué par le fait de nous avoir donné l’occasion, encore une fois, de croire à notre défaitisme même/surtout intellectuel... !?
    Au moment où, on vous attendait le plus pour nous faire, par le génie de vos tapis magiques, impliquer TOTALEMENT, chacun par sa bougie dans les bas fonds ténébreux de notre Algérie – qui agonise sous les griffes et les canines des charognards – cherchant à trouver une issue salvatrice, vous vous permettez de nous tourner le dos en vous jetant en gladiateurs, gratuitement pour le bonheur de vos détracteurs vêtus de fausses toges !?
    A qui profitent vos pamphlets ?
    Pour amuser le roi ou pour distraire la plèbe... !?
    Cette malheureuse, qui, claquemurée entre une corruption saignante et un chantage « daeshisant », semble vous dire : « Wa Boudjedrah ! Wa Khadrah ! »...
    Votre génie et votre talent d’écriture, que nous savourons sublimement, ne doivent-ils pas figurer dans les premiers rangs, face au spectacle qui s’offre ces jours-ci sur la scène de notre/votre Algérie !?
    Avec votre qualité de visionnaire, n’avons-nous pas le droit de nous postuler au casting de vos fictions/réalités... !? « Ecrire, c’est donc à la fois dévoiler le monde et le proposer comme une tâche à la générosité du lecteur. C’est recourir à la conscience d’autrui pour se faire reconnaitre comme essentiel à la totalité de l’être ; c’est vouloir vivre cette essentialité par personnes interposés ; mais comme d’autre part le monde réel ne se révèle qu’à l’action, comme on ne peut s’y sentir qu’en le dépassant pour le changer, l’univers du romancier manquerait d’épaisseur si on ne le découvrait dans un mouvement pour le transcender. »3
    Notre Titanic est menacé par d’impitoyables icebergs, préféreriez-vous persister à nous bercer par vos violons à couteaux tirés, où allez-vous vous joindre aux audacieux – quoique indexés de Don Quichotte – qui s’ingénient, contre vents défavorables et marées agitées, à sauver l’arche des Chouhadas des griffes d’une oligarchie vampirisant le devenir de toute une nation avec une méprisante arrogance et une dubitative impunité...
     Nous vous estimons tous les deux,
     nous vous respectons tous les deux,
     de grâce ne nous imposez guère dans une alternative stérile de parti pris !

    Rehaussez-vous au trône qui vous sied légitimement et ayez cette bienveillante bonté qui a toujours animé et illuminé vos lecteurs en leur tendant votre plume de sauvetage...Amen !

    Algériennement votre !

    KHELFAOUI Benaoumeur
    Enseignant-chercheur
    Département de français, Faculté des Lettres et des Langues
    Université Kasdi Merbah de Ouargla


    Notes :

    1- AIE : Appareil Idéologique de l’Etat
    2- Qu’est ce que la littérature, J.P.Sartre, Edition Gallimard, 1948, p.21
    3- Ibid, p.67

  • #2
    Mon approche perso consiste à séparer l'auteur de son oeuvre, exactement comme on séparerait le message du messager. Certes, une partie du parcours de l'auteur, de sa vision du monde, de ses conceptions de la vie, de son idéologie, de son engagement, de ses expériences, peuvent transparaître dans son oeuvre, c'est même inévitable. Ce n'est pas pour autant une raison qu'il faudrait le juger dans sa vie privée et/ou publique selon l'image qu'on s'en est faite à partir de ses publications, et encore moins quand celles-ci sont revendiquées comme fictives (cas des romanciers, qui nous intéresse ici).

    Pour moi, une oeuvre littéraire de fiction appartient à ses lecteurs, dès le moment où elle est mise en édition. Son auteur n'a que le droit d'en réclamer la paternité. Cependant cela ne donne aucunement le droit au lecteur (fan ou pas) de s'ériger en tuteur, conseiller ou juge de l'auteur, pour quelque raison que ce soit. Une oeuvre est à prendre ou à laisser, à critiquer ou à louanger, mais nullement à coupler avec la personnalité de son auteur, car celle-ci est par définition mouvante et changeante. Beaucoup d'auteurs ont rejeté tout ou partie de leur oeuvre parce qu'elle ne correspondait plus à leur évolution, ce qui n'a pas empêché l'oeuvre récusée par son propre créateur de continuer d'être adulée par une partie non négligeable de ses lecteurs.

    Tout cela pour dire que le "choc des Titans" (je rigole, bien sûr) auquel nous sommes exposés actuellement, par médias interposés, ne devrait en aucune manière déteindre sur notre façon de lire leurs productions majeures, ni encore moins se laisser embarquer affectivement dans une chicane qui pourrait très bien ne pas avoir de lendemain.
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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    • #3
      Coucou Fortuna

      Soyons humbles..
      Ou du moins subtils..
      A te lire, nous serions face à Voltaire et Balzac oeilfermé

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      • #4
        Non!Capo ,
        j'aurais voulu que ce soit Zola et son fameux "J'accuse " ,
        l'heure est grave et l'arche comme dirait l'auteur plus haut, est en pleine tempête .
        L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

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        • #5
          Oum el Khir

          Pas compris..
          Tu entends quoi par grave ?
          Je ne vois rien de grave personnellement..
          S'agissant des oeuvres, les chiffres parlent d'eux mêmes.. elles sont peu lues !
          S'agissant des ego.. là par contre ça se gate ;
          Les "je, je, je, je, je..." de l'un et de l'autre en témoignent !
          A les entendre.. il n'y va que de leur plumage et leur petit crâne..
          Tout le reste est idiot et moche

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          • #6
            Hello Capo

            A te lire, nous serions face à Voltaire et Balzac
            Je ne me permettrais évidemment pas de faire quelque comparaison que ce soit, d'autant que tous ces auteurs (toutes nationalités confondues) ne font pas partie de mes lectures favorites.

            Et puis mon propos ne concerne pas la bisbille en question, laquelle ne m'intéresse pas le moins du monde, mais la réaction du lecteur qui donne l'impression d'être désemparé devant le décalage entre les oeuvres et leurs auteurs. C'est juste cette réaction qui m'a inspiré et m'a servi de prétexte à développer mon avis sur la question. Avis qui peut d'ailleurs être facilement transposé et extrapolé, bien loin de cette prise de bec.

            That's it.
            Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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            • #7
              Fortuna

              Notre lecteur désemparé semble avoir un gout prononcé pour les gémissements et la politique !
              Et d'après lui, nos braves écrivains devraient en faire..
              Or, ils ne font que ça... Et ça nous affabule de littérature

              Toujours un plaisir de te lire

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              • #8
                Franchement, M. Khelfaoui, pour un enseignant de français, vous auriez pu user de plus de clarté.

                Un texte clair est bien plus beau, vous devez le savoir.

                En un mot, vous reprochez à Khadra et Boujedra de se donner en spectacle et c'est bien malheureux. Je suis d'accord.

                et puis quoi d'autre ? vous leur demandez d'accomplir leur rôle social d'écrivain ?
                Oui, mais envers qui ?
                Envers des Algériens qui ne lisent pas ?
                Envers des Algériens qui les méprisent ?
                Dernière modification par Bachi, 11 octobre 2017, 16h44.

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                • #9
                  Il y a une hystérie qui s'est même emparée d'universitaires qui se mettent, non pas à critiquer l'oeuvre littéraire pour laquelle ils sont qualifiés et compétents mais se lancent dans des propos portant atteintes aux personnes.

                  Est ce que l'algérien a un problème avec le succès (d'autrui) ?

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                  • #10
                    Ce qui est normal et compréhensible est qu'un lecteur a le droit de juger un livre ou un roman de la manière qu'il veut, de changer d'avis autant qu'il veut , de le relir d'une autre vision, de transposer les récits à sa vie , de reprocher aux personnages , les aimer ou les haïr. Le lecteur a même le droit de juger l'écrivain , le trouver intelligent ou stupide. Le temps dune lecture , le livre échappe a l'auteur , il ne peut plus changer une virgule ou encore moins influer sur la compréhension du lecteur. Mille façons de comprendre , mille effets differents que l'auteur n'aurait pu imaginer.
                    L'avis de boudjedra n'est pas l'avis d'un lecteur normal mais celui d'un écrivain qui aimerait réécrire un livre dun autre auteur. Dans son esprit torturé il faut être boudjedra pour écrire, même au temps de kateb Yacine , pourtant débutant il se comparait à Dostoïevski , le peintre de la société russe des tsars.

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