Comment expliquer que le paradis marocain ne parvient pas convaincre ses citoyens qui préfèrent être esclaves en Espagne que se dorer la pilule à Marrakech?
- Il y a deux semaines, Hafid, 15 ans, candidat à l'immigration clandestine a hurlé à pleins poumons. Aplati sous le plancher d'un autocar, emmêlé à des câbles en cuivre et aux amortisseurs chauffés à blanc, joue contre le moteur, le corps à demi-calciné, il a hurlé. Arrivé à Tarifa, il s'est signalé. Une poignée de kilomètres de plus et il s'échappait dans la nature ibérique, à l'air libre européen. Une vie à construire et un passé à oublier. Son salut devenait concret, il pouvait presque le palper.
Mais la douleur était trop forte alors Hafid a hurlé. La Guardia civil a repéré ses baskets souillées et ses chevilles décharnées. Il sera reconduit au Maroc. Sans doute, refoulera-t-il le souvenir de l'enfer vécu pour retenter sa chance. Car Hafid est un NETT, un SVF, un sans vie fixe. Ni diplôme, ni job, ni formation, ni avenir, il fait partie des 300.000 décrocheurs scolaires que produit annuellement le pays.
Comme lui, 2,4 millions de jeunes éclusent leur journée dans le café du derb, la clope au bec, le jean élimé, le sifflet accordé au passage d'une femme, Al Jazeera au poste et les yeux pleins de cet éclat de promesses qu'irradie l'Europe, ce vieux continent qui magnétise tant les jeunes. Juste une chance de faire quelque chose de sa vie, d'être quelqu'un, d'inspirer un peu de respect chez la voisine du Kariane et se constituer "revenu unique" de la maman, ouvrière en parachimie, 2700 dirhams primes incluses, six gamins et un mari tuberculeux, donc alité, donc inopérant-.
Source: all Huffington maghreb
- Il y a deux semaines, Hafid, 15 ans, candidat à l'immigration clandestine a hurlé à pleins poumons. Aplati sous le plancher d'un autocar, emmêlé à des câbles en cuivre et aux amortisseurs chauffés à blanc, joue contre le moteur, le corps à demi-calciné, il a hurlé. Arrivé à Tarifa, il s'est signalé. Une poignée de kilomètres de plus et il s'échappait dans la nature ibérique, à l'air libre européen. Une vie à construire et un passé à oublier. Son salut devenait concret, il pouvait presque le palper.
Mais la douleur était trop forte alors Hafid a hurlé. La Guardia civil a repéré ses baskets souillées et ses chevilles décharnées. Il sera reconduit au Maroc. Sans doute, refoulera-t-il le souvenir de l'enfer vécu pour retenter sa chance. Car Hafid est un NETT, un SVF, un sans vie fixe. Ni diplôme, ni job, ni formation, ni avenir, il fait partie des 300.000 décrocheurs scolaires que produit annuellement le pays.
Comme lui, 2,4 millions de jeunes éclusent leur journée dans le café du derb, la clope au bec, le jean élimé, le sifflet accordé au passage d'une femme, Al Jazeera au poste et les yeux pleins de cet éclat de promesses qu'irradie l'Europe, ce vieux continent qui magnétise tant les jeunes. Juste une chance de faire quelque chose de sa vie, d'être quelqu'un, d'inspirer un peu de respect chez la voisine du Kariane et se constituer "revenu unique" de la maman, ouvrière en parachimie, 2700 dirhams primes incluses, six gamins et un mari tuberculeux, donc alité, donc inopérant-.
Source: all Huffington maghreb
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