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En Catalogne, la leçon du Brexit a porté

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  • En Catalogne, la leçon du Brexit a porté

    Le président du gouvernement catalan a donc décidé de déclarer l’indépendance mais sans la mettre en œuvre. S’agit-il d’une ruse ou d’une forme de sagesse ?

    Carles Puidgemont s’est montré mardi soir mardi tacticien et raisonnable à la fois et il est possible que la sagesse dans ce dossier soit une arme de progrès. Il y a de multiples facteurs dans sa décision de différer la mise en œuvre de l’indépendance. Des raisons de politique intérieure catalane qui tiennent aux divisions internes au sein du mouvement indépendantiste, une prise en compte du rapport de force avec l’État espagnol et sa menace de déclencher une forme de tutelle sur le gouvernement de la Catalogne, une analyse historique de la décentralisation en Espagne qui a longtemps souffert du dossier basque et du séparatisme terroriste basque, lequel n'a mené qu’à une impasse après des années de plomb et de deuil. Mais le positionnement de l’Union européenne a certainement joué également. Et de ce point de vue, le Brexit a servi de test.

    Si l’on veut divorcer, il vaut mieux que soit par consentement mutuel
    Pourquoi? Le Brexit, tout comme la volonté d’indépendance juridique et politique des catalans est né dans un même moule idéologique. Le refus de dépendre, d’être en quelque sorte d’otage d’un fonctionnement institutionnel contre lequel on a l’impression d’être impuissant.

    David Cameron au Royaume Uni savait qu’il y avait à droite comme à gauche, une volonté de desserrer les liens avec une Europe jugée trop invasive dans le mode de vie britannique. En Catalogne, ce sentiment de devoir rendre à Madrid, d’être solidaire d’un Etat avec lequel il y a de moins en moins en partage et qui semble vous mépriser a renforcé la cause. Sauf que le passage aux actes au Royaume Uni a montré que tout était bien plus compliqué. L’Europe pour les Anglais, tout comme l’Espagne pour les Catalans n’est pas un self-service. Cela ne signifie pas que l’on doive se contenter d’un statu quo qui ne fait qu’agacer les ressentiments. Mais qu’il faut trouver une solution à l’intérieur d’un cadre. Pas dehors.

    Or David Cameron a laissé croire, et Theresa May à sa suite, que le Brexit serait facile. Qu’il suffisait d’avoir le suffrage populaire derrière soi pour régler tous les problèmes. Sauf qu’on ne quitte pas l’Europe, ou l’Espagne avec une maigre majorité. Au Royaume Uni, les Écossais, les Irlandais d’Ulster et la moitié des Gallois étaient contre le Brexit, tout comme la City et les syndicats ainsi que la jeunesse.

    En Espagne, la leçon qu’à retenu Carles Puidgemont, c’est que si l’on veut divorcer, il vaut mieux que soit par consentement mutuel. Surtout lorsque les parents des mariés, en l’occurrence l’Europe, est contre. Et qu’il vaut mieux s’accorder une pause avant que de se retrouver dans les affres d’une indépendance gérée en catastrophe.

    le JDD
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