Algérie: gaz de schiste et censure
11 octobre 2017
Le journal électronique algérien « Tout sur l’Algérie » a disparu et aucun média algérien n’a osé l’ombre d’une explication sur cette disparition subite.
Une nouvelle ère règne à Alger après la mort en prison d’un blogueur poursuivi pour des peccadilles puis par une répression intelligente, usant surtout de moyens de coercition financière, visant la presse et les médias jugés récalcitrants à adhérer au nouveau règne des requins de la finance publique.
Pire, la nomination au poste de premier ministre d’un funeste personnage ayant déjà occupé à plusieurs reprises ce poste depuis 1994 a donné le coup d’envoi à une très curieuse campagne médiatique entamée par la télévision publique. Dans un style très peu professionnel et avec des moyens d’amateurs, le média public projeta une forme de film documentaire (de très mauvaise qualité à tous points de vue) retraçant des épisodes macabres de la guerre civile ayant ravagé le pays durant les années 90.
Le message est troublant et incertain: accepter l’austérité ou revenir aux années de sang et de feu. Implicitement c’était moins un avertissement qu’une menace. Un fiasco en termes de communication puisque pour certains ce document fournit désormais la preuve que ceux qui ont renommé le premier ministre et gèrent le pays en coupe réglée sont les mêmes qui ont déclenché les violences de la guerre de 1992-2002. Erreur ou pas, c’est un faux pas fatal.
L’Algérie de 2017 est régentée par des oligarques ultralibéraux qui ne jurent que par l’exploitation du gaz de schiste (danger environnemental extrême) , les prêts bancaires, la planche à billets et la démocratisation de la corruption. Rien de nouveau par rapport à d’autres pays du voisinage et d’ailleurs « passés par cette étape » avec son lot inévitable de fléaux sociaux et de drames. Le problème est que ce pays fut dans une époque pas très lointaine l’un des plus avant-gardiste en matière de lutte contre le nouvel ordre économique mondial et l’impérialisme.
Que c’est-il donc passé de si grave pour que de larges fractions de sa population s’engagent dans une course effrénée à l’argent facile ou mal-acquis, alors que son élite n’arrive plus à se renouveler à cause d’une politique gouvernementale délibérée et irresponsable ayant pour objectif la destruction des conditions favorables à l’émergence ou le renouvellement d’une élite intellectuelle ou culturelle, créant ainsi un désert total où les individus ne songent qu’à quitter le navire à la première occasion?
Cela mérite une réflexion qui n’est pas du ressort exclusif de cet espace.
C’est aux journalistes algériens de s’exprimer sur ce sujet sous peine d’assister à un naufrage annoncé dont les conséquences seront désastreuses (et probablement fatales) pour le Maghreb, l’Union européenne et la Méditerranée occidentale.
strategika51
11 octobre 2017
Le journal électronique algérien « Tout sur l’Algérie » a disparu et aucun média algérien n’a osé l’ombre d’une explication sur cette disparition subite.
Une nouvelle ère règne à Alger après la mort en prison d’un blogueur poursuivi pour des peccadilles puis par une répression intelligente, usant surtout de moyens de coercition financière, visant la presse et les médias jugés récalcitrants à adhérer au nouveau règne des requins de la finance publique.
Pire, la nomination au poste de premier ministre d’un funeste personnage ayant déjà occupé à plusieurs reprises ce poste depuis 1994 a donné le coup d’envoi à une très curieuse campagne médiatique entamée par la télévision publique. Dans un style très peu professionnel et avec des moyens d’amateurs, le média public projeta une forme de film documentaire (de très mauvaise qualité à tous points de vue) retraçant des épisodes macabres de la guerre civile ayant ravagé le pays durant les années 90.
Le message est troublant et incertain: accepter l’austérité ou revenir aux années de sang et de feu. Implicitement c’était moins un avertissement qu’une menace. Un fiasco en termes de communication puisque pour certains ce document fournit désormais la preuve que ceux qui ont renommé le premier ministre et gèrent le pays en coupe réglée sont les mêmes qui ont déclenché les violences de la guerre de 1992-2002. Erreur ou pas, c’est un faux pas fatal.
L’Algérie de 2017 est régentée par des oligarques ultralibéraux qui ne jurent que par l’exploitation du gaz de schiste (danger environnemental extrême) , les prêts bancaires, la planche à billets et la démocratisation de la corruption. Rien de nouveau par rapport à d’autres pays du voisinage et d’ailleurs « passés par cette étape » avec son lot inévitable de fléaux sociaux et de drames. Le problème est que ce pays fut dans une époque pas très lointaine l’un des plus avant-gardiste en matière de lutte contre le nouvel ordre économique mondial et l’impérialisme.
Que c’est-il donc passé de si grave pour que de larges fractions de sa population s’engagent dans une course effrénée à l’argent facile ou mal-acquis, alors que son élite n’arrive plus à se renouveler à cause d’une politique gouvernementale délibérée et irresponsable ayant pour objectif la destruction des conditions favorables à l’émergence ou le renouvellement d’une élite intellectuelle ou culturelle, créant ainsi un désert total où les individus ne songent qu’à quitter le navire à la première occasion?
Cela mérite une réflexion qui n’est pas du ressort exclusif de cet espace.
C’est aux journalistes algériens de s’exprimer sur ce sujet sous peine d’assister à un naufrage annoncé dont les conséquences seront désastreuses (et probablement fatales) pour le Maghreb, l’Union européenne et la Méditerranée occidentale.
strategika51
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