Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Est-il opportun pour l’Algérie de vendre ses bijoux de famille ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Est-il opportun pour l’Algérie de vendre ses bijoux de famille ?

    (Extraits)

    L’alternance politique n’ayant été jamais à l’ordre du jour de la classe dirigeante préoccupée plus par le souci de se maintenir au pouvoir, elle fait comme choix pourtant douloureux et aléatoire pour les générations actuelles et futures, la vente des « bijoux de famille ». Elle croit ainsi sauver la mise, en tentant d’atténuer les effets d’une crise annoncée qu’elle n’a jamais su anticiper ou éviter, faute de planification stratégique et de vision prospective à long terme. Mais a-t-elle réellement mesurée le risque et les préjudices qui pèseront sur les générations futures ? Oui ! L’histoire retiendra qu’elle a pris de façon unilatérale la responsabilité de faire l’impasse sur les avis d’experts nationaux et internationaux, en validant seule ce choix à gros risques écologiques…

    C’est ainsi, qu’au lieu d’orienter et de mutualiser tous les efforts du pays vers le travail productif générateur de nouvelles richesses en explorant d’autres alternatives plus saines et plus fiables que celle de la rente gazière et pétrolière et en réalisant des économies réelles pour éviter les lendemains incertains et néfastes pour la cohésion et le bien-être sociaux, on nous annonce de façon officielle et péremptoire, sans honte bue, l’intérêt que portent les grandes multinationales américaines à ce projet d’exploitation de nos réserves de gaz de schiste. Tout est dit sans souci de faire passer la « pilule », comme s’il n’y avait point de nécessité à débattre sur une telle question, alors que déterminante pour l’avenir de notre nation ! C’est comme s’il s’agissait là d’une opportunité à ne pas laisser passer, d’une grande aubaine, d’une bénédiction, d’un cadeau de l’oncle « Sam », ou un moyen efficace de sortie de la crise économique qu’on s’apprête à vivre pour de longues années ! Comme déjà précisé dans mon article:« Les risques du gaz de schiste » paru sur le Quotidien d’Oran du 5 février 2015, l’on sait pourtant que grâce aux pressions exercées sur les pouvoirs en place à travers le monde par leurs sociétés civiles, des explications et des avis autorisés ont été donnés sur cette question. Elle fût à l’origine d’une polémique et du bras de fer engagés entre les multinationales hostiles à toute vision écologique et des panels de scientifiques indépendants, conscients de la catastrophe écologique programmée et voulue par les défenseurs du profit et des gains rapides.

    Le gaz de schiste pollue et secoue !

    Et pourtant ! De nombreux scientifiques se sont en effet fait un devoir citoyen d’informer l’opinion publique et les gouvernants en place, de leurs inquiétudes et interrogations quant au mode d’exploitation de cette nouvelle source d’énergie. Nous savons maintenant que le gaz de schiste est emprisonné dans des roches situées à des profondeurs allant de un à trois kilomètres et que le forage pour y accéder nécessite des quantités importantes d’eau. C’est cette technique, dite de «fracturation hydraulique» qui pose le plus de problèmes, dés lors que l’eau polluée par les liquides utilisés contenant des métaux lourds, du radium 226 et 228 et des molécules cancérigènes, est non recyclable. Le second risque est celui lié à l’émission de gaz à effet de serre, d’où un réchauffement climatique. L’exploitation de ce type de gaz présente aussi le risque d’une plus grande sismicité en rapport avec la grande densité de forages. C’est pour toutes ces raisons qu’à travers le monde, y compris aux États-Unis et chez-nous, des projets d’exploitation de cette nouvelle source d’énergie suscitent beaucoup d’inquiétudes et des résistances citoyennes, face au mensonge des industriels qui commencent à manquer d’arguments pour convaincre leurs opinions publiques auxquelles ils ont fait croire que la technique utilisée est sans danger sur la santé de la population et sur l’environnement.

    En France, ce mode d’extraction est interdit depuis 2011 et sept demandes de permis ont été annulées. Le gouvernement a proclamé un moratoire jusqu’à ce que soit mise au point une technologie moins polluante, moins nocive pour la santé de l’homme, pour les animaux et pour la nature. Au Royaume Uni, les exploitations qui ont débuté en 2010 ont été suspendues, suite à des secousses sismiques induites par la fracturation hydraulique. «Un petit tremblement de terre à Blackpool, un choc majeur pour la politique énergétique au Royaume-Uni», titrait le journal The Independent, après la suspension du forage sur le premier projet de gaz de schiste de Grande-Bretagne dans le Lancashire, suite au deuxième tremblement de terre de magnitude de 2 à 3 sur l’échelle de Richter que la région a subi, fin mai 2011.

    Le Danemark, la Suède et la Suisse ont annoncé eux aussi, l’arrêt des recherches. La même prudence est observée en Allemagne où les travaux ont été suspendus en attendant les conclusions d’un groupe formé de scientifiques, d’industriels et de politiques. Dans ce pays où la transparence est érigée en système et, où l’on ne badine pas avec la santé des citoyens et avec tout ce qui touche à la nature, une étude entreprise par le Ministère de l’environnement, a conclu que la fracturation hydraulique risque de contaminer les nappes phréatiques et réclame par conséquent une réglementation très stricte. De même, la commission Européenne a publié des conclusions sans appel sur les impacts environnementaux de cette nouvelle source d’énergie. Cette étude juge « trop élevés » les risques de contaminations des sols et des eaux souterraines, l’appauvrissement des ressources en eau, la pollution de l’air et la perturbation de la biodiversité. Ce qui fait dire à la vice-présidente de la Commission environnement au Parlement européen : «La Commission n’a maintenant plus le choix et doit impérativement adapter sa législation avant que certains États ne se lancent dans l’exploitation du gaz de schiste». Notez ici, l’inquiétude quand il s’agit de pays européens ! N’est-ce pas ? En janvier 2012, la Bulgarie a aussi décidé un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste sur son territoire, au même titre d’ailleurs que l’Afrique du Sud qui en avait pris un en avril 2011, prolongé de six mois en août de la même année.

    Aux États-Unis même, c’est-à-dire le pays qui sert d’exemple et de guide pour notre classe politique, l’Ohio a suspendu en janvier 2012 un projet de fracturation hydraulique suite à une série de onze petits séismes provoqués selon les chercheurs par cette technique de fracturation hydraulique basée sur l’injection de quantités importantes d’eau dans les couches souterraines. On a même trouvé du gaz dans les puits d’eau potable au voisinage de forages de gaz de schiste dans les Appalaches en Pennsylvanie. Dans leurs comptes rendus à l’Académie américaine des sciences, les chercheurs expliquent qu’il existe une relation étroite entre la présence de méthane dans l’eau et la distance par rapport aux forages. Pourquoi les initiatives que plusieurs gouvernements et décideurs en Europe et ailleurs ont pris ces dernières années sous la pression des associations citoyennes n’ont pas eu l’écho nécessaire chez-nous ? C’est tout cela qui fait planer le doute et la suspicion, quand il s’agit de la gestion des affaires publiques ! Oui, les citoyennes et les citoyens se doivent d’être informés, c’est leur droit le plus absolu !

    L’option gaz de schiste : un choix inopportun et dangereux !

    Entre moratoire pour les uns avec adaptation d’une législation très stricte et arrêts des recherches pour les autres, l’heure est à la prudence motivée par la sagesse et la responsabilité dans la prise de décision, faut-il le faire remarquer ! Mais pourquoi lorsqu’il s’agit de l’Algérie, cette même précaution européenne ne nous est jamais suggérée ? Faut-il considérer notre territoire comme leur champ d’expérimentation ? Même si les gouvernements successifs ont été pris de panique par rapport à la chute drastique des prix du pétrole et l’amenuisement prévisible des réserves énergétiques conventionnelles, est-ce là pour autant un argumentaire suffisant pour verser dans l’excès de volontarisme, la fuite en avant et la précipitation, quand partout ailleurs c’est la prudence qui est observée et recommandée ? Pourquoi s’offrir en «cobaye», sans grande certitude que cette expérimentation à l’échelle de notre sous-sol soit faite dans notre intérêt ? D’où nous vient subitement cette marque de philanthropisme, au point de négliger les intérêts futurs de nos enfants en prenant le risque de pollution de cette immense réserve en eau de la nappe albienne que des siècles et des siècles ont permis de se constituer ?

    Il faut faire remarquer que la célérité avec laquelle la décision a été prise pour passer à l’exploitation du gaz de schiste est pour le moins surprenante, quand bien même elle serait dictée par le souci de trouver dès le moyen terme, une diversification de nos sources de financement du développement dans ces différents volets et composantes puisque nous sommes devenus faute de vision stratégique à long terme, dépendants de la rente énergétique dont nous n’arrivons plus à nous en défaire ! Si cela a induit forcément une atmosphère de panique dans laquelle se sont retrouvés les décideurs, c’est que jusque là, rien n’a été envisagé ou anticipé en matière de développement, en dehors du financement exclusif par la fiscalité pétrolière et gazière ! Faut-il à ce point, encore sous-estimer pour ne pas dire ignorer et tourner le dos à tout ce que compte pourtant notre pays, comme atouts et ressources, en intelligence et en créativité pour ne choisir que cette unique option, même si l’on sait qu’elle est loin de faire l’unanimité à travers le monde, compte tenu des risques majeurs qu’elle entraine ?

    Ne devrions- nous pas faire appel à notre matière grise, pour trouver des alternatives plus crédibles et durables à l’après-pétrole [...] Nous n’avons pas à prendre le risque de gaspiller et de polluer notre nappe albienne et de fragiliser les équilibres écologiques maintenus difficilement grâce aux technologies et à l’ingénierie hydraulique traditionnelles que des oasiens ont depuis des siècles mis en place, en hypothéquant ainsi les intérêts des générations futures, juste pour alimenter les industries européennes et chauffer les habitantes et habitants de cette Europe si frileuse non pas par rapport uniquement à son climat hivernal, mais pour tout ce qui touche à ses intérêts perçus globalement en tant que communauté utilisatrice de technologies que notre pays est encore loin de maîtriser et sont par conséquent peu rentables pour nous !

    Pourquoi devrions-nous accepter d’être toujours : les vrais « dindons de la farce » ? Il suffit qu’on nous la « joue » en flatteries diplomatiques avec au passage un petit satisfecit hypocrite, du genre : «Vous-êtes sur la bonne voie, ou vous-êtes les meilleurs en Afrique» ! Ou cette affirmation gratuite de 3ème pays au plan des réserves en gaz de schiste, comme pour nous appâter par le gain supposé que nous pouvons en tirer si on se mettait rapidement à l’exploiter, nous qui craignons le travail ! Et nous voilà prêt à foncer tête baissée et dans la précipitation vers l’inconnu et ses conséquences incalculables pour notre avenir et la durabilité de nos ressources si fragiles ! Est-ce là notre intérêt immédiat ? Je veux dire celui de toutes les composantes de notre peuple, aujourd’hui et plus demain ? N’a-t-on rien de mieux à faire et à entreprendre comme efforts, que d’hypothéquer nos ressources non renouvelables emmagasinées profondément dans notre sous-sol depuis des siècles et des siècles ?

    Le défi pour nous n’est certainement pas dans la facilité de confier l’exploitation des richesses de notre sous-sol à ceux qui viennent non seulement valider et améliorer chez-nous leurs technologies et savoir-faire mais surtout, de réaliser à nos dépens des affaires faciles et fructueuses grâce aux devises sonnantes et trébuchantes que nous allons leur octroyer ! Il est chez ceux qui aiment sincèrement leur pays et veulent tout le bien à leur peuple, dans la révision de la trajectoire de notre développement avec la recherche de nouvelles sources de financement hors hydrocarbures.
    ...
    Pr. Abdelkader Khelil
    Le Quotidien d'Oran
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

  • #2
    Je ne comprend pas pourquoi l'état s'entête à vouloir exploiter le gaz de schiste alors que certains pays y ont renoncé parce que disent-ils que c'est dangereux pour l'environnement et par voie de conséquence pour l'homme
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

    Commentaire


    • #3
      Je ne comprend pas pourquoi l'état s'entête à vouloir exploiter le gaz de schiste alors que certains pays y ont renoncé parce que disent-ils que c'est dangereux pour l'environnement et par voie de conséquence pour l'homme
      Si c'était un pays sans ressources naturelles on comprendrait,
      Mais la ça tien plus de la logique destructrice de ces traîtres aux manettes du pays,
      ainsi les immenses réserves d'eau des nappe de l'Albien sous le sahara, polluées par la fracturation hydraulique, ne seront plus exploitable
      Dernière modification par medDZ, 12 octobre 2017, 15h07.

      Commentaire


      • #4
        Mais la ça tien plus de la logique destructrice
        oui , je commence à douter du "patriotisme" et du "nationalisme" de ceux qui nous gouvernent
        Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
        (Paul Eluard)

        Commentaire


        • #5
          Mentalité trabendou.
          Ramasser les bénéfices par la vente d'un produit existant s'avère très facile.
          L'argent est là, dans les interstices de la roche, c'est fou de ne pas s'en servir. Tels des drogués il ne voient plus rien, ils ont besoin de leur doses.
          وإن هذه أمتكم أمة واحدة

          Commentaire


          • #6
            le prix du pétrole ne joue pas du tout en faveur de l'exploitation du gaz de schiste.

            Commentaire


            • #7
              ...

              Le cap des Cop est-il franchi..."nous dit le professeur... ou, le sens des raisons a-t-il faibli... "nous dit l'histoire...la masse des lois est-elle unie..."nous dit la science...

              Vouloir mettre en balance la valeur d'une nature et la nature d'une valeur n'est et ne peut être, partout, ni le premier jeu des regards ni le second vœu des devoirs, d'avenir...

              Et pourtant, des présents conjugués aux passés composés, combien la justesse n'entend ni limite ni audace dans l'intérêt d'une sagesse...

              merci...
              ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

              Commentaire


              • #8
                ..... Qu'on aime être riche par tout les moyens, le nationalisme et le

                patriotisme ne sont que des moyens pour arriver au but, ceci en ce qui

                la plus part de nos milliardaires ..... pour ce qui concerne nos dirigeants

                qui ne veulent plus descendre du sommet, ils emploient ce nationalisme et

                ce patriotisme pour les foules et ...... s'activent à satisfaire les puissants de

                l'extérieur qui ont de l'influence, en acceptant leurs demandes ou en le

                offrant ce qui pourrait les intéresser sans tenir compte de la populace

                ......... cette fois c'est le gaz shiste qui semble avoir de la valeur et grâce

                auquel nos dirigeants auront les bénédictions des décideurs ............

                Ainsi ils pourront aller au 5ème, au 6ème et même rester jusqu'à la tombe

                à la tête ...... le peuple sera toujours à leurs pieds .... tel semble être le

                destin.

                Commentaire


                • #9
                  Envoyé par Bachi
                  le prix du pétrole ne joue pas du tout en faveur de l'exploitation du gaz de schiste.
                  à mon avis, ce n'est pas juste économique, ça a d'autres valeurs stratégiques et politiques, comme la substitution à l'engouement nulle des multinationales à venir faire le kelb renifleur de nouveaux gisements chez nous, manque qui impacterait bientôt notre capacité à exporter dans les années à venir (au delà du désastre sur nos rentrés de devises, ça sera les pertes de marchés qui sera le plus dramatique).

                  Pour le chiste, il est peut être plus facile et plus rapide d'en trouver.
                  Dernière modification par GLP, 12 octobre 2017, 23h05.
                  ----| GLP © production 1886 - 2016 . All rights reserved |----

                  Commentaire

                  Chargement...
                  X