PLAISANTERIE, RUSE ET VENGEANCE
Prologue en vers
Demain vous les trouverez meilleurs,
Excellents après-demain !
S’il vous en faut davantage — alors
Sept choses anciennes, pour sept nouvelles,
Vous donneront le courage.
J’ai appris à trouver.
Depuis qu’un vent s’est opposé à moi
Je navigue avec tous les vents.
Où que tu sois, creuse profondément !
À tes pieds se trouve la source !
Laisse crier les obscurantistes :
« En bas est toujours — l’enfer ! »
Et qui donc fut mon médecin ?
Comment ai-je pu oublier tout cela !
B. Ce n’est que maintenant que je te crois guéri.
Car celui qui a oublié se porte bien.
Pareilles aux vers d’Homère, il faut qu’elles viennent et partent.
Ne monte pas trop haut !
Le monde est le plus beau,
Vu à mi-hauteur.
Tu viens sur mes pas, tu veux me suivre ?
Suis-toi toi-même fidèlement : —
Et tu me suivras, moi ! — Tout doux ! Tout doux !
Déjà mon désir de serpent,
Malgré la terre absorbée,
Convoite de la terre nouvelle ;
Déjà je rampe, parmi les pierres et l’herbe,
Affamé, sur ma piste tortueuse,
Pour manger, ce que j’ai toujours mangé,
La nourriture du serpent, la terre !
Tout bonheur veut rendre heureux !
Voulez-vous cueillir mes roses ?
Il faut vous baisser, vous cacher,
Parmi les ronces, les rochers,
Souvent vous lécher les doigts !
Car mon bonheur est moqueur !
Car mon bonheur est perfide ! —
Voulez-vous cueillir mes roses ?
Vous me traitez de dédaigneux.
Celui qui boit dans les gobelets trop pleins
Les laisse déborder au hasard —
Ne pensez pas plus mal du vin.
...
Prologue en vers
l.
INVITATION
Goûtez donc mes mets, mangeurs !Demain vous les trouverez meilleurs,
Excellents après-demain !
S’il vous en faut davantage — alors
Sept choses anciennes, pour sept nouvelles,
Vous donneront le courage.
2.
MON BONHEUR
Depuis que je suis fatigué de chercherJ’ai appris à trouver.
Depuis qu’un vent s’est opposé à moi
Je navigue avec tous les vents.
3.
INTRÉPIDITÉ Où que tu sois, creuse profondément !
À tes pieds se trouve la source !
Laisse crier les obscurantistes :
« En bas est toujours — l’enfer ! »
4.
COLLOQUE
A. Ai-je été malade ? suis-je guéri ?Et qui donc fut mon médecin ?
Comment ai-je pu oublier tout cela !
B. Ce n’est que maintenant que je te crois guéri.
Car celui qui a oublié se porte bien.
5.
AUX VERTUEUX
Nos vertus, elles aussi, doivent s’élever d’un pied léger :Pareilles aux vers d’Homère, il faut qu’elles viennent et partent.
6.
SAGESSE DU MONDE
Ne reste pas sur terrain plat !Ne monte pas trop haut !
Le monde est le plus beau,
Vu à mi-hauteur.
7.
VADEMECUM — VADETECUM
Mon allure et mon langage t’attirent,Tu viens sur mes pas, tu veux me suivre ?
Suis-toi toi-même fidèlement : —
Et tu me suivras, moi ! — Tout doux ! Tout doux !
8.
LORS DU TROISIÈME CHANGEMENT DE PEAU
Déjà ma peau se craquelle et se gerce,Déjà mon désir de serpent,
Malgré la terre absorbée,
Convoite de la terre nouvelle ;
Déjà je rampe, parmi les pierres et l’herbe,
Affamé, sur ma piste tortueuse,
Pour manger, ce que j’ai toujours mangé,
La nourriture du serpent, la terre !
9.
MES ROSES
Oui ! mon bonheur — veut rendre heureux !Tout bonheur veut rendre heureux !
Voulez-vous cueillir mes roses ?
Il faut vous baisser, vous cacher,
Parmi les ronces, les rochers,
Souvent vous lécher les doigts !
Car mon bonheur est moqueur !
Car mon bonheur est perfide ! —
Voulez-vous cueillir mes roses ?
10.
LE DÉDAIGNEUX
Puisque je répands au hasardVous me traitez de dédaigneux.
Celui qui boit dans les gobelets trop pleins
Les laisse déborder au hasard —
Ne pensez pas plus mal du vin.
...
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