L’organisation Etat islamique a perdu mardi 17 octobre Raqqa, son principal bastion en Syrie, après des mois de combats dévastateurs contre des forces soutenues par les Etats-Unis, un revers de taille pour l'organisation jihadiste. A la suite de cette chute de son ex-capitale dans le pays, le groupe jihadiste voit son « califat » presque s'écrouler en Syrie et en Irak voisin. Pour Thomas Pierret, spécialiste du monde arabe et de la Syrie et professeur à l’Université d’Edimbourg, la chute de Raqqa signe la fin de cette organisation telle qu’on la connaît actuellement.
La chute de Raqqa s’inscrit « vraisemblablement dans ce qui ressemble fort à l’effondrement final » du groupe Etat islamique, explique Thomas Pierret. Non seulement l’ex-capitale de l’organisation est tombée, mais, dans le sud-est de la Syrie, les forces du régime syrien reprennent des positions du groupe EI « presque sans combattre », rappelle le chercheur. C’est notamment le cas de la ville d’Al-Mayadeen, qui, lors de la mise en place du siège de Raqqa avait été présentée comme la nouvelle capitale de l’Etat islamique. « L’impression qu’on a aujourd’hui, c’est réellement celle d’un effondrement de l’Etat islamique, qui semble avoir renoncé à se battre jusqu’au bout pour garder ses bastions urbains », estime Thomas Pierret.
Il serait en revanche précipité d’annoncer la fin de l’organisation elle-même, prévient-il. Même s'il se retrouve privé de l’ensemble de son territoire, le groupe EI va tente de se réorganiser comme un mouvement de guérilla et essayer de frapper les nouvelles forces qui contrôlent la région, c’est-à-dire les FDS et le régime syrien, ainsi que ses alliés iraniens, poursuit Thomas Pierret.
Le précédent irakien
Pour prévoir les conséquences d’une disparition du califat de l’organisation jihadiste en Syrie, le spécialiste de la région conseille de regarder du côté de l’Irak. Et plus précisément sur ce que le groupe EI a fait après sa précédente défaite, dans les années 2007/2008, quand l’Etat islamique d’Irak avait été vaincu. Le groupe avait alors pris le parti de se transformer en réseau clandestin, pratiquant des attentats, des assassinats. L’organisation terroriste avait également mis en place des réseaux d’extorsion, à l’instar des pratiques de la mafia, pour collecter des ressources et reconstruire son trésor de guerre.
Après ses défaites de ces derniers mois, le groupe Etat islamique pourrait être tenté d’adopter une stratégie similaire pour se maintenir comme une organisation clandestine. Il serait en conséquence réduit « à une échelle bien moindre que ce que l’on a vu ces dernières années », mais parviendrait ainsi à « survivre en attendant des jours meilleurs », analyse Thomas Pierret.
Le groupe Etat islamique compte particulièrement sur les possibles tensions entre ses ennemis d’aujourd’hui – régime syrien, Forces démocratiques syriennes, habitants arabes de la région – « pour pouvoir un jour revenir » au premier plan, « comme il l’a fait en Irak à partir de 2013 ».
RFI
La chute de Raqqa s’inscrit « vraisemblablement dans ce qui ressemble fort à l’effondrement final » du groupe Etat islamique, explique Thomas Pierret. Non seulement l’ex-capitale de l’organisation est tombée, mais, dans le sud-est de la Syrie, les forces du régime syrien reprennent des positions du groupe EI « presque sans combattre », rappelle le chercheur. C’est notamment le cas de la ville d’Al-Mayadeen, qui, lors de la mise en place du siège de Raqqa avait été présentée comme la nouvelle capitale de l’Etat islamique. « L’impression qu’on a aujourd’hui, c’est réellement celle d’un effondrement de l’Etat islamique, qui semble avoir renoncé à se battre jusqu’au bout pour garder ses bastions urbains », estime Thomas Pierret.
Il serait en revanche précipité d’annoncer la fin de l’organisation elle-même, prévient-il. Même s'il se retrouve privé de l’ensemble de son territoire, le groupe EI va tente de se réorganiser comme un mouvement de guérilla et essayer de frapper les nouvelles forces qui contrôlent la région, c’est-à-dire les FDS et le régime syrien, ainsi que ses alliés iraniens, poursuit Thomas Pierret.
Le précédent irakien
Pour prévoir les conséquences d’une disparition du califat de l’organisation jihadiste en Syrie, le spécialiste de la région conseille de regarder du côté de l’Irak. Et plus précisément sur ce que le groupe EI a fait après sa précédente défaite, dans les années 2007/2008, quand l’Etat islamique d’Irak avait été vaincu. Le groupe avait alors pris le parti de se transformer en réseau clandestin, pratiquant des attentats, des assassinats. L’organisation terroriste avait également mis en place des réseaux d’extorsion, à l’instar des pratiques de la mafia, pour collecter des ressources et reconstruire son trésor de guerre.
Après ses défaites de ces derniers mois, le groupe Etat islamique pourrait être tenté d’adopter une stratégie similaire pour se maintenir comme une organisation clandestine. Il serait en conséquence réduit « à une échelle bien moindre que ce que l’on a vu ces dernières années », mais parviendrait ainsi à « survivre en attendant des jours meilleurs », analyse Thomas Pierret.
Le groupe Etat islamique compte particulièrement sur les possibles tensions entre ses ennemis d’aujourd’hui – régime syrien, Forces démocratiques syriennes, habitants arabes de la région – « pour pouvoir un jour revenir » au premier plan, « comme il l’a fait en Irak à partir de 2013 ».
RFI
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