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Irak: le grand bond en arrière de la cause kurde

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  • Irak: le grand bond en arrière de la cause kurde

    Les forces irakiennes ont repris en 48 heures quasiment toutes les zones dont la région kurde autonome et le gouvernement fédéral se disputaient l'autorité. Des territoires que les combattants kurdes peshmergas avaient progressivement pris depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, notamment dans la province pétrolière de Kirkouk.

    Avec notre envoyé spécial à Erbil, Wilson Fache

    La joie qui entourait la tenue d'un référendum d'indépendance le 25 septembre 2017 a fait place à énormément d'appréhension et même d'un sentiment de deuil. Il faut dire que c'est un bond en arrière énorme pour les Kurdes : en l'espace de deux jours ils ont perdu près de quinze ans de gains territoriaux. Puis, au-delà des territoires perdus, c'est aussi l'autonomie de la région qui est en jeu. En reprenant Kirkouk et ses champs de pétrole, le gouvernement fédéral irakien prive en fait le Kurdistan de son autonomie économique et enterre pour de bon toute velléité indépendantiste. Sans ce pétrole la région n'a plus les moyens de devenir un Etat viable.

    Beaucoup de colère et de peur donc. Puis là, cette nuit, de nouveau un peu d'espoir. Les médias locaux annoncent le retrait de milices chiites dans plusieurs zones récemment perdues. Des groupes paramilitaires en partie soutenus par l'Iran et qui sont la bête noire des Kurdes. Alors, impossible pour le moment de confirmer cette information mais la rumeur a en tout cas été accueillie par des célébrations ici à Erbil. Toute la nuit on pouvait entendre des coups de klaxons et des tirs de mitraillette festifs.

    Autorités affaiblies

    Les autorités kurdes, extrêmement affaiblies, annoncent le report de leurs élections présidentielle et législatives qui étaient initialement prévues le 1er novembre. La nouvelle a été accueillie avec colère par une partie de la population. Depuis des mois déjà, une partie de la population et des politiciens kurdes d'opposition disaient craindre que le référendum d'indépendance n'en soit pas vraiment un. Que ce scrutin soit en fait utilisé par le clan du président kurde Massoud Barzani pour cimenter son emprise sur le pouvoir.

    Pour eux, le report des élections confirme donc ces craintes. Le président Barzani restera donc à la tête de la région pour le moment, alors même qu'une partie de la population réclame sa démission. Il faut dire que le paysage politique kurde a implosé depuis la tenue du référendum d'indépendance et surtout depuis les derniers événements. La guerre est déclarée entre les deux principaux partis politiques kurdes, ce qui n'inaugure rien de bon pour le futur de la région, qui de fait n'avait plus connu une telle crise depuis, sans doute, plusieurs décennies.

    RFI
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