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Donald Trump et le nucléaire iranien: quelles conséquences économiques?

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  • Donald Trump et le nucléaire iranien: quelles conséquences économiques?

    Le durcissement de Donald Trump à l'égard de Téhéran va-t-il remettre en cause les projets d'investissements lancés en Iran après l'accord sur le nucléaire de 2015 ? C'est ce que redoutent les entreprises françaises concernées.

    En refusant vendredi de certifier l’accord sur le nucléaire, comme il doit le faire tous les 90 jours, le président américain a ouvert la porte au rétablissement des sanctions par le Congrès. Il a maintenant deux mois pour voter. Une véritable épée de Damoclès pour les sociétés qui ont osé revenir dans la République islamique. Car si les élus américains se prononcent pour le rétablissement des sanctions, certaines vont nécessairement annuler leur engagement. C’est le cas de Total.

    Cet été la compagnie pétrolière française a impressionné ses rivaux en signant le premier accord de production avec l’Iran, pour exploiter le gisement gazier de South Pars. Mais ce vaste projet chiffré à 4,8 milliards de dollars sera abandonné en cas de retour des sanctions, fait savoir le PDG du groupe. Seule consolation : Total a sécurisé son investissement et pourra donc récupérer le milliard de dollars déjà engagé sur place.

    Les constructeurs automobiles français ont aussi beaucoup à perdre dans ce nouveau bras de fer

    L’Iran, avec ses 70 millions d’habitants, est un marché crucial pour PSA Peugeot comme pour Renault. La marque au lion est revenue en Iran en 2016, elle n’a pas réagi pour l’instant à la nouvelle oukase de la Maison Blanche. Car ses activités aux États-Unis, une division consacrée aux nouvelles mobilités, pourrait pâtir du durcissement américain.

    Pour Renault qui est absent du marché américain, c’est au pire un report dans ses projets iraniens, mais pas question de plier bagage, laisse entendre Carlos Ghosn ; en revanche Nissan, son partenaire de l’Alliance, pourrait souffrir, car le marché américain est un débouché important de la marque nippone.

    Les investisseurs étaient-ils suffisamment protégés du « risque américain » ?

    Difficile pour eux d’anticiper l’élection de Donald Trump et ses multiples revirements. Ils ont donc surtout pris ce risque en connaissance de cause et en commençant par respecter les sanctions toujours en cours interdisant le financement en dollars des investissements réalisés en Iran. Un vrai casse-tête. Étant donné que la République islamique n’a pas les moyens de financer ce grand chantier de la modernisation, c’est aux investisseurs de trouver les capitaux dans un périmètre de fait très restreint.

    Les sociétés attirées par ce marché ont souvent été stoppées net dans leur élan, faute de financement. La France essaie d’y remédier avec le concours de la Banque publique d’investissement. Cet organisme qui est un peu le bras financier de l’État pour donner un coup de pouce au privé proposera à partir de l’an prochain un système de crédit à l’export pour l’Iran.

    Le raidissement de Donald Trump est aussi une mauvaise nouvelle pour l’Iran

    Les réformateurs au pouvoir ont « vendu » l’accord sur le nucléaire aux plus conservateurs en faisant miroiter les retombées économiques de la levée partielle des sanctions. Si ces sanctions sont rétablies, il n’y aura plus aucun espoir de redresser l’économie avec le concours des investisseurs étrangers. Dans ce cas, Téhéran n’aura plus vraiment de motivation de respecter l’accord de 2015.

    RFI
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