Le pouvoir marocain ébranlé par un an de révolte dans le Rif
Le roi Mohammed VI a limogé plusieurs responsables, dont trois ministres, un an après le début des manifestations du Rif. Les habitants demandent la libération des leaders de la contestation emprisonnés.
Par Charlotte Bozonnet
LE MONDE Le 26.10.2017
Manifestation pour la libération de Nasser Zefzafi, un des leaders du mouvement du Rif, à Casablanca, le 24 octobre.
C’est le dernier rebondissement d’un mouvement qui secoue le Maroc depuis un an et dont les répercussions vont bien au-delà d’une crise locale. Le roi Mohammed VI a limogé, mardi 24 octobre, plusieurs responsables politiques dont trois ministres. Selon le communiqué royal, la décision a été prise après la remise d’un rapport faisant état de « dysfonctionnements » dans un programme de développement destiné à la ville d’Al-Hoceima, épicentre d’une contestation qui empoisonne le pouvoir depuis octobre 2016.
Les remaniements ministériels ne sont pas exceptionnels dans le royaume, mais celui-ci détone par le nombre de personnes concernées et leur importance. Il concerne notamment Mohamed Hassad, ministre de l’éducation et ancien ministre de l’intérieur, un technocrate considéré comme proche du palais royal. L’annonce a été qualifiée de « séisme politique » par l’hebdomadaire marocain TelQuel. « Un remaniement de cette ampleur, c’est la première fois que cela arrive depuis le début du règne de Mohammed VI [en 1999], souligne le journaliste politique Abdellah Tourabi. C’est un signal perçu par beaucoup de gens comme positif dans le sens où il montre que la reddition des comptes touche tout le monde. Ça illustre aussi la volonté de se réconcilier avec Al-Hoceima. »
Le Rif, une région marginalisée
Il y a un an, le 28 octobre 2016, un vendeur de poisson d’une trentaine d’années, Mouhcine Fikri, était mort happé par une benne à ordures dans cette ville du Rif, dans le nord du Maroc. Arrêté en possession d’une cargaison illégale d’espadons, le jeune homme avait vu sa marchandise saisie par la police. Le drame s’était produit alors qu’il tentait de s’opposer à sa destruction.
Dans une région enclavée, en proie à un taux de chômage élevé et à une longue histoire de marginalisation par le pouvoir central, cette mort avait déclenché d’importantes manifestations. Les demandes de justice pour l’enfant du pays...
L’ACCÈS À LA TOTALITÉ DE L’ARTICLE EST PROTÉGÉ
nb
article consultable sur romandie
Le roi Mohammed VI a limogé plusieurs responsables, dont trois ministres, un an après le début des manifestations du Rif. Les habitants demandent la libération des leaders de la contestation emprisonnés.
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Manifestation pour la libération de Nasser Zefzafi, un des leaders du mouvement du Rif, à Casablanca, le 24 octobre.
C’est le dernier rebondissement d’un mouvement qui secoue le Maroc depuis un an et dont les répercussions vont bien au-delà d’une crise locale. Le roi Mohammed VI a limogé, mardi 24 octobre, plusieurs responsables politiques dont trois ministres. Selon le communiqué royal, la décision a été prise après la remise d’un rapport faisant état de « dysfonctionnements » dans un programme de développement destiné à la ville d’Al-Hoceima, épicentre d’une contestation qui empoisonne le pouvoir depuis octobre 2016.
Les remaniements ministériels ne sont pas exceptionnels dans le royaume, mais celui-ci détone par le nombre de personnes concernées et leur importance. Il concerne notamment Mohamed Hassad, ministre de l’éducation et ancien ministre de l’intérieur, un technocrate considéré comme proche du palais royal. L’annonce a été qualifiée de « séisme politique » par l’hebdomadaire marocain TelQuel. « Un remaniement de cette ampleur, c’est la première fois que cela arrive depuis le début du règne de Mohammed VI [en 1999], souligne le journaliste politique Abdellah Tourabi. C’est un signal perçu par beaucoup de gens comme positif dans le sens où il montre que la reddition des comptes touche tout le monde. Ça illustre aussi la volonté de se réconcilier avec Al-Hoceima. »
Le Rif, une région marginalisée
Il y a un an, le 28 octobre 2016, un vendeur de poisson d’une trentaine d’années, Mouhcine Fikri, était mort happé par une benne à ordures dans cette ville du Rif, dans le nord du Maroc. Arrêté en possession d’une cargaison illégale d’espadons, le jeune homme avait vu sa marchandise saisie par la police. Le drame s’était produit alors qu’il tentait de s’opposer à sa destruction.
Dans une région enclavée, en proie à un taux de chômage élevé et à une longue histoire de marginalisation par le pouvoir central, cette mort avait déclenché d’importantes manifestations. Les demandes de justice pour l’enfant du pays...
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