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Quand l’Amérique de Carter hésitait à soutenir Hassan II au Sahara

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  • Quand l’Amérique de Carter hésitait à soutenir Hassan II au Sahara

    Washington vient de déclassifier une série importante de ses câbles diplomatiques datant de 1977 à 1980 consacrés à l’Afrique du Nord. En pleine Guerre froide, l’Administration du président Jimmy Carter explorait avec hésitation les solutions envisageables à l’époque pour une résolution du conflit du Sahara Occidental. Le Desk en rapporte quelques faits saillants.

    Nouvelle mine d’informations pour les chercheurs en géopolitique*: l’Office of the Historian (OH) vient de rendre publique une masse de*télégrammes diplomatiques sur les relations extérieures des Etats-Unis avec les pays d’Afrique du Nord sur la période 1977-1980. Ce volume fait partie d’une sous-série qui documente les questions de politique étrangère les plus importantes de l’administration Jimmy Carter. «*Il porte sur les stratégies de l’administration pour promouvoir la paix et la stabilité dans le Maghreb dans ses relations avec le Maroc, l’Algérie, la Libye et la Tunisie, et sur le différend régional sur le Sahara occidental*», écrit l’OH dans sa présentation.

    Une autonomie au Sahara,*«*sauver la face*»*de l’Algérie
    On y apprend notamment dans une série de câbles datant de juin 1977 que Washington avait poussé à la roue pour qu’une autonomie au Sahara occidental soit proposée aux belligérants. L’option a été catégoriquement rejetée par Hassan*II et quelque peu boudée par Houari Boumedienne, alors qu’Alger cherchait, par la voix de Abdelaziz Bouteflika, à l’époque ministre des Affaires étrangères, de «*sauver la face*» de l’Algérie, selon les termes révélés par ces correspondances. Refroidis, les Etats-Unis qui ne considéraient pas le conflit comme un danger majeur pour l’équilibre des grandes puissances et donc pas «*une priorité de premier ordre*», ont alors adopté une position de neutralité dans le dossier, préconisant ainsi une solution basée sur un accord régional.


    Le président algérien Houari Boumedienne en discussion avec son ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika.

    Sur les ressorts du conflit, la diplomatie américaine insistait pour dire qu’elle ne «*prenait pas pour vérité la souveraineté historique du Maroc sur le Sahara Occidental*» et que «*la partition du territoire entre le Maroc et la Mauritanie était quelque peu arbitraire*» faisant valoir que le tracé*n’obéissait pas aux allégeances tribales. Washington accordait peu de crédit aux arguments juridiques de Rabat et estimait qu’il s’agissait d’une «*annexion par la force*» et que le sentiment pour une indépendance du territoire était «*dominant*». Pour autant, et malgré l’appui de Boumedienne à la guérilla du Polisario, les Américains étaient persuadés qu’il était «*peu probable que la*situation de fait accompli pourrait être inversée*».
    *
    La position américaine appuyait ainsi la recherche d’un consensus autour d’une «*forme d’autodétermination basée sur une représentation élue locale bénéficiant d’une sorte d’autonomie (…) de nature à dépasser les arguments juridiques absurdes avancés de part et d’autre*». Elle soulignait cependant que Hassan*II exigeait que «*rien ne soit décidé*».
    *
    La posture du roi s’expliquait à l’évidence par la nature des négociations secrètes en cours entre Rabat, Alger et Nouakchott qu’une série de télégrammes américains révèlent*: l’Algérie poussait vers une fédération Mauritanie-«*RASD*», alors que Hassan*II, quoique très hostile à la création d’un «*mini-Etat*» sous la coupe d’Alger au sud du Maroc, «*n’était pas totalement*intransigeant*» à une «*entité*» dépendant de la souveraineté du royaume ou tout du moins qui ne lui serait pas «*idéologiquement hostile*», selon les termes d’un diplomate mauritanien.

    Quand Washington faisait l’analogie avec le Protectorat
    A l’époque Washington avait pour doctrine d’accepter une administration conjointe du territoire contesté entre Nouakchott et Rabat, faisant même référence dans un câble datant de 1978 à une analogie avec le Protectorat français sur le Maroc, mais ne s’avançait pas sur un quelconque plan de partition impliquant son absorption pure et simple par l’une ou l’autre des nations riveraines. Pour autant, l’administration américaine était consciente d’un fait commenté comme suit*: «*Hassan*II ne peut pas abandonner le Sahara. Ce serait sa fin s’il le fait, et nous suivrons le chemin d’Abdelaziz dont l’empire a été divisé par les Français et les Espagnols*».
    *
    «*En bref, si nous voulons vraiment appliquer ce que nous disons à propos de l’autodétermination du Sahara, et si nous avons l’intention de faire pression sur les Marocains dans cette direction, nous devront être conscient des conséquences à venir. Dans le cas improbable que de telles pressions réussissent, nous pourrions faire face à un désastre de notre politique étrangère avec la création d’un mini-Etat sur la côte saharienne. Si elles ne réussissent pas, nous encourront encore le ressentiment des Marocains, qui pourraient sérieusement nuire à nos intérêts*», résume un câble de l’ambassadeur américain Parker daté de juin 1979. Celui-ci préconisait alors de «*se taire désormais sur cette option*», d’autant que le Département d’Etat américain était dans l’incapacité totale d’analyser avec précision les forces en présence, ni même d’évaluer le recensement des populations concernées, «*un mystère total*», écrivait-il par ailleurs. Certaines voix assuraient déjà au sein de la diplomatie américaine que la question de la «*décolonisation était mal posée, voire obsolète*» et qu’il fallait éventuellement envisager de facto «*une concession territoriale*» au Polisario.

    Dans ce sens indique un autre câble de la même année, «*en ce qui concerne les solutions possibles, Zbigniew Brzezinski (conseiller du président Carter pour la sécurité nationale, ndlr) a indiqué que Hassan*II jouait avec l’idée de transformer la Mauritanie en Etat sahraoui souverain. (Il) a répondu que, par le passé, cela aurait pu être une solution logique et naturelle et que toute la Mauritanie et le Tirs El Gharbia aurait pu être reconstitué en Etat sahraoui. Mais, maintenant il est trop tard. (Il) a déclaré qu’il serait désormais impossible de revenir à un statu quo ante dans lequel les habitants du Sahara occidental pourraient être conduits pacifiquement à voter s’ils voulaient leur liberté ou voulaient être associés au Maroc*».
    *
    Une diplomatie américaine minée par la contradiction
    Un autre son de cloche émanait cependant au même moment de l’ambassadeur des Etats-Unis en poste à Alger qui démontre combien la diplomatie américaine sur cette question sous Carter était à l’évidence hésitante, voire contradictoire*:*«*A cette date, les Etats-Unis ne peuvent pas se retirer de la position en faveur de l’autodétermination au Sahara occidental. C’est notre position, pour le bien ou le mal, et nous sommes coincés avec elle. Pour la changer, ce serait gagner quelques amis et en décevoir beaucoup, surtout les Etats africains. Pendant des années, nous avons utilisé le slogan de l’autodétermination pour apaiser l’OUA. Le rejeter maintenant serait de risquer une aliénation considérable en Afrique. De plus, l’autodétermination est devenue un processus irréversible dans cette moitié du XXe siècle. Le Maroc et le roi Hassan*II ont besoin des États-Unis au moins autant que nous en avons besoin. Alors que le roi a souvent aligné ses politiques avec la nôtre, il a agi principalement dans son propre intérêt, pas celui des États Unis.*»
    *
    Les Etats-Unis étaient aussi à l’époque très sensibles à la situation complexe que vivait l’Espagne à peine sortie du franquisme. Le dossier brulant du Sahara constituait selon différents câbles diplomatiques datant de 1980 une «*menace directe pour la stabilité du pouvoir à Madrid*». «*La position officielle espagnole est en faveur de l’autodétermination pour le peuple sahraoui. L’Espagne a reconnu le Polisario comme représentant le peuple sahraoui en lutte mais pas représentatif de l’ensemble du peuple sahraoui*», notait alors la diplomatie américaine. Dans ce contexte, Carter affirmait «*qu’il semblait que Hassan*II devenait de plus en plus isolé et qu’il devrait réaliser qu’il avait besoin de l’Espagne. Il était difficile de voir comment Hassan*II pouvait espérer obtenir des droits (…) et espérer gagner en exerçant une pression contre Ceuta et Melilla*».

    Juan Carlos d’Espagne*: Hassan*II est*«**têtu, têtu, têtu*!*»
    Dans un memorandum de discussions bilatérales entre Jimmy Carter et le roi Juan Carlos datant de février 1980, ce dernier affirmait*: «*Le roi Hassan*II est très difficile. Vous ne pouvez pas imaginer cet homme. Hassan ne pense rien que de m’appeler pour m’annoncer que le Maroc venait de s’emparer de quelques-uns des bateaux de pêche espagnols. Il se plaint que l’Espagne ne soutient pas le Maroc sur le Sahara. J’ai dit à Hassan*II que ce dernier sait très bien ce qui est attendu du Maroc. Et pourtant il ne veut pas changer sa position. Il est têtu, têtu, têtu*!*».
    *
    Fait à souligner, une inquiétude était perceptible quant au rôle qu’allait désormais jouer le général Ahmed Dlimi. La reine Sofia, présente lors de cet échange, a directement posé la question au Président Carter*: «*Pensez-vous que Dlimi irait contre le roi*?*», a-t-elle lancé. «*Je n’espère pas*», lui a répondu Carter…Trois ans plus tard, le général Dlimi était tué dans sa voiture dans des conditions jamais élucidées alors qu’il roulait sur le circuit de la Palmeraie à Marrakech…

    Hassan*II ne veut pas entrainer les*Etats-Unis dans*«*un nouveau Vietnam*»
    Sur le plan de la coopération militaire marocco-américaine, certains câbles datant de 1977 et 1978 décrivent l’anxiété de Hassan*II face au peu d’appui concret de l’administration Carter en termes de livraisons de matériel militaire. A l’époque, le Maroc réclamait des avions de lutte antiguérilla OV-10 et des hélicoptères Cobra que Washington lui refusait ainsi que de munitions pour ses tanks postés sur la frontière avec l’Algérie, mais l’administration Carter était en minorité face à un Congrès qui exigeait des réformes politiques de la part du Maroc.
    Autre point de discorde avec Carter, le stationnement au Sahara des chasseurs F-5. Washington faisait alors pression sur Rabat pour ne pas utiliser dans le conflit saharien du matériel militaire livré au Maroc dans le cadre de l’accord militaire de 1960. Le conseiller royal Ahmed Réda Guedira avait alors indiqué qu’ils «*étaient bons pour la ferraille*» et que dans le cas d’un refus persistant des Etats-Unis, l’armée marocaine allait se tourner vers d’autres pays comme la France pour renouveler son aviation militaire.

    Manifestement excédé, Hassan*II avait affirmé qu’il ne voulait pas entrainer les Etats-Unis dans «*un nouveau Vietnam*», mais faisait valoir «*l’expansionnisme soviétique*», qui au même moment livrait du «*matériel sophistiqué au Polisario*», via l’Algérie. En parallèle, le roi négociait le retrait des bases américaines, notamment celle de Kénitra, mais proposait d’offrir aux forces navales américaines la possibilité d’user de points d’accostage sur la façade atlantique du Maroc pour ses sous-marins nucléaires. Il avait en outre autorisé l’installation secrète de stations de surveillance satellitaires sous couvert de coopération civile. Le roi mettait aussi dans la balance les capacités opérationnelles de la 6ème flotte américaine en Méditerranée. «*Si nous perdons le Maroc, la 6ème flotte peut aller en cale sèche*», alertait un câble de 1979. Aussi, alors que le Maroc avait décidé d’appliquer unilatéralement son «*droit de suite*» en pourchassant le Polisario sur les territoires algérien et mauritanien, Washington devait laisser-faire

    Source: Le Desk
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

  • #2
    Sujet d'un intérêt suprême et désolé à l'avoir omis.

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    • #3
      Comme quoi le Maroc a connu pire dans ce dossier.......

      La CJUE a cote c'est rien.
      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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      • #4
        «*En bref, si nous voulons vraiment appliquer ce que nous disons à propos de l’autodétermination du Sahara, et si nous avons l’intention de faire pression sur les Marocains dans cette direction, nous devront être conscient des conséquences à venir.
        Dans le cas improbable que de telles pressions réussissent, nous pourrions faire face à un désastre de notre politique étrangère avec la création d’un mini-Etat sur la côte saharienne.
        Si elles ne réussissent pas, nous encourront encore le ressentiment des Marocains, qui pourraient sérieusement nuire à nos intérêts*», résume un câble de l’ambassadeur américain Parker daté de juin 1979
        Tout se résume à cela

        Un état au SO ne peut être que dépendant du Maroc ou de l'Algérie voir de la Mauritanie

        De toute manière l'affaire du SO est un PRÉTEXTE et non la CAUSE du différent entre le Maroc et l'Algérie

        sil n'y avait pas de SO un autre problème aurait été inventé comme ce fut le cas avant 1975
        .
        .
        ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
        Napoléon III

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        • #5
          Le problème a résoudre est toujours le même comment sauver LA FACE à L'ALGERIE.

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          • #6
            Le problème a résoudre est toujours le même comment sauver LA FACE à L'ALGERIE.
            C'est tout ce que vous avez comme argument? Si c'est le cas allez y vous prendre de l'air et revenez avec une opinion de vous même et bien solide.
            Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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            • #7
              Le problème a résoudre est toujours le même comment sauver LA FACE à L'ALGERIE.
              Tu penses sans doute au régime. Car je ne pense pas que les algeriens partagent l'ingratitude et l'hypocrites du régim et sont interéssés par un conflit avec leurs voisins et "frères" marocains, en plus sur un dossier qui ne concerne pas leur pays, même si on peut penser que la propagande anti-marocaine à fait des dommages chez certains.

              Parmis l'une de leur premières réactions en 1988 était de saccager le bureau du polidzario à Alger, pour signifier leur mécontentement de la politique du pouvoir en place.

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              • #8
                Car je ne pense pas que les algeriens partagent l'ingratitude et l'hypocrites du régime
                Je ne pense pas que tous les marocains partagent l'ingratitude et l'hypocrisie du régime royal.
                Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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                • #9
                  Ichweiter
                  Je parle du gouvernement évidemment.

                  Commentaire


                  • #10
                    El-hour
                    La demande de bouteflika à Kissenger :
                    Comment pouvez vous nous sortir de ce guêpie ?
                    James Baker a dit :
                    Le Maroc a gagné la guerre et c'est difficile de lui imposé de partir.
                    Le seul argument valable c'est la réalité du terrain mais vous refusez de la voir.

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                    • #11
                      Je ne pense pas que tous les marocains partagent l'ingratitude et l'hypocrisie du régime royal.
                      Certainement........

                      Mais il faut être un abruti fini pour ne serait ce que penser que les marocains seraient prêts à accepter un sahara occidental livre au polisario......
                      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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                      • #12
                        Mais il faut être un abruti fini pour ne serait ce que penser que les marocains seraient prêts à accepter un sahara occidental livre au polisario......
                        Il faut être un abruti pour croire qu'une terre colonisée soit servi sur un plateau d'argent.
                        Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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                        • #13
                          Cell
                          C'est pendant le service militaire que l'armée les abrutisse.
                          Ils sont vraiment convaincu que nous avons envahi un vrai état existant avec des marché des rue des écoles des cinéma une population vacante à ses tracas quotidien.
                          Ils ne savent pas quand on a récuperé le sahara il n y avait que des cailloux et les espagnols.

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                          • #14
                            El-hour
                            C'est votre régime qui le veux sur un plateau d'argent.
                            Nous nous somme battu pour et nous avons pays le prix du sang pendant 16 ans d'une guerre imposé par un régime lâche,hypocrite,ingrat et qui ose parler de neutralité et qui continu encore a nous agressé dans toutes les instances internationales. C'est là ou la phrase de Cell prend tout son sens:
                            Il faut être un abruti fini pour s'attendre à une livraison gratuite sur un plateau d'or et d'argent.

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                            • #15
                              Il faut être un abruti pour croire qu'une terre colonisée soit servi sur un plateau d'argent.
                              Arrête de copier le style ...... un peu de personnalité bon dieu de bon sang .

                              Tu veux hypocritement faire le distinguo entre le makhzen et le peuple marocain ; grand bien ten fasse ; mais ne le faut si.ce n'est que pour reprendre mot pour mot ce que votre régime vous inculque.....
                              " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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