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Le jour où Hassan II a bombardé Israël

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  • Le jour où Hassan II a bombardé Israël

    Le jour où Hassan II a bombardé Israël

    6 octobre 1973, le conflit du Kippour éclate. Humiliés par la guerre des six jours,à l’ issue de laquelle, dans une effrayante démonstration de force, Israël arrache la péninsule du Sinaï et le plateau du Golan, Egyptiens et Syriens sonnent la charge. Préparée dans une totale discrétion, l’offensive anti-israélienne donnera lieu à un formidable mouvement de solidarité de la part des pays arabes. Avec 5 500 soldats des FAR, 30 chars, 12 Mig et 40 F5, le Maroc s’illustre vaillamment sur le front syrien du Golan. Les tristes réminiscences d’une guerre presque oubliée…


    Dans un contexte historique périlleux, marqué par la guerre froide, le Président égyptien Anouar Sadate, épaulé par son homologue syrien Hafid El Assad, décide d’attaquer Israël. Le souvenir de l’humiliation de 1967 hante encore les esprits. Pour Sadate, il fallait laver l’honneur de l’Egypte dont le territoire fut amputé de la péninsule du Sinaï à l’issue d’une guerre ayant largement tourné à la faveur des Israéliens. La Syrie, dépossédée du plateau du Golan, n’a qu’une obsession : reconquérir ses territoires perdus. Ourdie dans le plus grand secret, l’offensive arabe prend l’armée israélienne par surprise. Galvanisés par une cause faisant consensus dans le monde arabe : la haine d’un Israël hégémonique et expansionniste, les renforts s’organisent. Maroc, Irak, Jordanie, Algérie, Palestine, Arabie Saoudite, Soudan, Koweït, Tunisie, Pakistan… Les puissances alliées mobilisent plus de 1.5 million d’hommes, organisés en 130 brigades et en 17 divisions. Vers les fronts nord (Golan) et sud (Sinaï), plus de 5 000 chars, 3 000 pièces d’artillerie lourde et 1 200 avions de combat sont acheminés en quelques jours. Malgré l’inimitié patente que lui vouait Hafez Al-Assad, Hassan II décide de participer à l’effort de guerre aux côtés de la Syrie. Et, comme pour parer à d’éventuelles réticences du «Zaïm» Assad, le défunt Roi accélère le déploiement des soldats marocains qu’il embarque d’urgence dans un Boeing en direction du plateau du Golan. C’est le 3 juillet 1973, soit trois mois avant l’éclatement du conflit, que l’infanterie marocaine atterrit dans la ville portuaire de Lattaquieh. Entre les deux pays, dire que les relations sont froides est un euphémisme. Preuve en est, cette attaque à la tomate de l’ambassade marocaine à Damas, par des manifestants syriens. Toujours-est-il que, placé devant le fait accompli, Al-Assad se fait une raison. Les FAR sont là, et ils s’acquitteront de leur mission.

    Hassan II à la rescousse

    Chef d’Etat-major des Forces Armées Royales, Feu Hassan II annonce : «Nous avons envoyé un premier contingent composé de volontaires de nos F.A.R sur la ligne de confrontation. Ce contingent se trouve sur les hauteurs du Golan, précisément sur le front arabe syrien». Les propos du Monarque traduisent approximativement ce qui s’apparente, en réalité, à un important effort de guerre. En chiffres, le Maroc dépêche deux brigades d’infanterie de 5 500 hommes, engage 30 chars d’assaut, 12 MIG et 40 F5 freedom fighters. Ce qui le classe au troisième rang, en termes de puissance de feu, des contingents arabes ; juste derrière l’Irak (27 000 hommes et 480 chars) et la Jordanie (7 000 hommes et 180 chars). Pourtant, en juillet 1973, la guerre contre Israël n’est guère plus qu’une option improbable. Sous la houlette du Général Sefrioui, les soldats marocains effectuent des entraînements communs avec leurs camarades syriens. Le temps est à la réflexion tactique. Installés à la base aérienne de Mezzé, au sud de Damas, les officiers sont exposés au matériel de guerre russe dont dispose l’armée syrienne. De nombreuses amitiés se tissent. On s’échange de bons filons. Toute hypothèse de conflit armé étant écartée, l’ambiance est plutôt bon enfant. Les brigades marocaines capitalisent sur le savoir-faire syrien et apprennent, notamment, à contourner les salves au napalm et à limiter les dégâts d’attaques chimiques. Il est à noter que le régiment marocain s’acquitte de toutes ses dépenses, en toute autonomie financière. Très vite, l’atmosphère détendue de la base cède la place à un début d’anxiété. Car, mi-septembre 1973, le Général Sefrioui, ayant eu une conversation privée avec le Général Syrien Naji Jamil, est informé de l’imminence du conflit. Une date est fixée : le 6 octobre 1973. Personne n’est encore officiellement dans la confidence. Commence alors une période durant laquelle, les nerfs à vif, le Général Sefrioui peaufine, avec l’Etat-major syrien, un modus operandi idoine pour l’infanterie nationale. Il est décidé que le corps expéditionnaire marocain se positionnera en première ligne. A l’approche du jour J, les exercices militaires se font plus denses. Arrive l’instant fatidique. Nous sommes en plein mois de Ramadan et comme prévu, la guerre du Kippour débute le 6 octobre 1973. Premier acte : les divisions égyptiennes pénètrent dans la péninsule du Sinaï. Très vite, Tsahal subit de lourdes pertes. Ramollie par un complexe de supériorité hérité de la guerre des six jours, l’armée israélienne paraît brouillonne, mal organisée. Un flottement dont bénéficieront les forces arabes. Dès les premières offensives, l’armée de Sadate reprend un territoire profond d’une dizaine de kilomètres à l’intérieur du Sinaï et fait subir de lourdes pertes aux brigades blindées israéliennes, stationnées autour du Canal de Suez. Sur le front nord, parvenant à tromper la vigilance des renseignements israéliens, l’aviation syrienne déclenche un raid qui met à mal le poste de commandement de Tsahal. Au plan international, l’amorce des combats annonce une dégelée économique. Les pays de l’OPEP se réunissent au Koweït, font bloc autour de la cause arabe, et décrètent un embargo sur les livraisons de pétrole aux «puissances solidaires d’Israël». Pied-de-nez au pays de l’oncle Sam dont le soutien à Tsahal est sans équivoque…

    Une avancée en trompe-l’œil

    Retour au théâtre des opérations. Se déployant sur le terrain, les troupes marocaines prennent rapidement leurs marques. Dirigée d’une main de maître par le Colonel Abdelkader El Allam, l’infanterie nationale brille par une combativité exceptionnelle et, miracle, réalise une impressionnante percée, à l’issue de laquelle les troupes israéliennes sont repoussées au-delà de la ville de Sassa. Résultat, en quelques heures, les divisions syriennes investissent massivement le plateau du Golan. Ce qui permet aux brigades marocaines de réussir un incroyable tour de force : récupérer partiellement le Mont Hermon. Deuxième coup d’éclat : Quneitra. Théâtre d’opération bordant le plateau du Golan, ce couloir de pénétration relie Israël et la Syrie. Zone au relief impraticable, Quneitra offrira aux forces marocaines l’occasion de déployer leur savoir-faire. Malgré un sol aussi caillouteux que crevassé, les FAR, couverts par les commandos des unités spéciales syriennes, annexent Quneitra, au sacrifice de plusieurs hommes. Profitant d’un élan favorable, les alliés arabes arrachent le carrefour de Nafakh et assoient leur contrôle sur une partie du plateau. Mais, erreur stratégique, l’Etat-major syrien accorde, le 7 octobre, une pause d’une demi-journée aux divisions blindées. Conséquence : la 7e brigade israélienne, soutenue par un blitz de l’aviation américaine (des F-114 venus de Turquie), arrache le carrefour de Nafakh et assoit de nouveau son contrôle sur une partie du plateau. La contre-offensive israélienne est sauvage. Tout y passe. Napalm, bombes à fragmentation... Chaque frappe sème une désolation inouïe sur plusieurs hectares à la fois. Le régiment marocain subit de lourdes pertes humaines (en l’absence de données précises, on estime le nombre de morts et disparus à une cinquantaine). La guerre est en passe d’être perdue. Qu’à cela ne tienne, le Général Sefrioui, à la tête du contingent marocain, refuse de battre en retraite. Selon Mahmoud Tobji, ex-commandant de la gendarmerie royale, les ordres du Général se résument à un impératif entêtant : « Avancez, avancez ! »... Injonctions futiles. Car entretemps, les Syriens, en pleine déroute, ont déjà entamé leur fuite du champ de bataille. C’est la bérézina. Dans un chaos indicible, on fait tout pour échapper à la pluie d’obus ennemis. Direction : la «ligne pourpre», point de départ de l’attaque. Dans la nuit du 11 octobre, c’en est fini de la présence maroco-syrienne au Golan. Or, plus tôt dans la journée, le Général Sefrioui donne ses dernières instructions au Colonel Allam. Il lui est demandé d’établir une liaison immédiate avec le bataillon blindé marocain. Allam obéit. Sur place, il est fauché par les fragments d’un obus au phosphore qui vient de pulvériser un char syrien. Calciné, mutilé, meurtri par l’impact, il agonise pendant 48 heures avant de rendre l’âme. 48 heures d’une insoutenable souffrance. Il sera inhumé à Quneitra. La messe est dite.

    Blessures béantes

    Le 14 octobre, Hassan II envoie le colonel Dlimi en Syrie. Il a pour mission d’apprécier les pertes des FAR et de consoler les survivants. Plus tard, arrivera Abdelkrim El Khatib, ce docteur dont le parti (MPDC) constituera bien des années plus tard, la rampe de lancement politique du PJD. Chirurgien émérite, il s’emploiera doctement à panser les plaies des blessés. Mi-novembre 1973, quelques tirs protocolaires résonnent toujours le long du plateau du Golan, entièrement repris par Israël. En réalité, le cessez-le-feu signé, le 24 octobre, à la hâte, par les Egyptiens a définitivement mis fin aux hostilités. Sadate est accusé d’avoir lâché les Syriens au profit d’un arrangement trouble avec la superpuissance américaine. L’Egypte s’en tire à bon compte. L’humiliation de la guerre des six jours est épongée et Sadate replante son drapeau sur la péninsule du Sinaï. Sur le front nord, celui-même, où de valeureux Marocains perdirent la vie, on revient au statu quo d’avant-guerre. En 1979, Sadate normalise ses relations avec Israël et est, de ce fait, exclu de la Ligue arabe. Quelques années plus tard, alors qu’il préside un défilé militaire célébrant le début de la guerre du Kippour, il est assassiné. Date exacte de sa mort : le 6 octobre 1981. L’histoire ne manque pas d’ironie. Au final, ce conflit éclair coûtera la vie à 9 500 soldats côté arabe et à 3 020 Israéliens. Les martyrs marocains ainsi que le Colonel Allam seront enterrés à Quneitra. Les morts tombés sur le champ d’honneur rentrent dans la légende. Jamais leur souvenir ne sera effacé des esprits syriens. «Je tiens à rendre hommage aux soldats des FAR, venus donner leur sang pour leurs frères», dira Hafez Al Assad dans ce qui ressemble à une triste épitaphe. Le 3 juillet 1974, ce qui reste des brigades marocaines à Lattaquieh quitte la Syrie sous des vivats retentissants. Le Roi donne l’ordre au Général Sefrioui de céder matériel de combat, armement lourd et munitions au commandement syrien. Une parenthèse se referme, courte par sa durée, mais longue par ses conséquences. La grande histoire retiendra qu’un groupe d’hommes ont sacrifié leur vie pour une cause juste. Comme cela est souvent le cas en temps de guerre. Hélas!
    Dernière modification par choucha, 29 octobre 2017, 14h41.

  • #2
    voilà la meilleur réponse à ceux qui prétendent que le maroc a trahi la cause arabe, la participation des FAR à la guerre de 73 qui leur a valu la reconnaissance de l'ensemble du monde arabo musulman ( a l'exception de l'algérie bien sur )

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    • #3
      .. Non monsieur maroko59, .... voilà une preuve que le roi ne donnait aucune

      considération à ces soldats qu'il a envoyé au front (ces soldats dont il n'avait plus

      confiance après les tentatives de l'abattre) ..... et du même coup ça ôtait le doute qu'on pourrait avoir s'il n'envoyait pas de troupes......

      de toute façon se sont les officiers Israéliens à la retraite qui ont donné les

      informations parlant de la trahison du roi.
      Dernière modification par mesmar, 29 octobre 2017, 18h44.

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      • #4
        .. Non monsieur maroko59, .... blablabla


        heureusemen que j'ai dit : exception faite de l'algérie, où est le reste de la brigade ???

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        • #5
          «Je tiens à rendre hommage aux soldats des FAR, venus donner leur sang pour leurs frères»,
          Allah yarhamhoum.
          Ils se sont sacrifies pour un pays qui n'etait pas le leurs.
          sacrifice vaint car non seuleument le golan n'a pas ete recupere,mais de plus ,ces memes syriens s'entre tueront comme des chacals 40 ans plus tard ...
          et je pense autant des algeriens qui sont morts en bataillant dans le sinai egyptien.
          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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          • #6
            Allah yarhamhoum.


            amine, voilà enfin une parole sensée, comme quoi tout est possible

            citation
            et je pense autant des algeriens qui sont morts en bataillant dans le sinai egyptien.

            Dieu ait leur âme et leur accorde le Paradis

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