déclaration que fit Jacques Salort devant le tribunal militaire d’Alger qui le jugea en décembre 1957, en compagnie d’autres patriotes, pour sa participation à la guerre de libération.
Jacques Salort était membre du Parti communiste algérien.
Nous avons choisi ce militant et ce témoin actif de la participation du PCA à la lutte pour l’indépendance. Sa qualité de révolutionnaire d’origine européenne, de même que celle des martyrs Henri Maillot, Fernand Iveton, Maurice Audin, Maurice Laban, et de bien d’autres qui payèrent de leur vie leur engagement pour affranchir le peuple algérien du joug colonial, est un témoignage des plus parlants du travail effectué par le PCA pour éduquer dans un esprit anti-colonialiste intransigeant d’innombrables militants de diverses origines ethniques.
Ce témoignage est une première réponse à un anticommuniste primaire, en l’occurrence M. Omar Merzoug docteur en philosophie qui vient de s’illustrer par les articles qu’il a consacrés au PCA dans le Quotidien d’Oran du 27 et du 29 octobre.
Ce sieur, en mission commandée, a donné libre cours à un délire anticommuniste irrationnel, mélange rare de grossièreté, puérilité, déformation, dénaturation et déformation des textes et des sources, décontextualisation des positions et des faits. Au mépris des faits historiques, il cherche à faire accroire que le PCA défendait des positions colonialistes ou à tout le moins était totalement indifférent à la cause nationale et étranger au mouvement national de libération.
Ce témoignage inédit a été écrit en prison par Jacques Salort lui-même.
AR
1er novembre 2016
Le procès :
• S’est déroulé du 4 au 7 décembre inclus (soit 3 journées et demi).
• Inculpés : Abdelkader GERROUDJ, Jean FARRUGIA, Georges MARCELLI, Suzanne CHATAIN et Jaques SALORT.
• La défense : était assurée par Maitres Michel BRUGUIER, Léon MATARASSO, DAUCE, MONTEUX pour Suzanne CHATAIN, et un cinquième pour TALEB dont j’ai oublié le nom.
• Déroulement du procès : GERROUDJ et moi-même avons été interrogés sur nos responsabilités dans l’organisation des Combattants De la Libération. Puis ce fut le tour de Jacqueline GERROUDJ, FARRUGIA et…
• Audition des témoins : Comparution du commissaire tortionnaire REDONNET, pendant une heure, harcelé de questions. Il fut confondu sur plusieurs points. En ce qui me concerne, alors que j’ai été arrêté le 16 mars 1957 à 10h (un samedi) un dossier figure au procès-verbal signé du commissaire stipulant que mon arrestation a eu lieu le 18 mars et que le jour même j’ai été présenté au magistrat instructeur. En fait il est de notoriété publique que j’ai été présenté au tribunal le 20 mars porté par des gendarmes jusqu’à mon siège car je ne pouvais plus marcher. Le tribunal a dû reconnaitre l’irrégularité au point qu’il a décidé de retirer du dossier une partie intéressant l’interrogatoire de BRIKI. En ce qui concerne ce camarade en effet, ayant fait l’objet d’une extraction de la prison de BARBEROUSSE, son cas était particulièrement scandaleux.
Durant l’audition du tortionnaire la salle était archicomble de policiers venus assister leur chef. Il y eut une tentative de chahut mais le président intervint pour rétablir le calme. Personnellement, après avoir posé plusieurs questions au commissaire, questions auxquelles bien entendu il répondit mensongèrement, je disais au tribunal :
« Dans ces conditions, je préfère que l’instruction de la plainte soit différée à une période où nous n’aurons pas besoin de nos électrodes pour nous faire amener ».
• Témoignages de moralité : Emouvant témoignage d’une femme venue de France en faveur de Jacqueline GERROUDJ (Mme MARTEAU). Elle s’est retirée de la barre très émue. Notre gorge était bien serrée. Pour BRIKI, un pasteur. Pour GERROUDJ, plusieurs témoignages par lettre et notamment de personnalités françaises. Pour FARRUGIA, témoignage par télégramme de la fédération des déportés de DACHAU. Pour moi, témoignage du professeur UNAL vers qui va toute ma reconnaissance.
• Atmosphère du procès : Durant tout le procès la place réservée au public était archi-comble : une centaine de personnes environ. Dans l’ensemble, les débats ont été suivis avec attention aussi bien par le public que par le tribunal. Une ou deux tentatives de chahut ont été arrêtées par l’intervention du président qui a présidé avec une certaine objectivité. Les déclarations faites par chacun d’entre nous ont été écoutées sans interruption et avec grande attention sauf celle sur la non reconnaissance du tribunal militaire français pour nous juger. Il faut dire que du point de vue politique le procès revêtait une certaine importance.
D’abord à cause de la représentativité sociale et ethnique des accusés :
• GERROUDJ : Musulman, instituteur.
• Jacqueline GERROUDJ : Israélite, institutrice.
• TALEB Abderrahmane, Musulman, étudiant.
• Yahia BRIKI : Kabyle de famille protestante, journaliste.
• Jean FARRUGIA : Européen, ancien déporté à DACHAU.
• Suzanne CHATAIN : d’origine française, Professeur de philo, fille d’un général français (MONTEUX).
• Georges MARCELLI : Européen, journaliste.
Ensuite, le procès revêtait une importance à propos des rapports entre PCA et FLN qu’il fallait clarifier dans l’intérêt même de la lutte du peuple algérien. Voir à ce sujet ma déclaration.
• Les plaidoiries : L’attention du tribunal et du public a redoublé durant les plaidoiries de nos avocats dont le talent bien connu a été décuplé par la juste cause qu’ils avaient à défendre et par l’amitié qu’ils nous manifestaient. La plaidoirie de Maitre BRUGUIER fut particulièrement sensationnelle et émouvante.
• Les déclarations faites au tribunal :
Déclaration faite par Abdelkader GERROUDJ avant que ne commencent les débats :
« Avant que ne commencent les débats je voudrais au nom de mes frères et de ma femme attirer votre attention sur le fait que nous sommes des Algériens contraints de nous expliquer devant les magistrats d’une armée contre laquelle les circonstances ont amené notre peuple à se battre.
Membres, pour la plupart du FLN, nous aurions voulu, même si nous ne portons pas l’uniforme, être considérés comme des soldats et non être jugés comme des malfaiteurs de droit commun.
L’état de guerre est quasi officiellement reconnu et sans refuser de répondre, nous ne pouvons pas normalement reconnaitre à des tribunaux français le pouvoir de juger des combattants algériens ».
Déclaration préalable que j’ai faite après GERROUDJ :
« En ce début de procès, je tiens à m’associer à la déclaration que vient de faire mon frère de lutte Abdelkader GUERROUDJ. Avec ou sans uniformes, Algériens de toutes origines, nous sommes des combattants au service de l’Algérie.
A ce titre, les lois connues de la guerre ne peuvent en aucun cas nous assimiler à des malfaiteurs.
C’est pourquoi, également à mon tour, sans refuser de répondre, déclare ne pouvoir normalement reconnaitre à des tribunaux français le pouvoir de nous juger ».
Ma déclaration politique faite au procès :
« Ce n’est pas la première fois que je comparais devant un tribunal militaire. Déjà en 1941 pour avoir pris position contre la politique du gouvernement de Vichy, j’étais condamné aux travaux forcés.
Aujourd’hui, c’est le drame qui secoue l’Algérie qui est au centre de ce nouveau procès.
Je sais qu’il serait superflu de démontrer à la multitude d’Algériens qui me connaissent, y compris bon nombre d’adversaires politiques, la fragilité de l’accusation de malfaiteur.
En disant cela, je pense notamment aux 60 000 habitants de Maison Carrée, Musulmans et Européens, qui ont pu m’apprécier durant la période où j’ai exercé en cette ville les fonctions d’adjoint au maire.
Je pense aux milliers d’ouvriers, techniciens et ingénieurs de l’aéronautique dont j’ai partagé la vie durant 11 années.
Je pense aux premières formations de jeunes élèves de l’école de l’air de Cap Matifou, école dont j’ai été pendant plusieurs années, membre du Conseil d’Administration.
Je pense enfin aux dizaines de milliers de lecteurs du quotidien Alger Républicain que j’ai eu l’honneur d’administrer durant 5 années.
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Jacques Salort avec ses frères de combat à Alger républicain
Au centre de la photo, Jacques Salort auquel Abdelhamid donne l’accolade au siège d’Alger républicain quelques mois après l’indépendance
C’est avec d’autant plus d’indignation que je tiens à souligner devant le tribunal les tortures inqualifiables qui ont présidé à mon interrogatoire dans les locaux de la police d’Alger et les cantonnements militaires de la région de Koléa.
Puisque l’on conteste encore trop souvent les tortures qui ont joué un rôle ignoble dans notre affaire, je demande au tribunal d’examiner le constat du médecin légiste.
Bien qu’il soit entaché d’un esprit pour le moins partisan, il n’en constitue pas moins une preuve accablante contre mes tortionnaires.
La reconnaissance officielle de la mort sous la torture du jeune professeur AUDIN, ne peut plus faire douter de ces pratiques. Elles marquent du sceau de la honte la politique dite de pacification.
Au travers de ces faits, c’est une partie du drame Algérien qui est évoqué.
Si on a pris l’habitude depuis trois ans de parler, c’est pourtant sans trop en approfondir les causes et le plus souvent en les déformant.
Pour ma part, ce drame pour lequel je suis ici, je le vis personnellement, non pas depuis le premier Novembre 1954, mais depuis que j’ai pris conscience des humiliations, des souffrances, des injustices sans nom qui sont le tribut du peuple algérien.
Comment aurais-je pu demeurer insensible en effet au mépris racial, érigé en institution et que l’on retrouve par exemple dans la constitution des assemblées délibérantes où la majorité de la population est livrée au bon plaisir des représentants de la minorité ?
Jacques Salort était membre du Parti communiste algérien.
Nous avons choisi ce militant et ce témoin actif de la participation du PCA à la lutte pour l’indépendance. Sa qualité de révolutionnaire d’origine européenne, de même que celle des martyrs Henri Maillot, Fernand Iveton, Maurice Audin, Maurice Laban, et de bien d’autres qui payèrent de leur vie leur engagement pour affranchir le peuple algérien du joug colonial, est un témoignage des plus parlants du travail effectué par le PCA pour éduquer dans un esprit anti-colonialiste intransigeant d’innombrables militants de diverses origines ethniques.
Ce témoignage est une première réponse à un anticommuniste primaire, en l’occurrence M. Omar Merzoug docteur en philosophie qui vient de s’illustrer par les articles qu’il a consacrés au PCA dans le Quotidien d’Oran du 27 et du 29 octobre.
Ce sieur, en mission commandée, a donné libre cours à un délire anticommuniste irrationnel, mélange rare de grossièreté, puérilité, déformation, dénaturation et déformation des textes et des sources, décontextualisation des positions et des faits. Au mépris des faits historiques, il cherche à faire accroire que le PCA défendait des positions colonialistes ou à tout le moins était totalement indifférent à la cause nationale et étranger au mouvement national de libération.
Ce témoignage inédit a été écrit en prison par Jacques Salort lui-même.
AR
1er novembre 2016
Le procès :
• S’est déroulé du 4 au 7 décembre inclus (soit 3 journées et demi).
• Inculpés : Abdelkader GERROUDJ, Jean FARRUGIA, Georges MARCELLI, Suzanne CHATAIN et Jaques SALORT.
• La défense : était assurée par Maitres Michel BRUGUIER, Léon MATARASSO, DAUCE, MONTEUX pour Suzanne CHATAIN, et un cinquième pour TALEB dont j’ai oublié le nom.
• Déroulement du procès : GERROUDJ et moi-même avons été interrogés sur nos responsabilités dans l’organisation des Combattants De la Libération. Puis ce fut le tour de Jacqueline GERROUDJ, FARRUGIA et…
• Audition des témoins : Comparution du commissaire tortionnaire REDONNET, pendant une heure, harcelé de questions. Il fut confondu sur plusieurs points. En ce qui me concerne, alors que j’ai été arrêté le 16 mars 1957 à 10h (un samedi) un dossier figure au procès-verbal signé du commissaire stipulant que mon arrestation a eu lieu le 18 mars et que le jour même j’ai été présenté au magistrat instructeur. En fait il est de notoriété publique que j’ai été présenté au tribunal le 20 mars porté par des gendarmes jusqu’à mon siège car je ne pouvais plus marcher. Le tribunal a dû reconnaitre l’irrégularité au point qu’il a décidé de retirer du dossier une partie intéressant l’interrogatoire de BRIKI. En ce qui concerne ce camarade en effet, ayant fait l’objet d’une extraction de la prison de BARBEROUSSE, son cas était particulièrement scandaleux.
Durant l’audition du tortionnaire la salle était archicomble de policiers venus assister leur chef. Il y eut une tentative de chahut mais le président intervint pour rétablir le calme. Personnellement, après avoir posé plusieurs questions au commissaire, questions auxquelles bien entendu il répondit mensongèrement, je disais au tribunal :
« Dans ces conditions, je préfère que l’instruction de la plainte soit différée à une période où nous n’aurons pas besoin de nos électrodes pour nous faire amener ».
• Témoignages de moralité : Emouvant témoignage d’une femme venue de France en faveur de Jacqueline GERROUDJ (Mme MARTEAU). Elle s’est retirée de la barre très émue. Notre gorge était bien serrée. Pour BRIKI, un pasteur. Pour GERROUDJ, plusieurs témoignages par lettre et notamment de personnalités françaises. Pour FARRUGIA, témoignage par télégramme de la fédération des déportés de DACHAU. Pour moi, témoignage du professeur UNAL vers qui va toute ma reconnaissance.
• Atmosphère du procès : Durant tout le procès la place réservée au public était archi-comble : une centaine de personnes environ. Dans l’ensemble, les débats ont été suivis avec attention aussi bien par le public que par le tribunal. Une ou deux tentatives de chahut ont été arrêtées par l’intervention du président qui a présidé avec une certaine objectivité. Les déclarations faites par chacun d’entre nous ont été écoutées sans interruption et avec grande attention sauf celle sur la non reconnaissance du tribunal militaire français pour nous juger. Il faut dire que du point de vue politique le procès revêtait une certaine importance.
D’abord à cause de la représentativité sociale et ethnique des accusés :
• GERROUDJ : Musulman, instituteur.
• Jacqueline GERROUDJ : Israélite, institutrice.
• TALEB Abderrahmane, Musulman, étudiant.
• Yahia BRIKI : Kabyle de famille protestante, journaliste.
• Jean FARRUGIA : Européen, ancien déporté à DACHAU.
• Suzanne CHATAIN : d’origine française, Professeur de philo, fille d’un général français (MONTEUX).
• Georges MARCELLI : Européen, journaliste.
Ensuite, le procès revêtait une importance à propos des rapports entre PCA et FLN qu’il fallait clarifier dans l’intérêt même de la lutte du peuple algérien. Voir à ce sujet ma déclaration.
• Les plaidoiries : L’attention du tribunal et du public a redoublé durant les plaidoiries de nos avocats dont le talent bien connu a été décuplé par la juste cause qu’ils avaient à défendre et par l’amitié qu’ils nous manifestaient. La plaidoirie de Maitre BRUGUIER fut particulièrement sensationnelle et émouvante.
• Les déclarations faites au tribunal :
Déclaration faite par Abdelkader GERROUDJ avant que ne commencent les débats :
« Avant que ne commencent les débats je voudrais au nom de mes frères et de ma femme attirer votre attention sur le fait que nous sommes des Algériens contraints de nous expliquer devant les magistrats d’une armée contre laquelle les circonstances ont amené notre peuple à se battre.
Membres, pour la plupart du FLN, nous aurions voulu, même si nous ne portons pas l’uniforme, être considérés comme des soldats et non être jugés comme des malfaiteurs de droit commun.
L’état de guerre est quasi officiellement reconnu et sans refuser de répondre, nous ne pouvons pas normalement reconnaitre à des tribunaux français le pouvoir de juger des combattants algériens ».
Déclaration préalable que j’ai faite après GERROUDJ :
« En ce début de procès, je tiens à m’associer à la déclaration que vient de faire mon frère de lutte Abdelkader GUERROUDJ. Avec ou sans uniformes, Algériens de toutes origines, nous sommes des combattants au service de l’Algérie.
A ce titre, les lois connues de la guerre ne peuvent en aucun cas nous assimiler à des malfaiteurs.
C’est pourquoi, également à mon tour, sans refuser de répondre, déclare ne pouvoir normalement reconnaitre à des tribunaux français le pouvoir de nous juger ».
Ma déclaration politique faite au procès :
« Ce n’est pas la première fois que je comparais devant un tribunal militaire. Déjà en 1941 pour avoir pris position contre la politique du gouvernement de Vichy, j’étais condamné aux travaux forcés.
Aujourd’hui, c’est le drame qui secoue l’Algérie qui est au centre de ce nouveau procès.
Je sais qu’il serait superflu de démontrer à la multitude d’Algériens qui me connaissent, y compris bon nombre d’adversaires politiques, la fragilité de l’accusation de malfaiteur.
En disant cela, je pense notamment aux 60 000 habitants de Maison Carrée, Musulmans et Européens, qui ont pu m’apprécier durant la période où j’ai exercé en cette ville les fonctions d’adjoint au maire.
Je pense aux milliers d’ouvriers, techniciens et ingénieurs de l’aéronautique dont j’ai partagé la vie durant 11 années.
Je pense aux premières formations de jeunes élèves de l’école de l’air de Cap Matifou, école dont j’ai été pendant plusieurs années, membre du Conseil d’Administration.
Je pense enfin aux dizaines de milliers de lecteurs du quotidien Alger Républicain que j’ai eu l’honneur d’administrer durant 5 années.
PNG - 2 Mo
Jacques Salort avec ses frères de combat à Alger républicain
Au centre de la photo, Jacques Salort auquel Abdelhamid donne l’accolade au siège d’Alger républicain quelques mois après l’indépendance
C’est avec d’autant plus d’indignation que je tiens à souligner devant le tribunal les tortures inqualifiables qui ont présidé à mon interrogatoire dans les locaux de la police d’Alger et les cantonnements militaires de la région de Koléa.
Puisque l’on conteste encore trop souvent les tortures qui ont joué un rôle ignoble dans notre affaire, je demande au tribunal d’examiner le constat du médecin légiste.
Bien qu’il soit entaché d’un esprit pour le moins partisan, il n’en constitue pas moins une preuve accablante contre mes tortionnaires.
La reconnaissance officielle de la mort sous la torture du jeune professeur AUDIN, ne peut plus faire douter de ces pratiques. Elles marquent du sceau de la honte la politique dite de pacification.
Au travers de ces faits, c’est une partie du drame Algérien qui est évoqué.
Si on a pris l’habitude depuis trois ans de parler, c’est pourtant sans trop en approfondir les causes et le plus souvent en les déformant.
Pour ma part, ce drame pour lequel je suis ici, je le vis personnellement, non pas depuis le premier Novembre 1954, mais depuis que j’ai pris conscience des humiliations, des souffrances, des injustices sans nom qui sont le tribut du peuple algérien.
Comment aurais-je pu demeurer insensible en effet au mépris racial, érigé en institution et que l’on retrouve par exemple dans la constitution des assemblées délibérantes où la majorité de la population est livrée au bon plaisir des représentants de la minorité ?
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