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Pétrole à 60 dollars: le prix du baril va-t-il s'envoler d'ici la fin de l'année?

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  • Pétrole à 60 dollars: le prix du baril va-t-il s'envoler d'ici la fin de l'année?

    Par Antoine Izambard

    Le pétrole atteint des plus hauts depuis juillet 2015 pour le Brent et depuis février pour le WTI à cause de la stabilisation du nombre de puits actifs aux États-Unis et du strict respect de l'accord de Vienne par les pays membres de l'Opep et la Russie. Et pour les experts, cette hausse est durable.
    Le baril de Brent dépasse les 60 dollars

    La confiance est bel et bien de retour sur les marchés pétroliers. Le prix du baril de Brent (référence de la mer du Nord) évolue depuis vendredi au-dessus des 60 dollars soit son plus haut niveau depuis juillet 2015. Dans le même temps, le "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, se situe bien au-dessus de la barre symbolique des 50 dollars (53,80 dollars à 11h), son record depuis fin février. Les cours qui se sont envolés en juillet, avant de redescendre en août, sont en constante augmentation depuis mi-septembre. "Les marchés ont accueilli favorablement les dernières prévisions de l'AIE (Agence internationale de l'énergie) et de l'Opep qui démontrent que l'écart entre l'offre et la demande se resserre", analyse Benjamin Louvet, Gérant matières premières chez OFI AM.



    En un an le baril de Brent a gagné 12 dollars après être tombé sous les 45 dollars en juin (graphique Boursorama).

    La production de schiste stagne aux États-Unis

    Une hausse qui s'explique également par la stagnation de la production de pétrole de schiste aux États-Unis. Le nombre de puits de pétrole actifs dans le pays, donnée publiée chaque semaine par l'entreprise américaine Baker Hughes, a progressé vendredi d'un puits après plusieurs semaines de baisse consécutives. "La productivité des producteurs de pétrole de schiste aux États-Unis a augmenté en janvier et en février mais elle n'a plus progressé depuis, précise Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI AM. Dans les faits, il y a eu beaucoup de forages mais peu de puits ont été remis en activité". Le shale (pétrole de schiste américain) qui a subi de plein fouet la baisse des cours a connu avec 2015 et 2016 deux années noires. Contrairement aux Saoudiens dont le baril est rentable à partir de 10 dollars, les producteurs de shale ne rentrent dans leur frais que lorsque le baril dépasse les 60 dollars selon les experts. Ainsi, même si l'activité a repris depuis janvier, les gains sont marginaux. Selon Bloomberg, sur les quarante derniers trimestres, une seule compagnie américaine de shale n'a pas perdu d'argent. Dans son dernier rapport, l'agence américaine de l'énergie a d'ailleurs pointé le déficit de productivité des puits de pétrole de schiste.

    Les marchés semblent également opter pour une lecture positive des données hebdomadaires du ministère américain de l'Energie (DoE) publiées mercredi 25 octobre. "Les réserves d'essence des Etats-Unis ont reculé plus que prévu, après quatre semaines de hausse. Les stocks sont désormais moins élevés qu'en 2015 et en 2016 à la même période. En revanche, les réserves de brut augmentent et la production rebondit très vite, après avoir été perturbée par les ouragans cet été", analysent à ce sujet les analystes de Capital Economics dans une note publiée le 27 octobre.

    L'accord de Vienne probablement prolongé

    Cette remontée des cours s'explique également par un strict respect de l'accord de Vienne où le 30 novembre 2016 les pays membres de l'OPEP et ceux qui en sont extérieurs, comme la Russie, sont parvenus à un accord historique. Les treize membres du cartel et Moscou s'étaient entendus pour réduire leur production de 1,2 million de barils par jour du 1er janvier au 30 juin 2017. Une décision qui a rassuré les marchés et fait remonter le prix du baril. "Il y avait des doutes sur l'Arabie saoudite et la Russie mais ces deux pays respectent leurs engagements", affirme Benjamin Louvet. La stratégie baissière qu'a longtemps défendu Riyad pour contrer l'éclosion du pétrole de schiste aux États-Unis a en effet vécu. Le royaume wahhabite a été fortement affecté par la dégringolade des cours et n'entend donc plus se risquer à voir le baril plonger. Les marchés ont aussi salué les commentaires jeudi du prince saoudien Mohammed ben Salmane en faveur d'un renouvellement de l'accord de Vienne dont la prolongation sera au menu d'une réunion à Vienne fin novembre. Celle-ci ne devrait d'ailleurs pas rencontré d'obstacles majeurs puisque Vladimir Poutine a aussi déclaré "ne pas exclure" la prolongation de cet accord qui coure jusqu'en mars 2018.

    Chômage, industrie, high-tech, médias... les graphiques de Challenges en 2017

    Enfin, le fort déficit des investissements pétroliers devrait également nourrir cette hausse des prix. Les années 2018-2019-2020 sont actuellement scrutées attentivement par les analystes. Comment et par qui seront produits les futurs barils alors que les gisements pétroliers perdent 5% de leur potentiel tous les ans? "C'est une question centrale car les investissements pétroliers sont de plus en plus faibles, répond Benjamin Louvet. Pour maintenir la production à son niveau actuel, les pétroliers doivent investir 630 milliards de dollars par an selon l'AIE. Or en 2015, ils ont investi 450 milliards de dollars, moins de 400 en 2016 et pour 2017 on arrivera à 450 milliards de dollars. La production de pétrole va donc baisser en 2018 et le prix du baril pourrait très facilement remonter autour des 65-70 dollars fin 2018, début 2019 et se diriger vers les 80-90 dollars ensuite".
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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