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Pétrole : vers un réveil des cours en 2018?

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  • Pétrole : vers un réveil des cours en 2018?

    Le baril de Brent vient de franchir le seuil symbolique des 60 dollars et retrouve son plus haut niveau depuis 2 ans. Est-ce le début d'une hausse durable des cours du pétrole ?

    Le baril de Brent vient de franchir le seuil symbolique des 60 dollars et retrouve son plus haut niveau depuis 2 ans. Le light sweet crude (WTI) se négocie quant à lui au-dessus des 54 dollars, au plus haut depuis fin février dernier. Depuis le point bas touché à 45 dollars en juin dernier, le baril de Brent a donc repris 15 dollars. Est-ce le début d’une hausse durable des cours du pétrole ?

    La première raison qui explique le réveil des cours tient à la perspective de resserrement de l’offre mondiale. Pour rappel, fin 2016, les membres de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et 10 autres producteurs dont la Russie décident de désengorger le marché et de soutenir les cours en réduisant leur production d'environ 1,8 million de barils par jour. Une décision qui a mis beaucoup de temps avant de porter ses fruits, car les accords de l’Opep jouent sur l’ambiguïté. L’organisation contraint les pays à réduire leur production d’or noir mais pas les exportations. Or «beaucoup de pays qui avaient des stocks considérables ont continué d’exporter massivement », analyse Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI AM qui affirme qu’« aujourd’hui le déstockage est amorcé».

    Les cours du pétrole ont intégré une prolongation des accords de l’Opep

    Maintenant que l’accord de l’Opep remplit son rôle, les regards se tournent vers la prochaine réunion de l’organisation qui se déroulera fin novembre avec une question : y aura-t-il une nouvelle prolongation ? En attendant une décision officielle, les marchés sont à l’affut de la moindre déclaration susceptible de les éclairer sur l’issue des discussions à venir.

    La semaine dernière justement, ils ont salué la déclaration du prince saoudien Mohammed Ben Salmane qui a affirmé que l’Arabie Saoudite soutenait la proposition d'un renouvellement de l'accord. «Derrière cette volonté de prolonger l’accord se cache aussi un intérêt financier», ajoute Benjamin Louvet. «Ryad n’a en effet aucun intérêt de laisser les cours chuter alors que ses réserves de changes ont fondu comme neige au soleil», explique Benoit Hélin analyste-gérant matières premières chez SMA Gestion. Or, «tout le monde a acheté la perspective d’une prolongation des accords de l’Opep. La progression quasiment linéaire et la volatilité extrêmement basse sur les cours du pétrole est là pour en témoigner». Sauf que nous ne sommes pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Si l’Opep décide de mettre fin aux quotas de production, la correction du marché pourrait être violente.

    Une demande au beau fixe, portée par la reprise économique mondiale

    Du côté de la demande de brut, les indicateurs sont orientés à la hausse. En premier lieu, parce que la conjoncture économique s’améliore. Dans son dernier rapport, le FMI prévoit une croissance mondiale de 3,7% en 2018. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe une progression de la demande de 1,6 million de barils par jour pour atteindre 97,7 mbj en 2017. Cette vigueur de la demande a déjà commencé à se matérialiser si on regarde les importations chinoises de pétrole. Celles-ci ont grimpé à 9 millions de barils par jour en septembre selon les données des douanes chinoises. C'est un million de plus qu'en août et «le deuxième chiffre le plus élevé de l'histoire pour la Chine», affirmait Robert Yawger, de Mizuho Securities. Avec un bémol tout de même : «Ces importations massives d’or noir ont été réalisées aussi dans une démarche de reconstitution des stocks et non pas seulement pour assouvir un besoin immédiat», précise Benjamin Louvet.

    Un autre facteur pourrait aussi tempérer l’augmentation des prix du brut : «Tout le monde anticipe que la demande va augmenter, or si la croissance des pays émergents ralentit ne serait-ce que très légèrement ça va se voir tout de suite en terme de demande mondiale», explique Benoit Hélin. Alors que la demande est au mieux stable sur le Vieux Continent, le moindre accident de parcours du côté des émergents pourrait peser sur la demande de pétrole et tirer les prix vers le bas.

    Le come-back des Etats-Unis

    Pour l’AIE, «la demande de pétrole et la production des pays Opep et non-Opep vont croitre sur le même rythme en 2018». Et ce sont les Etats-Unis qui «seront les principaux contributeurs à cette progression de la production». Car plus que jamais ce sont les producteurs américains qui feront office de juge de paix sur le marché de l’or noir. Car si le schiste ne représente qu’une goutte d’eau (5%) de la production mondiale, il possède un avantage compétitif de taille, celui d’être ultra réactif. « En l’espace de trois mois, ils sont en mesure de remettre en activité des puits alors que l’Arabie saoudite a besoin d’au moins six mois avant de commence à exploiter un puit», détaille Benoit Hélin.

    Sans compter que les producteurs de schiste US ont fait baisser leurs coûts de production de façon drastique : de 70 dollars le baril il y a deux ans, celui-ci est désormais d’environ 40 dollars, voire moins pour les plus efficaces. «Si le marché s’équilibre autour de 50/55$ le baril de WTI, ils seront capables de produire dans cet environnement», ajoute Benoit Hélin. Selon Baker Hughes, on comptait 736 plateformes de forage en activité sur le sol américain le 20 octobre dernier, pratiquement deux fois plus que l’an dernier mais aussi deux fois moins qu’avant l’effondrement des cours en 2014.

    Reste à savoir si les gains de productivité vont pouvoir continuer à se poursuivre de la sorte. Pour Benjamin Louvet, la hausse de la productivité et la baisse des coûts dans les schistes américains sont notamment dus au «fracking horizontal », une technique qui consiste à percer un trou à la verticale et d’aller chercher les différentes poches de pétrole en creusant à l’horizontal. Or «80% des puits utilisent désormais la technique du fracking horizontal, l’essentiel des gains de productivité est derrière nous». Car dans le même temps, le coût des services est en train de remonter. Les producteurs de shale font face à une pénurie de la main d’œuvre qualifiée pour remettre en activité leurs puits. Les Etats-Unis ayant pratiquement retrouvé le plein emploi, «le coût du travail monte en flèche et les producteurs de shale sont contraints de recourir à une main d’œuvre moins qualifiée, ce qui nuit à la productivité», selon Benjamin Louvet. « Il se pourrait bien que le pétrole de schiste ne reparte pas aussi vite qu’on le pensait», conclut le gérant.

    Quid de l’escalade des tensions géopolitiques ?

    Un autre élément peut venir orienter les cours du pétrole dans les mois à venir : le thermomètre géopolitique entre le Kurdistan irakien, le conflit sur l’accord nucléaire iranien et le Venezuela au bord de la faillite…

    Concernant le Kurdistan irakien, les observateurs s’inquiétaient que ces conflits dans la région de Kirkouk ne viennent perturber la production des champs pétroliers dans une zone qui exporte entre 500.000 et 600.000 barils par jour. Mais de fait, « ni l’Irak ni les Kurdes n’ont intérêt à perturber la production d’or noir à moyen terme » explique Benjamin Louvet. Selon lui , « plus que le Kurdistan ou l’Iran le risque d’une perturbation de la production pourrait plus venir du Venezuela dont l’économie est au bord de la faillite que du Moyen-Orient ». Le géant pétrolier a diminué son rythme de production mais exporte encore près de 2 millions de barils par jour. Si le Venezuela se retire de la partie, alors nul doute que cela créera une tension sur le marché du pétrole.

    Pour Benoit Hélin, il n’y a pas de risque géopolitique majeur à court terme. Le gérant anticipe une stabilisation du pétrole autour des 50/55$ le baril et estime que d’un point de vue fondamental « le marché est bien approvisionné, les prix actuels ne sont pas déséquilibrés ».
    Benjamin Louvet de son côté estime que le pétrole va continuer de monter légèrement. « Le baril de WTI pourrait renouer avec les 60$ d’ici la fin de l’année et se stabiliser autour de ce seuil en début d’année quand le Brent pourrait grimper jusqu’à 65$ courant d’année prochaine » prédit le gérant matières premières d’OFI AM.

    Florentine Loiseau ([email protected])

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    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Trop tard, car dans quelque années il en sera du pétrole comme il en est du charbon, il sera presque inutile car remplacé par l'électricité produite par des éoliennes du soleil et du nucléaire.
    En France il y a des milliards de tonnes de charbon dans le sol, elles ne seront jamais exploitées!
    Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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    • #3
      Projet de loi de Finance ( 2018) prix de référence fixé a 50 dollars

      En cas d'amélioration des prix
      l'excédent sera versé au Fonds de régulation des recettes

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