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Projet de loi de finances : 2018 Davantage d’argent pour la Présidence

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  • Projet de loi de finances : 2018 Davantage d’argent pour la Présidence

    Paradoxalement, les budgets de fonctionnement de l’éducation et de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique sont en baisse.

    Le projet de loi de finances 2018 ne consacre pas, loin s’en faut, la rupture avec les pratiques anciennes. On peut tirer cette conclusion de la lecture des chapitres contenus dans les projets de budget de fonctionement de différents
    ministères.
    En l’occurrence, le projet de budget de l’État pour 2018 prévoit une enveloppe de 7,859 milliards de dinars pour le fonctionnement des services de la Présidence contre 7,825 milliards de dinars en 2017, soit une augmentation de 33 millions de dinars. Le législateur explique cette augmentation par les dépenses de personnel et surtout une hausse des dépenses au titre des rubriques achats, habillement, alimentation et parc automobile. Les crédits reservés à l’alimentation et au parc automobile augmentent respectivement de 15% et près de 7%. Étonnant lorsqu’on sait que la politique du gouvernement est la rationalisation des dépenses publiques, incluant la réduction du train de vie de l’État. Ces chiffres semblent dire que la Présidence ne veut pas donner l’exemple pour montrer à la population qu’en ces temps de crise, nos gouvernants ne veulent pas contribuer au partage du fardeau, ne serait-ce que symboliquement.
    En parallèle, plusieurs administrations du ministère des Finances, au contraire, dans un effort de rationalisation des dépenses voient l’enveloppe consacrée au matériel et au fonctionnement incluant achats, habillement et parc automobile, diminuer. Il s’agit des impôts, de la douane, des Domaines et de l’Inspection générale des finances.
    Autre paradoxe, les budgets de fonctionnement des ministères de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sont, eux, en baisse. Idem pour leur budget d’investissement. Ces coupes dans les budgets de deux secteurs importants qui déterminent l’avenir du pays vont s’effectuer au détriment de la qualité de l’enseignement, voire donc la formation des générations futures. Il faut savoir dans ce sens que l’essentiel du budget d’équipement du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique vont aux infrastructures universitaires. Beaucoup moins de ressources financières sont octroyées à la recherche scientifique dans les universités.
    Il faut rappeler en ce sens le caractère budgétivore du fonctionnement de la Présidence : une flotte de véhicules démesurée par rapport aux activités de cette institution, d’autant plus réduites que la maladie du Président n’autorise plus les fréquents déplacements dans la capitale, à l’intérieur du pays ou à l’étranger. Les visites de délégations en raison de cet état sont également en diminution. On imagine bien à travers cette situation que ce parc est sous-exploité, induisant frais de maintenance, de personnel qu’on aurait évité si on avait adapté le fonctionnement de la Présidence à la nouvelle situation : une diminution des activités présidentielles, un contexte de crise financière. Le bon sens enseigne que l’effort de rationalisation des dépenses publiques devrait toucher au premier chef la Présidence. Une action qui donnerait une bonne image de la Présidence.
    Tout cela renvoie à la question du train de vie de l’État. En dépit des observations de spécialistes sur la nécessité pour des institutions sensibles comme la Présidence, le gouvernement et le Parlement, de donner l’exemple en ces temps de crise pour convaincre la population à adhérer à la cure d’austérité qui semble s’inscrire à doses légères, via la dévaluation du dinar, les coupes dans les budgets de départements importants, et les hausses de taxes qui, de manière indirecte, touchent au porte-monnaie de la majorité de la
    population.
    Diminution des salaires des hauts fonctionnaires et des députés, suppression des dépenses de fonctionnement superflues, réduction des dépenses dans les flottes de véhicules des institutions et administration de l’État, autant de mesures qui auraient dû être déjà prises pour rendre crédibles les actions de l’Exécutif et recouvrer la confiance de la population.
    Mais en confectionnant un tel projet de budget pour 2018, le gouvernement Ouyahia va à l’encontre de ces impératifs. Du coup, il creuse le fossé qui sépare aujourd’hui l’actuel pouvoir avec la population.
    Liberté
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