Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Histoire : Le «front du Nord», ces Belges qui ont soutenu le nationalisme algérien entre 1954 et 1962

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Histoire : Le «front du Nord», ces Belges qui ont soutenu le nationalisme algérien entre 1954 et 1962

    L’histoire des Belges qui ont soutenu, entre 1954 et 1962, la Révolution algérienne est avant tout une aventure humaine, d’après l’ambassadeur de Belgique à Alger, Pierre Gillon. Une histoire qui reste à transcrire et à préserver n’étant pas connue en Algérie comme en Belgique.
    C’est là tout le but du colloque sur le «Front du Nord, des Belges et la guerre d’Algérie (1954-1962)», qui s’est tenu, hier, à la Bibliothèque d’El Hamma, en présence des ministres de la Culture, des Moudjahidine et de la Communication.
    En présence aussi des Belges qui ont adhéré à la cause algérienne et qui ont tenu à témoigner de leur participation à la Révolution au péril de leur vie. Oui, au péril de leur vie, car la politique officielle belge de l’époque s’opposait à tout acte de révolte de la part des colonies. L’ancien membre du FLN, Ali Haroun, l’a d’ailleurs souligné dans son intervention, faisant part de l’opposition du ministre des Affaires étrangères belge à inscrire la cause algérienne à l’ordre du jour de la 10e Assemblée de l’ONU, en 1955. «Mais à côté de cela, il y avait cette minorité de Belges, dont ceux qui avaient souffert du régime nazi. Cette minorité, qui avait embrassé la cause algérienne, convaincue de défendre une cause juste», souligne-t-il. Parmi ces Belges, Serge Moureaux. Un jeune avocat, fils d’un ministre de la Culture, qui avait osé exploiter la voiture officielle de son père pour conduire les militants du FLN hors des frontières. Il y avait aussi Luc Somerhausen, connu sous le nom d’Alex, fils du président du Conseil d’Etat belge. Il réquisitionnait, sous la barbe du personnel du Conseil, l’édifice de ce dernier pour abriter les réunions secrètes du comité pour la paix en Algérie, chargé de transporter les militants algériens, les documents et leur hébergement. Line Lima raconte avoir accepté d’inscrire en son nom les voitures achetées par le FLN. «Notre maison était aussi un lieu d’hébergement et de réunions pour les militants du FLN. On avait du mal d’ailleurs à expliquer aux voisins la présence d’étrangers dans notre maison ! Et à chaque fois qu’on tournait la clé de l’une des voitures du FLN, on s’attendait à une explosion», se souvient-elle. Devant ces actes de bravoure, le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, a exprimé son émerveillement, rendant hommage à ces engagements désintéressés. Gratuit, dit-il, dans ses calculs, dangereux dans ses implications dramatiques. «Et surtout, exprimé vis-à-vis d’un autre, l’autre si lointain, si distant, tellement étranger et étrange, qu’on le désigne en pointant le point cardinal opposé à soi, l’Algérie colonisée au Sud, la Belgique libre et souveraine au Nord. Des femmes et des hommes qui avaient su voir, sur le sol belge, dans le sursaut algérien l’une des causes les plus nobles de la modernité et ont eu le courage de leurs œillères euro-centristes pour s’inscrire dans ces pages d’histoire que le peuple algérien a écrites», poursuit-il. Espérant que cette passerelle mémorielle entre les peuples algérien et belge puisse-t-elle donner lieu à tant d’autres liens qui les rapprochent davantage et créent entre nous la confiance et la conscience qui poussent des femmes et des hommes devant l’injustice et l’horreur, à commettre les plus beaux actes de grandeur.
    Tous ceux qui ont lutté et combattu durant la révolution aux côtés des Algériens, d’après le ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni, ont donné à leur lutte une dimension morale vertueuse pour leur pleine conviction aux valeurs idéales et universelles de la guerre d’Algérie et aux valeurs de l’humanité entière. «Les principes de la déclaration du 1er Novembre sont ceux aussi de tous les hommes libres de par le monde. Ces principes sont devenus un guide et une référence pour la lutte de tous les peuples pour leur indépendance», estime-il. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a insisté, quant à lui, sur l’ambition commune entre l’Algérie et la Belgique de récupérer toutes les archives témoignant de leurs actes de résistance. «C’est pour dire toute l’importance qu’accorde l’Algérie à la récupération des éléments indicatifs de son histoire auprès des institutions belges», assure-t-il.
    L’ambassadeur de Belgique a signalé, dans ce contexte, que d’autres aspects de la mémoire historique commune de l’Algérie et de la Belgique doivent être évoquées, la participation notamment des Belges dans le combat sur le territoire algérien et l’apport des émigrés algériens en Belgique.
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X