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Autarcie: l'industrie militaire iranienne

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  • Autarcie: l'industrie militaire iranienne

    Le complexe militaro-industriel irannien, projets et développements de systèmes d'armes.
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    Le complexe militaire iranien naît par la volonté du Shâh au début des années 1970, avec pour objectif de doter l’Etat d’une certaine autonomie dans le domaine des productions d’armements. Malgré l’apport de technologies complexes provenant de l’Occident, l’industrie militaire limite alors sa production aux armes légères et aux munitions, secteurs considérés prioritaires avant tout pour l’Armée de terre, tandis qu’au niveau des R&D une très grande importance est conférée au secteur nucléaire. Grâce à l’aide de la France, de l’Allemagne et des États-Unis, l’Iran lança un vaste plan de recherche nucléaire duale, qui prévoyait la réalisation sur son territoire de 23 complexes. Mais le développement du secteur s’arrêta suite à la révolution théocratique khomeïniste, à l’oppposition radicale des mollah au processus de modernisation et du fait que nombre d’ingénieurs et techniciens choisirent alors de fuir le pays. De même, les transferts d’armement, provenant des pays industrialisés à hauteur de 93% des besoins de Téhéran, s’interrompirent brusquement suite à la crise des otages et à l’adoption par les ayatollah d’une politique anti-occidentale. A la fin des années 1970, l’appareil de guerre est au collapsus, l’Etat s’effondre économiquement et s’isole politiquement.

    L’Irak de Saddam Hussein profite de cette situation de grave crise : dans le but de résoudre le vieux différend du Chatt Al-arab, il attaque le sud de l’Iran. Les projets de l’état major irakien prévoyaient une guerre éclair, mais l’attaque se transforma progressivement en un long et sanglant conflit de tranchées sur le mode de l’attrition.

    D’un point de vue militaire le potentiel iranien est considérablement affaibli : durant les dernières phases du conflit l'Iran perd 40% de son arsenal, le reste, acquis dans les 15 à 25 dernières années, s’étant usé pendant la guerre. A ceci s’ajoutent les désastreux effets de l’embargo auquel le régime est soumis, empêchant le remplacement des pièces endommagées, qui le seront finalement par des éléments de mauvaise qualité, provenant principalement du tiers-monde ou de récupérations suite aux démantèlements d’anciens systèmes d’arme.

    Pour faire face à cette situation, au lendemain du cessez-le feu de 1988, l’Iran initia une vaste campagne de réarmement. Entre 1989 et 1992, il acheta des armes pour une valeur de 6,7 milliards de dollars.[3] Les principaux fournisseurs furent l’Union Soviétique (30%), la Chine (29%), la Corée du Nord, la Pologne et la Tchécoslovaquie. Des pays du bloc communiste il acquit principalement des chars (MBT[4]), des technologies balistiques et le savoir-faire nécessaires à la réalisation d’armes de destruction massive. De ce plan fait partie un vaste processus de restructuration du complexe militaro-industriel. Jusqu’à la moitié des années 1980, cet appareil souffre de la vieille et lourde structure bureaucratique héritée du Shâh. La réalisation du projet de fusion des installations de productions destinées à l’Armée et de celles destinées aux Forces des Gardiens de la Révolution, accomplie grâce à une politique raisonnée de rationalisation et de partenariat, permit un accroissement de 300% des activités, ceci tant en terme de volume de production qu’en terme de qualité. Une impulsion ultérieure conduisant à la production autonome d’armements provint de la politique américaine du dual containment qui, en accentuant l’isolement de Téhéran, poussa le Pays vers un système productif de plus en plus autarcique.

    Une autre importante origine de la restructuration de l’appareil industriel et de la défense iraniens se situe à un niveau géopolitique. L’aspiration de Téhéran à s’imposer comme puissance régionale comporte un nécessaire effort pour combler certaines carences stratégiques. Le régime doit d’abord organiser une politique de défense et de dissuasion efficace, en acquérant et conservant un avantage sur ses voisins dans le domaine balistique. Cette stratégie a été élaborée pour répondre (comme contre-mesure) aux politiques de réarmement menées par l’Arabie Saoudite et Israël. En second lieu, la position géographique favorable permettant le contrôle des routes du Golfe, doit être associée à des systèmes d’armes de moyenne et longue portée[5], dans le but d’exercer une plus grande influence sur le trafic maritime du Golfe persique et sur le détroit d’Ormuz. Ceci permettrait au final de mettre en cause la maîtrise de l’espace maritime par des flottes potentiellement ou officiellement hostiles.



    Actuellement, en Iran, il y a près de 240 installations de production militaire, toutes sous le contrôle du Ministère de la Défense, du Ministère pour la Reconstruction et de l’Organisation des Industries de la défense (DIO)[6]. Cette dernière regroupe et coordonne les entreprises d’Etat qui opèrent dans plusieurs secteurs de production militaire, dont les principales branches sont: munitions, armements terrestres, aéronautiques et aérospatiaux, missiles balistiques, et R&D d’armes biologiques et chimiques.

    Il a été calculé que la valeur des productions s’élève à environ 300 millions de dollars par an. Ce secteur comprend 50.000 employés au total, nombre pouvant atteindre 60.000 dans les cinq prochaines années.

    Le plus grand complexe industriel, bâti à l’aide de la Corée du Nord (ROK), se trouve à Isfahan, où sont produits aéronefs, chars, munitions et propergols pour missiles. Le deuxième centre, réalisé grâce à la collaboration de Pékin, est à Semnam, 150 km de Téhéran, et il focalise son activité dans le domaine des missiles (non balistiques principalement). Sa capacité productive est estimée à un millier de missiles par an[7].

    Les synergies produites par les potentialités industrielles iraniennes avec la technologie des principales fournisseurs (Chine, ROK, Ukraine et Russie) assurent au Pays une certaine autonomie que ce soit dans la conception, la réalisation et la production en série des armes ou dans leur transformation en des versions plus modernes. L’Iran est aujourd’hui en mesure de réaliser des avions de transport et de combat, des véhicules blindés et leurs composants électroniques, tandis qu’il est complètement autosuffisant dans le domaine des munitions.

    Dans le domaine de missiles, en premier lieu grâce à l’aide de la Corée du Nord, il est actuellement capable de construire la version basique du Scud-B, système assez obsolète[8] si on le compare à ce que la science occidentale a créé ces dernières années, mais qui reste pourtant le standard pour les Pays dits « émergents ».

    La première présentation officielle des produits iraniens remonte à 1989, à l'occasion de la Security and Army Exhibition (SECARM), tenue au Gabon, lors de laquelle les premiers exemplaires de missiles Oghab et Nazeat ont été montrés[9].

    La suite...
    Programmes militaires
    http://generisfrance.free.fr/esgmpo/...101.html#_ftn1
    Dernière modification par zek, 16 février 2007, 08h36.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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