TEMOIGNAGE
BAYA EL KAHLA : L’HÉROÏNE AUX YEUX TRISTES
Par Boukhalfa AMAZIT
J'ai eu l'insigne honneur de la rencontrer et de l'interviewer.
La dame n'a rien d'une virago. Ses yeux, couleur feuille d'olivier, dont le regard vous enveloppe de son infinie douceur, ne trahissent pas son âme de guerrière. On a de la peine à déranger sa mémoire. Gênés de lui demander de nous accompagner dans les crêtes et les oueds de ses souvenirs. On y pressent de rudes combats. Mais le ton, les silences, comme des points d'orgue, dans une longue discussion, laissent entrevoir une poignante douleur. On devine de profondes gerçures là, des callosités ici. La vie n'a pas été tendre pour elle, comme pour toutes celles qui ont connu les périodes où se fabriquent des moments d'histoire. Leur consolation, et c'était aussi le but de leur lutte, est de voir, lorsqu'elles ouvrent leur fenêtre, flotter un drapeau sur le fronton d'un édifice public. Celles qui, comme cette dame aux yeux tristes, ont mené le double combat de la libération et de l'émancipation et qu'on a voulu renvoyer au "kanoun", au matin du 4 juillet 1962, alors qu'elles croyaient que le soleil qui se levait ce jour là, brillerait pour toutes et pour tous. Ces dames, mères de toutes les femmes d'Algérie. Des dames exemples. Des dames d'exemple.
L'enfant qu'elle était, est née et a vécu, sa "prime adolescence dans une famille aisée, si on la compare, à celle de la majorité des Algériens des années 30 et 40".
Son père, M. Laribi était planton au Gouvernement général, le "GG" disait-on en ces temps là, pour l'époque, si c'était une bonne situation. Il n'était, certes pas lettré et c'est par un pur hasard qu'il a obtenu ce travail.
"Mon père est venu de Biskra, sa ville natale, vers Alger à l'âge de 14 ans". Il était destiné à embrasser la carrière de tous les migrants vers la capitale, peut-être comme portefaix, docker, jardinier des maraîchages de Zeralda ou allez savoir de quoi serait fait son quotidien. Mais, coup de pot, comme cela se faisait dans les administrations à l'époque, il était demandé à tout partant en congé de se trouver lui-même un remplaçant, sa chance a été qu'un employé du GG, lui aussi natif de Biskra lui proposa l'intérim. Entre-temps, voilà que le pauvre homme décède et le père Laribi d'occuper définitivement le poste du défunt. "Ayant trouvé un emploi stable, permanent et régulièrement rémunéré, il s'est donc établi à Alger". Il y rencontrera une payse, tout comme lui, "de la capitale des Ziban, il l'épouse pour avoir avec elle neuf enfants".
Toumya, la future Baya El Kahla, maquisarde "de la région 1, de la Zone 1, du secteur 1, de la wilaya IV" est née rue de la Marine et a grandi à Fontaine Fraîche (Fort l'Empereur) où elle a habité dans une petite villa. "Mon père voulait que nous fréquentions de bonnes écoles et que nous fassions de bonnes études, pour avoir un bon métier". "Inutile de répéter" qu'à l'époque, d'autant qu'on se trouvait en plein conflit mondial, il n'était pas donné pour tout le monde d'aller à l'école et encore moins d'accéder à un niveau appréciable. "J'ai présenté, après la troisième et le niveau du brevet, avec une dérogation en raison de mon jeune âge, le concours d'accès à l'école d'infirmières de la Croix rouge. J'ai toujours, depuis mon enfance, voulu exercer ce beau métier. Je l'aime jusqu'à présent".
El Watan : C'était à quelle époque ?
Au début des années '50, je suis née en 1936, j'avais donc environ 16 ans. Mais je vous préviens pour la suite de notre discussion, je n'ai aucunement la mémoire des dates. Ma révolte remonte à cette époque et peut-être même avant. Vous savez, je suis une Boumezrag par ma mère et mon grand-père paternel est mort en déportation au bagne en Guyane. Aussi loin que je me souvienne, j'avais en aversion l'ordre qui nous était imposé. De plus, l'exemple de mon oncle Mohamed Khider, militant nationaliste de la première heure, m'emplissait d'un profond sentiment de fierté. Il me parlait souvent de l'Algérie, de liberté, d'indépendance. Il liait tout ça aux études. Ce ressentiment à l'égard de l'autorité m'a souvent valu de mauvais résultats scolaires. Mais tout cela était rattaché à l'humiliation permanente, Arabe par-ci, Arabe par-là, même à l'école. De bon matin on vous triturait les cheveux avec une règle pour vous dire que vous aviez des poux, que vous étiez sales. Pourtant, malgré la modestie des moyens, Dieu sait si notre mère était à cheval sur la propreté de ses enfants, justement pour nous éviter de telles rodomontades.
Mais, je me souviens d'une institutrice, une progressiste qui venait de France, avec laquelle j'avais obtenu de bons résultats. Son comportement à mon égard était si différend. C'est comme si elle m'avait adoptée. Je n'avais plus de conflit. Elle a su me parler et je ne lui ai rien caché des vexations que nous subissions de la part de l'autorité scolaire et des sentiments qui m'animaient face à cette situation.
El Watan : Pour la révoltée que vous étiez le 1er novembre 54 a du être inoubliable. Comment l'aviez-vous vécu ?
Aussi paradoxale que cela puisse vous paraître, je m'en souviens vaguement. Mais je sais que c'était un jour de joie. Je me rappelle mon père qui est entré avec un large sourire qui lui barrait le visage et qui m'a dit "Ca y est nous avons démarré ! " Je tiens de lui l'idée de l'inéluctabilité de l'indépendance nationale. Je ne sais pas pourquoi mais il me semble qu'il m'en parlait beaucoup plus qu'il n'en parlait aux garçons car j'avais de grands frères. Notre père nous a appris le sens de l'égalité entre garçons et filles que ce soit au niveau familial ou celui de l'instruction qu'il voulait pour toutes et pour tous avec un égal intérêt. Ceci malgré les remontrances de ma mère, plus traditionaliste si je puis dire.
El Watan : Aviez-vous pris conscience dès le déclenchement de la Révolution, que vous deviez vous engager et donc que vous aviez un rôle à jouer ? A quand remontent vos premiers contacts avec l'Organisation ?
Absolument. J'avais compris que mon heure était arrivée et que je devais passer à l'action. Restait à savoir où, quand et comment ? C'est à l'école d'infirmière que j'ai été approchée par les frères du réseau d'Alger. Ca doit dater de 1955 environ, je n'ai pas la date exacte. J'ai commencé par faucher des médicaments puis, je suis passée à la distribution de tracts et enfin au transport d'armes et de munitions. Tout dépendait des missions que l'on me confiait. A ce propos il me vient à l'esprit que j'avais des copines juives qui a plusieurs reprises m'ont sauvé la mise, lorsque je me réfugiais chez elles, quand je me sentais suivie. Elles étaient des filles de mon quartier, beaucoup étaient dans un grand dénuement. Elles vivaient dans des baraquements. Eh bien ! Il leur arrivait souvent de m'assister et de cacher des objets ou des effets que je destinais aux frères ou à l'organisation. Que s'est-il passé ensuite ? Pourquoi ont-elles rejoint le camp ennemi ? Je ne le saurai jamais.
El Watan : Qui étaient vos chefs ?
Je ne savais pas qui étaient les responsables de l'organisation à Alger, mais je me souviens que nous nous réunissions parfois du côté de djamaâ Ketchaoua dans la basse Casbah. J'étais la seule femme de mon groupe.
El Watan : Vous souvenez-vous de quelques noms ?
Je sais qu'il y avait le jeune Dziri, un neveu d'Ali Khodja, lequel était un peu mon voisin puisqu'il était de Ben Aknoun et moi de Fontaine Fraîche. Cette période a duré quelques mois avant qu'un patriote de notre cellule ne soit arrêté. La consigne était stricte pour les malheureux infortunés qui tombaient entre les mains des forces coloniales : il leur était demandé de résister de 24 à 48 heures pour permettre aux autres de disparaître. Mais tenir 24 heures sous la torture est une épreuve inhumaine. C'est ainsi que nous avons reçu l'ordre de partir et de rejoindre le maquis. C'est la sœur d'Ali Khodja et son neveu qui m'ont contactée pour organiser mon acheminement vers le djebel.
El Watan : Vos parents étaient-ils au courant de vos activités patriotiques ?
Pas du tout ! Pas même mon père. Mais avec le recul et plus j'y pense, plus je me dis qu'il soupçonnait quelque chose. Quant à ma mère elle n'y pensait même pas. Lorsque j'ai pris la résolution, le jour de mon départ au maquis de l'en informer, elle m'a envoyé le fer à repasser qu'elle tenait, au visage. Vous voyez d'ici sa surprise. La peur de mourir loin d'elle m'avait en effet incitée à lui faire part de la décision des responsables de l'organisation de m'évacuer d'urgence. Mal m'en a pris. Sa réaction était compréhensible par delà toute considération patriotique ou politique. J'étais une fille, sa fille de surcroît. La perspective de m'imaginer au maquis parmi des hommes…
En revanche lorsque j'en ai parlé à mon père, je lui ai dit que j'étais recherchée et que si on me capturait je risquais de ne pas résister aux tortures et que je mettrai en danger la vie de mes compagnons, il a vite compris. Certainement pas de gaieté de cœur, puisqu'il a pleuré, mais il s'est résolu à la nécessité de mon départ et il m'a donné sa bénédiction.
El Watan : Et vous aviez quel âge ?
Moins de vingt ans.
BAYA EL KAHLA : L’HÉROÏNE AUX YEUX TRISTES
Par Boukhalfa AMAZIT
J'ai eu l'insigne honneur de la rencontrer et de l'interviewer.
La dame n'a rien d'une virago. Ses yeux, couleur feuille d'olivier, dont le regard vous enveloppe de son infinie douceur, ne trahissent pas son âme de guerrière. On a de la peine à déranger sa mémoire. Gênés de lui demander de nous accompagner dans les crêtes et les oueds de ses souvenirs. On y pressent de rudes combats. Mais le ton, les silences, comme des points d'orgue, dans une longue discussion, laissent entrevoir une poignante douleur. On devine de profondes gerçures là, des callosités ici. La vie n'a pas été tendre pour elle, comme pour toutes celles qui ont connu les périodes où se fabriquent des moments d'histoire. Leur consolation, et c'était aussi le but de leur lutte, est de voir, lorsqu'elles ouvrent leur fenêtre, flotter un drapeau sur le fronton d'un édifice public. Celles qui, comme cette dame aux yeux tristes, ont mené le double combat de la libération et de l'émancipation et qu'on a voulu renvoyer au "kanoun", au matin du 4 juillet 1962, alors qu'elles croyaient que le soleil qui se levait ce jour là, brillerait pour toutes et pour tous. Ces dames, mères de toutes les femmes d'Algérie. Des dames exemples. Des dames d'exemple.
L'enfant qu'elle était, est née et a vécu, sa "prime adolescence dans une famille aisée, si on la compare, à celle de la majorité des Algériens des années 30 et 40".
Son père, M. Laribi était planton au Gouvernement général, le "GG" disait-on en ces temps là, pour l'époque, si c'était une bonne situation. Il n'était, certes pas lettré et c'est par un pur hasard qu'il a obtenu ce travail.
"Mon père est venu de Biskra, sa ville natale, vers Alger à l'âge de 14 ans". Il était destiné à embrasser la carrière de tous les migrants vers la capitale, peut-être comme portefaix, docker, jardinier des maraîchages de Zeralda ou allez savoir de quoi serait fait son quotidien. Mais, coup de pot, comme cela se faisait dans les administrations à l'époque, il était demandé à tout partant en congé de se trouver lui-même un remplaçant, sa chance a été qu'un employé du GG, lui aussi natif de Biskra lui proposa l'intérim. Entre-temps, voilà que le pauvre homme décède et le père Laribi d'occuper définitivement le poste du défunt. "Ayant trouvé un emploi stable, permanent et régulièrement rémunéré, il s'est donc établi à Alger". Il y rencontrera une payse, tout comme lui, "de la capitale des Ziban, il l'épouse pour avoir avec elle neuf enfants".
Toumya, la future Baya El Kahla, maquisarde "de la région 1, de la Zone 1, du secteur 1, de la wilaya IV" est née rue de la Marine et a grandi à Fontaine Fraîche (Fort l'Empereur) où elle a habité dans une petite villa. "Mon père voulait que nous fréquentions de bonnes écoles et que nous fassions de bonnes études, pour avoir un bon métier". "Inutile de répéter" qu'à l'époque, d'autant qu'on se trouvait en plein conflit mondial, il n'était pas donné pour tout le monde d'aller à l'école et encore moins d'accéder à un niveau appréciable. "J'ai présenté, après la troisième et le niveau du brevet, avec une dérogation en raison de mon jeune âge, le concours d'accès à l'école d'infirmières de la Croix rouge. J'ai toujours, depuis mon enfance, voulu exercer ce beau métier. Je l'aime jusqu'à présent".
El Watan : C'était à quelle époque ?
Au début des années '50, je suis née en 1936, j'avais donc environ 16 ans. Mais je vous préviens pour la suite de notre discussion, je n'ai aucunement la mémoire des dates. Ma révolte remonte à cette époque et peut-être même avant. Vous savez, je suis une Boumezrag par ma mère et mon grand-père paternel est mort en déportation au bagne en Guyane. Aussi loin que je me souvienne, j'avais en aversion l'ordre qui nous était imposé. De plus, l'exemple de mon oncle Mohamed Khider, militant nationaliste de la première heure, m'emplissait d'un profond sentiment de fierté. Il me parlait souvent de l'Algérie, de liberté, d'indépendance. Il liait tout ça aux études. Ce ressentiment à l'égard de l'autorité m'a souvent valu de mauvais résultats scolaires. Mais tout cela était rattaché à l'humiliation permanente, Arabe par-ci, Arabe par-là, même à l'école. De bon matin on vous triturait les cheveux avec une règle pour vous dire que vous aviez des poux, que vous étiez sales. Pourtant, malgré la modestie des moyens, Dieu sait si notre mère était à cheval sur la propreté de ses enfants, justement pour nous éviter de telles rodomontades.
Mais, je me souviens d'une institutrice, une progressiste qui venait de France, avec laquelle j'avais obtenu de bons résultats. Son comportement à mon égard était si différend. C'est comme si elle m'avait adoptée. Je n'avais plus de conflit. Elle a su me parler et je ne lui ai rien caché des vexations que nous subissions de la part de l'autorité scolaire et des sentiments qui m'animaient face à cette situation.
El Watan : Pour la révoltée que vous étiez le 1er novembre 54 a du être inoubliable. Comment l'aviez-vous vécu ?
Aussi paradoxale que cela puisse vous paraître, je m'en souviens vaguement. Mais je sais que c'était un jour de joie. Je me rappelle mon père qui est entré avec un large sourire qui lui barrait le visage et qui m'a dit "Ca y est nous avons démarré ! " Je tiens de lui l'idée de l'inéluctabilité de l'indépendance nationale. Je ne sais pas pourquoi mais il me semble qu'il m'en parlait beaucoup plus qu'il n'en parlait aux garçons car j'avais de grands frères. Notre père nous a appris le sens de l'égalité entre garçons et filles que ce soit au niveau familial ou celui de l'instruction qu'il voulait pour toutes et pour tous avec un égal intérêt. Ceci malgré les remontrances de ma mère, plus traditionaliste si je puis dire.
El Watan : Aviez-vous pris conscience dès le déclenchement de la Révolution, que vous deviez vous engager et donc que vous aviez un rôle à jouer ? A quand remontent vos premiers contacts avec l'Organisation ?
Absolument. J'avais compris que mon heure était arrivée et que je devais passer à l'action. Restait à savoir où, quand et comment ? C'est à l'école d'infirmière que j'ai été approchée par les frères du réseau d'Alger. Ca doit dater de 1955 environ, je n'ai pas la date exacte. J'ai commencé par faucher des médicaments puis, je suis passée à la distribution de tracts et enfin au transport d'armes et de munitions. Tout dépendait des missions que l'on me confiait. A ce propos il me vient à l'esprit que j'avais des copines juives qui a plusieurs reprises m'ont sauvé la mise, lorsque je me réfugiais chez elles, quand je me sentais suivie. Elles étaient des filles de mon quartier, beaucoup étaient dans un grand dénuement. Elles vivaient dans des baraquements. Eh bien ! Il leur arrivait souvent de m'assister et de cacher des objets ou des effets que je destinais aux frères ou à l'organisation. Que s'est-il passé ensuite ? Pourquoi ont-elles rejoint le camp ennemi ? Je ne le saurai jamais.
El Watan : Qui étaient vos chefs ?
Je ne savais pas qui étaient les responsables de l'organisation à Alger, mais je me souviens que nous nous réunissions parfois du côté de djamaâ Ketchaoua dans la basse Casbah. J'étais la seule femme de mon groupe.
El Watan : Vous souvenez-vous de quelques noms ?
Je sais qu'il y avait le jeune Dziri, un neveu d'Ali Khodja, lequel était un peu mon voisin puisqu'il était de Ben Aknoun et moi de Fontaine Fraîche. Cette période a duré quelques mois avant qu'un patriote de notre cellule ne soit arrêté. La consigne était stricte pour les malheureux infortunés qui tombaient entre les mains des forces coloniales : il leur était demandé de résister de 24 à 48 heures pour permettre aux autres de disparaître. Mais tenir 24 heures sous la torture est une épreuve inhumaine. C'est ainsi que nous avons reçu l'ordre de partir et de rejoindre le maquis. C'est la sœur d'Ali Khodja et son neveu qui m'ont contactée pour organiser mon acheminement vers le djebel.
El Watan : Vos parents étaient-ils au courant de vos activités patriotiques ?
Pas du tout ! Pas même mon père. Mais avec le recul et plus j'y pense, plus je me dis qu'il soupçonnait quelque chose. Quant à ma mère elle n'y pensait même pas. Lorsque j'ai pris la résolution, le jour de mon départ au maquis de l'en informer, elle m'a envoyé le fer à repasser qu'elle tenait, au visage. Vous voyez d'ici sa surprise. La peur de mourir loin d'elle m'avait en effet incitée à lui faire part de la décision des responsables de l'organisation de m'évacuer d'urgence. Mal m'en a pris. Sa réaction était compréhensible par delà toute considération patriotique ou politique. J'étais une fille, sa fille de surcroît. La perspective de m'imaginer au maquis parmi des hommes…
En revanche lorsque j'en ai parlé à mon père, je lui ai dit que j'étais recherchée et que si on me capturait je risquais de ne pas résister aux tortures et que je mettrai en danger la vie de mes compagnons, il a vite compris. Certainement pas de gaieté de cœur, puisqu'il a pleuré, mais il s'est résolu à la nécessité de mon départ et il m'a donné sa bénédiction.
El Watan : Et vous aviez quel âge ?
Moins de vingt ans.
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