La fuite des cerveaux coûte cher à l’Algérie. Très cher. Chaque année, plusieurs milliers d’étudiants, mais aussi des chercheurs, des ingénieurs ou des médecins quittent le pays, en quête d’opportunités plus intéressantes à l’étranger, en France, aux Etats-Unis, en Angleterre ou au Canada, les pays les plus attractifs pour les diplômés algériens. Les causes de cette hémorragie ? Elles sont bien connues : les mauvaises conditions de travail et de rémunération, la très faible valorisation des métiers intellectuels en Algérie, le plafonnement des carrières, l’absence de moyens financiers lorsqu’on est chercheur ou universitaire, l’insécurité, la corruption, etc.
En Europe, les migrants algériens qualifiés représentent près de 268 000 personnes. La destination favorite des cerveaux fuyants à l’étranger est la France. L’Hexagone capte, en effet, 75% de migrants qualifiés algériens, soit bien plus que le Canada (11%) ou la Grande Bretagne (4%).
En 2011, Ahmed Guessoum, un chercheur à l’université de Bab Ezzouar (USTHB) avait réalisé une étude dans laquelle il tentait de mesurer précisément les effets de ce « brain drain ». Les chiffres sont effrayants. Selon lui, 71 500 diplômés de l’université ont quitté l’Algérie entre 1996 et 2006. Durant cette période, plus de 10 000 médecins sont partis, principalement en France, et les universités américaines ont accueilli près de 18 000 universitaires. Au total, cette fuite des cerveaux a coûté à l’Algérie près de 40 milliards de dollars, selon Ahmed Guessoum.
Certes, cette estimation se fonde sur la pire période, celle de la « décennie noire ». Le rétablissement de la situation sécuritaire et de la conjoncture économique a sans doute permis de juguler un peu cette hémorragie, mais il est évident que celle-ci se poursuit, avec de graves conséquences à long terme sur le pays. Car le problème n’est pas tant que les meilleurs diplômés partent se former à l’étranger : cela pourrait être une opportunité formidable pour le pays. Le drame, c’est que ces diplômés ne reviennent pas en Algérie. Contrairement au Maroc qui parvient à offrir à ces ressortissants partis étudier à l’étranger des conditions favorables pour les faire revenir, tant dans le secteur public que dans le privé, l’Algérie n’a jamais considéré les « partants » et les autorités n’ont jamais fait aucun effort pour les accompagner, les suivre une fois à l’étranger et les faire revenir en Algérie à la fin de leurs études.
La responsabilité de l’Etat est, ici encore, considérable : en ignorant ses meilleurs éléments en Algérie, en ne leur offrant pas des opportunités valables dans le pays, il les pousse vers l’étranger. En ne les faisant pas revenir, il prive le pays de forces vives, de compétences, de ressources intellectuelles dont on a plus que jamais besoin aujourd’hui.
Karim Amellal
En Europe, les migrants algériens qualifiés représentent près de 268 000 personnes. La destination favorite des cerveaux fuyants à l’étranger est la France. L’Hexagone capte, en effet, 75% de migrants qualifiés algériens, soit bien plus que le Canada (11%) ou la Grande Bretagne (4%).
En 2011, Ahmed Guessoum, un chercheur à l’université de Bab Ezzouar (USTHB) avait réalisé une étude dans laquelle il tentait de mesurer précisément les effets de ce « brain drain ». Les chiffres sont effrayants. Selon lui, 71 500 diplômés de l’université ont quitté l’Algérie entre 1996 et 2006. Durant cette période, plus de 10 000 médecins sont partis, principalement en France, et les universités américaines ont accueilli près de 18 000 universitaires. Au total, cette fuite des cerveaux a coûté à l’Algérie près de 40 milliards de dollars, selon Ahmed Guessoum.
Certes, cette estimation se fonde sur la pire période, celle de la « décennie noire ». Le rétablissement de la situation sécuritaire et de la conjoncture économique a sans doute permis de juguler un peu cette hémorragie, mais il est évident que celle-ci se poursuit, avec de graves conséquences à long terme sur le pays. Car le problème n’est pas tant que les meilleurs diplômés partent se former à l’étranger : cela pourrait être une opportunité formidable pour le pays. Le drame, c’est que ces diplômés ne reviennent pas en Algérie. Contrairement au Maroc qui parvient à offrir à ces ressortissants partis étudier à l’étranger des conditions favorables pour les faire revenir, tant dans le secteur public que dans le privé, l’Algérie n’a jamais considéré les « partants » et les autorités n’ont jamais fait aucun effort pour les accompagner, les suivre une fois à l’étranger et les faire revenir en Algérie à la fin de leurs études.
La responsabilité de l’Etat est, ici encore, considérable : en ignorant ses meilleurs éléments en Algérie, en ne leur offrant pas des opportunités valables dans le pays, il les pousse vers l’étranger. En ne les faisant pas revenir, il prive le pays de forces vives, de compétences, de ressources intellectuelles dont on a plus que jamais besoin aujourd’hui.
Karim Amellal
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