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Guerre en Irak : pour Gordon Brown, le Royaume-Uni a été "trompé"

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  • Guerre en Irak : pour Gordon Brown, le Royaume-Uni a été "trompé"

    L'ancien Premier ministre explique dans un livre que le Pentagone a volontairement menti au sujet de l'existence d'armes de destruction

    Les images de Colin Powell présentant en février 2003 au Conseil de sécurité des Nations unies les preuves supposées de la présence d'armes de destruction massive en Irak restent le symbole de cette guerre, qui aurait fait au total plus de 100 000 morts. Principal allié des Américains, le Royaume-Uni a fait son autocritique à la suite des travaux de la commission Chilcot, qui a étudié pendant plusieurs années les circonstances de l'entrée en guerre de l'armée britannique. Publié en juillet 2016, ce rapport avait pointé le manque de raisons valables pour le déclenchement d'une telle offensive, mettant en cause le Premier ministre de l'époque, Tony Blair.
    Un autre ancien locataire du 10, Downing Street, Gordon Brown, revient sur cet épisode dans un ouvrage intitulé My Life, Our Times, dont The Guardian publie des extraits. Premier ministre entre 2007 et 2010, et chancelier de l'Échiquier (ministre des Finances) à l'époque, il explique que le Royaume-Uni a été volontairement « trompé » par le Pentagone et que le rapport des services de renseignements américains sur les capacités militaires irakiennes ne lui a, à aucun moment, été communiqué. Le fait que l'état-major américain ait été conscient du fait que l'Irak n'était pas en mesure de produire des armes de destruction massive tout en maintenant son allié dans l'ignorance pousse Gordon Brown à affirmer que cette guerre « ne pouvait pas se justifier comme un dernier recours » et que l'invasion « ne pouvait pas être vue comme une réponse proportionnée »

    Des «  suppositions  » plutôt que des preuves

    C'est en raison de la présence présumée de ces armes sur le sol irakien que Tony Blair avait décidé de rejoindre la coalition. Gordon Brown, qui estime qu'il y avait à l'époque une « fièvre de la guerre », affirme également « se demander encore et encore s'[il] aurai[t] pu faire quelque chose avant que la décision fatidique ne soit prise ». Expliquant que le chancelier de l'Échiquier n'avait qu'un accès restreint à ces informations, il avait cependant été « rassuré » par des rapports du MI6, le renseignement britannique. Aujourd'hui, il a manifestement perdu toute illusion sur le sujet : «  Nous avons tous été trompés sur l'existence des armes de destruction massive. […] Il est incroyable que personne, au sein du gouvernement britannique, n'ait pu voir ce rapport américain. »
    Ce document mettait en effet l'accent sur le fait que l'analyse par les États-Unis du programme d'armement irakien était basée en grande partie, « peut-être à 90 % », sur des renseignements imprécis et sur des « suppositions » plutôt que sur des « preuves ». Dans son livre, Gordon Brown révèle également avoir voulu, à son arrivée à Downing Street en 2007, retirer dès que possible les troupes britanniques d'Irak. Elles ont finalement été rapatriées en 2009.

    le Point fr
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