Le représentant démocrate du Minnesota, M. Keith Ellison, est surpris que sa religion - il est musulman - ait suscité une polémique lorsqu'il a fait campagne pour un siège au Congrès, car ce qui l'intéressait en premier lieu, c'était de débattre les grands sujets à l'ordre du jour.
Aussi n'abordait-il pas cette question de lui-même, se contentant de répondre aux questions qu'on lui posait sur sa foi, a-t-il précisé lors d'une interview à l'USINFO.
Aujourd'hui, parler de l'islam n'est plus pour lui un sujet tabou, « parce que cela peut ouvrir l'esprit ».
Démocrate et premier musulman à être élu au Congrès des États-Unis, M. Ellison explique que c'est aux valeurs qu'il défend qu'il doit son élection. « Je dois continuer à promouvoir le bien commun, l'intérêt du public, l'éducation, la santé et la paix. Ce sont là les questions sur lesquelles mes électeurs veulent que je travaille. » En le choisissant, explique-t-il, les électeurs ont dit : « Peu nous importe votre religion. Voici les sujets qui nous importent. Si vous pouvez les défendre, vous êtes notre candidat. »
Ses valeurs, c'est de la foi chrétienne, inculquée par ses parents, et de l'islam, une religion qu'il pratique depuis près de 25 ans, qu'il les tire. « Les valeurs sur lesquelles l'islam repose ne sont pas propres à cette religion. Nombre de traditions religieuses les partagent. Croire en la charité, donner à ceux qui sont dans le besoin, faire face à l'adversité, et croire en l'égalité et en la justice, ne sont l'apanage d'aucune religion en particulier, y compris de l'islam », fait-il remarquer.
Les vraies valeurs de l'islam, affirme-t-il, ne sont pas contraires au processus démocratique. « Ce sont des idées universelles. En vérité, non seulement sont-elles compatibles avec la démocratie, mais elles nous poussent vers une société où la population est consultée, où elle a son mot à dire, où elle donne son approbation », a-t-il expliqué, ajoutant : « Comment pouvez-vous avoir une société juste lorsqu'une seule personne ou un nombre limité de personnes font les lois en ayant à l'esprit leur propre intérêt, des lois que tout le monde doit cependant respecter ? C'est fondamentalement injuste. »
Et citant de mémoire la Sourate 49 : 13 du Coran : « O hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous connaissiez et vous chérissiez les uns les autres, et non pas pour que vous vous méprisiez ; le plus noble d'entre vous auprès d'Allah est le plus pieux. »
« C'est là une traduction du Coran qui affirme essentiellement l'égalité des hommes et des femmes (...), mais la diversité s'accompagne souvent du conflit lorsqu'on a un comportement chauviniste et cette sourate veut éveiller en nous la curiosité à propos des différences pour que nous apprenions à nous connaître les uns les autres. Et ce n'est pas parce que nous sommes différents qu'il faut trouver les moyens de nous opprimer et de nous avilir mutuellement », a-t-il fait observer.
Le Coran, a-t-il rappelé, dit bien que la religion est une question de choix, non pas d'obligation. Et, lorsque la dictature remplace respect mutuel et justice, a-t-il ajouté, « cela veut tout simplement dire que nous voulons placer nos désirs de domination, de pouvoir, d'argent, ou d'hégémonie au-dessus de l'ordre de Dieu qui est de nous aimer les uns les autres, d'aimer son voisin comme soi-même ».
Les Afro-Américains sont attirés par l'islam depuis longtemps.
À la question de savoir pourquoi il en était ainsi, M. Ellison a expliqué : « Il y a des réalités américaines auxquelles on ne peut échapper. Les gens veulent leur humanité réaffirmée. Et, durant l'époque de Jim Crow, je pense qu'on peut dire que l'humanité des Afro-Américains n'était pas réaffirmée. » (Les lois dites de « Jim Crow » institutionnalisèrent les inégalités et la ségrégation des Noirs, une situation contre laquelle le mouvement en faveur des droits civiques s'est battu pour rectifier.)
Les habitants de Minneapolis qu'il représente sont issus de divers groupes ethniques, parmi lesquels figure la plus importante communauté d'immigrés somaliens des États-Unis, mais ceux qui l'ont élu sont en grande majorité blancs et chrétiens, des descendants d'immigrants norvégiens, suédois et allemands.
Lorsqu'on lui a demandé quelle était la personnalité qui l'avait le plus inspiré dans sa vie publique, il a immédiatement nommé M. Paul Wellstone, le sénateur du Minnesota qui a œuvré pour impliquer les jeunes, les pauvres et les minorités dans la politique.
À l'évidence, il a de l'admiration pour Martin Luther King, Malcom X, John Brown et John Kennedy, mais, raconte-t-il, « je n'ai jamais rencontré ces personnes », alors qu'il a connu M. Wellstone. « J'ai observé l'exemple bien réel d'une personne capable de conjuguer service à la communauté, militantisme au niveau local et politique électorale », a-t-il précisé. Et d'ajouter : « Je pensais jadis qu'une fois élu, il vous était impossible de conserver vos valeurs, que vous seriez pris dans l'engrenage, que vous deviendriez quelqu'un d'autre. Mais il a prouvé que c'était faux, qu'il était possible de ne pas s'écarter du droit chemin. »
Par Usinfo
Aussi n'abordait-il pas cette question de lui-même, se contentant de répondre aux questions qu'on lui posait sur sa foi, a-t-il précisé lors d'une interview à l'USINFO.
Aujourd'hui, parler de l'islam n'est plus pour lui un sujet tabou, « parce que cela peut ouvrir l'esprit ».
Démocrate et premier musulman à être élu au Congrès des États-Unis, M. Ellison explique que c'est aux valeurs qu'il défend qu'il doit son élection. « Je dois continuer à promouvoir le bien commun, l'intérêt du public, l'éducation, la santé et la paix. Ce sont là les questions sur lesquelles mes électeurs veulent que je travaille. » En le choisissant, explique-t-il, les électeurs ont dit : « Peu nous importe votre religion. Voici les sujets qui nous importent. Si vous pouvez les défendre, vous êtes notre candidat. »
Ses valeurs, c'est de la foi chrétienne, inculquée par ses parents, et de l'islam, une religion qu'il pratique depuis près de 25 ans, qu'il les tire. « Les valeurs sur lesquelles l'islam repose ne sont pas propres à cette religion. Nombre de traditions religieuses les partagent. Croire en la charité, donner à ceux qui sont dans le besoin, faire face à l'adversité, et croire en l'égalité et en la justice, ne sont l'apanage d'aucune religion en particulier, y compris de l'islam », fait-il remarquer.
Les vraies valeurs de l'islam, affirme-t-il, ne sont pas contraires au processus démocratique. « Ce sont des idées universelles. En vérité, non seulement sont-elles compatibles avec la démocratie, mais elles nous poussent vers une société où la population est consultée, où elle a son mot à dire, où elle donne son approbation », a-t-il expliqué, ajoutant : « Comment pouvez-vous avoir une société juste lorsqu'une seule personne ou un nombre limité de personnes font les lois en ayant à l'esprit leur propre intérêt, des lois que tout le monde doit cependant respecter ? C'est fondamentalement injuste. »
Et citant de mémoire la Sourate 49 : 13 du Coran : « O hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous connaissiez et vous chérissiez les uns les autres, et non pas pour que vous vous méprisiez ; le plus noble d'entre vous auprès d'Allah est le plus pieux. »
« C'est là une traduction du Coran qui affirme essentiellement l'égalité des hommes et des femmes (...), mais la diversité s'accompagne souvent du conflit lorsqu'on a un comportement chauviniste et cette sourate veut éveiller en nous la curiosité à propos des différences pour que nous apprenions à nous connaître les uns les autres. Et ce n'est pas parce que nous sommes différents qu'il faut trouver les moyens de nous opprimer et de nous avilir mutuellement », a-t-il fait observer.
Le Coran, a-t-il rappelé, dit bien que la religion est une question de choix, non pas d'obligation. Et, lorsque la dictature remplace respect mutuel et justice, a-t-il ajouté, « cela veut tout simplement dire que nous voulons placer nos désirs de domination, de pouvoir, d'argent, ou d'hégémonie au-dessus de l'ordre de Dieu qui est de nous aimer les uns les autres, d'aimer son voisin comme soi-même ».
Les Afro-Américains sont attirés par l'islam depuis longtemps.
À la question de savoir pourquoi il en était ainsi, M. Ellison a expliqué : « Il y a des réalités américaines auxquelles on ne peut échapper. Les gens veulent leur humanité réaffirmée. Et, durant l'époque de Jim Crow, je pense qu'on peut dire que l'humanité des Afro-Américains n'était pas réaffirmée. » (Les lois dites de « Jim Crow » institutionnalisèrent les inégalités et la ségrégation des Noirs, une situation contre laquelle le mouvement en faveur des droits civiques s'est battu pour rectifier.)
Les habitants de Minneapolis qu'il représente sont issus de divers groupes ethniques, parmi lesquels figure la plus importante communauté d'immigrés somaliens des États-Unis, mais ceux qui l'ont élu sont en grande majorité blancs et chrétiens, des descendants d'immigrants norvégiens, suédois et allemands.
Lorsqu'on lui a demandé quelle était la personnalité qui l'avait le plus inspiré dans sa vie publique, il a immédiatement nommé M. Paul Wellstone, le sénateur du Minnesota qui a œuvré pour impliquer les jeunes, les pauvres et les minorités dans la politique.
À l'évidence, il a de l'admiration pour Martin Luther King, Malcom X, John Brown et John Kennedy, mais, raconte-t-il, « je n'ai jamais rencontré ces personnes », alors qu'il a connu M. Wellstone. « J'ai observé l'exemple bien réel d'une personne capable de conjuguer service à la communauté, militantisme au niveau local et politique électorale », a-t-il précisé. Et d'ajouter : « Je pensais jadis qu'une fois élu, il vous était impossible de conserver vos valeurs, que vous seriez pris dans l'engrenage, que vous deviendriez quelqu'un d'autre. Mais il a prouvé que c'était faux, qu'il était possible de ne pas s'écarter du droit chemin. »
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