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100ème anniversaire de la Révolution d'Octobre 1917 : Intervention du PADS (Algérie)

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  • 100ème anniversaire de la Révolution d'Octobre 1917 : Intervention du PADS (Algérie)

    Par tourtaux-jacques Le 12/11/2017

    Intervention du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme (PADS - communiste) pour la 19ème Rencontre des Parti communistes et ouvriers, à Saint-Pétersbourg du 2 au 4 novembre 1917.

    Centième anniversaire de la Révolution d'Octobre 1917
    2-4 novembre 2017, Saint-Pétersbourg

    La célébration du centième anniversaire de la Révolution socialiste d'Octobre 1917, de la prise du pouvoir par le prolétariat en alliance avec la paysannerie laborieuse est un moment important pour l'ensemble du mouvement communiste international. C'est un moment particulier pour saisir sa portée historique internationale et assimiler les leçons de la conduite des luttes qui a rendu possible cette victoire. Ses enseignements essentiels sont toujours valables comme sources d'inspiration dans notre combat actuel malgré le renversement historiquement temporaire du système socialiste. La restauration du capitalisme est elle-même une source d'enseignements pour nos partis dans notre effort pour passer en revue les causes de la contre-révolution à partir d'une analyse marxiste-léniniste.

    Cet effort est indispensable pour nous préparer sérieusement à l'accumulation des facteurs d'une nouvelle situation révolutionnaire que rend inévitable l'aiguisement actuel des contradictions fondamentales insurmontables du régime capitaliste, en particulier à son stade impérialiste, à un moment où les rivalités entre Etats impérialistes s'expriment à travers la montée des tensions sur tous les fronts et la multiplication des foyers de guerre, avec le risque d'un cataclysme nucléaire. Les conséquences de la victoire de la contre-révolution nous imposent d'approfondir nos réflexions critiques et autocritiques pour préparer les conditions subjectives, idéologiques et organisationnelles de la contre-offensive du mouvement ouvrier et populaire afin d'abattre ce régime suranné devenu une menace pour la survie de l'humanité tout entière, et abolir l'exploitation de classe.

    La révolution d'Octobre a été l’œuvre de millions de prolétaires et de paysans dirigés par le parti bolchévique armé par la théorie révolutionnaire du marxisme conçue comme un guide pour l'action révolutionnaire. Lénine a élaboré une ligne révolutionnaire en appliquant de façon créatrice le marxisme aux conditions de la Russie tsariste, à partir de l'examen de l'ensemble des rapports de classe caractérisés par la formation d'une classe ouvrière fortement concentrée et par l'existence d'une importante paysannerie opprimée par les vestiges de la féodalité et les grands propriétaires fonciers.

    La ligne léniniste a formé une avant-garde prolétarienne apte à prendre la tête de la révolution démocratique bourgeoise pour la mener jusqu'au bout et la transformer de façon ininterrompue en révolution socialiste. La tactique élaborée par Lénine à la veille du congrès de 1903 a préparé l'avant-garde prolétarienne à jouer un rôle actif et dirigeant dans les processus révolutionnaires en gestation et non à se mettre à la remorque de la bourgeoisie, à limiter les objectifs de son action à la seule élimination des vestiges de la féodalité et aux seules libertés formelles souhaitées pour la classe ouvrière, conformément aux limites prétendument tracées par les révolutions qui avaient précédé dans l'Europe occidentale, dans le cadre d'une longue étape considérée comme un préalable à celle du socialisme et devant créer les forces productives sans lesquelles le socialisme n'aurait aucune chance selon les conceptions opportunistes des menchéviks. Sous la direction de Lénine, le parti bolchévique a mené de front deux guerres sociales indissolublement liées: la lutte contre l'autocratie et les vestiges du servage en même temps que la lutte de la classe ouvrière contre la bourgeoisie.

    La formation d'une telle avant-garde pleine d'abnégation, mue par un très fort esprit de sacrifices et devant entraîner l'ensemble de la classe ouvrière et à travers celle-ci toute la population laborieuse, a été le fruit de la lutte idéologique menée de façon implacable par Lénine contre le menchévisme et les différentes variantes de l'opportunisme. Sans l'immense travail théorique effectué par Lénine et l'imprégnation du parti bolchévique par la stratégie révolutionnaire découlant de ce travail, la révolution d'Octobre aurait été impossible. Le rôle du parti en tant que force dirigeante organisée sur la base des principes du centralisme démocratique et d'une discipline de fer, l'aptitude de la classe ouvrière à assumer un rôle dirigeant malgré son infériorité numérique dans la société russe, grâce à son alliance avec la paysannerie laborieuse, la théorie du maillon faible de la chaîne impérialiste, la mise en lumière de la loi du développement inégal, la thèse de la possibilité de construire le socialisme en un seul pays, le refus de soutenir son gouvernement dans la guerre impérialiste, la lutte sans merci contre le social-chauvinisme, l'affirmation en actes de l'internationalisme prolétarien et l'appel du parti bolchévique à travailler à la défaite militaire de son propre pays pour mettre fin à la boucherie mondiale et hâter la chute du régime réactionnaire, l'élaboration de mots tactiques d'ordre souples tenant compte de l'état d'esprit des travailleurs, des leçons que ces derniers tirent de leur expérience au cours des luttes, la capacité à utiliser toutes les formes de luttes et à passer rapidement de l'une à l'autre, à combiner travail légal et illégal, luttes parlementaires, y compris dans les parlements les plus réactionnaires et les plus anti-démocratiques - comme la Douma- et luttes extra-parlementaires, grèves économiques et grèves politiques, transformation des grèves en insurrection, c'est tout cela qui a permis au parti bolchévique de conquérir la majorité au sein de la classe ouvrière et des masses populaires, de prendre le pouvoir. Cette ligne offensive dans son essence a forgé une armée de militants, de cadres et de révolutionnaires professionnels résolus à prendre la tête de la révolution. Elle l'a préparée a adhérer immédiatement en avril 1917 à l'analyse léniniste de classe de la dualité des pouvoirs opposant le gouvernement provisoire de la bourgeoisie et des propriétaires fonciers aux soviets, à la mise en lumière par Lénine de la signification historique des soviets. Apparus en 1905 et largement ancrés après février 1917 dans les usines, parmi les soldats et les paysans, les soviets ont préfiguré les organes de la dictature du prolétariat et la forme de l'Etat prolétarien en alliance avec la paysannerie. Le parti bolchévique éduqué par Lénine a très vite adopté et popularisé dans le travail de propagande le mot d'ordre de "tout le pouvoir aux soviets", comme mot d'ordre préparant les masses, à travers leur expérience des luttes et des déconvenues, à la prise du pouvoir.

    Contrairement à ce que prétend la propagande mensongère de la bourgeoisie mondiale la révolution d'octobre ne fut pas le résultat d'une action conspirative menée par une minorité usant de violence pour s'imposer à la majorité. Elle a été l'aboutissement de la crise d'un régime réactionnaire si désuet et décrépit qu'il a dressé contre lui une immense force de destruction. Le régime soviétique issu de l'insurrection victorieuse du 25 octobre jouissait de l'appui de l'immense majorité de la population. Sans cela, sans les sacrifices de centaines de milliers d'ouvrier et de paysans, il n'aurait jamais mis en déroute la contre-révolution interne barbare et les troupes des 14 pays interventionnistes menés par les plus grandes puissances de l'époque, les USA, l'Allemagne, la France, l'Angleterre, le Japon, interventionnistes qui ont ravagé la Russie.

    Après octobre 1917, de nouveaux rapports de classe se sont formés grâce à la conquête du pouvoir par le prolétariat et le renversement de l'Etat de la bourgeoisie et des propriétaires fonciers. La Russie soviétique, devenue le pays le plus démocratique au monde, a pu résoudre de nombreux problèmes dans un même processus: décret sur la paix, sur la nationalisation des terres et leur remise aux paysans, contrôle des usines par les ouvriers puis nationalisation, application aux peuples opprimés par la Russie tsariste du droit à disposer d'eux-mêmes, journée de 8 heures, égalité de l'homme et de la femme, séparation de l'Eglise et de l'Etat, suppression de l'analphabétisme et développement de l'instruction publique, promotion des langues maternelles des peuples auparavant opprimés par le régime autocratique. Le pouvoir soviétique, la propriété sociale des moyens de production et d'échange, la planification centrale, l'enthousiasme et l'esprit de sacrifices de millions d'homme convaincus par leur propre expérience qu'ils oeuvraient désormais pour eux-mêmes et non pour la bourgeoisie ont permis à l'URSS de rattraper en 10 ans un retard d'un siècle sur les pays capitalistes développés de l'Europe de l'ouest.

    Les menchéviks anciens et nouveaux conseillent systématiquement d'attendre un prétendu plein développement des forces productives avant d'inscrire le socialisme à l'ordre du jour. L'URSS a pu se hisser en moins de 30 ans au rang de 2ème puissance mondiale grâce à une industrialisation accélérée fondée sur l'industrie lourde et la production des moyens de production, à la modernisation de l'agriculture, l'essor des sciences et des techniques. Le but de la production n'était plus la recherche du profit mais la satisfaction des besoins matériels et moraux croissants du peuple laborieux, la préservation de son indépendance face aux dangers d'intervention impérialiste.

    L'URSS avait toujours prôné la paix entre les nations sans cependant renoncer à se doter des moyens de se défendre contre ses ennemis impérialistes perfides
    La révolution d'Octobre a eu une immense répercussion dans le monde. Elle a stimulé la combativité de la classe ouvrière dans les pays capitalistes, des plus développés aux plus retardataires. Elle a partout suscité la formation de partis communistes et provoqué la faillite de la 2ème Internationale devenue aux mains des opportunistes l'instrument idéologique de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière. L'URSS a été l'artisan principal de la destruction du nazisme et du fascisme, vaincus grâce à l'héroïsme de ses peuples qui défendaient au prix de leur vie leur liberté et leurs conquêtes sociales.

    Son existence, l'extension du camp socialiste ont créé à l'échelle mondiale un rapport des forces favorable à la classe ouvrière et aux peuples opprimés. La bourgeoisie a dû faire des concessions aux travailleurs pour ne pas perdre le pouvoir. Le système colonial a été ébranlé. Les peuples colonisés ont pu arracher leur indépendance politique. L'aide de l'URSS aux pays libérés a permis d'entrevoir la possibilité de brûler l'étape capitaliste et de passer au socialisme.

    La parité réalisée par l'URSS dans le domaine des armes a dissuadé l'éclatement d'une nouvelle guerre mondiale.
    A l'inverse, le renversement du socialisme a donné libre cours à la destruction des acquis du développement, à l'annulation des conquêtes sociales des travailleurs, à la régression de la condition de la femme, au retour de la misère la plus extrême et de l'obscurantisme religieux, aux ingérences militaires et aux guerres pour le repartage du monde et le contrôle des sources d'énergie.

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    -2-

    Malgré l'encerclement impérialiste, le travail de subversion des Etats impérialistes, ce renversement n'était pas inévitable. Nous devons étudier les erreurs commises qui ont été exploitées par les classes déchues. Nous devons examiner les tactiques mises en œuvre par les représentants des classes expropriées qui ont su s'adapter aux nouvelles réalités pour combattre de l'intérieur le socialisme en s'infiltrant dans les organes de l'Etat et du parti, en sabotant ou en paralysant la dynamique du socialisme.

    Le dénigrement de la période de Staline, l'affirmation en 1960 de la victoire définitive et irréversible du socialisme en URSS, du remplacement de la dictature du prolétariat par l'Etat du "peuple tout entier" alors qu'à l'intérieur de l'URSS les agissements des partisans du retour au capitalisme n'avaient pas cessé, le but fantaisiste de l'instauration du communisme en 1980, ces proclamations étaient de la poudre aux yeux. Elles ont endormi la vigilance des militants communistes et des travailleurs. Elles ont créé un climat d'euphorie prédisant une victoire garantie du socialisme. Les mises en garde de Lénine sur les difficultés que le socialisme - première phase du communisme - allait rencontrer pendant encore longtemps face à la force de l'habitude et de la petite production privée qui engendre inévitablement le capitalisme, face aux carriéristes qui infiltrent l'Etat soviétique pour le miner de l'intérieur, face aussi aux rapaces impérialistes qui entourent l'URSS, n'ont pas été entendues.

    Les révisionnistes ont pu restaurer en 1966 les catégories marchandes et assigné aux entreprises le profit comme but de leurs activités. Cette orientation contre-révolutionnaire a cassé la planification, désorganisé la production, entraîné de graves pertes matérielles et morales.

    L'enthousiasme des travailleurs, leur dévouement pour bâtir de nouveaux rapports entre les hommes fondés sur l'entraide et la fraternité sur le socle de la propriété sociale ont été sapés à la racine.

    Une grande leçon se dégage, la lutte pour affermir le socialisme est longue et difficile. Elle implique la plus grand vigilance contre les signes de déviation, la révision des principes de fonctionnement de l'Etat prolétarien dans un contexte international encore dominé par le capitalisme, l'affaiblissement de la planification centrale et de la propriété sociale des moyens de production, la violation des normes de la démocratie prolétarienne.

    Notre époque demeure celle du passage au socialisme, quelles que soient les défaites momentanées que puissent subir notre mouvement en raison de la force et de la ruse de nos adversaires; en raison aussi des erreurs ou des indécisions et des hésitations, du poids de l'esprit menchéviste qui paralyse les rangs du mouvement communiste international.

    Le sentiment de découragement qui s'est emparé de larges catégories de travailleurs depuis le renversement de l'Etat soviétique ne doit pas nous cacher que les conditions d'une nouvelle situation révolutionnaire s'accumulent peu à peu. Et la situation peut connaître une accélération et des bonds inattendus.

    Par apport à 1917 les effectifs du prolétariat se sont multipliés de plusieurs fois à l'échelle mondiale. Tous les pays sont enserrés dans les mailles du système capitaliste-impérialiste. Toute crise survenant dans l'un de ses lieux se propage à grande vitesse aux quatre coins du monde. La pression intolérable de la bourgeoisie monopoliste à la recherche du moyen de relever ses taux de profit n'épargne aucune couche sociale. Le fossoyeur de la bourgeoisie est numériquement plus important qu'il y a cent ans.

    L'histoire poursuit sa marche en avant vers l'abolition révolutionnaire du capitalisme.

    La contradiction entre d'un côté, l'esprit de résignation qui semble dominer au sein de la classe ouvrière, objet d'un travail de propagande massif et permanent pour l'éloigner de l'idéologie socialistes, et de l'autre la férocité de l'exploitation qu'elle subit, cette contradiction ne peut durer indéfiniment. Elle éclatera avec d'autant plus de force que les travailleurs constatent que leur part dans les richesses qu'ils produisent diminue, pendant que celle de leurs exploiteurs atteint des sommets sans cesse dépassés, que leur travail a créé des moyens fabuleux qui leur permettraient, si le système capitaliste était remplacé par le système socialiste, de vivre mieux sans absolument craindre le lendemain, d'avoir un logement confortable, d'être soignés, d'accéder à l'instruction, à l'art et à la culture, aux loisirs, de donner la possibilité à tout enfant qui contient en lui un Raphaël ou un Beethoven de le devenir, à tout enfant sauvé de la rue ou d'une favela de devenir un grand constructeur d'engins spatiaux, etc.

    Dans les luttes quotidiennes, pour de meilleures conditions de vie des travailleurs, pour l'emploi, pour la paix dans le monde, nous ne devons pas cesser une seconde de faire la propagande pour le socialisme, d'expliquer les causes du renversement du socialisme, de pousser les exploités à s'organiser, à lutter, à tisser des liens de solidarité entre eux et à l'échelle mondiale, à éviter les pièges des conflits ethniques, nationaux et religieux que leur tendent leurs exploiteurs, à rejoindre le parti communiste pour abattre le régime capitaliste.

    L'humanité n'a aucun avenir radieux à attendre du capitalisme. Rien ne pourra sauver ce système périmé du soulèvement révolutionnaire des classes qu'il exploite et opprime.

    L'avenir des peuples est dans le socialisme.

    Vive le Centième anniversaire de la Grande Révolution Socialiste d'Octobre 1917!

    Vive l'internationalisme prolétarien!

    solidarite internationale pcf

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