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Crise pétrolière 2014-2017 : l’étendue des dégâts dans 11 pays africains

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  • Crise pétrolière 2014-2017 : l’étendue des dégâts dans 11 pays africains

    (Ecofin Hebdo) - Début 2014, les Etats-Unis deviennent premier producteur mondial de pétrole avec une production d’environ 11,7 millions de barils de pétrole par jour. Une production dopée par un boom historique de la production de pétrole de schiste. Au même moment, la production russe atteint 10,8 millions de barils de pétrole par jour.

    Dans ce contexte de concurrence et de surproduction qui n’arrange pas ses comptes, l’Arabie Saoudite, alors deuxième plus grand producteur mondial de brut avec 11,5 millions de pétrole extrait par jour, décide de réagir. Fort d’un potentiel pétrolier impressionnant, le royaume wahhabite, dans un esprit de compétition, inonde le marché pour faire descendre les prix. Mais les intentions de l’Arabie Saoudite ne se limitent pas à meurtrir la concurrence, il s’agit aussi d’affaiblir l’économie de son éternel rival, l’Iran, qui brandit la menace d’un expansionnisme pétrolier après la levée de l’embargo sur l’exportation de son brut.
    La production saoudienne connaît rapidement une augmentation de 600 000 barils de pétrole par jour. Sur les principaux marchés, les prix dégringolent...

    Entre novembre 2014 et janvier 2016, les prix du pétrole qui s’établissaient à une moyenne de 100 $ le baril recule de plus de 60%, atteignant en janvier 2016, leur plus bas niveau depuis de nombreuses années, 27 $.

    Entre-temps, un accord sur le nucléaire iranien est signé entre l’Iran et les pays occidentaux, ce qui mécontente les dirigeants saoudiens qui encouragent un regain de production. La production russe côtoie toujours les sommets et l’Iran fait son retour sur le marché, menaçant d’optimiser sa capacité de production.
    Seul élément de modération, la production américaine chute à 9,2 millions de barils par jour grâce à un essoufflement du marché du schiste.

    En Afrique, tous les pays producteurs d’or noir souffrent de cette situation désastreuse. La plupart de ces pays dépendent à plus de 80% des revenus pétroliers pour financer leurs budgets. En 2 ans, la chute des prix conduit certains parmi eux à faire appel aux institutions de Bretton Woods pour résister. D’autres, comme le Nigéria, sombrent dans la récession économique. Tour d’horizon des dégâts causées par la chute des prix du pétrole parmi les principaux producteurs africains.



    Nigéria : chute des cours + baisse de production = récession

    Le Nigéria est, de loin, le pays le plus atteint par la chute des prix du pétrole qui dégringolent de plus de 67% entre septembre 2014 et juillet 2015.

    Pendant cette période, le pays se trouve confronté à un effondrement brutal de ses recettes publiques car il dépend à plus de 70% des recettes pétrolières pour financer son budget. En 2015, la croissance économique du pays chute à 3%, son plus bas niveau depuis 10 ans, et le naira, la monnaie locale, baisse d’au moins 30% par rapport au dollar américain. Quant aux réserves de la Banque centrale, elles fondent à 28 milliards de dollars, soit une baisse de 20 milliards en 2 ans.

    En début 2016, le gouvernement annonce son incapacité à accorder plus de subventions à la consommation de produits pétroliers. De l'autre côté, les prix des produits de base ne cessent d’augmenter.

    Outre la chute des prix du pétrole, les attaques des militants armés du Delta du Niger depuis janvier 2016, réduisent de plus de 700 000 barils par jour la production nationale d’or noir qui était de 2,4 millions de barils par jour, ce qui accentue les effets néfastes sur l’économie.

    En mars 2016, malgré l’accalmie dans le Delta et une légère reprise de l’activité pétrolière, la chute de la production fait perdre au pays son statut de premier producteur africain de brut au profit de l’Angola. Le Nigéria a alors extrait 1 677 000 barils par jour en mars contre 1 782 000 pour l’Angola. Le pays plonge alors dans une récession qui durera plus d’un an.

    Cette chute des prix du pétrole présente tout de même l’avantage de contraindre le pays à entamer un programme de diversification de son économie, en l’orientant davantage vers l’agriculture, notamment.
    Au troisième trimestre de 2017, le Nigéria sort de la récession grâce à l’amélioration de la production pétrolière, malgré des cours du pétrole qui peinent à se stabiliser.

    Désormais, la croissance économique est de 0,55% en glissement annuel, alors que la production pétrolière a enregistré une croissance de 9,1% à 1,68 million de barils par jour sur cette période, permettant d’ailleurs au pays de retrouver son statut de principal producteur africain, devant l’Angola.
    Toutefois, cet équilibre reste fragile pour le Nigéria. Début novembre 2017, les Niger Delta Avengers ont annoncé la fin du cessez-le-feu signé fin août 2016 avec le gouvernement. Une reprise des attaques pourrait entraîner une nouvelle érosion de la production, ce qui fait planer le risque d’une nouvelle récession. Et malheureusement, le programme de diversification n’a toujours pas pris. La maladie hollandaise a la peau dure au Nigéria.



    Angola : la riche façade s’effondre et laisse apparaître la pauvreté

    En Angola, les hydrocarbures représentent 95 % des exportations et contribuent à hauteur de 70% aux recettes fiscales. Donc, lorsque le marché pétrolier global plonge, à partir de mi-2014, l’économie du pays suit automatiquement le mouvement.

    Entre juin 2014 et fin 2015, la florissante économie angolaise s’effondre. La croissance du PIB ralentit à 3,8% en 2015 et les acteurs du secteur pétrolier disent tourner à perte. Pour preuve, l’Américain Vaalco annonce son retrait du marché de l’exploration.

    Le secteur de la construction, deuxième poumon économique du pays, grand pourvoyeur d’emplois, qui attire des dizaines d’entreprises notamment en provenance du Portugal, est au plus mal.

    Au plan social, des dizaines de milliers de personnes se retrouvent à la rue. A la mi-2016, de nombreux cas de violences et d’agressions sont signalés. Le taux de chômage avoisine les 30%. On observe une pénurie de biens de consommation courante comme les médicaments. Il s’ensuit une aggravation de la situation sanitaire du pays. Parallèlement, Luanda peine à payer les fonctionnaires depuis fin 2015, selon des sources officielles.

    En juin 2016, le président José Eduardo dos Santos révèle que la compagnie d’Etat en charge du pétrole, la Sonangol, ne renfloue plus les caisses publiques depuis janvier 2016 et que l’Etat est à court de réserves de change pour payer la facture de ses importations. Des plans d’austérité sont alors adoptés pour faire face à la situation. Luanda gèle jusqu’à nouvel ordre les transferts de capitaux vers l’étranger et l’importation de certaines marchandises, notamment les biens de consommation produits à l’étranger.

    Par ailleurs, depuis le début de la crise, on note un important recul des investissements étrangers. La situation était telle que ce pays qui était abonné à une croissance à 2 chiffres, demande l’aide du FMI, le 6 avril 2016, même si, un mois plus tôt, le ministre des finances annonçait que la situation était « sous contrôle ».

    Comme le Nigéria, le gouvernement sort des tiroirs ses plus vieux projets de diversification de l’économie, essentiellement tournée vers l’agriculture.

    En début du second trimestre 2017, l’Angola aurait besoin d’un baril à 85 dollars pour revenir à l’équilibre budgétaire et relancer son économie, alors que sur le marché, le brut s’échange à peine à 50 dollars. Dans la foulée, la note souveraine de l’Angola a été dégradée à B1 avec perspective négative par l’agence de notation américaine Moody’s. Selon le FMI, bien que le pays ait adopté une série de mesures pour diversifier ses revenus, davantage de réformes d’ajustement sont nécessaires pour arriver à l’équilibre.
    En cette fin 2017, les risques de dévaluation de la monnaie sont de plus en plus élevés. A cause de la faiblesse des prix du pétrole, le ministre des finances, Archer Mangueira, n’écarte plus la possibilité de dévaluer le Kwanza, la monnaie locale, afin d’en arriver à une stabilité des réserves extérieures.



    L’Algérie, touchée mais pas coulée

    98%. C’est ce que représente le pétrole dans les exportations du pays maghrébin. Même s’il apparaît aujourd’hui que l’Algérie a mieux résisté que les deux premiers producteurs africains, les difficultés engendrées par la chute des prix du pétrole pour son économie sont

    Les investissements dans le secteur pétrolier ont drastiquement reculé entre 2014 et nos jours. Un problème qui existait déjà, plus de trois ans, avant la chute des prix. En raison d’un cadre juridique très restrictif, les investisseurs rechignent à injecter des capitaux dans le secteur. Ceci a pour conséquence une stagnation de la production et une forte chute des recettes publiques.

    Depuis, la Sonatrach, la société d’Etat en charge des hydrocarbures, a lancé un vaste programme pour attirer des investissements dans l’exploitation du pétrole, le pays se promet, à terme, de devenir un hub énergétique mondial.

    En 2015, le gouvernement prévoit dans son budget des recettes d’hydrocarbures de l’ordre de 60 milliards de dollars. Mais face à la persistance de la faiblesse des prix du pétrole, le pays ne récolte que 34 milliards de dollars au terme de l’exercice. C’est moins de la moitié des recettes de 2014 qui étaient de 70 milliards de dollars.

    En 2016, le déficit commercial du pays s’élève à 15,8 milliards de dollars contre 13,7 en 2015. En 2017, la situation sera moins inconfortable pour l’Algérie. Avec un prix du baril compris entre 50 et 55 dollars, le bénéfice des ventes au 31 décembre devrait se situer entre 30 et 32 milliards de dollars.

    Gabon : le salut par la diversification

    Du fait de la chute des prix du pétrole, les investissements publics du Gabon reculent de 6%, en 2015, se chiffrant à 597 milliards de FCFA. Ils chutent à nouveau l’année suivante, à 563 milliards de FCFA. Pris à la gorge, le gouvernement adopte une mesure de réduction de 5% de son budget 2017 par rapport à celui de 2016.

    La crise pétrolière fragilise également les acteurs du secteur. Au mois d’avril 2016, le Britannique Sterling Oil and Gas annonce la fermeture de ses succursales gabonaises. Mais Sterling n’est pas seul dans cette situation. Même s’il n’a pas déserté le marché gabonais, le Français Total enregistre, au premier trimestre de 2016, une chute de 28% de son chiffre d’affaires par rapport à la même période, l’année précédente

    Mai 2016, l’agence de notation américaine Moody’s abaisse de « Ba3 » à « B1», la note du pays, pointant des « prix du pétrole demeurés trop bas » ; ce qui soulève le risque de pénurie de liquidités et de vulnérabilité externe pour l’économie gabonaise, selon les précisions des experts.
    Quelques jours, plus tard, le président Ali Bongo promet, à la télévision nationale que, s’il est réélu, il accélérera le processus de diversification de l’économie afin de mettre l’économie à l’abri des flottements du marché pétrolier.

    Après sa réélection, Ali Bongo met en oeuvre sa promesse de campagne. Le Gabon est l’un des pays africains producteurs de pétrole qui affiche une forte volonté politique pour tourner la page du pétrole. En janvier 2017, la Banque africaine de développement (BAD) lui accorde un prêt de 200 millions d’euros pour relancer l’économie et promouvoir la diversification. Plus tard, en octobre 2017, le Fonds Monétaire International (FMI) annonce sa disposition à débloquer, pour le compte de Libreville, une enveloppe de 400 milliards de Francs CFA pour accélérer la mise en œuvre de son Plan de relance économique (PRE).

    Plus tôt, en avril, Ali Bongo a fait part de sa volonté de faire de l’huile de palme, le nouvel or noir du Gabon. Il convient de souligner, qu’avant la chute des cours, le pétrole représentait 45% du PIB. Actuellement, il n’en constitue plus que 27%.

    Congo : On ne change rien et on attend des jours meilleurs

    Au Congo, le pétrole, c’est 90% des exportations, 75% des recettes publiques et 60% du PIB. En deux ans, la chute des prix du pétrole entraîne une baisse des revenus pétroliers de l’ordre de 1400 milliards FCFA. Un gros frein pour la politique des grands travaux que mène depuis plusieurs années l’Etat congolais. Au troisième trimestre de 2017, le budget du fonds routier destiné au financement des infrastructures routières, subit une coupe pour le compte de l'exercice 2015. Initialement prévu et adopté à 63 milliards FCFA, il est ramené à 50 milliards FCFA. D’autres projets sont également gelés.

    Pour limiter les dégâts, le Congo se tourne vers l’exploitation de nouveaux champs pétroliers. La production devrait passer de 250 000 barils de pétrole par jour à 300 000 barils de pétrole par jour, d’ici 2018.

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    Confronté à la dure réalité des marchés pétroliers, le gouvernement opère à deux reprises, entre le 2e semestre de 2015 et le 2e semestre de 2016, des coupes budgétaires drastiques : la première de 12% et la seconde de 9%. Initialement, le budget 2016 qui était fixé à 2333 milliards FCFA passe, après réajustements, à 2122 milliards FCFA. Les revenus du pétrole prévus en début d’exercice pour 754 milliards FCFA, s’établissent finalement à 544 milliards FCFA.

    Au deuxième trimestre 2016, l’agence de notation Moody’s dégrade la note souveraine du Congo de «B1» à «B2», en raison de sa forte dépendance au pétrole qui limite ses options de financement.

    Total qui exploite le bloc Pointe Noire Grands Fonds décide de se retirer de cette licence car les prix du baril, trop bas, ne lui permettent pas de continuer l’exploitation. La compagnie française affirme n’avoir trouvé aucun modèle économique conséquent pour continuer le développement du champ. « Avec un cours du baril autour de 50 $, nous n’avons pas réussi à trouver un modèle économique pour ce projet de taille modeste qui produit environ 12 500 b/j pour 15 à 20 millions $ d’investissement chaque année », explique Guy Maurice, Directeur Afrique de Total Exploration et Production.

    Contrairement à son voisin gabonais, le Congo n’entreprend pas de réelle diversification économique. En janvier 2017, la Banque africaine d'exportation et d'importation (Afreximbank) et Brazzaville ont signé un accord de prêt selon lequel la banque mettra une enveloppe de 250 millions $ au profit du secteur pétrolier congolais. Le Congo croit dur comme fer en son secteur pétrolier et en sa capacité à le sortir de la morosité actuelle.



    Guinée équatoriale : la cigale ayant chanté tout l’été...

    L’économie équato-guinéenne qui dépend à 90% de la manne pétrolière, est l’une des plus dépendantes au pétrole. Depuis le début de la chute des prix du pétrole, l’économie s’est contractée de 7,4% en 2015 et de 10% en 2016, selon le FMI.

    De nombreuses entreprises ont fermé et le taux de chômage avoisine désormais les 40%. Les recettes publiques devraient, quant à elles, reculer de 27% en 2017.

    La baisse des cours du brut a entraîné, dans ce pays, depuis 2014, une baisse de près de 10% de l’activité d’exploitation du pétrole et du gaz.

    Pour le FMI, l’économie équato-guinéenne a peu de chances de retrouver une croissance conséquente à moyen terme, en raison de sa trop forte dépendance au pétrole.



    Ghana : le coup de frein en plein décollage !

    De tous les pays cités plus haut, le Ghana est le producteur africain de pétrole ayant l’économie la plus diversifiée. Par conséquent, il a moins ressenti les effets néfastes de la chute des prix du baril sur son économie. C’est aussi le plus jeune producteur car l’extraction n’y a démarré qu’en 2010.

    En 2011, trois ans avant le début de la dégringolade des prix du pétrole et un an après le démarrage des exportations, le pays avait enregistré une croissance record de 14% qui s’était maintenue à ces niveaux jusqu’à la crise. Dès 2015, la croissance est tombée à 3%. Or, Accra s’était lourdement endetté à partir de 2011, anticipant sur les vastes recettes qu’il tirerait de la vente de son pétrole dans les années suivantes. Pas de chance !

    La situation exerce une forte pression sur le budget et le remboursement de la dette absorbe 30% des revenus publics. Le gouvernement serre les dents. Le Ghana est désormais, avec la Côte d’Ivoire, l’un des pays les plus endettés de la région ouest-africaine. Le pays a dû se tourner vers le FMI, en 2015, qui lui a accordé en avril une facilité élargie de crédit (FEC) d’un montant de 918 millions $ sur trois ans, signée en avril 2015.

    En 2016, le déficit public a atteint 9% et les ratios d’endettement, 74% du PIB.

    Pour 2017, les prévisions de croissance ont été revues à la baisse car les prix du pétrole restent toujours inférieurs à 60 dollars, le niveau de rentabilité. Par conséquent, les prévisions de croissance du PIB sont désormais situées entre 7 et 7,4%, au lieu de 8% comme prévu.

    Il faut cependant noter que la progression de la production de pétrole devrait amortir le choc de la chute de la faiblesse des prix. Depuis 2015, le pétrole est devenu le deuxième produit d’exportation du pays et la production devrait doubler, d’ici 2018.



    Tchad : comment assurer la sécurité du Sahel sans les recettes pétrolières ?

    Suite à la chute des prix du pétrole, au moment où le pays dépense sans compter pour assurer sa sécurité et celle de ses voisins, le pays s’est retrouvé au bord de la faillite. Depuis les premières heures de la situation, le Tchad qui est fortement tributaire de la manne, tourne au ralenti. Les grands chantiers engagés avec faste sont suspendus et montrent l’incapacité du pays à financer leur réalisation. Le pétrole représente 2/3 du PIB et plus de 70% des recettes publiques.

    Pris de court, le Tchad se tourne vers ses partenaires étrangers et s’endette, espérant un retour rapide à la normale. Mais la situation ne s’arrange pas. Dès 2016, le pays se trouve dans l’incapacité de payer ses fonctionnaires. Dans l’enseignement par exemple, les écoles sont fermées depuis un an. Les écoles privées qui sont restées ouvertes doivent faire redoubler les élèves.

    Les compagnies pétrolières présentes dans le pays serrent les dents et poursuivent la production mais la faiblesse des prix les empêche d’investir dans le développement. En 2016, la production annuelle a chuté de 9,7% pour s’établir à 6,5 millions de tonnes.



    Soudan : tout à refaire

    Depuis la sécession du pays en 2011, Khartoum fait face à une forte réduction de ses recettes pétrolières car le plus jeune Etat du monde est parti avec 75% de sa production. Une situation à laquelle vient s’ajouter la baisse des prix du pétrole.

    L’essentiel des revenus ayant rapport avec le pétrole est tiré des droits de passage du brut sud-soudanais destiné à l’exportation. Pour traverser cette impasse, le Soudan a lancé un vaste programme pour l’acquisition de bloc d’exploration par les compagnies étrangères.



    Soudan du Sud : mission impossible

    Au Soudan du Sud, le pétrole représente 98% des recettes publiques. Toute l’économie du pays est bâtie sur la rente pétrolière. Par conséquent, la chute des prix du pétrole a eu un effet dévastateur sur le système.

    Le pays qui fait transiter son pétrole vers le marché international par les installations soudanaises, est tenu de verser une redevance fixe d'utilisation de ses oléoducs qui est de 24 dollars le baril. Les 24 $ payés par Juba sur chaque baril comprennent les redevances d'utilisation des infrastructures soudanaises proprement dites, environ 9 $, auxquelles s'ajoutent 15 $ de remboursement d'une indemnité forfaitaire totale de 3 milliards de dollars, due à Khartoum en compensation de la perte de revenus pétroliers lors de la sécession, indique Prix Du Baril. Une situation qui fait que Juba vend son pétrole à perte. Dans le contexte actuel, le pays a besoin d’un baril à au moins 84 dollars pour assurer la rentabilité de son secteur.

    Cette situation défavorable a découragé les investisseurs qui, eux aussi, ont très peu de marges pour investir dans le développement. Par conséquent, la production, perturbée par les affrontements entre les forces gouvernementales et celles de l’opposition, chute de plus de 200 000 barils par jour à 130 000 barils par jour, en moins de 3 ans.

    En septembre dernier, le gouvernement a annoncé qu’il envisage de mettre fin aux subventions au carburant pour soulager les finances publiques.
    Dernière modification par haddou, 18 novembre 2017, 11h48. Motif: suite

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