Décédé depuis de plusieurs semaines, le corps en état de décomposition de cet homme de 67 ans a été retrouvé, ce vendredi, dans son foyer social à Evry.
« C’est un vrai mouroir ici… », souffle André, assis avec ses deux gros sacs sur un banc de la rue Soljenitsyne à Evry. « On peut mourir dans nos chambres, personne ne s’en rendra compte. » Le corps en état de décomposition d’un homme de 67 ans a été découvert, vendredi matin dans son logement du foyer social Adef, une association qui propose des solutions de logement aux personnes en situation précaire. Il gisait, au pied de son lit, au milieu des mouches, des cafards et d’un capharnaüm de vêtements et de denrées périssables. Selon les premiers éléments recueillis sur place, ce sexagénaire de nationalité portugaise aurait succombé, il y a plusieurs semaines, à une maladie incurable.
« Je suis tout seul dans ma chambre, reprend André qui revient tout juste d’un séjour à l’hôpital. Nous n’avons de contact avec personne », regrette-t-il. Malgré le peu d’échanges qu’il décrit, plusieurs voisins le saluent en passant à ses côtés. « Manuel, je le connaissais de vue, ajoute le retraité qui réside au foyer depuis près d’un an. On a discuté quelques fois, il évitait de parler de sa maladie. »
« Ce cas révèle un manque total de gestion, s’énerve le maire Evry, Francis Chouat (ex-PS). Je dénonce cette incurie depuis quinze ans. Il faut prendre des mesures d’urgence, j’ai d’ailleurs alerté la préfète sur la situation. » Contactés ce samedi après-midi, les services d’Adef n’ont pu être joints.
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