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En Allemagne, Angela Merkel et ses tentatives de former un gouvernement échouent, vers de nouvelles élections en 2018

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  • En Allemagne, Angela Merkel et ses tentatives de former un gouvernement échouent, vers de nouvelles élections en 2018

    Si de nouvelles élections sont organisées, Merkel aura les plus grandes difficultés à rester à la tête de son parti pour le conduire au scrutin.

    Les négociations menées par Angela Merkel pour tenter de former un nouveau gouvernement en Allemagne après les élections législatives ont échoué ce dimanche 19 novembre dans la soirée à la suite au retrait du parti libéral, après plus d'un mois de tractations.

    "Il est préférable de ne pas gouverner que de mal gouverner", a déclaré à la presse à Berlin le président des Libéraux du FDP Christian Lindner, en estimant qu'il n'avait pas été possible de trouver une "base commune".

    Au bout du compte c'est notamment sur la question de l'immigration et des suites de la politique généreuse d'accueil des demandeurs d'asile d'Angela Merkel en 2015 et 2016 que les tractations ont buté: les partis n'ont pu s'entendre sur la question de savoir si tout ou partie seulement des réfugiés devaient avoir droit au regroupement familial en Allemagne.

    Du coup, l'Allemagne risque de devoir en passer in fine par de nouvelles élections début 2018 à l'issue incertaine. "Je déplore que nous n'ayons pu trouver une solution commune" a déploré Merkel devant la presse à Berlin. Elle a dans le même temps promis de "tout faire pour que ce pays soit bien dirigé au cours des semaines difficiles à venir", à la tête de son gouvernement actuel de gestion des affaires courantes.

    "Nous verrons comment les choses vont évoluer"

    Le président de la CSU, Horst Seehofer, a estimé que l'échec des discussions et l'absence d'un véritable gouvernement constituait "un poids" pour le pays. Merkel a indiqué vouloir s'entretenir lundi avec le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, appelé par la Constitution à jouer un rôle clé pour la suite. "Nous verrons ensuite comment les choses vont évoluer", a-t-elle dit.

    Au pouvoir depuis 2005, Angela Merkel a certes remporté fin septembre les législatives dans la plus grande économie européenne mais avec le pire score depuis 1949 pour son parti, dans un contexte de percée de l'extrême droite et d'atomisation du paysage politique.

    Cette situation, ajoutée au refus des sociaux-démocrates de continuer à gouverner avec elle, la prive de majorité évidente au Parlement. Depuis plus d'un mois, elle négociait du coup une coalition sur le papier contre nature -et encore jamais expérimentée au plan national- entre son parti, les Libéraux, pro-business et aux tendances eurosceptiques, et les écologistes europhiles.

    Politique migratoire

    Les Libéraux et les conservateurs, en particulier les alliés bavarois très à droite de la chancelière (CSU), réclamaient une politique migratoire plus restrictive, contre l'avis des Verts. Ils demandaient que le nombre de réfugiés soit limité annuellement à 200.000 et refusaient que tous puissent bénéficier du regroupement familial.

    Le regroupement familial est à l'inverse pour les Verts un point essentiel, au nom de la tradition humanitaire du pays et d'une intégration réussie des immigrés. Les partis se sont aussi écharpés sur les questions environnementales, les écologistes trouvant insuffisants les efforts envisagés pour réduire la pollution automobile ou celle des centrales au charbon du pays.

    Les Libéraux, eux, exigeaient davantage de baisse ou suppression d'impôts, en particulier une taxe dite "de solidarité" servant à soutenir les régions économiquement défavorisées de l'ex-RDA.

    Merkel fragilisée

    Cet échec est aussi celui, personnel, d'Angela Merkel, qui a avait initié les négociations à quatre. Il intervient de surcroît alors qu'elle est sortie déjà fragilisée des élections législatives après le score décevant de son parti, où son cap centriste est de plus en plus contesté par l'aile droite du mouvement.

    "En cas d'échec les turbulences pourraient très rapidement l'atteindre personnellement", pronostiquait ce weekend le journal Bild, le plus lu d'Allemagne. Un échec du gouvernement "signifierait aussi sa fin" politique, a estimé durant la dernière ligne droite des négociations le politologue allemand Frank Decker sur la chaîne de télévision parlementaire nationale.

    Habituée des longs marathons de négociations au plan européen, Angela Merkel peut encore en théorie proposer aux quatre partis de reprendre le dialogue après une pause. Mais les divergences de fond demeurent.

    Les sociaux-démocrates, avec qui elle pourrait aussi arithmétiquement former une coalition majoritaire, ont réitéré dimanche leur refus. Enfin, la chancelière a exclu jusqu'ici de diriger un gouvernement minoritaire au Bundestag. Le scénario le plus probable reste donc de nouvelles élections début 2018. Et dans ce cas, Angela Merkel aura les plus grandes difficultés à rester à la tête de son parti pour le conduire au scrutin.

    huffpost
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