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L’échec des licences d’importation se confirme, la dépendance aux hydrocarbures s’aggrave

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  • L’échec des licences d’importation se confirme, la dépendance aux hydrocarbures s’aggrave


    Par: Hassan Haddouche

    Les résultats du commerce extérieur à la fin octobre, rendus publics lundi 20 novembre par les Douanes algériennes, confirment une tendance à l’œuvre depuis le début de l’année : la réduction du déficit commercial est imputable essentiellement à l’augmentation des exportations d’hydrocarbures du fait du redressement des prix pétroliers.
    En revanche, on n’enregistre aucune évolution significative ni sur le plan des exportations hors hydrocarbures, ni non plus, de façon plus surprenante, sur le front de la réduction des importations en dépit des nombreuses mesures adoptées par les pouvoirs publics dans ce domaine depuis plus de 18 mois.
    L’inefficacité des politiques publiques et leur incapacité à infléchir sensiblement la structure de nos échanges extérieurs et leur dépendance à l’égard des cours pétroliers est ainsi mise de nouveau en pleine lumière.


    Vers une nouvelle érosion des réserves de change

    Bien que le déficit commercial de l’Algérie ait reculé de 34% au cours des 10 premiers mois de l’année en cours, les performances de notre commerce extérieur pour l’ensemble de l’année 2017 s’annoncent d’abord beaucoup moins bonnes que ce qui était annoncé et espéré, par les pouvoirs publics depuis plusieurs mois.
    Le chiffre de 9,5 milliards de dollars, à fin octobre, annoncé hier par les Douanes algériennes (contre un déficit de 14,4 milliards de dollars sur la même période de 2016) indique que le déficit commercial pour l’ensemble de l’année en cours devrait être sensiblement supérieur aux 10 milliards de dollars annoncés par le gouvernement.

    On s’oriente plus vraisemblablement vers un déficit de l’ordre de 12 milliards de dollars à fin 2017 contre 17,8 milliards de dollars l’année dernière.

    En conséquence, le déficit de la balance des paiements déjà chiffré récemment à 11 milliards de dollars au premier semestre 2017 par le dernier rapport de la Banque d’Algérie devrait franchir nettement la barre des 20 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année et provoquer une nouvelle érosion sensible des réserves de change en 2017.


    Hausse des exportations et prix du baril

    Depuis le début de l’année en cours, la réduction du déficit commercial est imputable essentiellement à l’augmentation des exportations d’hydrocarbures du fait du redressement des prix pétroliers.
    C’est ainsi que les exportations ont augmenté à 28,7 milliards de dollars de janvier à octobre derniers contre 24,5 milliards de dollars sur la même période de 2016 (+17,1%), en hausse de près de 4,2 milliards de dollars.

    À l’origine de cette augmentation des exportations d’hydrocarbures, la Banque d’Algérie évoquait dans son dernier rapport un prix moyen du baril de près de 51 dollars au premier semestre 2017 contre 42 dollars seulement l’année dernière.
    Cette tendance devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année ainsi l’indique l’évolution récente des cours pétroliers, sans permettre pour autant au déficit commercial d’atteindre l’objectif de 10 milliards de dollars évoqué par les pouvoirs publics.

    Les exportations hors hydrocarbures clouées au plancher

    En revanche il n’y a rien à attendre des exportations hors hydrocarbures qui, une nouvelle fois, ne parviendront pas à atteindre cette année l’objectif de 2 milliards de dollars fixé pourtant par les autorités algériennes depuis près de 20 ans.
    Encore légèrement inférieures à 1,5 milliard de dollars à fin octobre, elles sont « constituées pour l’essentiel de dérivés des hydrocarbures, aucune tendance favorable d’évolution de ces exportations, en valeur comme en diversité, ne semble se dessiner ces dernières années en dépit de plusieurs mesures d’encouragement des pouvoirs publics », commentait déjà avec lassitude les rédacteurs du rapport de la Banque d’Algérie publié au début du mois de novembre .

    Des importations qui ne diminuent pas

    Contrairement aux attentes du gouvernement, les importations de l’Algérie se sont seulement très légèrement réduites à fin octobre 2017.
    En baisse de 1,8% pour atteindre les 38,2 milliards de dollars contre 38,9 milliards au cours de la même période de l’année dernière, elles vont contraindre le ministère du Commerce à renoncer en chemin à son objectif irréaliste de les ramener à 40 milliards de dollars dès cette année.

    Sur l’ensemble de l’année 2017, on s’oriente désormais vers un niveau d’importations compris entre 45 et 46 milliards de dollars.
    Un résultat qui semble ainsi traduire un échec de la politique des licences d’importations mise en œuvre depuis près de 18 mois.

    Traitement économique ou régulation administrative ?

    Face à la persistance d’un niveau d’importation élevé, le gouvernement algérien a fait le choix depuis 18 mois de recourir à des solutions administratives disponibles à court terme mais dont l’efficacité se révèle incertaine et les inconvénients apparaîtront de plus en plus nombreux au fil du temps.
    La période la plus récente a été marquée par les réactions d’un certain nombre d’agents économiques qui ont affiché clairement leur défiance vis-à-vis des solutions administratives et plaident en faveur d’un traitement économique de l’envolée des importations.

    La plupart d’entre eux expriment leur scepticisme à propos des décisions administratives en soulignant qu’une modulation des droits de douanes et des taux de TVA seraient l’option la plus appropriée pour orienter la consommation vers la production nationale et décourager l’importation de produits de luxe jugés « superflus ».

    Plus généralement, l’expérience des trois dernières années suggère fortement que le simple ajustement régulier du taux de change, tel qu’il a été opéré entre fin 2014 et juin 2016, est sans doute suffisant pour obtenir la réduction souhaitée des importations.
    A contrario, la stabilisation relative du taux de change du dinar mise en œuvre par les autorités financières algériennes depuis une année constitue un encouragement à l’importation et contribue à perpétuer le déséquilibre commercial.
    Le retour à une gestion économi
    que du commerce extérieur national semble donc à terme inévitable

  • #2
    En revanche il n’y a rien à attendre des exportations hors hydrocarbures qui, une nouvelle fois, ne parviendront pas à atteindre cette année l’objectif de 2 milliards de dollars fixé pourtant par les autorités algériennes depuis près de 20 ans.
    A l'horizon 2050, peut etre...

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