Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La perpétuité pour le "boucher des Balkans" Ratko Mladic : "La Haye, c’est notre Nuremberg"

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La perpétuité pour le "boucher des Balkans" Ratko Mladic : "La Haye, c’est notre Nuremberg"

    Ratko Mladic, responsable du massacre de Srebrenica et du siège de Sarajevo, a été condamné ce 22 novembre à la prison à vie, déclaré notamment coupable de génocide. En Bosnie, nombre de Serbes continuent de nier vouer un culte à Mladic.
    Plus de 20 ans après le massacre de Srebrenica, en 1995, et la guerre (1992-1995) qui a fait plus de 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés, l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Radko Mladic, 74 ans, longtemps en cavale avant d’être arrêté en 2011, a été jugé coupable mercredi de 10 chefs d’accusation - dont un de génocide, et cinq de crimes contre l’humanité - et condamné à la perpétuité par le Tribunal pénal International de La Haye.

    Le vieil homme, amaigri, avait tenu à assister à l’épilogue de son procès et n’a pu s’empêcher d’arriver tout sourire et le pouce en l’air, en signe de victoire. Il a dû finalement être évacué de la salle pour permettre la lecture du verdict par les juges, contre lesquels il vitupérait. Il faut rappeler que Mladic, directement responsable du massacre de plus de 8.000 hommes et adolescents bosniaques dans la ville de Srebrenica en principe déclarée « zone de sécurité » par l’ONU et protégée par 400 casques bleus néerlandais, avait, lors de son procès, toisé la mère d’une victime en faisant de la main mine de l’égorger. Il eut été illusoire d’espérer le moindre repentir de sa part

    Le rôle du Tribunal pénal de La Haye

    « La Haye, c’est notre Nuremberg », a confié une Bosniaque proche de victime à une journaliste. Le verdict, attendu depuis plus de vingt ans par les proches des victimes, met en tous cas un terme au TPIY, qui fermera ses portes le 31 décembre prochain. Le Tribunal aura été sévèrement critiqué pour ses lenteurs et ses lourdeurs bureaucratiques, parfois ses arrangements avec la diplomatie et jusqu'à sa partialité. Mais si nombre d’accusés ont rendu l’âme avant d’être jugés, tel Slobodan Milosevic, retrouvé mort dans sa cellule en 2006, le TPIY a permis à d’innombrables enquêteurs et médecins légistes de retrouver les corps de victimes, souvent dissimulés voire partiellement détruits par leurs assassins, et d’apporter les preuves indubitables de ces crimes et de la chaine de commandement.

    Il suffit de se rendre en Bosnie pour se convaincre que la réconciliation est loin d’être atteinte, dans ce pays fracassé par la guerre civile. Dans Sarajevo encore bardé des stigmates du siège enduré, l’enseignement demeure désespérément communautarisé, et nombre de Serbes de Bosnie, qui vivent retranchés dans un quartier périphérique, continuent de nier l’évidence et de vouer un culte à Mladic. A l’image de Milorad Dodik,le président de la Republika Srpska, l’entité serbe de Bosnie, qui n’hésite pas à déclarer que « Ratko reste une légende du peuple serbe ». Puisse la condamnation de ce criminel de guerre, aujourd’hui tragique caricature de lui-même, permettre aux victimes de tourner la page de ce sinistre passé.

    Marianne
Chargement...
X