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De l'écriture inclusive en français...

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  • De l'écriture inclusive en français...

    C'est un débat (et même une polémique) qui a fait rage ces derniers temps en France, au point où le Premier ministre a dû intervenir pour bannir cet usage dans les textes officiels.

    Pour ceux qui ont raté le feuilleton, je rappelle qu'il s'agit d'une action initiée notamment par des mouvements féministes en vue de mettre fin à la fameuse règle grammaticale qui veut que "le masculin l'emporte sur le féminin".

    Pour plus de détails, je mets ici un article de Sud Ouest qui résume un peu la situation :

    Qu’est-ce que l’écriture inclusive et pourquoi pose-t-elle problème ?



    Défenseur·e·s et détracteur·e·s de l’écriture inclusive s’écharpent depuis des semaine sur cet épineux sujet. De quoi est-il vraiment question ? Décryptage.

    Combattre les stéréotypes sexistes en remaniant l’orthographe. Tel est l’objectif de l’écriture inclusive, défendue depuis des années par les courants féministes. Mercredi, le Premier ministre a tranché alors que le débat continue de faire rage en France : l’écriture inclusive sera bannie des textes officiels. Mais au fait, de quoi s’agit-il ?

    C’est quoi, l’écriture inclusive ?

    En mars dernier, l’éditeur Hatier a décidé de publier un manuel à destination des CE2 en employant cette nouvelle méthode qui consiste à féminiser les mots en plaçant, entre des points-milieu, la terminaison du féminin.
    Dans cet ouvrage scolaire, les différents métiers que peuvent exercer les hommes et les femmes sont ainsi orthographiés : "agriculteur·rice·s", artisan·e·s" ou encore "commerçant·e·s". L’idée est de faire en sorte que le masculin ne l’emporte plus sur le féminin au pluriel, mais que les deux sexes soient mis sur le même pied d’égalité. Afin de mettre un terme à la hiérarchisation des sexes.

    Hatier défend d’ailleurs sa démarche : "Les manuels scolaires sont le reflet de la société et de ses évolutions. Ils cristallisent donc inévitablement les grands débats de société. Les auteurs et les éditeurs des éditions Hatier sont à l’écoute de ces débats lorsqu’ils rédigent un manuel, en toute responsabilité et en exerçant leur liberté éditoriale, dans le strict respect des programmes de l’Education Nationale et des valeurs de la République". De son côté, le ministère de l’Education ne se mouille pas, et s’en remet à la responsabilité des éditeurs.

    Trois grands principes

    L’écriture inclusive repose sur trois principes :

    • Accorder les grades/fonctions/métiers/titres en fonction du genre. On écrira ainsi "une autrice", "une pompière", "une maire".
    • Au pluriel, le masculin ne l’emporte plus sur le féminin mais inclut les deux sexes grâce à l’utilisation du point médian. On écrira ainsi "les électeur·rice·s", "les citoyen·ne·s" ou bien "les maçonnes et les maçons".
    • Eviter d’employer les mots "homme" et "femme" et préférez les termes plus universels comme "les droits humains" (au lieu des "droits de l’homme").


    Depuis 2015, le Haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes défend l’écriture inclusive et a même publié un guide "pour une communication publique sans stéréotype de sexe". Il préconise par exemple d’accorder les noms de métiers, titres, grades avec le sexe des personnes qui les occupent. "Parce que les noms de métiers, titres, grades et fonctions existent au féminin, et ce depuis le Moyen-âge. Il n’y a donc pas de raison d’invisibiliser les femmes". On écrira alors "madame la maire" par exemple.

    Si certains trouvent l’initiative anecdotique, voire ridicule, Eliane Viennot, professeure de littérature à l’université et auteure de "Non le masculin ne l’emporte pas sur le féminin", défend son importance, "car le langage structure notre pensée. Expliquer aux enfants que 'le masculin l’emporte sur le féminin’ ne peut guère contribuer à forger des consciences égalitaristes", explique-t-elle. "S’adresser au masculin à un groupe où il n’y a qu’un homme non plus. Quant aux propos prétendument généralistes qui sont entièrement rédigés au masculin, il est facile de constater qu’ils s’intéressent avant tout aux hommes. Je me souviens d’un article récent sur 'les jeunes agriculteurs’, qui mentionnait bien une fille ou deux, mais qui se terminait sur cette remarque : 'Leur véritable angoisse aujourd’hui est : trouveront-ils une épouse ?'. Si cet article avait été titré 'Les jeunes agriculteurs et agricultrices’, son auteur se serait davantage intéressé aux jeunes femmes. On aurait peut-être appris ce qu’elles représentent dans cette profession, les discriminations dont elles souffrent (quasiment pas de congé maternité…), comment elles voient leur futur métier…"

    Pourquoi cette forme d’écriture fait-elle polémique ?

    L’historienne rappelle de surcroît que la langue française a longtemps été plus égalitaire qu’elle ne l’est aujourd’hui. "Les hommes ont dominé la parole publique pendant des siècles. Mais il y a eu aussi, en France, une masculinisation délibérée du langage, à partir du XVIIe siècle, sous l’influence de 'puristes’. Ces hommes qui se piquaient de définir le bon usage en ont profité pour renforcer l’ordre masculin. Ils ont condamné des noms féminins parfaitement justes et utilisés (autrice, peintresse, médecine…), et ont voulu éradiquer l’accord de proximité (le fait de mettre le mot à accorder au genre et au nombre du mot le plus proche, lorsqu’il y en a plusieurs) au profit de l’accord selon 'le genre le plus noble’."

    Mais cette nouvelle approche de la sacro-sainte orthographe ne manque pas de heurter les nombreux défenseurs de la langue française"traditionnelle". Le philosophe Raphaël Enthoven y voit par exemple une "agression de la langue par l’égalitarisme".

    Plusieurs députés Les Républicains viennent d’envoyer une lettre au ministère de l’Education pour demander l’interdiction de l’écriture inclusive dans les manuels scolaires. "La dénaturation de la langue française est accompagnée d’une politisation du langage comparable à ce que George Orwell avait prédit avec sa fameuse 'novlangue’, utilisée par un État totalitaire pour empêcher toute pensée subversive", fustige le député du Vaucluse Julien Aubert, affirmant même que cette écriture "prend en otage les écoliers pour transformer notre langue à des fins idéologiques".

    Le Québec adopte l’écriture inclusive

    Si la France fait de la résistance, la promotion d’un langage incluant les femmes est une préoccupation de tous les pays occidentaux depuis une trentaine d’années. "Les Québécois ont renoncé aux 'droits de l’homme’ pour les 'droits de la personne’. Une femme et un homme de ce pays viennent d’ailleurs de publier une 'Grammaire non sexiste de la langue française', explique Eliane Viennot. "C’est un mouvement large et, à mon avis, irréversible".
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

  • #2
    c'est vrai qu'ici, cette écriture fait partie des meubles.
    C'est un peu lourd mais on s'y habitue.

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    • #3
      Décidément
      Va demander à un gamin de 7 ans , déjà que les profs sont mal formés aujourd'hui avec ça en plus c'est le comble .

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      • #4
        C'est vrai Bachi, on s'y habitue rapidement, même qu'on trouve cela très normal.

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        • #5
          Est-ce qu'au Québec on utilise systématiquement le point médian, pour inclure la double inflexion ?

          Exemple:

          Les citoyen.ne.s québécoi.se.s sont prié.e.s de... etc.
          Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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          • #6
            Bonjour Fortuna,

            oui dans certaines communications, pas toujours.


            mais ces 2 points sont toujours appliqués.

            1 . Accorder les grades/fonctions/métiers/titres en fonction du genre. On écrira ainsi "une autrice", "une pompière", "une maire".

            2 Eviter d’employer les mots "homme" et "femme" et préférez les termes plus universels comme "les droits humains" (au lieu des "droits de l’homme").

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            • #7
              Merci Bachi.

              J'étais plus ou moins au courant des deux aspects soulignés. Je crois même savoir que le Québec est précurseur en la matière. Mais je n'avais aucune idée concernant l'usage du point médian.
              Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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              • #8
                En France, le débat va au-delà de l'imposition de l'écriture inclusive. le courant féministe exige la modification de certains vocables ayant pour racine une référence exclusive à l'homme. Ainsi, par exemple, ce courant remet en cause le mot patrimoine car étymologiquement il signifie héritage du père.
                ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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                • #9
                  ...

                  De ce "débat", frôlant la "démocratite"........ en usant de cet exemple, et bien qu'il s'agisse d'une représentation, personne ne dit le masculin et la féminine...

                  Les nombreuses possibilités défendues débattues impromptues... peuvent, pour partie)s, conduire à certaines équivoques ou à certains paradoxes, pourquoi ne pas entendre la représentation humaine vivante naturelle( l'homme et la femme, le garçon et la fille, la montagne et le sommet, le pré et la fleur, l'âne et la brebis, le soleil et la lune... sont naturellement liées ), en tant que personnes, et, la représentation matérielle crée transformée ( le tableau et la statue, la maison et l'immeuble, le droit et la mesure, le sac et la cravate...sont évidemment ajoutés) en tant qu'objet...

                  Tous les espaces tous les contours toutes les valeurs d'une réalité n'existent qu'au Cœur d'une immensité pourvue d'une même égalité dans leurS partageS...

                  merci...
                  ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

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                  • #10
                    Eviter d’employer les mots "homme" et "femme" et préférez les termes plus universels comme "les droits humains" (au lieu des "droits de l’homme").
                    je me demande comment faire avec" le bonhomme de neige" vu qu'on annonce de la neige pour cette nuit
                    "sauvons la liberté , la liberté sauve le reste"

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                    • #11
                      Zemfir

                      Je propose que le féminin de bonhomme de neige soit la femme de glace

                      Ça correspond bien aux feminofacho.
                      Ana ? Sah...Bagra wa el hatta...Dima fi lekhssara, ila ma 3jebtekch, kayn bitelma... Saha !!!
                      9olo, wa el 9ol sabek fikoum, ana addit el khomri
                      ou âachra fi âaynikom

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                      • #12
                        C'est bonne femme des neiges tout simplement

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                        • #13
                          C'est cela, le terme "bonne femme" existe et correspond exactement au féminin de "bonhomme". On a même vu, il y a quelques années, un livre pour jeunes intitiulé "La bonnefemme de neige" !

                          Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                          • #14
                            Au pluriel, le masculin ne l’emporte plus sur le féminin mais inclut les deux sexes grâce à l’utilisation du point médian. On écrira ainsi "les électeur·rice·s", "les citoyen·ne·s" ou bien "les maçonnes et les maçons".
                            Pourquoi point médian et pas parenthese?

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                            • #15
                              Une explication possible...

                              son usage est jugé discriminant car on met littéralement le féminin entre parenthèses, l’isolant, le présentant comme optionnel, et donc facultatif, ce qui est quelque peu contraire à l’effet voulu. La parenthèse marque l’option, or les femmes ne sont pas optionnelles.
                              Source
                              Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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